Une structure d'analyse: l'Association des Villes Numériques
André
Jean-Marc Loechel
Secrétaire général de l'Association des Villes
Numériques
aloechel@atelier.fr
Les villes et les collectivités numériques sont devenues aujourd'hui un lieu
privilégié de l'innovation technologique, mais aussi depuis peu champ
d'observation, d'analyse et d'évaluation des pratiques et usages pour la
recherche universitaire, l'action culturelle et la formation. Ce sont là
autant de thématiques aux contours et aux réalités fondamentalement diverses.
Un lieu fédérateur d'information et de réflexion s'imposait: tel est l'objet
majeur depuis 1997 de l'Association des Villes Numériques, dont l'activité
s'est traduite d'abord par un travail d'identification des grands projets tant
français qu'européens; elle vise avant tout à regrouper les compétences de
tous ceux qui oeuvrent sur le terrain, mais aussi de ceux qui suivent et
évaluent ces expériences pour éliminer au plus vite les obstacles tant
matériels que psychologiques retardant la mise au service de tous les
ressources des réseaux.
À cette fin, elle oriente ses actions en France et en Europe dans une
perspective de veille sur les technologies, sur les applications, sur les
marchés, sur les usages de ces services, et de diffusion des résultats de
cette veille. Elle sensibilise les citoyens et les pouvoirs publics
---notamment les collectivités territoriales et les grands acteurs nationaux
du déploiement des réseaux et des services en ligne---, fait connaître,
soutient et fédère les actions visant à développer l'équipement et la
compétence des citoyens, des entreprises et des institutions pour l'usage des
réseaux.
Dans un rapport au Conseil de l'Europe, Pierre Lévy a souligné la nécessaire
articulation entre le fonctionnement urbain et les formes d'intelligence
collective rendues possibles par le développement des réseaux. Il s'agit
clairement pour nous d'aller au-delà de projets visant à une quelconque
assimilation d'une structure virtuelle à un équipement urbain ou territorial,
et de ne pas nous contenter de la construction de communautés virtuelles
urbaines. Les projets les plus avancés ont pour objet la résolution des
problèmes de la ville par une mise en commun des compétences, des ressources
et des idées. Aujourd'hui, les élus s'interrogent, leurs associations
multiplient les rapports et les études; l'information réellement pertinente
n'en continue pas moins de faire défaut lorsqu'il s'agit pour ces mêmes
collectivités de passer au stade des décisions: il manque une réflexion
globale pour coordoonner ce foisonnement d'initiatives souvent isolées.
Plusieurs approches simultanées s'avèrent nécessaires dans les projets les
plus avancés où il s'agit tout à la fois de valider les usages, définir
des contenus et mettre en place des outils. De tels objectifs s'insèrent
très largement au sein de problématiques dont les études urbaines se sont
rendues largement familières: il ne saurait ainsi être question à nos yeux
de nous affranchir des acquis récents et multiples de l'histoire urbaine.
Une mosaïque d'expériences
Le poster présente des expériences dans divers domaines: Internet et
l'éducation (Alsace), Internet et le territoire (Metz), Internet et les
problèmes de la ville (Amiens), Internet et le jeu de la mémoire (le village
numérique de Chooz), Internet et le patrimoine (Parthenay), «Internet sous les
pommiers» (la Basse-Normandie), Internet et la création (Rueil-Malmaison),
Internet et la citoyenneté (un désir de gouvernance numérique à Montreuil).
On évoquera aussi les usages de l'Internet dans les collectivités numériques
espagnoles. D'Arnedo à la Galicie, de Villena à Valence, les collectivités
espagnoles, mais aussi les universités espagnoles (comme l'Université
d'Alicante avec la constitution de la Bibliothèque virtuelle Cervantes), comme
le montre Laura Garcia Vitoria, constituent un champ privilégié d'observations
en matière d'usages. Le projet Infoville permet aujourd'hui de développer ce
modèles dans plusieurs villes européennes.
Ce document a été traduit de LATEX par HEVEA.