Delia GONZALEZ DE REUFELS
Siedler und Filibuster in Sonora. Eine mexikanische Region im Interesse
ausländischer Abenteuer und Mächte (1821-1860) [Colons et flibustiers
en Sonora. Une région mexicaine dans la mire des aventuriers étrangers
et des grandes puissances, 1821-1860]
Cologne/Weimar/Vienne, Böhlau, 2003.
Livre lu par Nicole Fouché
Juin 2005
Un long compte
rendu de cet ouvrage a été présenté par
Chantal Cramaussel: www.iheal.univ-paris3.fr/edition/edelectonique/cc.html
» lors de la séance dirigée par Annick Foucrier, «
Français aux Amériques au XIXe siècle : sources et
méthodologies », tenue au Centre d’études nord-américaines
(EHESS), le 3 juin 2005.
L’auteure de cet ouvrage, Delia Gonzales de Reufels est spécialiste
de l’Amérique latine. Elle est professeur à l’université
de Brême, en Allemagne. Elle prépare, avec Chantal Cramaussel,
un livre sur Migrantes y viajeros franceses a America, siglos XVIII y XIX,
à paraître en 2006.
Gonzales
: www.geschichte.uni-bremen.de/Lehrende/Gonzales.html
Cet ouvrage répond à des problématiques touchant à la présence française et à la présence américaine, au Mexique, au XIXe siècle, lesquelles ont de nombreux points communs avec les migrations de masse (de type économique), aux Amériques, XIXe et XXe siècles. Ce texte touche à des questions de peuplement, d’acculturation et de domination entre, d’un côté, les populations locales souvent mais pas toujours dominées – elles-mêmes déjà immigrées, pour une partie…– et de l’autre, les dominants (mais pas toujours) représentés par les nouveaux arrivés. Ici, ce sont les nouveaux venus (français ou américains) qui veulent faire la loi et qui n’hésitent pas à employer des méthodes de gangsters – voire la force des armes – pour s’implanter.
Nous sommes donc clairement dans des problématiques de « colonisation », lesquelles problématiques débouchent toujours, à terme, surtout si l’on s’intéresse à l’histoire sociale – plus qu’à l’histoire politique ou qu’à l’expansionnisme des Empires ou qu’à l’histoire diplomatique – sur des antagonismes sociaux ou sur des rejets de type identitaire, possiblement liés à des histoires et à des traditions nationales antérieures ou en cours de construction. Au « Nouveau Monde », les mouvements de colonisation du XVIIIe et du XIXe siècles précèdent les mouvements migratoires de masse des XIXe et XXe siècles, qui apparaissent, dans la chronologie, comme une suite : ils montrent la marche forcée de l’homme à la recherche de ses intérêts. On peut admettre, me semble-t-il, qu’ils déclenchent des phénomènes de contacts dominants/dominés et consécutivement d’identité.
Bien sûr, il faut raison garder. Nous devons historiciser tous ces phénomènes pour ne pas tomber dans un dangereux amalgame, qui effacerait toutes les différences. Les « migrants », ici, sont également des colons. Cet ouvrage ne pose pas ces problèmes, mais il permet de se les poser ; à ce titre il intéresse les historiens de l’immigration..