Blum (Charles), poëte et musicien allemand, né à Berlin en 1788, se fit d'abord acteur et étudia ensuite la composition musicale. En 1810, il donna à Berlin un premier opéra intitulé: Claudine de Villa-Bella, qui obtint une réussite complète; puis il composa, sous la direction du musicien Salieri, dont il avait pris les conseils et les leçons, le Chapeau de roses, opéra (1818) et Aline, ballet (1819), représentés l'un et l'autre à Vienne. Nommé, en 1820, compositeur de la cour de Prusse, il dirigea successivement l'Opéra de Berlin et celui de la Kœnigstadt. A partir de 1832, il entreprit la traduction d'ouvrages dramatiques qu'il arrangea pour la scène, tels que: Zoraïde ou la Paix de Grenade, les Pages du duc de Vendôme, le Chanoine cordonnier, la Somnambule, Achille, etc. Il a publié, en outre, diverses poésies fugitives, un grand nombre de chansons allemandes, la musique de plusieurs petits opéras ou vaudevilles. Citons encore une Méthode complète pour la guitare, instrument dont il a joué avec beaucoup d'habileté. Il a, de plus, inséré dans les journaux de musique des articles de critique et de variété. Le style de Blum, comme compositeur, est gracieux et léger; mais il manque de force et d'originalité.

[G.D.U., t. II, p. 839 c-d.]

Flibuste s. f. (fli-bu-ste) -- V. FLIBUSTIER). Piraterie, pillage sur mer: Faire la FLIBUSTE . Se livrer à la FLIBUSTE. | Navire monté par des corsaires ou plutôt par des pirates: Il est impossible que d'ici à quelques heures il ne passe pas une barque, un bâtiment, une FLIBUSTE même, n'est-ce pas? (E. Gonzalès). | Nom d'une association de forbans anglais et français, qui firent aux Espagnols une guerre acharnée dans les colonies d'Amérique.

[G.D.U., t. VIII, p. 483 d.]

Flibuster v. n. ou intr. (fli-bu-sté -- rad. flibuste). Faire le métier de pirate.

-- Par ext. Faire un métier frauduleux, chercher des bénéfices malhonnêtes: Conspirez sous le soleil de l'humanité, au lieu de FLIBUSTER dans l'ombre de nos précipices (G. Sand.)

-- v. a. ou tr. Pop. Voler, filouter: On m'a FLIBUSTÉ mon parapluie.

[G.D.U., t. VIII, p. 483 d.]

Flibusterie s. f. (fli-bu-ste-ri -- rad. flibuster). Piraterie: La FLIBUSTERIE tend à disparaître du globe.

-- Par ext. Filouterie: Il ne vit que de FLIBUSTERIES.

[G.D.U., t. VIII, p. 483 d.]

Labat (Jean-Baptiste), missionnaire, né à Paris en 1663, mort en 1738. Entré fort jeune dans l'ordre des dominicains, il de vint, en 1787, professeur de philosophie et de mathématiques à Nancy, où il se livra en même temps, avec succès, à la prédication. En 1693, il fut sur sa demande, envoyé comme missionnaire aux Antilles, débarqua d'abord à la Martinique, et passa, deux ans plus tard à la Guadeloupe, où ses connaissances mathématiques furent utilisées par le gouverneur pour augmenter, par de nouvelles constructions, les moyens de défense de cette île. Nommé, à son retour à la Martinique, procureur général de son ordre, il sut encore se rendre utile aux gouverneurs de cette île, qui lui confièrent à différentes reprises d'importantes missions. Il parcourut toutes les Antilles, et, lorsque les Anglais vinrent attaquer la Guadeloupe en 1703, il rendit à ses compatriotes tous les services d'un ingénieur expérimenté. Il fit plus encore, il pointa plusieurs fois le canon sur l'ennemi, et organisa une compagnie de soixante nègres, qui firent beaucoup de mal aux Anglais. Il de vint, à cette époque, supérieur de la mission de la Martinique, vicaire général et préfet apostolique. Le besoin de recruter des missionnaires le ramena en Europe en 1705. Il débarqua à Cadix, et saisit cette occasion pour explorer les environs de cette ville, ainsi que toute la côte de l'Andalousie jusqu'à Gibraltar. Il ne put, ainsi qu'il l'espérait, retourner aux Antilles, car ses supérieurs l'envoyèrent en Italie, où les affaires de l'ordre le retinrent jusqu'en 1715. A dater de cette époque, il vécut retiré au couvent des Missions étrangères à Paris. Ce fut là qu'il s'occupa de la publication de ses voyages et de celles de diverses relations dont on lui avait remis les manuscrits. On a de lui: Nouveau voyage aux îles de l'Amérique, contenant l'histoire naturelle de ces pays, l'origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitants anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivés pendant le séjour que l'auteur y a fait (Paris, 1722, 6 vol. in-12); Nouvelle relation de l'Afrique occidentale, contenant une description exacte du Sénégal et des pays situés entre le cap Blanc et Sierra-Leone jusqu'à plus de trois cents lieues avant dans les terres; l'histoire naturelle de ces pays, les différentes nations qui y sont répandues, leurs religions et leur mœurs, avec l'état ancien et présent des colonies qui y font le commerce (Paris, 1728, 5 vol. in-12); Voyage du chevalier Desmarchais en Guinée, îles voisines et à Cayenne, fait en 1725, 1726 et 1727, contenant une description très-exacte du pays et du commerce qui s'y fait (Paris, 1730, 4 vol. in-12); Relation historique de l'Éthiopie occidentale, contenant la description de Congo, Angola et Matamba, traduite de l'italien du Père Cavazzi, et augmentée de plusieurs relations portugaises des meilleurs auteurs, avec des notes (Paris, 1732, 5 vol. in-12); Mémoires du chevalier d'Arvieu, contenant ses voyages dans l'Asie, la Syrie, la Palestine et la Barbarie, la description de ces pays, etc. (Paris, 1735, 6 vol. in-12). Tous ces écrits contiennent, parmi des renseignements utiles, beaucoup de contes ridicules, d'interminables commérages, d'indiscrétions malignes, et des passages fort longs empruntés à des auteurs que Labat ne cite pas. Ce dominicain, du reste, était un fort bon homme, extrêmement gai de son naturel, beaucoup moins sévère et solennel dans ses écrits qu'on ne l'attendrait d'un religieux; ce sans-façon amusant fut peut-être une des causes qui décidèrent ses supérieurs à empêcher son retour à la Martinique. Somme toute, les récits du Père Labat sont intéressants et instructifs.

[G.D.U., t. X, p. 5 a-b.]

Laverne, la déesse des voleurs, des fourbes, etc., à Rome. Les premiers Romains, qui vivaient de brigandage, l'adoraient dans un bois sacré où ils cachaient leur butin. Il ne paraît pas qu'on lui ait rendu de culte public; on la priait en secret et en silence, attendu que les demandes qu'on lui faisait ne pouvaient être de nature à être exprimées à haute voix.

[G.D.U., t. X, p. 269 d.]

Œxmelin (Alex.-Olivier), voyageur et historien, qu'on croit Flamand d'origine. Il vivait au XVIIe siècle. Engagé par la compagnie des Indes occidentales, il arriva à l'île de la Tortue, en Amérique, et fut vendu 30 écus à un habitant (1666). Après avoir servi trois ans, il se joignit aux flibustiers et resta dans leur troupe jusqu'en 1674. Plus tard, il fit encore trois autres voyages en Amérique, tant avec les Hollandais qu'avec les Espagnols, et assista à la prise de Carthagène (1697). Ses manuscrits ont été recueillis et publiés sous ce titre: Histoire des aventures qui se sont signalées dans les Indes, avec la vie, les mœurs et les coutumes des boucaniers (Paris, 1686, et Trévoux, 1744). Les récits d'Œxmelin sont pleins d'intérêt, et son livre est surtout précieux pour les curieux détails qu'il donne sur la vie des flibustiers.

[G.D.U., t. XI, p. 1270 b.]