Actes de l'histoire de l'immigration.
Dossier numéro 1 : Immigration et Institutions
Appel à contribution.
Novembre 2000
Les immigrants sont, dans les sociétés contemporaines, de par leur seule présence, pris dans des rapports sociaux divers et complexes. Ils entretiennent des relations obligées avec leurs employeurs, leurs clients ou leurs fournisseurs, s'ils sont artisans ou agriculteurs. Ils sont en contact avec des voisins, des camarades de travail et ne peuvent éviter de rencontrer les représentants de l'État chargés de la mise en place des politiques migratoires ou de la surveillance des étrangers.
Leur intégration à la société locale cependant ne peut s'apprécier uniquement en référence aux liens qui les unissent à leur entreprise, aux fonctionnaires chargés de la police des étrangers ou en examinant la nature et le nombre des relations interpersonnelles nouées avec les membres des populations du cru.
Pour un immigré ou ses enfants en effet, la confrontation à la société d'accueil est souvent confrontation aux multiples institutions, publiques ou non, qui structurent celle-ci, l'armée, l'école, les églises, les syndicats les partis politiques, les institutions d'assistance, et la liste n'est pas exhaustive, sont autant d'univers réglés, parfois déroutants, dont les immigrés et leurs familles sont amenés à rencontrer les représentants.
Le constat n'est pas neuf et l'historiographie consacrée à la présence immigrée en France permettrait de multiplier les citations d'auteurs affirmant que ces institutions furent longtemps de puissants agents d'acculturation et de socialisation - on disait autrefois d'assimilation- avant, à une date incertaine, de perdre de leur efficacité. L'affirmation cependant s'appuie sur peu d'études empiriques. Poser quelques questions simples suffit à s'en convaincre.
Si nous nous demandons, considérant l'une quelconque de ces institutions, si elle assignait une place spécifique aux immigrants, ou aux enfants de ceux-ci, si les contours de cette place ont changé, quels furent les rapports des membres des vagues migratoires successives à celle-ci, si leur présence a pu modifier les règles et le fonctionnement de l'institution, ou bien encore si les contacts entretenus avec celle-ci a pu modifier les pratiques culturelles, les modes de sociabilité ou les formes de l'insertion sociale des populations concernées, nous sommes conduits, dans bien des cas, et malgré quelques travaux pionniers, à avouer notre ignorance, alors même que bien des historiens seraient prêts à affirmer que l'on en peut envisager l'histoire de l'intégration/assimilation des populations immigrées si l'on ne se réfère pas au fonctionnement de ces institutions.
De telles questions ne se posent pas dans le seul cadre français. Nous sommes de plus convaincus que la compréhension de tels phénomènes ne peut progresser que par la confrontation et la comparaison d'expériences nationales différentes.
Aussi consacrerons nous le premier dossier des Actes de l'Histoire de l'immigration aux rapports unissant immigrants et institutions nationales des pays d'accueil.
Toute personne souhaitant contribuer à ce dossier est invitée à adresser une proposition de contribution (2000 à 5000 signes) et/ou le texte d'une contribution au comité de rédaction de la revue.
Les propositions peuvent être envoyées en allemand, français, anglais ou portugais. Pour le format de l'envoi nous préférons ascii, rtf ou html.