Quand Anchise vient de loin  :  Mobilité socioprofessionelle de fils d'immigrants d'origine européenne s'étant installés en France durant l'entre-deux-guerres.

Par Philippe Rygiel

Les travaux américains ont montré depuis longtemps l'intérêt qu'il y avait à connaître les formes de la mobilité sociale des populations issues de l'immigration pour qui s'intéresse aux modalités de leur intégration [1] . Pourtant, celles-ci sont particulièrement mal connues dans le cas de la France, et ce d'autant plus que l'immigration étudiée est plus ancienne. Nous devons en ce domaine nous contenter de quelques rares études [2] , ce qu'explique en partie la rareté des données immédiatement exploitables. Aussi lorsque je voulus m'interroger sur les formes du parcours des enfants des immigrés dans la France contemporaine, je fus amené à conclure qu'il fallait pour les étudier produire des données adéquates, ce qui ne pouvait se faire que dans le cadre d'une monographie. Je voudrais ici rendre compte de quelques-uns des enseignements que celle que j'ai consacrée à ce sujet a pu apporter [3].

Il convient au préalable de préciser le cadre de ce travail. J'ai étudié le destin social des membres de familles immigrées installées dans le Cher durant l'entre-deux-guerres, département à l'écart des grandes vagues migratoires de la période, mais qui avait le mérite d'abriter alors des populations immigrées d'origine diverse. Celles-ci provenaient d'Italie, d'Espagne, de Pologne, du Portugal et de Tchécoslovaquie et, diverses par leurs origines, elles l'étaient aussi par leurs activités, ou les lieux de leur implantation. Les Polonais étaient alors nombreux dans les fermes de la campagne berrichonne, où ils côtoyaient des Slovaques, particulièrement nombreux à Laverdines, siège d'une grosse exploitation betteravière, tout en constituant une part importante de la main d'oeuvre de la métallurgie florentaise. Les Italiens, bien représentés dans les villes du département, y étaient souvent employés dans le bâtiment. Nous trouvions parmi les Espagnols quelques familles provenant des Baléares qui tenaient depuis fort longtemps des commerces de primeurs en particulier à Bourges, alors que dès les années vingt nombre de leurs compatriotes s'employaient dans les zones de bûcheronnage de l'est du département. Ils seront rejoints dans le Cher, après la défaite républicaine, par des familles provenant souvent de grandes villes. Les Portugais enfin sont présents dans le Cher dès l'entre-deux-guerres et nombreux à la fois dans le bâtiment vierzonnais et les industries traditionnelles - tuileries, briqueteries, travail de la chaux - de l'est du département. Nous pouvions donc espérer comparer des populations d'origines diverses implantées dans les mêmes lieux et des populations de même origine implantées dans des lieux différents. De plus, les effectifs de ces populations se révélaient assez importants pour que nous puissions produire des données statistiquement pertinentes, mais assez modestes pour que nous n'ayons pas besoin de recourir aux techniques d'échantillonnage, toujours difficile à manier.

Les registres d'état-civil nous fournirent le moyen de reconstituer la trajectoire sur deux générations de partie des familles originaires de ces pays qui s'étaient installées dans le département durant l'entre-deux-guerres. Nous avons pour cela relevé les renseignements portés sur les actes de naissance de la quasi-totalité des enfants nés dans le département entre 1923 et 1945 dont l'un au moins des parents était né dans l'un des cinq pays qui nous intéressait. La présence, en marge, du lieu et de la date du mariage de ceux d'entre eux qui s'étaient mariés en France nous permis de retrouver l'acte dressé lors de leur premier mariage lorsqu'ils s'étaient mariés dans le Cher, dans l'un des départements limitrophes à celui-ci ou à Paris. Nous avons complété le fichier ainsi constitué par une base de données destinées à recevoir les mêmes données concernant cette fois un millier d'enfants nés dans les mêmes lieux que nos enfants d'immigrés mais dont les parents étaient tous deux nés en France.

Le choix de cette source n'était cependant pas sans poser problème. Le plus important était le statut de la population ainsi construite, qui pouvait n'être qu'un artefact statistique. Sa confrontation à d'autres sources permit de vérifier que tel n'était pas le cas. Le dépouillement exhaustif pour la période 1923-1939 du fichier du personnel de deux entreprises de la région, les établissements métallurgiques de Rosières et les fours à chaux de Lunery, importants employeurs de main-d'oeuvre immigrée, ainsi que celui des listes nominatives du canton de Charost, où se trouvent situées ces deux entreprises, permettait de dresser la liste des familles immigrées passées par ces lieux durant l'entre-deux-guerres, puis de déterminer lesquelles d'entre elles étaient présentes dans notre base de données. Il apparaissait alors que 70% des familles immigrées présentes à la fois dans ces sources et dans notre base de données avaient résidé dans le canton de Charost plus de cinq ans et que, d'autre part, 95% des familles présentes dans le canton durant cette période, mais absentes de notre base de données, y avaient séjourné moins de cinq ans. Notre population réunissait donc la plupart des familles dont le séjour en ces lieux avait été long et était très majoritairement composée de familles dont le séjour en ce canton avait dépassé cinq ans. Si nous extrapolions ces résultats à l'ensemble du département, nous pouvions conclure que cette base de données ne nous permettait pas d'étudier une vague migratoire mais nous plaçait dans des conditions acceptables dès lors qu'il s'agissait d'examiner les sédiments déposés par celle-ci. Nous pouvions en particulier connaître le parcours d'une part appréciable des enfants de ces familles qui s'étaient pour un temps au moins stabilisées dans notre région en comparant la profession du père à la naissance de l'enfant et celle du fils lors de son premier mariage. Le premier était saisi au cours de la période 1923-1945, le second généralement au cours des trente glorieuses. Cela revenait à comparer la profession des pères lors de la stabilisation de la famille et celle du fils à son entrée dans la carrière. Nous pouvions alors dresser des tables de mobilité telles que celles présentées ci-dessous [4].

Table numéro 1. Mobilité sociale des fils d'immigrés. Tableau des effectifs.
Profession du père à la naissance de l'enfant et profession du fils au premier mariage.

Père naissance\Fils mar. O.A. Man. O.Q. Emp. Agri. Ind. Cadr m. C.S. Total
Ouvriers agricoles 3 28 68 17 5 3 19 2 145
Manoeuvres 4 59 126 16 3 7 16 3 234
Ouvriers qualifiés
10 50 7 1 5 12 1 86
Employés
1 2 1
1 1
6
Agriculteurs
4 8 2 4 2 4 1 25
Artisans, commerçants
3 9 5 2 7 3 1 30
Petit encadrement et experts

1


2
3
Patrons, professions lib.


1 1
1 1 4
ENSEMBLE 7 105 264 49 16 25 58 9 533

Table numéro 2. Mobilité sociale des fils d'immigrés. Destinées en %.
Profession du père à la naissance de l'enfant et profession du fils au premier mariage.

Père naissance\Fils mar. O.A. Man. O.Q. Emp. Agri. Ind. Cadr m. C.S. Total
Ouvriers agricoles 2,1 19,3 46,9 11,7 3,4 2,1 13,1 1,4 100
Manoeuvres 1,7 25,2 53,8 6,8 1,3 3,0 6,8 1,3 100
Ouvriers qualifiés
11,6 58,1 8,1 1,2 5,8 14,0 1,2 100
Employés
16,7 33,3 16,7
16,7 16,7
100
Agriculteurs
16,0 32,0 8,0 16,0 8,0 16,0 4,0 100
Artisans, commerçants
10,0 30,0 16,7 6,7 23,3 10,0 3,3 100
Petit encadrement et experts

33,3


66,7
100
Patrons, professions lib.


25,0 25,0
25,0 25,0 100
Total 1,3 19,7 49,5 9,2 3,0 4,7 10,9 1,7 100

La structure de la population des fils diffère sensiblement de celle de la population des pères. En une génération, le salariat agricole a quasi disparu, le nombre des manoeuvres a sensiblement diminué alors qu'augmentait le nombre de salariés non ouvriers. Cependant, nombre d'entre eux se déclarant ouvrier qualifié, les fils sont aussi nombreux à se déclarer ouvriers - 72% le font - qu'à être fils d'ouvriers :  c'est le cas de 76% d'entre eux. Cela laisse supposer que le parcours de beaucoup peut se résumer en disant d'eux qu'ils ont, à ce stade de leur vie, amélioré la position héritée sans pour autant avoir quitté la classe ouvrière. De fait, les parcours de ce type représentent 40% des trajectoires décrites ici. Si nous considérons que le parcours des enfants d'ouvriers devenus contremaîtres ou techniciens est de même nature, voire que certains des enfants de manoeuvres ou d'ouvriers spécialisés qui déclarent occuper la même position que leur père occupent en fait une place que l'on ne peut assimiler à la sienne, parce que, parlant français et de nationalité française, ils ont de bonnes chances d'échapper aux travaux les plus dangereux et les plus pénibles dévolus aux nouveaux immigrés, alors nous pouvons dire que l'amélioration de la position héritée au sein d'une classe ouvrière largement entendue n'est pas seulement ici le destin social le plus fréquent mais aussi celui que connaît la majorité des enfants d'immigrés ici étudiés, du moins lorsque nous les observons au début de leur carrière.

Commun à beaucoup, ce sort n'est cependant pas celui de tous. Certains enfants d'immigrés ne sont pas enfants d'ouvriers, certains échappent très jeunes au travail ouvrier. Tous cependant n'ont pas les mêmes chances d'y parvenir, puisque la profession du fils apparaît liée à celle que tenait le père. Il suffit pour s'en convaincre de comparer le sort des fils de manoeuvres et des fils d'ouvriers qualifiés :  28% des premiers occupent lors de leur mariage un emploi ouvrier non qualifié, c'est le cas de 12% des seconds. A l'inverse, 8% d'entre eux peuvent être alors classés parmi les cadres alors que c'est le cas de 15% des enfants d'ouvriers qualifiés. Plus cependant que la position du père à un moment donné, c'est l'ensemble de son parcours professionnel qui détermine l'éventail des possibles du fils, ce qui apparaît clairement lorsque nous comparons le destin des enfants dont le père se déclare indépendant lors de leur naissance et lors de leur mariage à celui des enfants dont le père, d'abord ouvrier, se déclare indépendant lors de leur mariage. Les premiers, sont quatorze. Quatre deviennent ouvriers qualifiés, cinq patrons à leur tour et cinq employés ou membre des cadres moyens. Les seconds, dont le père a tardivement accédé à l'indépendance sont treize. L'un d'entre eux devient manoeuvre, neuf se déclarent lors de leur mariage ouvriers qualifiés et trois deviennent employés ou cadres moyens. Cela nous permet d'opposer le groupe des fils dont le père est installé depuis longtemps, ce qui permet à ceux-ci d'assurer à la majorité de leurs fils une entrée précoce dans la classe moyenne par le biais de la transmission d'un capital ou par l'acquisition d'un capital scolaire, au groupe des fils dont le père accéda tardivement à l'indépendance, qui deviennent très fréquemment ouvriers, quoique rarement manoeuvres. Nous pouvons supposer que l'accès tardif à l'indépendance a nécessité une mobilisation intense et prolongée de la force de travail familiale et donc le refus d'une scolarisation prolongée, tout en ne permettant pas de financer l'installation du fils du fait de la probable petite taille de ces entreprises récentes.

Si le parcours du père pèse sur le destin du fils il ne saurait cependant l'expliquer à lui seul. En effet, l'ensemble des paramètres définissant et décrivant les modalités de l'implantation et du parcours de la famille dans l'espace local contribue à définir les chances de vie des enfants. Pour parler comme M. Gribaudi, ce sont les parcours et les configurations plus que les situations et les facteurs isolés qui sont ici pertinents, ce que le tableau ci-dessous permet de vérifier.

Table numéro 3.
Profession du fils au premier mariage selon le mode d'insertion des parents dans l'espace local lors de la naissance du fils[5].

Profession du fils Ouv. agri Ouvrier Employé Agri. Cadres Total
Père dans la partition Man. qualifié
Patrons


O.S.




Urbains 2 22 3 2 3 32
installés 6,3 68,8 9,4 6,3 9,4 100

2,1 11,2 9,1 11,1 7,5 8,4
Prolétaires 15 35 4 3 3 60
vierzonnais 25,0 58,3 6,7 5,0 5,0 100

16,0 17,9 12,1 16,7 7,5 15,7
Prolétaires des 33 63 14 7 15 132
campagnes 25,0 47,7 10,6 5,3 11,4 100
agricoles 35,1 32,1 42,4 38,9 37,5 34,6
Prolétaires des 20 27 3 1 2 53
campagnes 37,7 50,9 5,7 1,9 3,8 100
industrialisées 21,3
troquer une blouse bleue pour une blouse blanche. L'explique, tant la spécificité du mode d'insertion des familles immigrées dans l'espace social français que la force du statut d'étranger, qui pèse sur le parcours du père et, par ricochet sur celui du fils. Pèse aussi le fait que les stratégies de nombre de ces familles supposent une accumulation rapide, guère compatible avec un investissement scolaire à la rentabilité longtemps incertaine et au coût fort lourd. Il faut se garder cependant de trop durcir cette opposition. D'une part les familles immigrées ne poursuivent pas toutes les mêmes stratégies, leur être devenu en atteste. D'autre part elles sont capables d'en changer lorsque le monde change où que le monde qu'elles ont rejoint leur devient plus lisible. Il faut se garder aussi, je crois, d'une vision téléologique qui verrait dans ces évolutions le signe sans ambiguïté d'une assimilation ou du passage d'un comportement routinier et traditionnel à un comportement rationnellement adapté au nouvel environnement. Rien de plus rationnel, de plus adapté à la situation de ces familles que le projet d'un retour. L'exemple de la génération précédente atteste de sa réussite possible, du moins à moyen terme. De plus, son échec final est pour une bonne part dû à des transformations macrosociales et géopolitiques que nul ne pouvait prévoir. Qui en 1935 - c'est à dire lorsque se font les choix qui vont peser sur le destin des enfants - pouvait prévoir tant l'explosion du nombre des Techniciens durant les Trente Glorieuses que la Seconde Guerre Mondiale et le basculement de la Pologne et de la Tchécoslovaquie dans le monde communiste, qui rendait vain le projet de consolidation de l'exploitation familiale au principe de l'exil de nombre de Polonais ou de Slovaques. Enfin, y-avait-il stratégie plus aléatoire durant les années trente, alors que l'expulsion menaçait, que parier sur la pérennité du séjour de la famille en France? L'échec social d'une partie des enfants"nés trop tôt" témoigne, plus que d'un défaut de vision, de l'opacité - fatale, parce que le futur est innocent - d'un avenir qu'il est d'autant plus difficile de conjurer que l'on dispose de moins de ressources et de ressources moins variées, ce qui est par excellence le cas de l'immigré.

Notes

[1] A titre d'exemple, BARTON (J. J.), Peasants and strangers , Cambridge, Harvard Uni Press, 1975, GANS (H. J.), The urban villagers upadated and expanded edition , New-York, The free press, 1982, première édition 1962.

[2] Les deux textes les plus utiles sont :  BORTOWSKI (J-L.), "L'insertion sociale des immigrés et de leurs enfants", Données sociales , Paris, INSEE, 1990 et GIRARD A., STOEZEL J., Français et immigrés, l'attitude française, l'adaptation des Italiens et des Polonais, Cahiers de l'INED numéro 19, Paris, P.U.F., 1953.

[3] RYGIEL P., Mais où sont les immigrés d'antan. Trajectoires sociogéographiques des membres des familles issues de l'immigration européenne implantées dans le Cher durant l'entre-deux-guerres , Thèse d'histoire sous la direction de Janine Ponty, Université de Franche-Comté, 1996.

[4] Les distinctions entre manoeuvres et ouvriers qualifiés sont de même nature que celles introduites par les conventions collectives de 1936. Les indépendants regroupent les patrons de l'industrie et du commerce. Les contours des catégories employés, cadres moyens et cadres supérieurs sont proches de ceux des catégories de même nom de l'ancienne classification Insee, à ceci près que nous avons rangés les membres de la maîtrise parmi les cadres moyens et les rares membres des professions libérales, parmi les cadres supérieurs. La population ici décrite est composée des enfants de sexe masculin nés dans le Cher entre 1923 et 1945 d'au moins un parent immigré qui se sont mariés dans ce département, l'un des départements limitrophes à celui-ci ou à Paris.

[5] Nous n'avons ici retenu que ceux des enfants dont le parcours était décrit par le tableau précédent dont le père se déclarait lors de leur naissance ouvrier agricole ou manoeuvre et réparti ceux-ci au sein d'une partition générée par un algorithme de classification mixte appliqué aux données d'une analyse factorielle décrivant les position des familles dans l'espace local lorsqu'elles apparaissent pour la première fois dans nos sources. Les principales variables utilisées étaient :  le moment de la naissance, la profession des deux parents, la nature du couple (de même origine, d'origine différente), la taille de la localité de résidence, l'importance de l'activité industrielle dans la localité de résidence, la localisation géographique de la localité de résidence. Il est alors possible d'associer à chaque classe de la partition une figure type dont se rapprochent le plus possible tous les individus rangé au sein de la partition. Le profil type de l'urbain installé est ici un garçon dont la mère, active, est née en France, qui réside dans l'une des trois plus grandes villes du département. Le prolétaire vierzonnais type est ici né à Vierzon d'un père manoeuvre et d'une mère provenant du même pays que celui-ci. Le prolétaire des campagnes agricoles typique est né de parents de même origine tous deux ouvriers agricoles et travaillant dans une campagne d'où les activités industrielles sont absentes. Le prolétaire des campagnes industrialisées conforme au type est né au début de la période étudiée dans l'est du département, son père travaille comme manoeuvre ou ouvrier agricole, il n'est pas rare que ses parents soient deux immigrés originaires de pays différents. L'enfant des cités est fréquemment né de parents de même origine nationale, le père travaille comme manoeuvre dans une usine de taille importante, la mère est inactive.

Chaque case de ce tableau se lit de haut en bas de la façon suivante, effectifs, pourcentage en ligne, pourcentage en colonne.

[6] Un enfant appartient à un groupe d'ascendance lorsque l'un de ses parents est né dans le pays donnant son nom à son groupe. Quelques intermariages s'étant produits, il s'ensuit 8 doubles comptes. La dernière ligne n'est donc pas obtenue par addition des lignes précédentes mais décrit l'ensemble de la population étudiée.

[7] Nous avons ici retenu les membres de notre population dont le parcours était connu dont le père se déclarait manoeuvre lors de leur naissance, les valeurs représentées sur cette courbe sont des moyennes mobiles d'ordre trois.

[8] Le procédé de construction de cette courbe est le même que celui utilisé pour la courbe précédente.

[9] Entretien numéro 6, Lunery 1992, Monsieur S.

[10] PONTY J., Polonais méconnus. Histoire des travailleurs immigrés en France dans l'entre-deux-guerres, Paris, Publications de la Sorbonne, 1988, 465 pages

[11] Entretien numéro 8, Lunery 1992, monsieur K.

[12] Entretien numéro 9, Bourges, 1992, Madame T.

[13] Les catégories socioprofessionnelles utilisées sont les mêmes que dans le reste de ce texte. La population est ici constitué des fils de parents nés en France présents dans notre fichier dont nous connaissons la profession lors de leur mariage.

[14] 27 % des fils d'ouvriers agricoles immigrés occupent, lors de leur mariage, un emploi ouvrier peu qualifié, 25% sont manoeuvres, c'est le cas de 34% des enfants d'ouvriers agricoles nés en France, 45% de ceux-ci occupent alors un emploi ouvrier peu qualifié

[15] 36% des fils d'ouvriers qualifiés nés en France le font, contre 30% des fils d'ouvriers qualifiés immigrés. C'est le cas de 25 % des fils de manoeuvres nés en France et de 17% des fils de manoeuvres immigrés.

[16] Il s'agit dans les deux cas de minima puisque nous ne connaissons pas toujours le secteur d'activité des membres des populations étudiées, mais nous avons peu de raisons de supposer que les enfants d'immigrés y travaillant soient plus nombreux que les enfants nés de parents nés en France en ce cas à ne pas se déclarer tels.

[17] BLANC-CHALEARD (M.C),"Français et Italiens à l'école de la République", Revue d'histoire moderne et contemporaine , 1991.

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