Les brigades des agressions et violences (BAV) : une police
parisienne des Algériens (1926-1962)
Emmanuel Blanchard
Compte-rendu de la conférence du 11/3/2005
A la
Libération, les services de police parisiens dévolus à
la surveillance et à la répression des Français musulmans
d'Algérie (FMA) sont supprimés au nom du respect de l'égalité
des droits entre tous les Français résidants en métropole.
Cette mesure ne va pas sans débats, et nombreux sont ceux qui réclament
la création de nouveaux services de police spécialisés
dans la répression « de la criminalité nord africaine
». La création des BAV en 1953 apparaît comme une victoire
pour ceux qui n'ont jamais renoncé à l'idée de voir recréer
une brigade nord-africaine (BNA). L'étude des BAV entre 1953-1962 montre
en effet que ce service, dont les prérogatives ont beaucoup évolué
au cours de cette période, était défini en fonction de
la population dont il avait la charge. Cette résurgence d'une police
coloniale au cœur de Paris ne doit cependant pas occulter que ces fonctionnaires
n'ont pas été en pointe dans la répression des nationalistes
algériens. Au nom de la sauvegarde de leur identité professionnelle,
ils ont en effet obligé le Préfet de police à s'appuyer
sur des forces supplétives pour mener « la guerre contre-révolutionnaire
» qu'il appelait de ses vœux.