présentation le programme précisions
l'atelier l'ouvrage final retour au serveur



Les PME/PMI et l'Internet



Laurence Dhaleine

Christian Licoppe

Alexandre Mallard

Laboratoire «Usages, Créativité, Ergonomie»

Centre National d'Études des Télécommunications

laurence.dhaleine@cnet.francetelecom.fr

christian.licoppe@cnet.francetelecom.fr

alexandre.mallard@cnet.francetelecom.fr




L'objectif de cette contribution est de proposer quelques hypothèses pour analyser les usages émergents d'Internet dans les PME-PMI, en particulier du point de vue de la dynamique des relations que cet outil leur permet de tisser avec leurs partenaires (clients, fournisseurs, prestataires...). La question du rôle des NTIC dans les relations interfirmes a surtout été traitée dans le cadre de l'économie et des sciences de la gestion. Dans la lignée de Porter, les travaux de gestion ont examiné la production de la valeur tout au long des filières, les firmes interagissant via différents régimes de transaction. Les recherches en économie, autour de l'analyse des coûts de transaction, ont centré l'attention sur les conséquences des NTIC sur les modes de coordination (conduisent-elles à plus de marché ou plus de hiérarchie?), ou sur les effets de disparition des intermédiaires qu'elles peuvent provoquer. Ces approches doivent être complétées par une analyse de la dynamique des réseaux de liens dans lesquels sont engagées les PME-PMI.

Pour suggérer l'intérêt de cette démarche, nous nous appuierons sur quelques cas extraits de trois études qualitatives menées récemment au laboratoire UCE, sur des PME et TPE (Très Petites Entreprises) et portant respectivement sur les stratégies d'équipement en télécommunications à la création, sur l'usage d'Internet large bande (expérimentation ADSL en banlieue parisienne), et sur la création de sites Web marchands.

La lecture des différents cas rend possible un premier repérage des configurations caractéristiques de la place d'Internet dans le fonctionnement de ces entreprises. On peut identifier dans la population des TPE un premier type, celui des entreprises qui pensent leurs rapports aux réseaux de télécommunications sur le modèle de l'accès à l'eau ou à l'électricité (le moins cher possible et transparent). Leurs seuls équipements de communication sont le téléphone et le fax, l'informatique étant dédiée à des traitements de texte et des progiciels de gestion. Parmi ceux qui, au contraire, s'investissent dans Internet, on trouve des TPE de services aux entreprises ou des grossistes qui ont intégré les usages du mél et du Web sous la pression de leurs partenaires. Enfin, on trouve, à l'autre extrémité du spectre, ceux qui ont fait d'Internet une pièce maîtresse de la stratégie par laquelle ils construisent les réseaux de relations leur permettant de se développer.

Pour les PME utilisatrices d'Internet, on peut distinguer des usages qui, au delà de la prise en compte de l'économie des filières ou de l'abaissement des coût de recherche d'information, font sens dans une approche structurale des réseaux. On peut ainsi s'interroger sur le cas des PME situées plutôt en amont de la distribution, pour lesquelles Internet permet notamment de rechercher des informations sur les prix et les produits (nature, présentation) des concurrents.

Ces usages d'Internet se comprennent bien dans une logique dans laquelle les ventes sont concentrées sur quelques gros clients privilégiés, qui se fournissent également chez les concurrents: ce type de veille sur l'état du marché est alors stratégique pour surveiller la force des liens que l'on a construit avec ses clients... et repérer les liens que les concurrents cherchent, de leur côté, à construire ou à renforcer.

À l'inverse de ces situations (et sans que les deux usages soient exclusifs l'un de l'autre), on est confronté à des prestataires plus en aval, pour lesquels Internet est essentiellement un dispositif permettant d'établir des liens avec de nouveaux clients: leur problématique est alors de vendre irrégulièrement des produits ou des services à un nombre relativement important de clients finaux, d'où le primat de la recherche de débouchés nouveaux, renforcé en cas de dépendance vis-à-vis d'intermédiaires pour une partie de leur clientèle.

Le cas des entreprises investies dans le commerce électronique met en évidence d'autres logiques. Pour l'offreur comme pour le demandeur, le commerce par Internet se joue bien en effet dans les modalités de passage du lien, au sens technique du terme («lien HTML»), au lien commercial, c'est-à-dire à une relation dans laquelle les acteurs sont identifiés, et conduisent leur engagement réciproque jusqu'à l'établissement effectif d'une transaction. Les enjeux de ce passage sont tendus, dans une situation dans laquelle la recherche du bon partenaire, la visite des «boutiques virtuelles» et la validation des engagements ne tient parfois qu'à quelques clics. La présentation et la discussion de quelques cas de PME illustrant ces situations permettra de montrer l'intérêt d'une analyse fine de la dynamique de construction des liens par Internet.
Ce document a été traduit de LATEX par HEVEA.

présentation le programme précisions
l'atelier l'ouvrage final retour au serveur