Berthelin (Pierre-Charles), Lexicographe et littérateur, né à Paris vers 1720, mort en 1780. Après être entré dans les ordres et avoir été nommé chanoine de Toué, il de vint avocat au parlement ; puis, embrassant la carrière de l’enseignement, il professa le latin à l’École militaire, de 1761 à 1776. Outre une nouvelle édition du Dictionnaire des rimes de Richelet, un Supplément au Dictionnaire de Trévoux (1752), et un bon Abrégé de ce dictionnaire (1763), il a publié un Recueil d’énigmes et de logogriphes (1749) : un Recueil de pensées ingénieuses (1752), etc.
[G.D.U., t. II, p. 615 c]
Le Duchat (Jacob), érudit et philologue français, né à Metz en 1658, mort à Berlin en 1735/ Il exerçait avec succès la profession d’avocat dans sa ville natale lorsque la révocation de l’édit de Nantes vint briser sa carrière. Le Duchat, qui était protestant, s’adonna alors à des recherches littéraires, fit à Paris un voyage pendant lequel il fouilla les bibliothèques, compulsa des documents, et publia à Metz la Confession de Sancy (1693, in-8°), œuvre inédite de d’Aubigné qui fut accueillie par le public avec empressement. Encouragé par cette première tentative, Le Duchat continua par la publication du Journal de Henri III (1693, in-12). Poursuivi pour ses opinions religieuses, il quitta la France et se réfugia à Berlin. Bien lui en prit, car il fut condamné aux galères par contumace, et ses biens furent confisqués. Le grand électeur de Prusse s’empressa de le traiter selon ses mérites ; en 1701, il le nomma assesseur à la justice supérieure française de Berlin, et, l’année suivante, conseiller au même tribunal. Dans cette belle position, Le Duchat se livra tout entier à ses études favorites ; il publia son édition de Rabelais (Amsterdam, 1711, 6 vol. in-8°), et, à la suite, les Quinze joyes du mariage (1726, in-12), le Baron de Foeneste (1729, 2 vol. in-8°), et l’Apologie pour Hérodote (1735, 3 vol. in-8°). L’Académie des sciences de Berlin l’admit en 1715 au nombre de ses membres. « Sa sagacité, dit M. Haag, égalait son savoir. Bayle lui doit, dit-on, quantité de remarques dont il profita pour son Dictionnaire…. Il avait coutume d’écrire ses observations sur les marges des livres de sa bibliothèque. C’est dans ces notes, souvent très-nombreuses, que Formey puisa la matière du Ducatiana. » Outre les éditions précitées, on lui doit : Ducatiana ou Remarques de feu M. Jacob Le Duchat sur divers sujets d’histoire et de littérature (Amsterdam, 1738, 2 vol. in-8°) ; OEuvres du seigneur de Brantôme, avec des remarques historiques et critiques (La Haye, 1740 ; Londres, 1779, 15 vol. in-12) ; OEuvres de François Villon, avec le notes de Clément Marot, Le Duchat, Formey, Eusèbe Laurière, etc. (La Haye, 1742, in-8°). »
[G.D.U., t. X, p. 312 a]