Caméra branchée sur un ordinateur, la webcam filme et retransmet sur Internet le quotidien de celui qui l’installe. Un sulfureux parfum flotte autour de ce judas ouvert sur l’intimité sur lequel s’est interrogé The Guardian du 10 décembre 1999, dans un dossier intitulé « Why do these people have cameras in their bedrooms ? And, more to the point, why are we watching them ? ».
Quelles webcams ?
En 1996, Jennifer
Ringley, a initié le genre en branchant une caméra installée
dans sa chambre sur son ordinateur. Elle atteint rapidement le seuil de
5 millions de connexions par jour !
Pourtant les webcams retransmettent
fréquemment une anodine réalité.
Sur son site,
Brandon, se définit comme un « mid- 20s Christian guy
» et promet « absolutely no nudity or sexual content »,
attirant pourtant 200 internautes par jour !
Devant la popularité
de la webcam, une chaîne de télévision a lancé
un jeu : Big Brother !
Les téléspectateurs
observent neuf personnes cohabitant pour un temps dans une maison dont
les moindres recoins sont couverts par une caméra. Ils doivent éliminer
les colocataires dont le mode de vie ou les manies leur déplairaient,
le dernier en lice se voit offert une grosse récompense.
Parmi les dérives
du système, on peut évoquer aussi le détournement
commercial des webcams. Le site voyeurdorm
est
un club réservé aux adhérents.
Ceux-ci payent 20£
par mois pour observer six filles, dont on encourage la nudité,
filmées par quarante caméras ! Par contrat, elles s’engagent
à se consacrer à deux heures de conversation sur un chatroom.
Le club qui compte 10.000 adhérents, obtient 7 millions de connexions
chaque mois.
Si le spectre est large des
usages de la webcam, ils reflètent des motivations
identiques.