Dictionnaire des abréviations, par M. L.-Alph. Chassant. V. Abréviations (dictionnaire des).
Dictionnaire encyclopédique d'agriculture, par Barral (Paris, 1885, in-8°). La culture des terres, l'élevage et l'entretien des animaux domestiques, la viticulture, la culture maraîchère et fruitière, l'horticulture, la sylviculture, la sériciculture, la pisciculture, la chasse, la pêche, l'apiculture, l'entomologie agricole, les industries annexées aux exploitations rurales, la mécanique agricole, l'architecture rurale, l'art vétérinaire , les irrigations et le drainage, la géographie et la biographie agricoles, la comptabilité, l'hygiène, l'économie, la législation : tels sont les sujets variés et importants dont s'occupe ce Dictionnaire. Le but pratique de l'ouvrage est de mettre entre les mains de tout agriculteur un ensemble complet de renseignements facilement applicables et de conseils utiles à suivre.
Dictionnaire des amateurs français du XVIIe siècle, par Edmond Bonnaffé (Paris, 1884, in-8°). C'est le complément de tout dictionnaire des artistes, puisqu'il est consacré aux amateurs qui ont possédé les œuvres d'art et qui les ont transmises à la postérité. M. Bonnaffé a recueilli les biographies de plus de mille collectionneurs, de Henri IV à la mort de Louis XIV. A côté des noms illustres de Mazarin, de Colbert, de Richelieu, de Molé, de Fouquet, la province lui a fourni un contingent considérable de petits bourgeois, médecins, chanoines, magistrats, apothicaires, dont " la cueillette patiente au jour le jour a fait la récolte de nos musées ", et dont l'épargne " assure à nos écoles le pain quotidien, la tradition, des modèles, un enseignement ". Les documents réunis sont puisés aux meilleures sources : ils permettent de suivre de main en main tel tableau célèbre, tel bijou rare, tel livre de prix, tel meuble artistique.
Dictionnaire de l'ameublement et de la décoration depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours, par M. Henry Havard (Paris, 1887, in-4°). L'histoire de l'ameublement et de la décoration depuis six siècles, même en se bornant à la France, est très considérable. L'ouvrage de M. Havard n'aura pas moins de quatre volumes, et peut-être dépassera-t-il le chiffre fixé à l'avance. Le premier seul a paru encore, quoique l'auteur y ait consacré un travail de près de quinze années ; il s'arrête au XVIe siècle, et, à partir de cette époque, les développements exigeront plus d'espace, car ce fut surtout au XVIIe et au XVIIIe siècle que s'affirma la prédominance du goût français ; nos artistes en meubles fournirent alors de modèles l'Europe entière. Au contraire, ce furent les écoles italienne, flamande, espagnole, allemande, hollandaise, qui nous donnèrent la plupart des nôtres durant le moyen âge et la Renaissance, quoique nous y missions aussi quelque chose de notre goût personnel. Qui croirait que l'histoire de l'ameublement n'est pas seulement une affaire d'art ou de métier, mais forme aussi un chapitre de l'histoire des mœurs ? C'est cependant la vérité. " La connaissance du meuble, dit M. Havard, les transformations qu'il subit, les formes spéciales qu'il revêt, ne sauraient être pour l'historien des choses indifférentes, car l'ameublement se conforme partout aux tendances dominantes de la civilisation à laquelle il se trouve associé. C'est le décor choisi, voulu, combiné à loisir, où se développent, en une suite logique, les cent actes variés de cette grande comédie à laquelle tous les hommes prennent forcément part." Et il en donne de curieux exemples. Ainsi, l'adoption des vertugadins, ces immenses paniers que remplaça plus tard la crinoline, firent disparaître les bras des chaises : depuis ce temps, nous avons des chaises sans bras, quoique vertugadins et crinolines aient disparu ; les chaises encore avaient autrefois un dossier très haut ; l'usage de la perruque força de l'abaisser, et il est resté tel, quoiqu'on ne porte plus de perruques. L'ampleur des cols raides et des fraises goudronnées, en empêchant de manger avec ses doigts, fit inventer les fourchettes, etc.
L'illustration joue naturellement un grand rôle dans un ouvrage de ce genre ; M. Havard a fait reproduire en plus de 600 gravures, rien que pour ce premier volume, un choix des plus beaux modèles fournis par les meilleurs artistes, en recourant autant qu'il a pu aux dessins originaux. " Il nous a paru, dit-il, que par ce temps de sophistication et de contrefaçon à outrance , une miniature, un vieux tableau, une estampe ancienne, pouvaient, dans nombre de cas, offrir un renseignement moins douteux que la reproduction de certains meubles refaits ou contrefaits et dont les parties originales sont à peine reconnaissables. Les miniatures, en outre, et les estampes, ont le même privilège que les livres, celui de nous montrer les meubles mêlés à l'action de la vie et de nous révéler, avec la place qu'ils occupaient, l'usage précis auquel on les faisait servir.
Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous les dialectes, du IXe au XVe siècle, par Frédéric Godefroy (Paris, 1881 et années suivantes, in-4°). Ce dictionnaire est composé d'après le dépouillement des plus importants documents manuscrits ou imprimés qui se trouvent dans les grandes bibliothèques de la France et de l'Europe et dans les principales archives. Il contient les mots de la langue du moyen âge que la langue moderne n'a pas conservés, et, lorsqu'il enregistre des mots encore en usage, ce n'est que pour certaines significations disparues. Toutes les formes d'un même mot, fournies par les différents dialectes aux diverses époques sont réunis sous un seul chef : chaque forme, chaque signification, chaque nuance de sens est justifiée par des exemples nombreux et authentiques, avec dette réserve que les exemples postérieurs au XVe siècle ne figurent que pour montrer la persistance des termes anciens. Le Dictionnaire de M. Godefroy est avant tout historique, et comme un mauvais mot aussi bien qu'un bon a, en l'espèce, son intérêt, l'auteur a dressé son répertoire sans se soucier du purisme de la langue. Enfin, M. Godefroy, après avoir saisi le mot à son apparition la plus lointaine pour le suivre jusqu'au moment où il semble disparaître de la langue écrite, s'efforce de suivre sa trace dans la langue parlée et de le retrouver dans les divers idiomes populaires, dans des dénominations de lieux, partout, en un mot, où il a laissé jusqu'à nos jours quelques vestiges.
Dictionnaire des anonymes et des pseudonymes littéraires de la Grande-Bretagne, par Samuel Halkett et John Laing (Edimbourg, 1881-1885, 3 vol. in-8°). Ce dictionnaire est à l'Angleterre ce qu'est à la France l'ouvrage de Barbier. Il est d'autant plus utile que la littérature britannique a produit des myriades d'écrits anonymes ou pseudonymes relatifs aux questions politiques et religieuses, à la critique ou à l'histoire ; les bibliophiles français eux-mêmes y trouveront leur compte, puisque l'ouvrage de Halkett et Laing contient, outre la description d'innombrables et bien curieuses productions, oubliées aujourd'hui ou injustement dédaignées, l'indication d'une certaine quantité d'écrits français, imprimés en Angleterre et ne figurant pas dans Barbier.
Dictionnaire des antiquités chrétiennes, par l'abbé Martigny (Paris, 1865 et 1877, gr. in-8°). Les matières qui touchent aux origines chrétiennes ne jouissent pas, en France, de la faveur des érudits, et il a fallu le zèle de M. Edmond Le Blant, l'éditeur des Inscriptions chrétiennes de la Gaule, pour donner quelque impulsion à cette branche de l'histoire. L'abbé Martigny, en écrivant son Dictionnaire, s'est trouvé parfois gêné dans ses appréciations par des scrupules qui n'ont point leur source dans les pures données de la science, mais d'importants résultats ne se trouvent pas moins consignés dans cet ouvrage, assez développé et assez exact pour servir de mémento aux érudits, aussi bien que pour satisfaire la curiosité du plus grand nombre.
Dictionnaire archéologique de la Gaule (époque celtique), publié par la commission spéciale instituée au ministère de l'Instruction publique (Paris, 1885 et années suiv., in-4°). L'étude de la période préhistorique dans notre pays sera puissamment facilitée par ce dictionnaire, dû à la collaboration d'éminents spécialistes, et contenant, sous une forme concise, le résultat des fouilles entreprises sur les divers points de notre territoire, les noms anciens des montagnes, fleuves et localités, celui des tribus et peuplades, les itinéraires, les mœurs et les institutions. Un tel recueil permettra peut-être aux historiens d'exposer enfin sous leur vrai jour nos origines nationales, si imparfaitement racontées dans les ouvrages les plus consciencieux, sans en excepter l'Histoire de France de Henri Martin.
Dictionnaire de l'art, de la curiosité et du bibelot, par Ernest Bosc (Paris, 1882, in-16). Ce petit ouvrage sans prétention mérite d'être mentionné. Il s'adresse au public avide d'informations sur l'une des formes les plus prisées du luxe, définit les mots et les choses, indique le prix que vaut et qu'a valu l'objet décrit, rapporte les anecdotes qui s'y rattachent et contient la reproduction d'un certain nombre de bibelots. Il constitue une sorte de guide sûr, à l'usage de ceux qui commencent une " collection " quelconque.
Dictionnaire général des artistes de l'école française (Paris, 1882-1885, 2 vol. in-8°, suivis d'un supplément et d'une table topographique). Depuis longtemps, on réclamait un dictionnaire consacré entièrement aux artistes de notre pays et apportant sur chacun d'eux des renseignements exacts et substantiels. Il existait, sur quelques parties de l'histoire de l'art, des monographies qui n'étaient pas sans intérêt, mais on avait reculé devant un travail d'ensemble, mais on avait reculé devant un travail d'ensemble. Ce travail, MM. Emile Bellier de la Chavignerie et Louis Auvray l'ont entrepris et mené à bonne fin. Des notes biographiques très simples, point d'appréciations, l'énumération de toutes les œuvres importantes, souvent l'indication de la personne pour laquelle elles ont été exécutées, cela s'appliquant aux architectes, aux peintres, aux sculpteurs, aux graveurs et aux lithographes : voilà le livre. Il a plus de 4.000 colonnes, et la masse des renseignements qu'il contient est infinie. L'utilité d'un pareil travail s'impose, il est appelé à rendre de constants services à ceux qui s'occupent d'art ; en même temps, c'est un livre patriotique : il dit ce que vaut notre pays en faisant brillamment apparaître l'importance de l'école française.
Dictionnaire de la Bible, par Daniel Schenkel (Leipzig, 1875, 5 vol. in-8°). Le titre de ce recueil, très complet et très consciencieux, indique sufisamment que l'auteur est ses collaborateurs ont voulu faire une encyclopédie où les livres sacrés des Hébreux sont décrits, expliqués et commentés sous toutes leurs faces. Nous ajouterons qu'il fait le plus grand honneur à la science, à la critique et à l'esprit philosophique de ceux qui l'ont entrepris.
Dictionnaire biographique de l'ancien département de la Moselle, par M. Nerée Quépat [René Paquet] (1887, gr. in-8°). Un excellent ouvrage, la Biographie de la Moselle, par E.-A. Begin (1829-1832), avait déjà été consacré aux illustrations de cet ancien département français. M. N. Quépat n'a pas refait l'ouvrage de Bégin ; il se contente d'y renvoyer, pour les illustrations anciennes, en ajoutant souvent, toutefois, une bibliographie qui manquait, et s'occupe spécialement de la partie contemporaine. Ces biographies, précises et détaillées, sont faites avec le plus grand soin et pleines de renseignements : il serait à désirer que chaque département eût ainsi son livre d'or, où les biographies générales pourraient puiser avec certitude et n'auraient qu'à abréger, en faisant un choix. Dans ce Dictionnaire, nous avons spécialement remarqué, pour leur ampleur et la justesse des appréciations, les notices consacrées à M. Paul Aubert, le jeune professeur enlevé si prématurément aux lettres, aux ingénieurs Daubrée et Poncelet, à Mme Delphine Fix, à M. Mézières, le savant académicien ; aux éminents peintres verriers Champigneulle et Maréchal, au graveur Bellevoye, à la famille de Franchessin, à un infatigable érudit messin, M. Prost, aux deux de Puymaigre, etc.
Dictionnaire de biographie nationale (Dictionary of national biography), par Leslie Stephen (Londres, 1885 et années suiv., in-8°). Ce recueil est certainement le plus complet qui ait paru en Angleterre. Rédigé par des hommes compétents, il embrasse dans son cadre l'histoire entière de l'Angleterre, puisqu'il retrace la vie de tous ceux qui ont laissé un nom dans la politique, les sciences, les lettres et les arts, de l'autre côté de la Manche.
Dictionnaire du chiffre monogramme dans les styles moyen âge et Renaissance et des couronnes nobiliaires universelles, par Charles Demengeot, graveur héraldiste (Paris, 1883, gr. in-fol ;). Accompagné de 34 planches gravées au burin, le texte de ce Dictionnaire traite des chiffres monogrammes et couronnes depuis l'antiquité jusqu'à nos jours. Le chiffre dont s'occupe M. Demengeot comprend cinq grands styles, correspondant aux cinq principaux genres de caractères lapidaires ou écrits usités en Europe dans le cours des siècles : 1° la capitale gréco-romaine ; 2° l'onciale ; 3° la gothique ; 4° la capitale Renaissance ; 5° les chiffres en bâtarde et à l'anglaise. L'étude complète de ces styles fait l'objet de la première partie du Dictionnaire de M. Demengeot, et la seconde partie est consacrée aux couronnes nobiliaires (couronnes impériales de Charlemagne et de Charles le Chauve, couronnes des empires d'Allemagne et d'Autriche, empire français, Angleterre, Russie, Brésil, Chine, Turquie, Siam et Cambodge, Perse), à la hiérarchie nobiliaire, aux casques héraldiques, aux couronnes votives, au chrisme ou monogramme du Christ.
Dictionnaire de commerce et de droit commercial, par A. Sacré (Paris, 1883, in-8°). Ecrit pour les commerçants, dans la langue du commerce, et non dans le style du palais, cet ouvrage laisse de côté la théorie pour ne s'occuper que de la pratique commerciale : renseignements et conseils de l'ordre le plus divers, annotation des points douteux de droit ou de jurisprudence, usages commerciaux des places de commerce en matière de vente, de commission ou de livraison de marchandises, formalités à remplir et garanties à exiger pour chaque espèce d'actes de commerce, etc. Le commerçant n'y trouve pas les dissertations savantes qui forment le fond des grands ouvrages juridiques, mais des articles lui permettant, avant d'aller confier ses intérêts à l'homme de loi, de savoir au juste à quoi il s'engage.
Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, par A. Jal (Paris, 1864, in-8°). Erratum et supplément de tous les dictionnaires historiques, le consciencieux et minutieux ouvrage de A. Jal contient, par ordre alphabétique, le relevé des fautes de diverses natures que l'auteur a rencontrées dans les principaux articles des encyclopédies parues avant son travail. " Le Dictionnaire critique de biographie et d'histoire n'a la prétention de remplacer aucun des recueils biographiques, aucun des dictionnaires historiques accueillis jusqu'ici avec faveur par le public ; son ambition est plus bornée : prendre sa place à côté de ces ouvrages utiles, dont il signale les erreurs en les relevant, et les lacunes en les comblant, est tout ce qu'il prétend. " C'est une œuvre de bénédictin, fort utile pour les études d'histoire, et remplie de détails véritablement peu connus.
Dictionnaire des curieux, par Ch. Ferrand (Besançon, 1880, gr. in-8°). M. Ferrand a réuni, sous ce titre, un grand nombre de locutions particulières à notre langue, et dont il est utile de connaître l'origine, si l'on veut aussi connaître leur véritable mode d'application : danser sur un volcan ; c'est une fine mouche ; être le dindon de la farce ; faire la diablerie à quatre ; chacun sait où sandale le blesse ; écrire comme un notaire. Aux données purement littéraires, historiques et scientifiques viennent s'ajouter des anecdotes, des traits et des mots typiques, " à l'usage " des amateurs et des causeurs.
Dictionnaire de droit commercial, industriel et maritime, par J. Ruben de Couder (Paris, 1877, 6 vol. in-8°). La méthode suivie par l'auteur, qui a refondu dans son ouvrage l'ancien Dictionnaire de Goujet et Merger, consiste à retracer sur toutes les matières de quelque importance, l'historique de la législation, sa marche, les modifications et les progrès qu'elle doit à la doctrine et à la jurisprudence. Aux principes généraux, nettement posés, sont étroitement liés les conséquences jurisprudentielles et doctrinales, avec l'indication des sources, et chaque mot contient, outre des formules d'actes, des notions relatives aux droits de patente, de timbre et d'enregistrement. Ce Dictionnaire s'adresse donc à la fois aux négociants, aux administrateurs et aux magistrats consulaires auxquels il donne par ordre alphabétique, les solutions qu'ils ont besoin de connaître.
Dictionnaire d'électricité et de magnétisme, par G. Dumont, M. Leblanc et E. de la Bédoyère. V. électricité (dictionnaire d')
Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels, par E.-O. Lami et A. Tharel. Cet ouvrage, dont le premier volume a paru en 1881, contient l'étude de toutes les questions industrielles au double point de vue historique et technique, la définition des termes spéciaux, la biographie des hommes qui se sont illustrés dans le domaine de l'industrie et des arts industriels. Sous le nom d'industrie proprement dite, l'auteur comprend de nombreux articles relatifs aux différentes formes du travail, au matériel des exploitations, aux grands travaux publics, aux manufactures, aux écoles professionnelles ; sous celui d'arts industriels, le dessin, la gravure, l'architecture, l'imprimerie, la photographie. Des statistiques donnent l'état de la production dans les divers pays. Enfin, les arts et métiers sont étudiés dans le passé comme dans le présent.
Dictionnaire étymologique et explicatif de la langue française, par Charles Toubin (Paris, 1888, in-8°). L'auteur s'occupe tout particulièrement du langage populaire, de l'idiome spécial né de l'atelier ou du ruisseau, et qui, à défaut de distinction, brille par le pittoresque de son allure. Chaque article est un petit problème amusant. D'où vient, par exemple, l'expression tirer les vers du nez ? M. Toubin nous rappelle que ver a été la première forme de vrai (verus), et que l'on a dit longtemps : tirer de quelqu'un des vères ou vérités. Lorsque ver eut été remplacé par vrai dans la langue courante, on le conserva cependant dans la locution tirer des vers ; il y eut un jeu de mots, mais du moment qu'on tirait des vers à quelqu'un, il fallait les tirer de quelque part, et le nez a été pris par euphémisme, nos pères ayant commencé par dire crûment, avec leur grossier sans-gêne, d'où sortaient les vers qui gênent l'homme. On voit, par cet exemple, ce qu'est le curieux Dictionnaire de M. Toubin.
Dictionnaire synoptique de l'étymologie française, par M. Henri Stappers (Paris, 1885, in-16). L'auteur a largement profité, et avec raison, de tous les travaux antérieurs, spécialement de ceux de Littré, d'Aug. Scheler et de P. Larousse, pour la composition de cet ouvrage classique, qui est comme le compendium de tout ce que l'on sait de certain en matière étymologique. Il n'a pas cherché à émettre des théories neuves ou à discuter des points douteux ; il s'est contenté d'enregistrer les résultats acquis et de les classer dans l'ordre le plus favorable aux recherches. Le plan synoptique adopté par lui est très commode ; il consiste à diviser les étymologies par groupes, suivant leur provenance, et à rattacher à chaque mot du groupe les mots français qui en dérivent. Cette classification a l'avantage de réunir sous un même chef les dérivés, souvent très différents et fort lointains, d'un même mot, dérivés que l'ordre alphabétique éparpillerait nécessairement, et que leur groupement fait voir comme appartenant, malgré leur dissemblance, à la même famille ; elle exonère de plus d'avoir à reproduire la même étymologie autant de fois que le mot type a engendré de dérivés. Les deux groupes principaux sont naturellement le latin et le grec : ils donnent, à eux seuls, les deux tiers environ des étymologies françaises. A leur suite vient le groupe des langues germaniques, puis le celtique, l'anglais, l'italien, l'espagnol, l'arabe, l'hébreu, le hongrois, les langues slaves, le turc, les langues asiatiques et américaines. A ces groupes, l'auteur a joint, pour être complet, les étymologies tirées des interjections, des onomatopées, des notions de musique, des noms propres appartenant à la mythologie, à l'histoire, à la géographie et à la fiction littéraire. Un vocabulaire alphabétique, où tous les mots sont suivis, soit de numéros correspondant à ceux des groupes étymologiques, soit de la lettre D, indiquant que l'étymologie est douteuse ou inconnue, termine le volume et donne la clef des recherches qu'on veut y faire. On peut ainsi trouver immédiatement, en se servant du vocabulaire et en se reportant au numéro indiqué, l'étymologie dont on a besoin ; on s'instruira encore davantage en voyant autour de ce mot tous ceux qui ont, comme lui, une origine commune. " Ce rapprochement, dit très bien l'auteur, est instructif et intéressant à divers titres ; en quête de la dérivation d'un mot quelconque, on le rencontre accompagné de ses congénères, et l'on fait ainsi connaissance avec tout un groupe de vocables ayant un ancêtre commun, et dont on e soupçonnait peut-être pas la parenté. De là naissent des découvertes et des inductions inattendues qui éclairent le sens intime et primordial des mots d'une lumière plus vive que celle qui se dégagerait de longs commentaires. "
Dictionnaire étymologique latin, par Michel Bréal et Anatole Bailly (Paris, 1885, in-8°). Ce Dictionnaire donne l'histoire et l'analyse de la langue latine, et l'explique par le latin lui-même, dédaignant le sanscrit, le zend, le grec et ne recourant à l'étranger que dans le cas d'absolue nécessité ou lorsque le rapprochement est de nature à ouvrir devant l'esprit des horizons vraiment nouveaux. Les auteurs, en déroulant la succession des sens d'un même mot, suivent le développement d'une institution, d'une idée ; ils montrent comment la langue générale sort en grande partie des langues spéciales propres à chaque classe, à chaque métier ; ils dissèquent en quelque sorte les mots, et nous mettent à même d'en saisir la portée. L'étude littéraire des textes est grandement facilitée par leur étude grammaticale, et c'est sans doute à cette pensée qu'ont obéi MM. Bréal et Bailly en composant leur Dictionnaire.
Dictionnaire généalogique des familles françaises canadiennes, par l'abbé Cyprien Tanguay (Montréal, 1871-1877, 4 vol.). Avec l'Histoire du Canada, de F.-X. Garneau, cet ouvrage est le plus important que nous possédions sur la nationalité canadienne française. Son auteur a examiné, tant au Canada qu'à l'étranger, les registres des paroisses et des greffes, et a classé dans un ordre méthodique les 500.000 actes qu'il a consultés. Le premier volume va de 1608 à 1700, les trois derniers indiquent l'accroissement de l'élément français au Canada depuis 1700 jusqu'à nos jours. Pour donner une idée de la foule des renseignements contenus dans ce Dictionnaire, il suffira de dire que 400.000 familles françaises, habitant aujourd'hui le Canada et les Etats-Unis, pourront y trouver non seulement le nom du premier colon qui a fait souche pour chacune d'elles, mais la localité métropolitaine d'où elles tirent leur origine.
Dictionnaire des finances, publié sous la direction de Léon Say (Paris, 1883 et suiv., in-8°). C'est la première tentative faite pour réunir en un seul corps d'ouvrage la législation financière, l'histoire de chaque institution et de chaque nature d'impôt, son développement, son influence, ses effets à travers les modifications successives de notre système financier, la législation étrangère des principales matières sujettes à l'impôt, les documents nécessaires à l'étude des lois de finances ou de l'administration qui les élabore. On y trouve donc les règles relatives à l'établissement, au règlement et aux ressources du budget, le fonctionnement des administrations financières (contributions directes et indirectes, douanes, enregistrement), l'étude des monopoles d'Etat (tabacs, postes, allumettes), la législation domaniale, les plus minutieux détails sur les dépenses budgétaires (frais d'assiette et de perception, dépenses des ministères, dette publique).
Dictionnaire de géographie ancienne et moderne, à l'usage du libraire et de l'amateur de livres, par un bibliophile (Paris, 1870, in-8°). L'auteur de cet excellent ouvrage est M. P. Deschamps, l'érudit continuateur du Manuel du Libraire, de Brunet. Au cours de ses recherches bibliographiques, il avait pu constater combien il était difficile souvent de découvrir le nom moderne d'une grande quantité de villes données comme lieux d'impression sous leurs noms latins, et il avait dû regretter qu'il n'existât pas de lexique où l'on trouvât immédiatement le renseignement désiré. C'est ce qui l'a conduit à rédiger ce Dictionnaire de géographie ancienne et moderne. Son premier but, ainsi que l'indique le sous-titre : à l'usage du libraire et de l'amateur de livres, était de relever les noms latins des villes où il y avait eu des imprimeries ; il a, en effet, concentré plus spécialement sur ces villes son attention, et il leur a donné toutes des notices plus ou moins étendues, suivant leur importance. On trouvera donc aux noms latins de Bâle, Cologne, Mayence, Harlem, Strasbourg, Amsterdam, Bamberg, Lyon, Paris, sans compter une foule d'autres localités où ont existé des ateliers typographiques, les renseignements les plus curieux et les plus précis. Ses recherches se sont étendues jusqu'aux simples bourgades et abbayes où un livre, fût-il le seul, aurait été imprimé. Mais, pour offrir aux érudits un instrument de travail plus parfait, l'auteur a joint à ces renseignements, qui intéressent surtout les bibliographes, ceux qui peuvent être utiles à tout le monde : les noms de villes cités dans l'Itinéraire d'Antonin, dans les Commentaires de César, dans Tacite, dans les historiens et les chroniqueurs latins du moyen âge. Cet ensemble est le plus complet qu'on ait encore présenté au public. Un dictionnaire français-latin, où l'on trouve à leur ordre alphabétique, les noms modernes des villes, suivis de leur nom latin, sert de table à l'ouvrage et est d'une non moins grande utilité. Nous nous sommes beaucoup servis du Dictionnaire de M. P. Deschamps, pour compléter, dans le Deuxième Supplément, le nombre déjà considérable des noms la tins des principales villes que nous avions indiquées dans le Grand Dictionnaire.
Dictionnaire (nouveau) de géographie universelle, par Vivien de Saint-Martin et Louis Rousselet. Le premier volume a paru en 1879, et la publication s'est pour suivie depuis cette époque sans interruption. L'auteur s'est proposé de fondre en une œuvre unique, à la portée de tous, les informations géographiques les plus dignes de foi, et son travail, généralement remarquable, embrasse la géographie physique, les curiosités naturelles et archéologiques, les divisions politiques des Etats, la situation économique de chacun d'eux, la statistique, les résultats des explorations, des résumés historiques, l'ethnographie générale et la bibliographie. La position des lieux est, lorsqu'elle est connue d'une manière certaine, déterminée dans les trois coordonnées géographiques (longitude , latitude, altitude) ; la plupart des articles sont rédigés d'après les sources.
Dictionnaire historique de la France, par Ludovic Lalanne (Paris, 1872, gr. in-8°). Le titre de ce travail indique ce que l'auteur a voulu faire. C'est un répertoire de tous les mots essentiels que l'on est susceptible de rencontrer en étudiant l'histoire de la France, et rien que l'histoire : vous y trouvez les noms des anciennes provinces, mais non ceux des départements. Les biographies, généralement courtes, sont exactes sous le rapport chronologique ; les grands faits, les batailles, les traités, ont chacun un article spécial ; les institutions et les coutumes sont développées avec soin. C'est un ouvrage commode, utile à avoir sous la main, et qui est analogue au Dictionnaire de la France, publié par Ph. Le Bas dans la collection de " l'Univers pittoresque ".
Dictionnaire historique de la langue anglaise (A New English dictionary on historical principles), par James A.-H. Murray (Londres, 1884, in-4°). L'objet de ce livre est de présenter d'une façon aussi concise que possible l'histoire et les divers sens de chaque mot de la langue écrite, sans omettre ceux qui sont aujourd'hui tombés en désuétude. Les citations en ont été fournies par une lecture des œuvres originales, lecture qui a duré vingt-cinq ans et occupé plus de 1.300 liseurs, sous la haute direction de la société philologique de Londres, et chaque extrait est accompagné d'indications assez précises pour permettre un contrôle immédiat. C'est donc un " Littré " anglais que M. Murray a publié. Comme le célèbre érudit Français, il a pris chaque mot à son origine littéraire aussi reculée que possible, le suit dans ses transformations d'âge en âge au moyen d'exemples caractéristiques et classe dans un ordre logique de subdivisions les significations diverses, expliquées d'une façon aussi concise que le permet la clarté de la définition.
Dictionnaire historique de l'ancien langage français, ou Glossaire de la langue française depuis son origine jusqu'au siècle de Louis XIV, par La Curne de Sainte-Palaye (Paris, 1876, in-4°). Il y a à la Bibliothèque nationale un immense recueil dû aux soins d'un membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et de l'Académie française. La Curne de Sainte-Palaye (1697-1781) ; c'est un dictionnaire historique de la langue française, dont il existe deux manuscrits, l'un formant 31 volumes, l'autre 61 in-folios, et dont M. L. Favre, auteur d'un Glossaire du Poitou, de la Saintonge et de l'Aunis, vient d'entreprendre la publication. Au point de vue philologique, l'œuvre de La Curne de Sainte-Palaye ne saurait rendre que très peu de services, mais elle met en relief, à défaut de l'origine et de la formation des mots, le sens et la signification de toutes les expressions servant à expliquer les institutions, les mœurs et les usages de l'ancienne France.
Dictionnaire historique de la langue française, publié par l'Académie française (Paris, 1865, et années suivantes, in-4°). " La langue dont l'Académie a entrepris de rédiger en quelque sorte l'histoire est uniquement celle de la vie ordinaire et de la littérature. En dehors de cette langue commune à tous, les diverses sciences, les diverses professions, les divers métiers, ont leurs termes à part, d'un sens unique et invariable, sans nuances, par conséquent sans histoire possible. " Cet extrait de l'avertissement indique le champ dans lequel l'Académie entend se mouvoir, champ vaste d'ailleurs, puisqu'il englobe la généalogie des vocables les plus utiles à connaître sous le rapport littéraire et historique. Les auteurs de ce travail, auquel on ne saurait reprocher que la lenteur de sa publication, ont heureusement défini l'œuvre qu'ils se proposaient, en disant d'elle qu'elle est une " suite alphabétique de mémoires sur l'histoire de notre langue ".
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s'y rattachent, par Arthur Pougin (Paris, 1884, gr. in-8°). Sous cette rubrique : les arts qui s'y rattachent, M. Pougin entend la poétique, la musique, la danse, la pantomime, le décor, le costume, la machinerie et l'acrobatisme. C'est donc un plan très vaste que s'est tracé l'auteur, mais il est juste de dire que M. Pougin a été à la hauteur de la tâche, tant au point de vue du pittoresque et de l'anecdote que sous celui de l'érudition. Les illustrations sont documentaires.
Dictionnaire complet illustré, par Pierre Larousse (38e édition, 1888, in-18). Les nombreuses éditions de ce Petit Dictionnaire attestent suffisamment son utilité et sa valeur. Pierre Larousse avait eu le premier l'idée de réunir en un seul volume, d'un format commode, tout ce que doit contenir un dictionnaire classique, c'est-à-dire un ouvrage destiné à être continuellement entre les mains des élèves, et dans lequel ceux-ci doivent immédiatement trouver avec la plus grande facilité toutes les indications dont ils peuvent avoir besoin. Dès l'origine, ce dictionnaire présenta un ensemble complet. Il se composait de deux parties, l'une comprenant tous les mots de la langue, avec leur étymologie, leur prononciation, leur signification, des développements encyclopédiques annexés aux principaux ; la seconde consacrée à l'histoire, à la géographie, à la mythologie, à la bibliographie, aux beaux-arts, et renfermant, outre les noms de tous les personnages célèbres, la nomenclature des chefs d'œuvre artistiques et littéraires, les types créés par les poètes, les romanciers, les auteurs dramatiques. Un vocabulaire des locutions latines, grecques, italiennes, anglaises les plus usitées complétait cet ensemble. Dans cette nouvelle édition, le plan primitif, qui était excellent, a été conservé ; mais toutes les parties ont reçu des développements considérables. Des résumés historiques et géographiques, des notices biographiques, bibliographiques ou artistiques plus étendues permettent de se mieux rendre compte de l'importance des faits, des hommes, des œuvres, des découvertes. Enfin, l'illustration y tient une bien plus grande place que dans les précédentes. Dès 1878, 1.300 figures distribuées dans le texte éclaircissaient la partie linguistique du dictionnaire ; en appliquant ce même attrayant procédé à la partie historique, géographique et littéraire, on l'a illustrée de 750 portraits de personnages célèbres de tous les temps et de tous les pays, d'après les monuments, les monnaies, les médailles, les tableaux, les photographies, et de 23 cartes géographiques. Il y a de plus 31 tableaux encyclopédiques, à chacun desquels on a consacré une page entière. Toutes ces illustrations sont des plus artistiques et des plus soignées. Ainsi amélioré dans son ensemble comme dans ses détails, le Dictionnaire complet est devenu le livre classique par excellence.
Dictionnaire (nouveau) de médecine et de chirurgie pratiques, par le docteur Jaccoud (Paris, 1876-1888, 40 vol. in-8° cavalier de 800 pages avec 3.000 figures). Ce grand ouvrage a été publié sous la direction du docteur Jaccoud par les spécialistes les plus autorisés : Paul Bert, Foville, Dieulafoy, Heurtaux, Nélaton, Trousseau, etc. Son but est de rendre service à tous les praticiens qui ont besoin de trouver réunis et élaborés tous les faits médicaux. Il leur offre une analyse des travaux des maîtres français et étrangers, analyse empreinte d'un esprit de critique éclairé et élevé. Les notions d'anatomie, de physiologie, d'histoire naturelle, de chimie et de pharmacologie sont présentées dans un grand esprit pratique. Aucune des branches des connaissances médicales n'y a été négligée. Le grand avantage que présente le Nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, c'est d'offrir aux médecins et chirurgiens une exposition détaillée et proportionnée à l'importance du sujet et à son rang légitime dans l'ensemble et la subordination des sciences médicales.
Dictionnaire abrégé (nouveau) de médecine, de chirurgie, de pharmacie, etc., par Ch. Robin (Paris, 1884, in-8°). A la suite d'un incident bien connu du public médical, l'ancien Dictionnaire de Littré et Robin est devenu simplement le Dictionnaire de Littré, depuis la mort de cet illustre savant. De ce fait M. Robin, exclu de l'œuvre ancienne, au succès de laquelle il avait tant contribué, publia le Nouveau Dictionnaire abrégé de médecine, de chirurgie, etc. C'est une œuvre originale et personnelle, dans laquelle on trouve exposées d'une manière exacte les idées scientifiques professées par l'auteur pendant ces dernières années. Il contient, de plus, une foule de termes omis jusqu'ici dans beaucoup d'œuvres similaires, et tous ceux créés par la science moderne.
Dictionnaire populaire de médecine usuelle, par Paul Labarthe (Paris, 1844, gr. in-8°). Ce Dictionnaire, œuvre de vulgarisation, comprend les notions élémentaires de l'anatomie et de la physiologie, la description, les symptômes et le traitement des principales maladies, la médication, l'hygiène publique et privée. Précis et suffisamment clair, il peut rendre service aux gens du monde, à qui d'ailleurs il est destiné.
Dictionnaire de la musique et des musiciens, par George Grove (Londres, 1879 et années suivantes, in-8°). Destiné aux professeurs de musique et aux amateurs, ce Dictionnaire contient les définitions des termes musicaux, les méthodes de composition, l'histoire des instruments et celle des sociétés musicales, des notices sur les œuvres principales et sur les collections, des biographies, en un mot, tout ce qui intéresse " la musique et les musiciens ", de l'an 1450 à l'an 1880. Les artistes anglais sont étudiés avec plus de détail que les étrangers, dont la part est cependant encore assez vaste.
Dictionnaire des noms, par Lorédan Larchey (Paris, 1880). Œuvre de patience surhumaine, ce Dictionnaire est une mine inépuisable, une réunion de renseignements authentiques sur les sujets les plus variés. Il nous arrive à tous, en entendant prononcer ou en lisant un nom, de nous dire : Pourquoi ces deux ou trois syllabes plutôt que ces deux ou trois autres ? Pourquoi ce monsieur porte-t-il tel nom bizarre ? Le hasard ne suffit pas à répondre, car à l'origine chaque nom a eu un sens déterminé, tiré d'une circonstance spéciale à l'individu qui l'a porté le premier, et désignant une particularité de naissance, de caractère, d'habitation, de forme physique, etc. Sans doute, l'étymologie n'est pas toujours reconnaissable, mais elle n'en existe pas moins, et M. Lorédan Larchey l'a recherchée pour 20.000 noms relevés sur les annuaires de Paris. On s'imagine aisément les résultats imprévus auxquels il est souvent parvenu.
Dictionnaire des noms, surnoms et pseudonymes latins de l'histoire littéraire du moyen âge, par Alfred Franklin (Paris, 1875, in-8°). M. Franklin s'est proposé, en publiant cet ouvrage, de donner une nomenclature des auteurs du moyen âge qui ont adopté un nom, surnom ou pseudonyme latin, et dont le nom réel a pu être retrouvé, ou dont le nom d'emprunt a pu être traduit. " Chaque individu recevait lors de sa naissance un nom (nomen), qui représente ce que nous appelons aujourd'hui le prénom. La nécessité de distinguer entre eux, dans la même localité tous les Jean, les Pierre, les Jacques, créa le cognomen, le surnom (Jean Tardif, Jean Le Blanc, etc.), qui avec le temps est devenu le nom propre de chaque famille. " Ces surnoms variaient sans cesse, car rien n'obligeait un individu à conserver le sien hors du lieu où il avait été ainsi désigné, et l'on voit certains personnages ajouter successivement à leur cognomen le nom de l'endroit où ils étaient nés, de celui où ils avaient été élevés, des fonctions qu'ils exerçaient, etc. On devine ce qu'il a fallu à M. Franklin de patience bénédictine pour se reconnaître dans un pareil chaos.
Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire, publié sous la direction de F. Buisson (Paris, 1882-1884, 4 vol. in-8°). La publication de cet ouvrage, commencée en février 1878, a été achevée en février 1887. Elle a coïncidé avec le mouvement même de la rénovation scolaire en France. Ce Dictionnaire comprend deux parties distinctes et parallèles. La première partie contient les articles de pédagogie proprement dite, de législation et d'administration, les études historiques, les notices consacrées aux départements et aux provinces, ainsi qu'aux pays étrangers, les biographies, etc. La deuxième partie forme une sorte d'encyclopédie d'instruction primaire à l'usage des instituteurs et des professeurs d'école normale. Un grand nombre d'écrivains ont collaboré à cette œuvre importante et de longue haleine. Nous nous bornerons à citer les noms de Aulard, Beaussire, Paul Bert, Berthelot, Michel Bréal, Victor Brochard, Chaumeil, Colain, Compayré, Albert Dumont, Espinas, Gaufrès, Gebhart, Gréard, Jacoulet, Lavisse, Lenient, Lévêque, Liard, Lyon, Marion, Massabieau, Armand du Mesnil, Gabriel Monod, Félix Pécaut, Elie Pecaut, Bernard Pérez, Rabier, Rambaud, Ravaisson, Albert Réville, Th. Ribot, G. Salicis, Jules Steeg.
Pour connaître l'esprit du Dictionnaire de pédagogie en matière d'éducation morale, il faut lire les articles Famille, Laïcité, Neutralité, Obéissance, Prière, que nous croyons devoir signaler particulièrement à l'attention. L'article Famille est de M. Félix Pecaut, l'article Obéissance de M. Elie Pecaut, les articles Laïcité, Neutralité, Prière, de M. F. Buisson.
Dans l'article Prière, M. F. Buisson traite deux questions différentes : celle de la prière en commun dans l'école, et celle de la prière dans l'éducation individuelle. La prière en commun a été supprimée dans l'école publique, en vertu du principe de laïcité et de neutralité. Cette suppression, selon l'auteur de l'article, était désirable pour deux rasions : d'abord par respect pour la liberté de conscience, attendu que, si dans les pays protestants, la prière scolaire peut se pratiquer sans inconvénient, comme une sorte d'acte inter-confessionnel ou supra confessionnel, comme un acte qui rapproche les cœurs sans prétendre rapprocher les doctrines ", elle est et restera toujours, dans les pays catholiques de tradition, " une cérémonie cultuelle proprement dite, un moyen d'influence entre les mains du prêtre au profit de la communion régnante, une sollicitation plus ou moins efficace à se conformer aux pratiques de la majorité " ; ensuite, pour la prière même qui est " l'acte individuel par excellence, le plus délicat, le plus intime de tous les actes de l'âme, celui où nous mettons le meilleur et le plus pur de nous-mêmes ", et qui ne saurait être, que par une sorte de profanation, " transformée en un banal exercice de classe ". M. Buisson n'entend pas d'ailleurs que la prière soit bannie de l'éducation individuelle. Elle n'y est pas, dit-il, un hors d'œuvre, elle en est le cœur. En quoi consiste-t-elle ? A demander sans cesse à Dieu de devenir meilleur. Elle a " pour objet principal, souverain, unique même, l'amélioration de l'âme, le perfectionnement incessant de l'être ". On ne saurait la supprimer sans enlever quelque chose et à la conscience et à l'imagination ", sans " appauvrir deux domaines à la fois : celui de la sensibilité et celui de la volonté ".
Dictionnaire provençal-français, par Mistral. V. tresor (lou) dou felibrige.
Dictionnaire des pseudonymes, par Georges d'Heylli (Paris, 1887, in-16). L'auteur ne s'occupe que de la pseudonymie contemporaine, et les renseignements qu'il a recueillis par ordre alphabétique ont un caractère exclusivement biographique, artistique ou littéraire. Le titre même de l'ouvrage en indique assez le but ; mais il y avait lieu de mentionner tout spécialement ce Dictionnaire des pseudonymes, parce qu'il est très complet et dénote une somme considérable de travail.
Dictionnaire des rimes, par Morrandini d'Eccatage (Paris, 1886, gr. in-8°). Ce Dictionnaire contient tous les mots classés par rimes, avec leur qualité, leur genre, leur signification matérielle et figurée. Nous disons tous les mots, et cela non sans raison : l'auteur n'a, en effet, omis ni la langue scientifique, ni les locutions étrangères passées dans le français.
Dictionnaire des sciences anthropologiques (Paris, 1882, gr. in-8°). Publié sous la direction de MM. Hovelacque, Bertillon, André Lefèvre, Letourneau, G. Véron, de Mortillet, etc., ce Dictionnaire est un exposé alphabétique des résultats les plus récents de l'anthropologie dans le sens le plus large de ce mot ; c'est dire qu'il n'est pas limité à l'anatomie, à la craniologie, à l'histoire naturelle de l'homme, mais qu'il s'occupe aussi de l'archéologie préhistorique, de l'ethnographie, de la démographie, des langues et des religions. Il s'adresse donc à ceux qui veulent étudier l'homme à tous les points de vue, qui veulent le suivre dans toutes les manifestations de son activité. Le plus pur matérialisme se dégage de ses articles, mais ceux mêmes qui ne partagent pas les vues des rédacteurs sur les fins de l'humanité, trouveront là des observations nombreuses et toujours sûres, des matériaux éminemment suggestifs.
Dictionnaire des sculpteurs de l'antiquité par Stanislas Lami (Paris, 1884, in-12). Répertoire consciencieux, cet ouvrage est une sorte de résumé alphabétique des renseignements sur la sculpture ancienne contenus dans les œuvres de Clarac, Raoul Rochette, Emeric David, Winckelmann, Letronne, etc. Il présente un certain caractère d'utilité pratique.
Dictionnaire de thérapeutique, par le docteur Dujardin-Beaumetz (Paris, 1882-1888, 4 vol. in-4°). Outre la matière médicale et thérapeutique, qui y sont traitées avec beaucoup de soin et un grand luxe de détails, cet ouvrage contient un grand nombre de renseignements sur les eaux minérales françaises et étrangères. Outre la partie médicale, l'histoire naturelle tient une grande place dans ce Dictionnaire. Les propriétés thérapeutiques et physiologiques de tous les agents médicamenteux y sont exposées. L'auteur s'est efforcé d'être aussi bref et aussi concis que possible ; tout en exposant l'état de la science sur chacun des médicaments, le docteur Dujardin-Beaumetz a évité de s'étendre trop longuement sur les parties accessoires à son sujet, et tandis que, suivant ses propres expressions, il passe rapidement sur les substances qui n'appartiennent plus à la thérapeutique moderne, mais à son histoire, il fait la part la plus large aux agents véritablement actifs et dont nous nous servons journellement.
Dictionnaire universel des écrivains contemporains, par M. Angelo de Gubernatis (Florence, 1880, 2 vol. in-8°). Cet excellent ouvrage, dans lequel nous avons beaucoup puisé nous-mêmes, n'a pas été sans soulever quelques critiques. Gubernatis est un savant et un lettré ; il met en outre de la passion dans tout ce qu'il fait, et par conséquent, il n'est pas homme à se résigner à l'humble rôle du compilateur recueillant patiemment des dates de naissance et des titres d'ouvrages. En donnant la biographie d'un écrivain, il entend avoir le droit de l'apprécier ; qui l'en blâmera ? ceux qui dans un dictionnaire biographique ne veulent trouver que des faits et des dates ; d'autres le loueront, au contraire, d'avoir à côté des renseignements essentiels, formulé un jugement sur les hommes dont il parlait. Notre Vapereau, très généralement exact, mais d'une sécheresse rebutante, ne donnerait par conséquent qu'une idée très imparfaite de l'ouvrage de M. de Gubernatis. Dans celui-ci on trouvera sur les écrivains préférés de l'auteur des détails bien plus abondants, bien plus circonstanciés ; d'autres auront leurs biographies réduites à des traits principaux, à quelques dates, soit que l'auteur ait manqué de renseignements, soit qu'il ait cru bon de ne pas insister sur un écrivain dont il n'appréciait pas les mérites. Ce dont on ne saurait trop le féliciter, c'est d'avoir tiré de l'ombre une foule d'écrivains étrangers recommandés qui n'avaient leur biographie nulle part avant que M. de Gubernatis songeât à eux ; nous lui avons emprunté non seulement des notices sur les Italiens contemporains célèbres, qui tiennent naturellement chez lui la première place, mais sur un grand nombre d'auteurs russes, valaques, roumains, grecs, polonais, dont les noms seuls nous étaient connus avec quelques titres d'ouvrages, et dont nous aurions été fort embarrassés de rédiger la biographie sans le Dictionnaire universel des écrivains contemporains. Gubernatis est, à cet égard, incomparablement plus complet que Vapereau. " Mon Dictionnaire, a-t-il écrit, doit être comme un salon où se rencontrent les écrivains du monde entier ; les maîtres de la maison les présentent les uns aux autres avec la plus parfaite politesse, donnant du relier aux qualités de chacun, laissant les défauts dans l'ombre, mais toujours en gens d'esprit, qui savent la science des nuances et des sous-entendus sur le bout des doigts. " C'est, en effet, seulement pour quelques-uns des maîtres de la maison, c'est-à-dire les Italiens, que M. de Gubernatis s'est montré sévère, ce qui lui a été très reproché ; envers tous les étrangers son urbanité est parfaite, et ses renseignements sont puisés aux meilleures sources.
Dictionnaire universel illustré de la France contemporaine, par Jules Lermina (Paris, 1885, gr in-8°). Ce Dictionnaire est une publication populaire, destinée à grouper par ordre alphabétique la biographie de tous les Français marquants de notre temps, le compte rendu des œuvres littéraires, dramatiques, artistiques et scientifiques des contemporains vivants, l'histoire des journaux et des théâtres, etc. L'auteur n'entre pas dans de longs détails, mais à propos de chaque œuvre mentionnée, il en dit assez pour permettre au lecteur d'en saisir la portée et la valeur intrinsèque. Nous ne parlerons pas de l'illustration, qui n'a rien d'original, n'ayant pas été faite pour l'ouvrage même.
Dictionnaire usuel des sciences médicales, par les docteurs A. Dechambre, Mathias Duval et L. Lereboullet (Paris, 1883, in-16). Analogue au Dictionnaire de Nysten, rajeuni par Littré et Robin, ce répertoire usuel lui est supérieur au point de vue pratique, sinon au point de vue doctrinal. Les auteurs ont donné une place suffisante aux questions chirurgicales, médicales, physiologiques et anatomiques, mais ils ont tenu à développer spécialement les articles consacrés aux sciences naturelles, chimiques, et physiques. En chimie, ils ont adopté le système atomique. Enfin, ils n'ont négligé ni l'anthropologie, ni la médecine légale, ni l'hygiène, ni la police sanitaire, ni la climatologie, ni l'hydrologie médicale. Ils ont réussi à faire un livre complet, bien ordonné, pondéré, assez impartial dans les articles psychologiques pour ne blesser personne.
[G.D.U., 2e Supplément, 1890, pp. 1045 d - 1048 b]