Dandini (Jérôme) Voyageur italien, né à Césène en 1554, mort à Forli en 1634. Membre de l'ordre des Jésuites, il professa la philosophie à Pérouse, la théologie à Paris, devint recteur de plusieurs collèges en Italie, visiteur des provinces de Venise et de Toulouse, et fut enfin provincial en Pologne et dans le Milanais. En 1596, il fut chargé par clément VII d'aller chez les Maronites pour examiner la croyance religieuse de ce peuple. Accompagné d'un jeune Maronite destiné à lui servir d'interprète, il se rendit en Syrie, où il convoqua un synode, visita Jérusalem, s'arrêta à Chypre et revint à Rome en 1597. Il a écrit la relation de son voyage sous le titre de : Missione apostolica al patriarca e Maroniti del monte Libano (Césène, 1596). Richard Simon en a donné une traduction intitulée : Voyage au mont Liban, etc. (Paris, 1675, in-12). D'après le traducteur de cet ouvrage, le P. Dandini, qui est loin d'avoir représenté fidèlement la croyance des Maronites, a écrit son livre d'un style lâche et prolixe.

[G.D.U., t. VI, p. 62 a]


Du Ryer (André, sieur de La Garde-Mazelair), orientaliste français du XVIIe siècle. Il était originaire de Marcigny (Saône-et-Loire) et devint successivement gentilhomme de la chambre du roi, et consul de France en Egypte. Il quitta cette contrée vers 1630 pour se rendre à Constantinople, et fut chargé, en 1632, par le Sultan Amurat IV, d'une mission auprès de la cour de France. Du Ryer possédait parfaitement le turc et l'arabe, et il passa la plus grande partie de sa vie dans de longs et pénibles voyages, entrepris probablement dans l'intérêt de l'ordre du Saint-Sépulcre, dont il était chevalier. On a de lui les ouvrages suivants : Rudimenta grammatices linguae turcicae (Paris, 1630 et 1633, in-4°) ; traduction de quelques extraits de Gulistan ou L'Empire des Roses, de Saadi (Paris, 1634, in-8°) ; l'Alcoran de Mahomet, translaté de l'arabe en français (Paris, 1647, in-4°) ; Dictionnaire turc-latin, ouvrage resté manuscrit. Il en existe deux exemplaires à la Bibliothèque nationale.

[G.D.U., t. VI, p. 1442 a]


Herbelot (Barthélémy d'), orientaliste, né à Paris en 1625, mort en 1695. Après avoir étudié la plupart des idiomes sémitiques, ainsi que le turc et le persan, il voyagea en Italie pour entrer en relation avec les Orientaux qui affluaient dans les ports, acquit des manuscrits et fut nommé plus tard, par Colbert, secrétaire-interprète pour les langues orientales, puis professeur de syriaque au Collège de France. Il est l'auteur de la Bibliothèque orientale ou dictionnaire universel contenant tout ce qui fait connaître les peuples de l'Orient, publié après sa mort (Paris, 1697, in-fol ;). Cette compilation, quoique faite sans critique, est indispensable pour l'étude des auteurs orientaux et est encore estimée aujourd'hui. D'Herbelot a encore laissé en manuscrit un Dictionnaire arabe-persan-turc, expliqué en latin, et une Anthologie orientale.

[G.D.U., t. IX, p. 206 d - 207 a]


Razi, Rasis ou Rhazes (Mohammed-abou-Bekr-ibn-Zacaria), célèbre médecin arabe, né dans l'ancienne Ragès (Khoraçan) vers 850, mort en 923. Grand amateur des plaisirs, excellent musicien, il mena une jeunesse dissipée ; mais, vers trente ans, il réforma sa vie et s'adonna à l'étude de la philosophie et de la médecine. Après avoir parcouru l'Orient et l'Espagne, il dirigea les hôpitaux de Bagdad et de sa ville natale, et composa deux encyclopédies médicales qui servirent longtemps de base à l'enseignement, même en Europe, mais qui sont oubliées aujourd'hui. Son Traité de la petite vérole et de la rougeole, qui a été traduit en français par S. Collin (Poitiers, 1556), jouit cependant encore de quelque e stime. C'est là qu'on trouve la première description exacte de ce terrible fléau. Razi passe pour l'inventeur du séton, dont il fit un fréquent usage. Atteint de cécité vers la fin de sa vie, il ne voulut se faire traiter, dit Abou-el-Faradj, qu'à la condition que l'oculiste venu pour cela lui fît la description anatomique de l'œil. Celui-ci n'ayant pu y parvenir : " Allez-vous-en, lui dit Razi, un homme qui ignore ces détails ne mérite pas de me traiter ; d'ailleurs j'ai si bien vu ce monde que j'en suis dégoûté. " Il s'était occupé d'alchimie et attribuait de grandes vertus médicales aux pierres précieuses. Toutefois, malgré ses préjugés, il fit faire un grand pas à la médecine. Les ouvrages de ce savant ont eu d'assez nombreuses éditions : Liber elhavi, traduit par un médecin de Salerne (Brescia, 1486, 2 vol. in-fol.) ; Almansor, De Aegritudinibus juncturarum, De morbis puerorum, Aphorosmi, Parvum antidotarium, De praeservatione ab aegritudine lapidis, Liber divisionum (Lyon, 1510, in-8°), Audubetri Rhazae opera exquisitoria (Bâle, 1554, in-fol., De pestilentia vertente G. Valla (Bâle, 1529, in-8°)

[G.D.U., t. XV, p. 747 c-d]