Les houillères de Ronchamp (Haute-Saône), isolées en milieu rural, firent appel durant la première partie du vingtième siècle à des travailleurs polonais afin de résoudre leurs récurrents problèmes de main d’œuvre. En 1924 elles emploient un peu moins de 600 mineurs polonais. Philippe Thiriet rend compte, après avoir présenté le cadre de l’étude, du processus qui amena à l’embauche de ces Polonais, de l’évolution de leurs effectifs et de la vie de la communauté polonaise implantée auprès des houillères.
Il le fait avec précision, en particulier lorsqu’il étudie la vie associative et la sociabilité des familles polonaises, finesse parfois, particulièrement lorsqu’il réfléchit aux conditions qui ont permis à ces travailleurs de prendre place au sein du syndicat localement dominant. On ne pourra guère, sur le fond, que lui reprocher de s’être peu intéressé aux formes concrètes du travail des membres de ces populations - que nous apercevons plus souvent dans la cité qu’au fond- et d’avoir cherché, un peu désespérément, à mettre en lumière les spécificités et l’originalité de sa population alors que celle-ci apparaît, par bien des points, remarquablement normale et typique au regard de ce que nous savons des communautés polonaises de l’entre-deux-guerres.

Il nous fournit en somme une belle étude de cas, utile, car les travaux sur l’immigration polonaise ne sont pas si nombreux, et illustrée de nombreux clichés, souvent de très bonne qualité, quoique leur disposition et leur légendage apparaissent parfois curieux.