Bouhours (Dominique), jésuite, littérateur, né à Paris en 1628, mort en 1702. Il professa les humanités dans diverses maisons de son ordre, et fut successivement chargé de l'éducation des princes de Longueville et du marquis de Seignelay, fils de Colbert. Religieux bel esprit, prêtre mondain, il s'attira les railleries des puritains de Port-Royal ; critique minutieux, puriste exagéré, il eut de nombreuses querelles littéraires, notamment avec Ménage et Maimbourg, et on lui reprocha le clinquant et la recherche de son style. On ne peut cependant lui contester le mérite d'avoir utilement servi la langue et le goût. Mme de Sévigné disait de lui : " L'esprit lui sort de tous les côtés ". On a rapporté qu'au moment de sa mort il avait dit : " Je vais ou je vas mourir, l'un et l'autre se dit ou se disent ". Mais cette anecdote a sans doute été imaginée pour caractériser sa minutie et ses recherches de purisme. Ses principaux écrits sont : Entretiens d'Ariste et d'Eugène (1671), critique ingénieuse et enjouée qui fut vivement attaquée par Barbier d'Aucour ; Doutes sur la langue française proposés à MM. de l'Académie (1674) ; Nouvelles remarques sur la langue française (1675) ; Manières de bien penser dans les ouvrages d'esprit (1687) ; Pensées ingénieuses des anciens et des modernes (1691). Cet ouvrage donna lieu à cette épigramme de Mme Deshoulières :

Citons encore de Bouhours : Pensées ingénieuses de l'Église (1700) ; Histoire de Pierre d'Aubusson, grand maître de Rhodes (1676) ; Opuscules sur divers sujets (1684) ; Recueil de vers choisis (1694) ; Sentiments des jésuites touchant le péché philosophique (1690) ; Nouveau Testament traduit en français selon la Vulgate (1697, 2 vol.) [GDU, t. 2, p. 1179 c]