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Atelier Internet décembre 1996

Nous insistons sur le caractère collectif du travail dans cet atelier et sur le fort enrichissement qu'il apporte à tous les participants.

Les deux premières séances ont permis de présenter les activités de l'an passé aux nouveaux participants. Ces résultats sont disponibles sur le serveur.

Rappelons-les:
- la relation des documentalistes à Internet
- Internet et l'avenir de la télévision
- la diabolisation d'Internet en France
- Les antiquisants et l'informatique
- Statistiques sur les usages du courrier électronique


Lors de la troisième séance, nous nous sommes attachés à cibler les pratiques actuelles et en devenir, afin de pouvoir les mesurer.

Nous cherchons à savoir en quoi les outils actuels transforment ou amplifient les modalités de la recherche, la production scientifique et les réseaux d'échange. Par outils, nous entendons la panoplie complète des possibilités offertes par l'Internet, mais aussi d'autres systèmes de documentation électronique (CD-ROM, bases de données commerciales etc.)

I. Méthodologie.

II. Biais possibles.

III. Des premiers jalons.

IV. Programme.

V. Précisions sur le guide d'entretien


I. Méthodologie.
* Quelles pratiques?
Étudions nous les pratiques vis-à-vis d'Internet pour elles-mêmes, ou ce qui change avec Internet dans les pratiques existantes des chercheurs?
De plus, ces pratiques sont en perpétuelle évolution. Il est fort intéressant de préciser leur(s) devenir(s), ce qui pose des problèmes de repérage: nous ne disposons pas de statistiques antérieures.
Nous sommes aussi intéressés par la détection des nouvelles orientations de recherche en émergence grâce aux interactions des chercheurs.

* Usages
Via des statistiques et des entretiens antérieurs, nous savons que les usages sont fortement différenciés: en juin dernier, au département de sciences sociales, 75% des possesseurs de comptes électroniques n'utilisaient pas Internet, 5% des utilisateurs monopolisaient 90% des pratiques. L'utilisateur «moyen» n'existe donc pas.
Et donc, afin de mieux comprendre l'histoire et les développements des échanges électroniques, nous allons privilégier les entretiens oraux et électroniques avec les personnes qui utilisent beaucoup Internet et/ou avec celles qui ont un rôle d'interface entre l'informatique et les chercheurs de leur discipline, en leur demandant quels sont les faits saillants dans l'évolution de leurs pratiques (exemple: abandon du déplacement dans les bibliothèques).

* Les réseaux: pratiques émergentes
Étudier les nouvelles coordinations du travail collectif, continuer à s'interroger sur l'organisation des savoirs, sur la remise en cause des pratiques traditionnelles, sans négliger les groupes qui restent en dehors de cette dynamique (exemple: arts du spectacle). Vérifier l'impact du caractère électronique de l'information dans l'amplification ou la diminution des collaborations (outils d'analyse textuelle versus communication réduite par les machines).

II. Biais possibles.
* Pédagogie et militantisme
Notre propre culture de l'Internet peut nous rendre inconsciemment des prosélytes et donc biaiser notre approche scientifique, d'autant que nous voulons aussi aider les chercheurs à dépasser les difficultés qu'ils rencontrent avec cette technologie.

* Sociologie des disciplines
La tradition académique, la documentation et le rapport au temps sont trois facteurs qui empêchent de comparer les pratiques entre disciplines (exemples: historiens, chimistes et informaticiens). Il faut donc éviter un programme trop ambitieux qui sombrerait dans les généralités tout en conservant une posture de sociologue des sciences.
Le fait de se cantonner à des entretiens avec une cinquantaine d'experts devrait nous aider à limiter ce biais.

* France-USA
Étudions-nous des pratiques déjà solidement constituées aux États-Unis, qui s'exportent aujourd'hui en France? Réciproquement, existe-t-il une spécificité française (résistances politiques, culture) qui biaise nos résultats? Nous devons donc garder une capacité de comparaison avec les enquêtes étrangères, si possible européennes tout en restant attentifs aux variantes nationales de l'appropriation d'Internet.

III. Des premiers jalons.
- Le projet d'un «questionnaire pour tous» devient secondaire.
- Du preprint au postprint: en informatique, il n'y a que des «postprints». Pour certains chercheurs, leur «vision de la science est en train de se réduire à ce qu'ils voient sur le Web». Ceci se généralise-t-il?
- Internet difficile: «Je n'ai toujours pas fini d'apprendre à me servir d'Alta Vista», dit un conseiller de Digital!.
- Améliorations possibles: Demander aux experts les améliorations possibles, tant sur le plan des produits proposés (indexeurs) que sur celui de la pédagogie (outils rebutants, pratiques passives etc.). Déterminer les domaines de satisfaction.
- Trouve-t-on plus de données que d'articles en physique, en météo?
- Bibliothèques, bases de données commerciales, Internet: quels facteurs permettent de basculer d'un phénomène à l'autre? Coût (personnel et financier) des deux derniers. Limite des bases de données: ont des systèmes d'indexation personnels, fermés, non utilisables par des indexeurs. Avantage: encore bien utile à certaines disciplines.
- Utilisateurs confirmés: leurs stratégies de recherche, leur usage de l'info recueillie. Ou trouvent-ils l'info pertinente (serveurs institutionnels, pages personnelles)?
- Dynamisme des petits centres.
- Effet positif du bruit dans les moteurs de recherche (du au phénomène de proximité visuelle produit par les réponses à une requête).

IV. Programme.
1. Prolonger la reflexion méthodologique. Il serait aussi intéressant d'épauler des chercheurs dans la construction d'un serveur Web.

2. Poursuivre les enquêtes sur le courrier électronique:
a. étudier le même serveur six mois plus tard.
b. étudier les fichiers syslog des élèves (16 Mo sur 15 jours).
Cela permettra de mettre en évidence les variations des pratiques pour l'outil de base qu'est le courrier électronique, et d'obtenir des statistiques sur diverses disciplines. De plus, nous pourrons étudier la taille des réseaux de sociabilité (à partir de seuils d'échanges de courriers réciproques) et dresser le profil des organismes des destinataires (France, facs américaines etc.)

3. Interroger une cinquantaine de spécialistes. Nous allons donc créer un guide d'entretien, dont très vite, après le feed-back obtenu après 5 à 10 interviews, nous établirons une version Web, composée de questions ouvertes et fermées.
Ce questionnaire Web sera accessible à un public plus large (élèves, chercheurs etc.) mais fera l'objet d'un traitement différent pour cette dernière catégorie de répondants. L'idée reste de cibler des personnes motivées, et il y a le risque que des personnes peu à l'aise face à Internet soient déroutées par des questions techniques. Réciproquement, l'existence d'un questionnaire, qui pourrait proposer des résultats automatisés (une fois par semaine?), pourrait créer une dynamique en France s'il attire plusieurs centaines de chercheurs et d'étudiants.

4. Proposer des débats avec des experts de l'espace politique et des médias. Léo Scheer, auteur de "la démocratie virtuelle", sera certainement notre premier intervenant. L'intérêt de ces débats sera de mieux comprendre les perceptions et les choix politiques ou industriels des décideurs français.

V. Précisions sur le guide d'entretien dont une partie servira de base au questionnaire.
Une demi-page explicative

A. Informations personnelles
1. Calage sociologique:
âge, sexe, discipline, statut professionel, statut familial, salaire moyen
2. Itinéraire:
École, diplômes et titres, activités antérieures, projets futurs. Résidences à l'étranger.
Responsabilités actuelles (chercheur, responsable réseau, enseignant...).
Collaborations professionnelles (citer 5 noms ou organismes).
3. Outils de travail:
- Type de machine au bureau, dans une salle collective, au domicile. Heures passées devant ces machines, pour quels usages (tt de texte, programmation, mail, création de pages Web etc.). Accès à des machines distantes.
- Documentation personnelle: livres, articles papier, CD-ROM, abstracts sur disquettes, bases de données en ligne, fichiers de données, news, serveurs WEB, pre- ou postprints. Citer des références.
- Production personnelle: textes: en TEX, PostScript, Asterix, Word... Images, son? programmation, modèles? Pour enseignement, publications papier, publication électroniques (accès privé ou public).
4. Activités informatiques: professionnelle, ludique? Initiez-vous les autres par générosité, militantisme?
5. Votre apprentissage de l'informatique et d'Internet: seul, avec des amis, avec des professeurs...
6. Votre pratique de l'Internet aujourd'hui: à l'aise, compliquée... Fortement influencée par mes initiateurs, moyennement, en solitaire...
7. logiciels ou outils ou bases de données enrichissants, rebutants.
8. Vos usages: production de pages Web (perso, institutionnelles), gestion de groupes de news, listserv, FTP, lynx, chat...
9. Les transformations: un peu, beaucoup?
- Relation aux bibliothèques, aux bases de données commerciales, aux indexeurs.
- travail collectif, nouvelles pistes de recherche, transformations dans la discipline.
- relations personnelles
- Visibilité croissante de petits centres de recherche.
10. Vos stratégies de recherche: usage de l'info recueillie, localisation des infos pertinentes (pages privées, publiques...).
11. Espace privé: confidentialité du courriel, java, cookies, idées volées/générosité des chercheurs, achat sur le Net, avenir.
12. Exemples de détournement d'outils.

B. Informations sur le centre de recherche.
1. Calage.
Nom, taille, nb de chercheurs, de doctorants, d'ingénieurs, de techniciens et secrétaires, CNRS ou non.
2.Questions analogues relatives aux membres du centre
3. Dynamiques et conflits. Influence d'Internet dans la compétition académique (entre individus dans le centre, entre centres).
4. Disposez-vous de statistiques sur les pratiques?
5. Personnes actives, passives...
6. Pédagogie: améliorations possibles, besoin d'enseignants? Domaines de satisfaction.

C. Informations relatives aux institutions et aux pays.
Typologie rapide des institutions (dynamiques, trop d'engouement, inactives, réactionnaires?)
La situation de la France (CNIL, Francophonie) en Europe et dans le monde: frileuse, dynamique?
Politique(s) des éditeurs de logiciels et des constructeurs.


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