Dorival ou D’Orival (Claude-François), Écrivain et jurisconsulte français, surnommé Plume d’or, né à Besançon en 1656, mort en 1733. Il fit ses études à Dôle, fut reçu avocat au parlement de la province et obtint le poste de conseiller de l’hôtel de ville de Besançon. Dorival dut son surnom, peut-être un peu hyperbolique, à la clarté rare avec laquelle il rédigeait une consultation et motivait un arrêt. Le seul ouvrage qu’on connaisse de lui est fort estimé par les gens du métier ; il est intitulé : Usages et coutumes de Besançon (1721, in-4°)

Dorival ou D’Orival, de la famille du précédent. Il était archidiacre et official de Besançon en 1667. Lui aussi n’a donné qu’un seul ouvrage : Synopsis rerum gestarum circa decanatum majorem ecclesiæ metropolitanæ Bisuntinæ ab anno 1661 ad annum 1667 (in-4°)

[G.D.U., t. VI, p. 1119 a]

Drille s. m. (dri-lle ; ll mll. — vieux mot qui se rapporte, suivant Ménage et quelques autres, à soudard, par l’intermédiaire de soudrille ; mais, ainsi que le remarque M. Littré, on ne voit pas comment l’apocope de sou aurait pu se faire. Diez le tire de l’ancien haut allemand drigil, garçon, serviteur, ce qui paraît être la vraie étymologie. L’anglais to dril et l’allemand drillen, trillen, enseigner l’exercice à un soldat, se rapportent évidemment à la même origine. Quelques-uns veulent rattacher directement drille à cette dernière forme ; mais l’hypothèse de Diez paraît plus rapprochée de la vérité). Soldat, et, particulièrement, selon Dulaure, Soldat qui demandait l’aumône l’épée à la main. ║ Vieux mot.

Bon drille, joyeux drille, Bon compagnon, homme jovial.

Sais-tu que ton amant serait un heureux drille !

E. Augier

Pauvre drille, Pauvre diable, homme misérable :

Ce chien parlait très à propos
Son raisonnement pouvait être
Fort bon dans la bouche d’un maître ;
Mais, n’étant que d’un simple chien,
On trouva qu’il ne valait rien :
On vous sangla le pauvre drille.

La Fontaine

— Un vieux drille, Soldat qui a de l’expérience, qui a vieilli dans le service, et aussi Vieux libertin, ou encore Homme vieux et rusé.

— Techn. Outil employé dans les fabriques d’aiguilles pour l’opération nommée drillage ; espèce de burin d’acier très-fin, qui, animé d’un rapide mouvement de rotation, sert à agrandir le trou et à en régulariser les bords, de manière qu’ils ne puissent couper le fil. ║ Espèce de porte-foret dont on se sert principalement dans la sculpture, l’horlogerie et l’orfèvrerie.

[G.D.U., t. VI, p. 1208 c - d]

Drisse s. f. (dri-se). Mar. Cordage qui sert à hisser, à élever une voile, un pavillon, une flamme, à la hauteur où ces objets doivent être placés : La DRISSE du pavillon. DRISSES simples. DRISSES à caliornes. De violentes rafales nous forçaient d’avoir toujours la DRISSE et l’écoute à la main (Bougainville.) ║ Fausses drisses, Cordages gréés pour doubler et remplacer les drisses.

[G.D.U., t. VI, p. 1209 c]

Dupleix (Scipion), Historien français, né à condom en 1569, mort en 1661. Il s’acquit la protection de Marguerite de Valois, qui le nomma maître des requêtes de son hôtel, et qu’on l’accusa avec raison d’avoir flattée pendant sa vie et dénigrée après sa mort. Ses premiers ouvrages le firent nommer historiographe de France ; mais il finit par se retirer dans sa ville natale avec le titre de conseiller d’État. On a de lui : Cours de philosophie (Paris, 1607, 2 vol. in-8°), qu’il composa pour son élève Antoine de Bourbon ; c’est le premier ouvrage sur cette matière en langue française ; Mémoires des Gaules (Paris, 1619, in-4°) ; Histoire générale de France (1621-1643, 5 vol. in-fol.). Dupleix est net et méthodique ; mais son style est défectueux et son érudition peu étendue. Il a, au reste, le mérite de citer ses sources en marge. On a encore du même auteur un livre où il soutient contre Vaugelas la langue du XVIe siècle, la Liberté de la langue françoise dans sa pureté (1651, in-4°) ; une Histoire romaine (1630, 3 vol. in-fol.)

[G.D.U., t. VI, p. 1410 a]

Goulin (Jean), Érudit français, né à Reims en 1728, mort à Paris en 1799. Grâce aux sacrifices que sa mère s’imposa, il put faire de brillantes études ; mais, se trouvant sans fortune au sortir du collège, il se vit contraint de devenir répétiteur dans une pension, aux appointements de 100 francs par an. Tous ses loisirs, Goulin les employa alors à étudier la médecine. Chargé, en 1756, d’une éducation particulière, il se livra à des travaux littéraires qui lui donnèrent momentanément une sorte d’aisance, se maria, perdit sa femme, et tomba dans un état voisin de la misère. Réduit à vendre sa bibliothèque, et ne pouvant plus, par suite de la privation de ses livres, s’adonner à ses études habituelles, il étudia l’arabe. En 1783, il prit part à la rédaction des Affiches de province, obtint, en 1795, une place d’employé au dépôt littéraire de la rue Saint-Antoine, et fut nommé professeur d’histoire de la médecine à l’École de Paris en 1795. Goulin possédait une érudition vaste, mais indigeste. Il était, dit la Biographie médicale, aigre dans la dispute, prompt à l’attaque, dur à la réplique, ardent à contredire , tranchant dans la discussion et obstiné dans l’assertion ; mais il n’en était pas moins bon, humain et désintéressé. Outre un grand nombre de manuscrits, ce laborieux érudit a laissé plusieurs éditions d’anciens ouvrages et de nombreux écrits, parmi lesquels nous citerons : Antiquités romaines (1765) ; le Médecin des dames (1771) ; le Médecin des hommes (1771) ; Dictionnaire raisonné universel de la matière médicale (1773, 4 vol. in-8°), réédité sous le titre de Dictionnaire des plantes usuelles (1792, 8 vol. in-8°) ; Mémoires littéraires, critiques, philologiques, biographiques, bibliographiques, pour servir à l’histoire ancienne et moderne de la médecine (1775-1776, 2 vol. in-4°), le plus remarquable de ses ouvrages ; État de la médecine, chirurgie et pharmacie de l’Europe, et principalement en France (Paris, 1777) ; Conjectures sur le temps où ont vécu plusieurs médecins (1781), etc.

[G.D.U., t. VIII, p. 1392 c]

Guyot (Guillaume-Germain), Écrivain et prédicateur français, né à Orléans en 1724 ; mort dans la même ville en 1800. Il s’adonna d’abord à la prédication, puis s’occupa de travaux littéraires et fut un des principaux rédacteurs du Journal de Trévoux en 1764 et 1765. Guyot devint doyen de la cathédrale de Soissons. L’ancien roi de Pologne, Stanislas, l’admit dans son intimité pendant un séjour qu’il fit à Nancy. On a de lui : Hymnes pour l’office du sacré cœur de Jésus (Caen, 1748) ; Exercices spirituels pour le sacrifice de la messe (1751) ; des Panégyriques de saint Louis et de Mme de Chantal ; des Oraisons funèbres de Stanislas Ier (1766) et de Louis XV (1774) ; des Réflexions sur les moyens qui conduisent aux grandes fortunes (1758) ; Discours sur les ressources nécessaires à l’homme de génie, etc.

[G.D.U., t. VIII, p. 1654 c]