PRÉFACE DU NOUVEL ÉDITEUR

 

 

 

 

Je m’occupais beaucoup de lexicographie, lorsque le DICTIONNAIRE de Boiste parut. Il me frappa, comme tout ce qui est grand. C’était un livre conçu sur une échelle immense, un véritable PANLEXIQUE, et je suggérai à M. Boiste ce double titre qu’il eut la modestie de n’adopter qu’en sous-ordre, quoiqu’il exprime beaucoup mieux que tout autre le système de sa composition. Cependant je fis la guerre aux détails, une guerre minutieuse, un peu exigeante peut-être, parce que M. Boiste était digne d’en profiter. Il me répondit comme un homme de talent et de goût qui reconnaît qu’il a eu affaire à un homme de conscience, en adoptant le plus grand nombre de mes observations. Il fit mieux; il emprunta son épigraphe, il y a quinze ans, au plus sévère de ses critiques, et c’était moi.

J’ai donc un intérêt moral acquis dans toutes les dernières éditions du DICTIONNAIRE de Boiste, puisque j’y suis entré successivement, par sa condescendance, pour de très-nombreuses modifications, et cependant, je ne l’ai jamais excepté du jugement défavorable que je porte de tous nos Dictionnaires. Je crois même qu’il confirmera de plus en plus mon opinion, en s’approchant de plus en plus de sa dernière expression possible; son envahissante universalité, si commode, si instructive, si nécessaire aujourd’hui, l’assimilant à vue d’oeil au Dictionnaire des langues confuses. Ceci, c’est la fin de tous les Dictionnaires qui marchent, et M. Boiste marchait.

Dans l’absence du Dictionnaire ontologique et rationnel, le Dictionnaire lexique et réel de M. Boiste est le seul qui puisse suffire à tous les besoins de l’étude, et je le dis sans aucune prévention d’éditeur, car j’aimerais mieux que M. Boiste l’eût pris autrement. Le DICTIONNAIRE de Boiste, non plus que les autres, ne servira jamais d’instrument à la pensée humaine, mais la pensée humaine ne trouvera jamais nulle part un plus riche magasin. Son défaut dominant est le trop, et c’est un défaut que j’ai respecté, parce que, suivant l’opinion de l’auteur, tout mot qui avait été mis en circulation par la presse était devenu une des propriétés de la parole. Je n’ai retranché de cette superfétation incroyable que ce qui manquait tout-à-fait d’autorité.

Tel qu’il est, et avec cette Encyclopédie de mots, de faits, de définitions, de définitions, d’exemples, de traductions, d’étymologies; de noms propres, locaux, historiques, mythologiques; de solutions verbales, littéraires, critiques, un peu moins explicite, mais plus complète que l’Encyclopédie elle-même, le DICTIONNAIRE de M. Boiste ne pouvait manquer d’être recherché partout où il y a des livres, puisqu’il est devenu indispensable partout où il n’y en a qu’un. Le développement toujours croissant de l’industrie, et la multiplicité des applications scientifiques auxquelles l’industrie est soumise, le rendront de jour en jour plus nécessaire. Aussi, ses éditions s’épuisent en paraissant, et c’est par une ambition presque gratuite de mieux faire, que ses éditeurs peuvent désirer de le perfectionner.

J’ai opposé cette objection et beaucoup d’autres aux nouveaux éditeurs de M. Boiste, malgré tout le respect que m’inspirait leur nom classique dans le plus essentiel des arts de la civilisation. Je me suis défendu, par mes théories écrites et par ma pratique grammaticale, de coopérer à la réimpression d’un livre dont je me sers à tout moment comme tout le monde, parce qu’il répond à peu près à tous les besoins de mes études, mais dont rien ne pourra me faire adopter la méthode abécédaire et la méthode orthographique. Cependant, je me suis rendu à une raison que j’ai fait valoir moi-même plus d’une fois, sans avoir à la chose le léger intérêt de co-nomination qui la rend mienne aujourd’hui; c’est que, dans l’état où il est, le DICTIONNAIRE de M. Boiste est certainement le plus vaste trésor de vocables et de faits qui ait été ouvert à aucune époque aux investigations de l’esprit; j’ai donc fini par accepter l’obligation d’améliorer de tout mon pouvoir l’ouvrage de M. Boiste, dont personne n’était plus à portée que moi d’apprécier l’immensité, puisque je l’avais relu à toutes les éditions du commencement à la fin, et que j’y avais contribué dans les dernières de plusieurs centaines d’articles. Quant à la prétention d’en faire le bon Dictionnaire impossible qu’on ne fera pas, j’espère qu’on voudra bien ne pas me l’imputer.

Ce n’était certainement pas à moi que cet honneur littéraire devait être réservé. Ami sévère et souvent contempteur des travaux lexicologiques, je n’ai jamais loué aucun Dictionnaire, parce que je n’ai pas encore conçu la possibilité d’en faire un bon avec trois mauvais éléments dont tous nos Dictionnaires se composent, savoir : un mauvais alphabet, une mauvaise orthographe, et une nouvelle langue. Je l’ai dit du DICTIONNAIRE de M. Boiste plus souvent que d’aucun autre, parce que ce Dictionnaire est à peu près le seul que l’on demande aujourd’hui aux libraires, quand on leur demande quelque chose; et il y a pour cela une excellente raison qui fait passer sur bien des défauts : c’est qu’on ne peut pas s’en passer.

J’ai participé seulement à cette édition, en subissant la condition très-légitime de ne rien changer à la physionomie du livre et à ses méthodes, qui sont reçues d’une manière assez favorable pour donner peu de chances à mes innovations ou plutôt à mes vieilleries, car en grammaire, comme dans toutes les sciences de l’homme, il n’y a de neuf que ce qui est vieux. Sous le rapport même de son actualité, le DICTIONNAIRE de Boiste a un caractère monumental qu’il ne faut d’ailleurs pas effacer; et ma protestation contre ce que les langues deviennent, et doivent devenir, serait ici de fort mauvaise grace.

Les lecteurs exigeants qui veulent savoir la juste part qu’un éditeur a prise à une publication, me demanderont probablement de quel signe mes corrections et mes additions sont marquées. Je ne pouvais plus y pourvoir par une figure supplémentaire aux astérisques (*) et aux croix (U ) de M. Boiste, qui donnent aux anciennes éditions l’aspect trop bien justifié peut-être du cimetière de la langue, et que l’habile typographe a sagement supprimées, si ce n’est à une lettre (H) où la croix (U ) est de convention pour marquer les voyelles aspirées. je me réduirai donc à dire ce que je me suis cru obligé à faire.

J’ai ajouté les mots, les acceptions, les exemples spéciaux et significatifs que je savais, et que je n’avais encore donnés, par hasard, ni à Boiste, ni au public.

J’ai augmenté la partie intéressante des étymologies; pas assez, peut-être, mais autant qu’elles se présentaient lucides et incontestables. Une étymologie qui peut être contestée n’est pas matière de Dictionnaire. Elle est matière de dissertation. Deux pages sont trop peu pour une étymologie intéressante et utile dans un mémoire académique. Deux lignes sont trop dans un glossaire.

L’accroissement incalculable des nomenclatures scientifiques, l’effrayante multiplicité des termes de relations qu’adoptent et francisent les voyageurs, m’auraient fourni facilement des articles innombrables. J’ai reculé devant la dangereuse facilité de cette polyglotte inutile toutes les fois que le mot ne se rapportait pas, selon moi, à des notions usuelles ou à des ouvrages répandus.

J’ai usé de la même réticence pour les mots très-vieillis qui ne sont rapportés dans le DICTIONNAIRE de Boiste qu’en specimen, et qui ont été remplacés par des mots plus heureux, de manière, selon toute apparence, à ne jamais se renouveler ailleurs que dans un Dictionnaire archaïque.

Mon goût pour les études naturelles m’aurait mené loin, si j’avais adopté les synonymies multiples dont s’affuble, au gré du premier venu qui surgit dans la science, un brin d’herbe, un mollusque, un insecte, déja vingt fois nommé. Je m’en suis tenu autant que je l’ai pu, dans les additions, aux espèces connues, aux genres avoués, qui ne changeront pas de nom, ou qui conserveront leur nom dans toutes les synonymies. Il n’est personne maintenant qui se mêle de nomenclatures, sans s’efforcer d’y ajouter quelque chose, et les nomenclatures sont les sciences des peuples et des langues qui s’en vont. L’homme est incapable de faire un mot tout-à-fait nouveau d’éléments, comme il est incapable de concevoir une idée élémentaire; mais il fait aisément des mots avec des éléments donnés, comme il combine aisément des idées qui ont l’apparence d’être nouvelles, avec des idées anciennes. Tout cela chargera les lexiques à perpétuité, jusqu’à la confusion définitive de la parole. Je n’ai jamais dit le contraire.

Ces raffinements sont difficiles dans une langue comme la nôtre, qui est composée de hasard et sans méthode; mais ils étaient tout-à-fait arbitraires dans le grec, comme ils le sont maintenant dans l’allemand, et la science ne s’exprime plus qu’en grec depuis que le grec a presque entièrement disparu des études. Quand nous ne parlerons qu’un grec mal orthographié, gâté par des terminaisons hibrides, nous commencerons à savoir la langue scientifique, et nous ne serons plus le français.

Je n’ai donc pas cru devoir augmenter beaucoup sous ce rapport les richesses lexicologiques de M. Boiste, mais je n’y ai retranché que ce qui était redondant ou évidemment vicieux; et il est impossible de ne pas tomber dans l’un ou l’autre de ces défauts, quand on s’est condamné à faire un Dictionnaire, ou à le revoir. Le vice de son travail est donc l’excès, et je n’ai pas eu le droit de le dépouiller, je le répète, de ce luxe intarissable de mots auquel son succès doit peut-être quelque chose.

Quand l’Académie fit son Dictionnaire, il y avait deux manières de présenter la phrase d’exemple, à laquelle je passe maintenant : c’était de copier un écrivain estimé qui l’avait employée; ou bien, d’en composer une. Furetière prit la première, toutes les fois qu’il le put, et ce fut malheureusement une raison pour que l’Académie prit l’autre. Je m’imagine que c’était une erreur, car on ne compose pas plus une phrase pour un mot qu’un tableau pour une figure, et l’acception du mot ne peut être mieux déterminée que par l’emploi qui en a été légitimement fait dans des ouvrages honorés du suffrage public. On a dit que l’Académie qui contenait alors, à deux ou trois hommes près, tous les talents de l’époque, répugna noblement à se citer elle-même; elle regardait la langue comme une oeuvre de son temps; elle ne voyait pas comme la Crusca une admirable littérature derrière elle; elle omit donc la langue vieillie dans laquelle, sauf quelque bonne volonté, on pourrait voir presque toute la langue. Boiste l’a rétablie, avec peu de critique, mais très-suffisamment pour l’usage que nous en faisons. Sa phraséologie a aussi quelques avantages sur celle du Dictionnaire de l’Académie, et c’est ce que je vais chercher à expliquer, sans prédilection affectée pour mon auteur. L’Académie en jugera, et je m’en rapporte d’avance à ses jugements.

La phrase d’exemple n’est, de sa nature, qu’une amplification de la définition. L’objet d’un bon Dictionnaire serait, par conséquent, de faire passer la phrase d’exemple par toutes les acceptions reçues du mot, et son chef-d’oeuvre, de les justifier par des citations bien choisies. C’est ce que Furetière et ses continuateurs de Trévoux n’ont pas assez compris, quoique fort dignes de le comprendre, et ce que M. Boiste n’a pas eu le temps d’accomplir dans le cadre immense où il était entré. Ce travail, dont je suis incapable, m’était interdit par plusieurs raisons, et la première de ces raisons, si je ne me trompe, m’aurait dispensé de faire valoir les autres.

Soit que M. Boiste eût conçu la même impossibilité d’exécution, soit que sa propension de génie à tout embrasser, lui fît craindre de laisser en arrière dans sa conception ouverte à tous les mots, à toutes les pensées, et à toutes les sciences, la science de la morale qui est la première de l’homme, il jugea qu’il pouvait la faire entrer dans les phrases d’exemple, et il y parvint sans peine, parce qu’avec des mots innombrables, on arrive sans peine à exprimer toutes les idées. Il se complaisait dans ce système, qui a un côté fort spécieux, comme dans la plus heureuse de ses combinaison. Ses autorités sont donc plus gnomiques que lexiques. J’ai un peu fortifier celles-ci. J’ai un peu émondé les autres. Ce travail est fort imparfait, et le sera toujours.

En général, tout lexique et toute phraséologie le seront comme lui. Prétendre à l’universel et au complet dans ce genre, est la plus absurde des folies. M. Boise lui-même avait fini par y renoncer sur mes observations, pour lesquelles sa docte intelligence avait plus d’égards qu’elles n’en ont jamais mérité. Je me suis conformé à cet esprit de réserve de réserve dont il s’était avisé trop tard, dans mes additions encore trop nombreuses, en partant d’un principe que je sens la nécessité d’établir : c’est que toute expression qui n’est pas consacrée par un livre de science devenu classique, par une relation très-considérée où elle est regardée comme assez généralement reçue pour pouvoir se passer d’explication, ou par l’usage de la capitale et des provinces, n’a point de droit à entrer dans le Dictionnaire.

On verra que Boiste avait la main large pour semer ces nouveautés dans son livre. Plus économe que lui des prétendues enrichissements d’une langue qui finit, comme finissent toutes les choses de ce monde, j’ai peut-être insisté avec trop d’amour sur les vocables des langues scientifiques que le hasard m’a rendues plus ou moins familières. C’est un défaut qui sortait du fond de l’ouvrage, qui était inhérent à sa forme, et dont je n’ai pas pu me défendre.

Il faut donc chercher dans le DICTIONNAIRE de Boiste une multitude de mots qu’on ne trouverait pas ailleurs, plutôt qu’une lexicographie complète qui est impossible, et qu’une lexicographie rationnelle et philosophique qui est très-difficile. Ceci serait l’œuvre des Académies, qui n’y parviendront jamais complètement, mais qui en approcheraient si elles le voulaient. L’organisation de l’Institut, comprise, dans un moment de loisir, par le génie de Bonaparte vainqueur et reposé, aurait pourvu sans effort à ce moment immortel, le plus grand que la civilisation eût jamais élevé. Chacune des quatre sections y aurait apporté son contingent : l’Académie française, sa grammaire et sa littérature; les sciences, leurs langues techniques authentiquées par commissions; les inscriptions et belles-lettres, leur archéologie européenne et exotique; les beaux-arts eux-mêmes une nomenclature brillante qui aboutit toujours à s’introduire et à se figurer dans la langue littéraire; et il résultait de tout cela une notion dont j’ai peur que les générations à venir n’aient pas idées une idée bien claire. C’est que les Académies étaient une institution fort essentielle et fort bien entendue, pour les progrès de la science sociale. Toute société formée dans ce but qui ne s’est pas assurée de son vocabulaire, n’a pas encore compris sa destination.

Au lieu de cette conception de géant, voici le tribut d’un homme obscur et simple, qui a jeté dans un seul volume, sans autre méthode que celle de l’alphabet, tous les mots qu’il a trouvés dans les livres de sa langue, et qui a joint, par une superfétation prodigue, à toutes les acceptions, à toutes les traductions latines, à un nombre incalculable d’étymologie, la Table si l’on veut, avec tous ses inconvénients et toutes ses imperfections; Babel qui n’est point finie et qui ne se finira point; Babel confuse dans ses opérations et dans ses paroles, mais d’où l’homme emporte avec lui toutes ses notions et ses outils. Ceci est un ouvrage, incommensurable pour ceux qui n’ont pas essayé de rédiger une colonne sous une des cent lettrines d’une des mille pages du Dictionnaire. Imparfait qu’il est et qu’il sera toujours, le DICTIONNAIRE de Boiste restera une des vastes conceptions de l’esprit humain.

Je n’ai pas encore dit que Boiste, qui s’académisait tant qu’il pouvait avait fini par se mêler d’étranges concessions à de plus étranges hardiesses. Ennemi déclaré de l’orthographe de Laurent Joubert, improprement appelée Voltairienne, parce que le bel esprit du dix-huitième siècle s’est avisé de la prendre après deux cents ans au plus oublié des bouquins, il s’y soumit comme un écolier quand l’Académie y pencha. Elle est reçue. Je m’y résigne, nonobstant clameur de haro, comme l’honnête Mézeray, quand il se crut condamné à un solécisme de prononciation par l’illustre compagnie dont il fut le secrétaire perpétuel après Conrart. Je prie donc le lecteur grammairien d’être bien persuadé que la substitution de l’orthographe de Laurent Joubert ou de Voltaire, à l’orthographe de Racine et de Bossuet, non plus que le changement de l’y (upsilon) en i (iota), et la suppression de l’h à la suite du t, dans les mots venus du grec, ne sont pas du tout de mon fait; mais du fait de Boiste qui a suivi l’Académie, du fait de l’Académie qui a suivi l’usage, et du fait de l’usage, qui est, en dernière analyse, l’expression consacrée des mauvaises pratiques, dans les langues comme partout.

On me reprochera sans doute d’avoir omis dans mes augmentations une multitude de mots qui s’introduisent et se reproduisent chaque jour sous le patronage de quelque nom considéré. Cela était inévitable dans ma position particulière, et dans l’urgence d’une nouvelle édition demandée avec empressement; car on n’a pas le temps de tout lire, quand on est condamné à écrire toujours. Sur ces mots-là, je n’ai qu’une chose à répondre : c’est que tout mot est recevable, 1° lorsqu’il est nécessaire; 2° lorsqu’il est bien composé, c’est-à-dire fondé en étymologie, et construit sous une forme qui le rapproche autant que possible de ses congénères dans l’ordre logique; 3° lorsqu’il est appuyé de la signature d’un homme qui a l’autorité nécessaire pour écrire.

Je manquerais à tous les devoirs de la reconnaissance, en ne déclarant pas que la partie la plus pénible de mon travail c’est-à-dire la révision littérale du DICTIONNAIRE, est due aux soins d’un lexicologue du premier ordre, M. Barré, professeur de philosophie à Lille, dont les savantes études ont constamment éclairé et rectifié les miennes. Les vocabulaires de mythologie et de géographie ont été revus avec le plus grand soin par M. Landois, professeur au collège Saint-Louis, qui a refait presque entièrement le vocabulaire des personnes remarquables, auxquelles il a ajouté les dates de naissance et de mort. Le système général et l’exactitude des typographes sont aussi de grande importance dans un ouvrage tel que celui-ci, et je n’ai pas besoin d’en dire les raisons. C’est à eux surtout que le public sera redevable de l’utilité qu’il peut en tirer.

CH. NODIER

 

 

P. S. Ce que je disais de l’accroissement journalier des nomenclatures, en commençant mon travail, s’est vérifié par des résultats manifestes dans quelques sciences, et spécialement dans la chimie, pendant que je le continuais. Il y a peu de mots de cette langue particulière dont la définition soit restée exacte, du mois jusqu’à nouvel ordre, et peut-être on se hasarderait beaucoup en substituant aux définitions anciennes les définitions actuelles, qui sont loin d’être fixées. Je me suis donc borné à recueillir des termes nouveaux, qui ont été bien reçus des savants, en renvoyant pour la partie explicative du Dictionnaire aux derniers livres de méthode et de philosophie chimiques, à quelque époque qu’on les consulte, car ce n’est dans le Dictionnaire qu’on apprend une science.