Huet (Gédéon), Ministre protestant français, né en 1650, mort à La Haye en 1718. Pasteur à Blet, en Bourbonnais, en 1685, il quitta la France aux approches de la révocation de l'édit de Nantes, et, après un court séjour en Suisse, il exerça son ministère dans le Platinat, puis en Hollande. Le fait le plus saillant de sa vie fut sa dispute avec Jurieu, contre lequel il soutint avec beaucoup de talent la cause de la tolérance chrétienne. Nous citerons de lui : Lettre écrite de Suisse en Hollande pour répondre à la seconde partie de l'ouvrage du prétendu nouveau converti, touchant les réflexions qu'il a faites sur ce qu'il appelle les guerres civiles des protestants et la présente invasion de l'Angleterre (Dordrecht, 1690, in-12); Apologie pour les vrais tolérants (1690, in-12); Apologie pour l'apologiste des tolérants (1690, in-12). -- Son fils, Théodore HUET, mort en 1733, exerça le ministère évangélique à La Haye et à Amsterdam, et il a laissé plusieurs recueils de Sermons. -- Le fils de ce dernier, Daniel HUET, né en 1724, mort en 1795, suivit la même carrière, et publia, outre des Sermons, des Réflexions sur la Nouvelle apologie de Socrate, par Eberhard (1774).
[G.D.U., t. IX, p. 430 d - 431 a]
Ironie s. f. (i-ro-ni -- gr. Eirôneia, interrogation, mot venu probablement de eirô, dire, qui est pour Feirò, selon Curtius, et qui appartient, d'après ce savant, à la même famille que rhêtòr pour Frêtòr, éolien, brêtòr, orateur. Curtius rattache ces formes à un radical fer, qu'il croit retrouver dans le latin verbum, mot, ombrien verfale, verbal, le gothique, vaurd, allemand wort, mot, l'ancien prussien wirde, même sens, et le lithuanien vardas, nom. On a comparé la racine sanscrite bru, parler). Raillerie, sorte de sarcasme qui consiste à dire le contraire de ce qu'on veut faire entendre : Un amère IRONIE. Une cruelle IRONIE. Une fine IRONIE. Plus d'un grand procès a été gagné par l'IRONIE qui eût été perdu par la colère. (Horace.) Je doute fort qu'on puisse allier un excellent cœur à la mauvaise habitude de lancer l'IRONIE. (Descuret).
-- Fig. Opposition, contraste pénible, réunion de circonstances qui ressemble à une moquerie insultante : Le secours arrive quand le malheur est complet et irréparable; telle est l'IRONIE du sort. Quelle IRONIE sanglante qu'au palais en face d'une cabane (Th. Gaut.)
-- Philos. Ironie socratique. Méthode de Socrate, qui, feignant l'ignorance, questionnait ses disciples, et, par ses questions mêmes, les amenait à reconnaître leur erreur.
[G.D.U., t. IX, p. 793 a]
Régis (Pierre), médecin français, né à Montpellier en 1656, mort à Amsterdam en 1726. IL suivit dans sa ville natale les leçons de philosophie de son homonyme Sylvain Régis, se fit recevoir docteur en médecine (1678), puis alla compléter son instruction à Paris. La révocation de l'édit de Nantes l'ayant forcé de quitter la France, il s'établit à Amsterdam, où il pratiqua son art jusqu'à la fin de sa vie. On a de lui : Malpighii opera posthuma (Amsterdam, 1698, in-4°), Observations sur la peste de Provence (1721, in-12); Lettre sur la proportion selon laquelle l'air se condense (dans la Bibl. univ. de Leclerc, t. xvii).
[G.D.U., t. XIII, p; 854 b]
Rochefort (César de), Écrivain français, né à Belley (Ain) mort dans la même ville vers 1690. Reçu docteur en droit, il alla terminer ses études à Rome, où il rendit quelques services diplomatiques à la France. De retour dans son pays, il exerça les fonctions d'avocat du roi durant les Grands jours d'Auvergne et travailla à la conversion des réformés lyonnais. On lui doit un Dictionnaire général des mots les plus usités de la langue françoise (Lyon, 1685, in-fol.), auquel il a joint des discours et des démonstrations catholiques; une Histoire naturelle et morale des Antilles avec un dictionnaire caraïbe (Rotterdam, 1658, in-4°, fig.), réimprimé plusieurs fois et traduit en anglais et en hollandais, et un Tableau de l'île de Tabayo (Leyde, 1665, in-8°]
[G.D.U., t. XIII, p. 1278 d - 1279 a]