NAPOLÉON LANDAIS
 
12e ÉDITION avec COMPLÉMENT

 

GRAND

DICTIONNAIRE
 
GÉNÉRAL ET GRAMMATICAL

DES DICTIONNAIRES FRANÇAIS

 

Offrant le résumé le plus exact et le plus complet de la Lexicographie française et de tous les Dictionnaires spéciaux

Philologie : Langue littéraire et poétique, archaïsmes et néologismes, lexicographie, linguistique, étymologie, grammaire, rhétorique, prosodie, synonymes, difficultés grammaticales, gallicismes, langue usuelle, expressions familières, formules de la conversation, style épistolaire, etc.

Histoire : Antiquités, chronologie, archéologie, paléographie, diplomatie, numismatique, féodalité, blason, ordres militaires et religieux, institutions, titres et dignités, faits, dates et origines, batailles, sièges et traités, etc.

Religion : théologie, droit-canon, casuistique, scolastique, liturgie, rites, fêtes, cérémonies, croyances, hérésies, sectes religieuses, etc.

Mythologie : Egyptienne, grecque, romaine, perse, indienne, scandinave, gauloise, mexicaine, péruvienne, chinoise, américaine, etc.

Sciences morales : Morale, philosophie, logique, métaphysique, idéologie, psychologie, théodicée, esthétique, etc.

Sciences physiques et naturelles : Mathématiques, arithmétique, algèbre, géométrie, trigonométrie, physique, mécanique, statique, astronomie, optique, acoustique, électricité, magnétisme, chimie, histoire naturelle, zoologie, botanique, minéralogie, géologie, anatomie, physiologie, médecine, hygiène, pathologie, chirurgie, thérapeutique, pharmacie, etc.

Géographie : Ancienne et moderne, naturelle et historique, cosmographie, orographie et hydrographie, ethnologie et ethnographie, statistique et topographie, pays, divisions politiques, villes, bourgs, villages avec la population officielle, lieux remarquables, monuments, merveilles de la nature et de l'art, voyages, relations, etc.

Arts et sciences militaires : tactique, stratégie, fortifications, génie, balistique, artillerie, mines, pyrotechnie, marine, grades et honneurs, etc.

Politique : Chartes, constitutions, législation, jurisprudence ancienne et moderne, diplomatie, droit des gens, droit administratif, féodal et coutumier, codes, pratique, pénalités, procédure, offices publics, économie politique et sociale, etc.

Administration : Finances, tailles, capitation, impôt, contributions, monnaies, poids et mesures de tous les pays et de toutes les époques, douanes, enregistrement et domaines, octrois, mines, eaux et forêts, ponts et chaussées, police, etc.

Arts et métiers : agriculture, sylviculture, horticulture, chasse, pêche, arts culinaires, manufactures, industrie, usines, inventions et découvertes, chemins de fer, machines et moteurs, télégraphie électrique, commerce, marchandises, etc.

Donnant d'une manière claire et précise

La nomenclature exacte de tous les mots, sans exception (y compris tous les temps des verbes irréguliers; l'orthographe moderne et vieillie: l'étymologie grecque, latine, arabe, celtique, etc.. dans sa plus simple décomposition; les nombres des substantifs et des adjectifs, écrits en toutes lettres et rangés alphabétiquement; la prononciation figurée : le sens propre et figuré; les différentes acceptions; les règles et les solutions grammaticales concernant chaque mot et l'application d'exemples choisis; toutes les abréviations correctement écrites; -l'extrait et la critique du Dictionnaire de l'Académie et des Vocabulaires nouveaux.

Et renfermant en outre et à part:

Un Dictionnaire biographique; - un Dictionnaire des Rimes;- un Dictionnaire des Homonymes;-un Dictionnaire des Paronymes;
un Dictionnaire des Antonymes travaux entièrement neufs et complets.

Revu par une société de Savants, de Grammairiens et d'Écrivains, sous la direction de

MM D. CHÉSUROLLES, et L. BARRÉ, professeur de philosophie.

 

TOME PREMIER

PARIS
DIDIER, LIBRAIRE-EDITEUR, QUAI DES AUGUSTINS, 55.

1853


Table des Matières du tome 1er

DE LA 12e ÉDITION DU

GRAND DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES

DE

NAPOLÉON LANDAIS

ET DE SON COMPLÉMENT

Avertissements pour la 12 e édition et pour le Complément.

Avertissement de la 3 e édition.

Petits Dictionnaires supplémentaires:

Ces dictionnaires supplémentaires auraient pu être placés à la fin du deuxième volume, mais celui-ci étant le plus fort, nous avons pensé qu'il est mieux en tête du premier, afin que les deux volumes soient de la même grosseur.

Alphabets français, latin et grec.

Système détaillé et résumé de prononciation figurée.

Grand Dictionnaire, tome 1 er, lettres A à G.

Complément du tome 1 er, lettres A à G.

Lettre A 11
Complément de la lettre A817
Lettre B 181
Complément de la lettre B 915
Lettre C 284
Complément de la lettre C 965
Lettre D 536
Complément de la lettre D 1054
Lettre E 631
Complément de la lettre E 1099
Lettre F 728
Complément de la lettre F 1163
Lettre G 788
Complément de la lettre G 1193

AVIS ESSENTIEL*

NOTA. -- Nous avons fait précéder d'un astérisque (*) tous les mots qui se trouvent à la fois dans la nomenclature du Grand Dictionnaire et dans celle du Complément, et ont ainsi deux articles. Cette précaution a pour but de prévenir le lecteur qu'il est indispensable de se reporter de l'un à l'autre de ces articles, pour ne rien négliger des additions et rectifications et en saisir parfaitement la portée.


AVERTISSEMENT  
Pour la 12 e édition

Deux grandes vérités dominent aujourd'hui la science lexicographique. Un dictionnaire doit être à la fois complet et progressif.

Les éditeurs et les écrivains groupés autour du nom de Napoléon Landais peuvent se faire un mérite d'avoir les premiers nettement compris et proclamé ces deux principes.

Ils se sont dit d'abord:

Le dictionnaire d'une langue n'est point une œuvre d'élection et de goût individuel, une œuvre exclusive et restreinte: ce doit être au contraire un recueil universel, une collection omni-compréhensive de toutes les locutions correspondantes à des faits d'une certaine valeur, à quelque ordre des connaissances humaines que ces faits se rattachent. Le lexique n'est pas fait pour constater l'idiome propre à un individu, à un salon, à une coterie; mais le langage de toute la nation représentée dans toutes les sphères de son activité. Ce n'est point une liste d'invités, c'est le recensement d'un peuple.

Ils se sont dit encore :

Le Dictionnaire d'une langue n'est point une charte ou un code, quoiqu'on l'ait dit assez spirituellement, ou du moins ce n'est point un code immuable, proclamé par un législateur présumé infaillible ou par une assemblée toute-puissante, et destiné à s'imposer à l'avenir comme au présent, chose arrêtée une fois et à toujours, lettre close et lettre morte. C'est un travail progressif et vivant, comme la nature même, comme la langue, les mœurs, les faits, les sciences dont il est l'organe. Ce n'est point une petite boîte à compartiments étroits et inflexibles : c'est une vaste ceinture élastique et extensible à l'infini;

Qu'on nous permette d'insister encore sur la première de ces deux conditions d'un bon dictionnaire à l'époque actuelle, l'universalité.

Aujourd'hui les publications économiques, les revues, les journaux, se trouvent à toute heure dans une foule de mains. Un dixième peut-être de la population consacre à l'étude une portion notable de son temps. Pour suivre le mouvement intellectuel, on ne peut plus se borner à quelque teinture superficielle de littérature: il faut embrasser, au moins dans leurs éléments les plus généraux, les sciences mathématiques et naturelles, philosophiques et morales, historiques et géographiques. Aujourd'hui donc, le dictionnaire qui renferme la nomenclature intégrale et les principales données de toutes ces sciences est le livre indispensable.

Un lexique n'est pas seulement, comme on l'a cru longtemps, le guide et le refuge de l'ignorance ou tout au moins de la faiblesse. Les hommes les plus instruits sont ceux qui le consultent le plus souvent et avec le plus de fruit. Et à mesure que chacun ajoute à ses connaissances premières de nouvelles branches de savoir, chacun voit se multiplier les occasions où des renseignements nouveaux lui deviennent nécessaires. On sait beaucoup: on sent le besoin de savoir davantage. On a lu: on lira plus encore. On a commencé quelques recherches lexicologiques, orthographiques, étymologiques; et les doutes sont venus en même temps que la science, et alors seulement on voit combien d'études de ce genre restent à faire et à quel point elles peuvent être profitables. Or le lexique est l'instrument essentiel de tous ces travaux.

L'utilité d'un dictionnaire complet, universel, est double. On peut l'envisager quant aux mots usuels et quant aux termes propres à la science. C'est à la fois le glossaire de la langue maternelle et celui de vingt idiomes savants ou techniques qui complètent le premier.

On cherche dans le dictionnaire français les mots que l'on connaît déjà plus ou moins imparfaitement; on y cherche plus souvent ceux que l'on vient de rencontrer pour la première fois.

Les mots de l'une de ces deux espèces, au premier coup-d'œil, ne semblent rien offrir d'embarrassant, dans leur orthographe, leur définition, leur étymologie, leur construction. On les entend et les lit tous les jours; on les emploie pour ainsi dire machinalement. Ecrits ou prononcés d'une manière vicieuse, ils blesseraient les organes de la vue et de l'ouïe: on sait trop bien à quelle famille ils appartiennent par leurs radicaux. Regardez-y de plus près cependant; et les doutes vont surgir en foule devant vous. A combien de discussions les termes les plus simples ne donnent-ils pas lieu, non-seulement entre les gens du monde, mais même entre grammairiens, entre philosophes, entre jurisconsultes ? Ces discussions demandent un arbitre qu'offre le dictionnaire, arbitre auquel les tribunaux mêmes s'en sont fréquemment rapportés.

A ces mots usuels se rattachent d'ailleurs mille particularités souvent mal observées. Les acceptions diverses, les sens propres et figurés, les constructions différentes, les emplois proverbiaux, poétiques, familiers, populaires, néologiques, etc., tout cela impose à ces articles une étendue et une importance considérable. Des mots tels que faire, être, à, de, droit, lettre, etc., donnent lieu à des difficultés de tout genre, tellement nombreuses et compliquées que nul grammairien un peu philosophe ne pourrait se flatter d'en improviser la solution: encore faudrait-il que le répertoire de ces difficultés, l'article du dictionnaire même se trouvât sous ses yeux pour qu'il fût sûr de ne rien omettre.

Mais la seconde catégorie de mots, celle des termes ou savants ou rarement employés, est plus nombreuse et certes plus fréquemment consultée. Quelques critiques se sont élevés contre ce qu'ils appellent la lutte, établie entre les lexicographes modernes, à qui donnera le plus grand nombre de mots; et ils ont fait remarquer, avec quelque raison en apparence, que la plupart des termes ajoutés à la langue usuelle et littéraire ne sont point réellement français. Ces critiques n'ont envisagé qu'une face de la question. Sans doute, si le dictionnaire recommandait ces mots comme bons à employer dans le style courant ou littéraire, s'il les suggérait à ceux qui ne les connaissent pas, le dictionnaire dépraverait la langue. Mais il n'en est pas ainsi. Quand un lecteur ne juge point suffisamment français, suffisamment éclairci et justifié par l'usage, tel mot qu'il rencontre dans un livre, dans un journal, une lettre , une conversation, c'est alors qu'il a recours au dictionnaire pour s'éclairer sur la valeur de ce mot, sur son origine, sur les occasions où il peut être employé. Qu'importe donc que le terme soit barbare? Le lexicographe n'en amène point l'emploi ni l'imitation ; il le discute même et le blâme s'il y a lieu. Le possesseur du dictionnaire serait-il bien édifié, si ce mot, objet de ses doutes, eût été tout simplement omis ? Et tout Français doit-il donc s'interdire non-seulement d'employer, mais même de comprendre les mots qui ne se trouvent pas dans le vocabulaire de l'Académie ?

C'est donc en premier lieu pour conserver au grand dictionnaire de Napoléon Landais ce caractère d'un ouvrage complet, universel, et en même temps son cachet d'exactitude, de goût et de correction, qu'à chacune des dix éditions qui ont succédé à la première, le nouvel éditeur n'a reculé devant aucun sacrifice pour faire revoir, améliorer, étendre ou rectifier, dans l'ensemble ou dans les détails, cette œuvre déjà si considérable, si minutieusement précise.

La douzième édition, que nous annonçons aujourd'hui, a encore été l'objet d'une révision de ce genre et ne peut être maintenant éloignée de cette perfection relative après laquelle il n'existe plus qu'un idéal refusé aux efforts de l'homme.

On avait fait assez pour remplir le plan primitif universel ; mais le caractère progressif de l'œuvre demandait encore plus : et c'est pourquoi une deuxième partie du dictionnaire est publiée aujourd'hui sous le titre de Complément du Grand Dictionnaire de Napoléon Landais.


AVERTISSEMENT
 
POUR LE
 
COMPLÉMENT DU GRAND DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES

Les efforts consacrés à chacune des réimpressions du dictionnaire ont réussi à le perfectionner dans ce qu'il était : le pas immense qu'il fait aujourd'hui tend surtout à en développer l'élément progressif. La science et la langue d'hier ne sont pas celles d'aujourd'hui, ne seront pas celles de demain : et si nous ne pouvons anticiper sur l'avenir, toujours est-il que l'inventaire de nos richesses devient d'une nécessité de plus en plus fréquente, en proportion de la vitesse accélérée du progrès général. Un dictionnaire tous les cent ans suffisait au temps passé : il en faut un tous les dix ans aujourd'hui. C'est ce résumé de dix années du travail de l'humanité que nous ajoutons à notre œuvre primitive.

Dans cet intervalle, les sciences physiques, chimiques, naturelles et médicales, ont subi d'immenses transformations, toutes indiquées par des changements de nomenclature.

L'industrie s'est créé des serviteurs dociles et les a baptisés de noms nouveaux : elle a modifié à l'infini les membres de ces esclaves de fer animés par le feu et a créé des mots pour chacune de ces modifications.

L'histoire voit plus loin et plus juste dans le passé, et ses découvertes doivent s'enregistrer, soit dans des articles nouveaux, soit comme modifications des notions anciennes.

La néologie est devenue plus libre à la fois et moins arbitraire : les préjugés perdent leur influence, même dans ce domaine de la grammaire qui semblait leur dernier refuge.

Ainsi tout s'est modifié, tout s'est agrandi : la science des mots comme celle des choses.

Tels sont les besoins généraux auxquels correspond le Complément du dictionnaire. Il est inutile d'ajouter qu'il peut servir à la fois de supplément et d'errata même à beaucoup d'autres lexiques, dont il redresse les erreurs sans toutefois les signaler nominalement. Les écrivains attachés à cette œuvre n'ont aucun goût pour la polémique ; et le peu d'effet produit par les attaques dont ils se sont vus les objets n'a pu que les confirmer dans leur éloignement pour la critique personnelle. Ils croient avoir acquis le droit de dire un peu de bien de leurs travaux sans pour cela dénigrer ceux d'autrui. Chaque ouvrier fait sa part selon la mesure de ses forces et apporte sa pierre au monument.

Quelque modeste que soit l'œuvre des éditeurs et auteurs du dictionnaire et du complément, ils croient pouvoir revendiquer à juste titre la gloire d'avoir été les premiers à proclamer, comme ils l'ont dit en commençant la nécessité d'un Dictionnaire complet et progressif. Surtout ils peuvent dire hautement qu'ils ont été fidèles et à leurs principes et à leurs promesses. Ils en donnent aujourd'hui la preuve la plus manifeste.

Un genre de supplément aux grands lexiques, qui, dans d'autres recueils, a été bien reçu du public, manquait encore au nôtre. Pour ne rien laisser à désirer, nous avons joint à notre grand complément cinq petits dictionnaires qui, par leur nature ne pouvaient être fondus dans l'ensemble ; à savoir :

1° Un Dictionnaire biographique complet et fort exact pour l'orthographe des noms et le chiffre des dates ;

2° Un Dictionnaire des rimes, disposé dans un ordre nouveau, d'après la distinction des rimes en suffisantes, riches et surabondantes ;

3° Un Dictionnaire des homonymes, divisés en homographes et homophones ;

4° Un Dictionnaire des paronymes, dégagé des superfétations dont on encombre trop souvent ce genre de listes de mots ;

5° Un Dictionnaire des antonymes, ouvrage entièrement neuf, aussi curieux et aussi utile qu'un travail sur les synonymes : quant à ceux-ci, on les trouve dans le grand dictionnaire, à la suite des articles.


AVERTISSEMENT
 
DE L'AUTEUR ET DE SES COLLABORATEURS
 
Pour la 3 e édition

La sixième et dernière édition du Dictionnaire de l'Académie ne donne ni l'étymologie, ni la prononciation des mots de la langue française ; elle ne contient pas une définition exacte et parfaite des termes de sciences, d'arts et de métiers : elle n'offre que la généralité des mots usuels, des mots consacrés uniquement par leur ancienneté ; nous ne craindrons pas d'ajouter que, sous ce dernier rapport même, la sixième édition du Dictionnaire de l'Académie ne diffère pas beaucoup de celles qui l'ont précédée : cependant l'apparition de cette sixième édition devait être le signal d'une nouvelle édition de notre Dictionnaire, augmentée de ce que l'Académie peut offrir de rectifications importantes, puisque l'œuvre académique n'a doté la langue d'aucune richesse nouvelle. Toutefois nous devons prévenir que notre plan est tout différent de celui de l'Académie. Et d'abord nous ne nous sommes point contentés comme elle de donner quelques termes de sciences et d'arts ; nous avons voulu qu'ils se trouvassent tous rassemblés, sans aucune exception, dans notre ouvrage, même ceux de manufactures et d'ateliers : ce sont d'ailleurs ces mots techniques que l'on a le plus souvent occasion de chercher dans les Dictionnaires, parce qu'ils sont généralement moins connus.

Nous avons cru devoir faire plus encore, nous avons enregistré religieusement tous les termes propres à exprimer des idées nouvelles, lorsque ces termes nous ont paru bien composés et surtout autorisés par le bon usage ; nous avons salué avec joie l'avénement de tout néologisme justifié par la raison et le bon goût, ou par l'autorité de nos grands écrivains.

Nous sommes demeuré convaincu, non-seulement qu'un bon Dictionnaire doit renfermer tous les mots d'une langue, mais encore qu'il doit offrir l'histoire ancienne et moderne de cette langue, autant par l'universalité de la nomenclature que par les développements étymologiques et par les règles et les principes sagement exposés de la prononciation, matière si bizarre, si difficultueuse ! Point de Dictionnaire, selon nous, sans l'étymologie, qui seule peut accréditer l'orthographe des mots ; point de Dictionnaire non plus sans la prononciation ; et cependant l'une et l'autre sont presque négligées complétement, non pas seulement dans le Dictionnaire de l'Académie, mais dans tous les Dictionnaires(1).

Il n'est pas douteux que nous devons le succès de nos deux premières éditions à l'étymologie et à la prononciation, qui en faisaient la base principale ; aussi nous sommes-nous appliqué à rendre encore plus parfait notre travail sur ces deux branches grammaticales. Nous ne nous sommes pas bornés à indiquer l'étymologie grecque et latine ; nous avons fouillé dans le glossaire de toutes les langues anciennes et modernes, entreprenant une tâche que personne, nous pouvons le dire, n'avait encore osé aborder.

Lors de la publication de nos deux premières éditions, nous avions pensé que les termes de Géographie ne pouvaient pas plus entrer dans le Dictionnaire d'une langue que les mots classiques ne devaient trouver place dans un vocabulaire de Géographie. Le public a prononcé contre nous sur cette question ; nous avons dû nous incliner humblement, et notre nouveau Dictionnaire contient une nomenclature géographique plus vaste et plus complète que celle de tous les Dictionnaires français qui ont paru jusqu'ici.

Par la même raison, nous avions omis les termes et les définitions mythologiques, et nous en avons été blâmé : aujourd'hui, nos lecteurs trouveront dans notre livre un vocabulaire de Mythologie.

Pour ce qui tient à la partie classique de notre Dictionnaire, nous avions suivi pas à pas la nouvelle édition du Dictionnaire de l'Académie, le plus souvent en maintenant son autorité, parfois aussi en démontrant et en réparant ses erreurs et ses omissions.

Dans l'Introduction à notre Grammaire, nous disions, et nous le répétons aujourd'hui : " Aucune rivalité n'existe, ni même ne peut exister entre le Dictionnaire de l'Académie et le nôtre; le Dictionnaire de l'Académie est l'œuvre mûrie d'un aréopage qui ne sanctionne " que les lois bien consacrées par le temps ; notre Dictionnaire, au contraire, sentinelle " avancée de la langue française, a pour mission principale de protéger toutes les innovations " heureuses, de leur ouvrir un asile, de leur offrir le droit de cité. Notre tâche sous ce rapport a donc été, et devrait être, de préparer la septième édition de l'Académie. "

Qu'il nous soit permis, en terminant, de faire appel à tous les hommes éclairés et consciencieux ; qu'ils ouvrent notre livre ; qu'ils comparent quelques-unes de nos pages aux pages des autres Dictionnaires le plus en crédit, et qu'ils prononcent avec impartialité.

NAPOLÉON LANDAIS.


PETITS

DICTIONNAIRES SUPPLÉMENTAIRES

1° DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE ;
2° DICTIONNAIRE DES RIMES FRANÇAISES ;
3° DICTIONNAIRE DES HOMONYMES ;
4° DICTIONNAIRE DES PARONYMES ;
5° DICTIONNAIRE DES ANTONYMES.

 

DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE

COMPRENANT

LES NOMS DES PERSONNAGES CÉLÈBRES

De tous les temps et de tous les pays.


TABLE DES PRINCIPALES ABRÉVIATIONS

DU DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE.

Acad. émicien ou émie.
Act. eur.
Admin. istrateur.
Agron. ome.
Alchim. iste.
All. emand.
Allem. agne.
Ambass. adeur.
Améric. ain.
Anat. omie ou omiste.
Anc. ien.
Angl. ais.
Anglet. erre.
Antiqu. ité ou aire.
Ap. rès.
Ar. abe.
Archéol. ogie.
Archev. êque.
Archit. ecte ou ecture.
Ascét. ique.
Assass. iné. 
Astron. ome ou omie.
Aut. eur.
Av. ant.

B. ienheureux.
B.-a. Beaux-arts.
B.-lett. Belles-lettres.
Bar. on.
Bat. aille.
Bénéd. ictin.
Bibliogr. aphe.
Biblioth. écaire ou èque.
Biogr. aphe.
Bot. anique.
Burl. esque.

C.-à-d. c'est-à-dire.
Cap. itaine.
Capuc. in.
Card. inal.
Cathol. ique.
Cél. èbre.
Ch. ambre.
Chan. oine.
Chancel. ier.
Chant. eur.
Chev. alier.
Chim. iste ou ie.
Chin. ois.
Chir. urgien ou urgie.
Chrét. ien ou ienne.
Chron. iqueur.
Comment. ateur.
Commenc. ement.
Compil. ateur.
Composit. eur.
Congr. égation.
Cons. eil.
Conseill. er.
Controv. ersite.
Conv. ention.
Convent. ionnel.
Crim. inel.
Crit. ique.

Dan. ois.
Dans. eur ou euse.
Décap. ité.
Dép. artement.
Dess. in.
Dessinat. eur.
Dev. ant.
Dict. ionnaire.
Diplom. ate ou atie.
Doct. eur.
Dog. matique.
Dominic. ain.
Domest. ique.
Dram. atique.

Ec. ole.
Ecclés. iastique.
Échaf. aud.
Eclect. ique.
Écon. omiste.
Écriv. ain.
Égypt. ien ou ienne.
Emp. ereur ou ire.
Empois. onné.
Entom. ologiste.
Équit. ation.
Érud. it.
Esp. agne ou agnol.
Év. êque.
Extér. ieur.

Fab. uliste.
Fam. ille.
Féod. alité.
Fin. ances.
Financ. ier.
Flam. and.
Florent. in.
Fondat. eur.
Fondatr. ice.
Fr. ance ou ançais.
Francisc. ain.

Gén. éral.
Généal. ogie.
Genev. ois.
Géogr. aphe ou aphie.
Géol. ogue ou ogie.
Géom. ètre ou étrie.
Gouv. erneur.
Gr. and.
Gramm. airien ou aire.
Grav. eur ou ure.

Hébr. eu.
Hébraïs. ant.
Hell. éniste.
Hérés. iarque.
Hist. oire ou orien.
Historiogr. aphe.
Holl. andais ou ande.
Hyg. iène.

Id. em, le même.
Ill. ustre.
Impr. imeur ou erie.
Ind. ien.
Indép. endant.
Ingén. ieur.
Inscr. iptions.
Inspect. eur.
Inst. itut.
Instit. uteur.
Intend. ant.
Inv. enteur.
Ital. ien, ienne.

Jap.onais.
Jés. uite.
Journ. aliste.
Jurisc. onsulte.
Jurisp. rudence.

Lat. in.
Libr. aire.
Linguist. ique.
Litt. érateur.
Littérat. ure.

M. ort ou orte.
Mahom. étan.
Manu. acturier.
Mar. in ou ine.
Maréch. al.
Marq. uis, ise.
Massac. ré.
Math. ématiques.
Mathém. aticien.
Mécan. icien.
Méd. ecin ou ecine.
Memb. re.
Mex. icain.
Milit. aire.
Min. istre.
Minér. alogiste ou alogie.
Mod. erne.
Mor. aliste.
Mus. ique.
Music. ien.
Musul. man.
Myth. ologie.

N. é ou ée.
Nap. olitain.
Natural. iste.
Navig. ateur.
Nég. ociant.
Négociat. eur.
Nouv. eau.
Numism. ate.

Ocul. iste.
Optic. ien.
Or. ient.
Orat. eur.
Orator. ien.
Organ. iste.
Ott. oman.

P. etit.
Parl. ement.
Pathol. ogie.
Paysag. iste.
Pédag. ogiste ou ogie.
Peint. re ou ure.
Péripatét. icien.
Perpét. uel.
Pers. an.
P.-et-ch. ponts-et-chaussées.
Pharm. acien ou acie.
Phén. icien.
Philanthr. ope.
Philol. ogue ou ogie.
Philos. ophe ou ophie.
Phrén. ologie.
Phys. ique.
Physic. ien.
Physiol. ogiste.
Platonic. ien.
Plénipot. entiaire.
Portr. aits.
Portug. ais ou al.
Postér. ieur.
Précéd. ent ou ente.
Prédic. ateur.
Profess. eur.
Protest. ant.
Prov. ince.
Public. iste.
Psychol. ogie.

Récoll. et.
Réformat. eur.
Relat. ion.
Relig. ieux ou ion.
Révol. ution.
Rhét. orique.
Rom. ain ou aine.
Roy. aume.

S. iècle.
Satir. ique.
Sav. ant.
Sect. aire.
Seign. eur.
Sénat. eur.
Sénéch. al.
Serv. ice.
Sc. ience.
Scand. inave.
Scol. astique.
Sculpt. eur ou ure.
Sorb. onne.
Souver. ain.
St. Ste. saint, sainte.
Stat. uaire.
Statistic. ien.
Succ. esseur.
Syr. ien.

Tactic. ien.
Test. ament.
Théol. ogien ou ogie.
Thérap. eutique.
Tosc. an.
Toxic. ologie.
Trad. ucteur.
Troubad. our.
Typogr. aphe ou aphie.

Univ. ersel.

V. ers.


ABRÉVIATION DES NOMS PROPRES

B. aptiste.
Barth. élémy.
Ben. oit.
Bern. ard.
Bonav. enture.

C. harles.
Car. oline.
Cath. erine.
Cés. ar.
Chr. istian ou étien.
Christ. ophe.
Cl. aude.
Clé. ment.
Dav. id.
Den. is.
Domin. ique.

E. rnest.
Ed. ouard.
Edm. ond.
Elis. abeth.
Eléaz. ar.
Et. ienne.
Eug. ène.

F. rançois.
Fab. ien.
Fél. ix.
Ferd. inand.
Fern. and.
Fréd. éric.

G. eorges.
Gab. riel.
Gasp. ard.
Geof. froy.
Germ. ain.
Gerv. ais.
God. efroy.
Grég. oire.
Gu. illaume.
Gust. ave.

H. enri.
Hip. polyte.
Hub. ert.
Hug. ues.
Hyac. inthe.

Ign. ace.
Is. aac.
Isid. ore.

J. ean.
J.-C. Jésus-. C.
Ja. cques.
Jér. ome.
Jo. seph.
Ju. les.
Jul. ien.
Just. in.

L. ouis.
Lau. rent.
Lé. on.
Léo. nard.
Léop. old.

M. ichel.
Ma. rie.
Man. uel.
Marg. uerite.
Mart. in.
Mat. thieu.
Maxim. ilien.

N. icolas.
Napol. éon.

Oct. ave.

P. ierre.
Pa. ul.
Pasc. al.
Ph. ilippe.

R. obert.
Rai. mond.
Re. né.
Rich. ard.
Rod. olphe.
Rodr. igue.

Sam. uel.
Séb. astien.
Sylv. estre.

Th. omas.
Théod. ore.
Théoph. ile.

Ulr. ich.

V. ictor.
Val. entin.
Vinc. ent.

W. illiam.

X. avier.


PARIS. -- IMPRIMERIE DE EDOUARD BUOT, RUE SAINT LOUIS, 46

-- ANCIENNE MAISON DONDEY-DUPRE --


1. En effet, le système de prononciation conventionnelle qu'a adopté M. Landais est aussi utile aux étrangers qu'aux Français qui ne connaissent pas bien leur langue, et surtout aux habitants des départements, dont l'accent est vicieux. Il n'y a peut-être pas d'autre moyen efficace de corriger les défauts de prononciation. La méthode prosodique n'est point suffisante pour cela, parce qu'elle ne saurait indiquer les différences bizarres qui existent entre l'orthographe d'un mot et la manière de le prononcer. (Note de l'Éditeur.)