Études du Web corpus d'usages linguistiques: mangeux, friands, lèche-plats, mâqueux, gourmands, mangeurs, parisiens, bouilleux, bartias/barettes, crablins, pêcheurs de coques, navets, gigots, oies, bourres/bourrettes, pimperniaux, savates

1. Point de départ

"A côté des Mangeux de soupe de Louviers, si attentifs à leur repas qu'ils en oublient leur propre défense, voici les Friands de Caudebec, titre remontant au temps luttant au temps où la vie policée et heureuse se déroulai autour d'une table bien servie, dans l'ancienne capitale du pays de Caux. [...] Emportés par leur gourmandise, les gens de Ferrière ont-ils transgressé les habitudes ordinaires de la Basse-normandie, ce qui leur aurait attiré de la part de leurs voisins l’épithète de Lèche-plats de la Ferrière ? Il en fut de même pour les Mâqueux de Gournay, les mangeurs ou plutôt les mâcheurs, qui témoignaient chez les Gournaisiens d’une véritable réputation de gourmandise, comme aussi pour les Gourmands de Montivilliers, sobriquet qui paraît bien avoir été une riposte de la part des Friands de Caudebec, dont nous avons parlé plus haut. [...] N’allons pas passer sous silence Les Gourmands de Grestain, dans l’Eure, sur les bords de l’Estuaire, non loin de Conteville, le pays de Jean Revel, le grand romancier normand. [...] Voici encore Les mangeurs de pois de Pont-Audemer, ainsi gratifiés d’un sobriquet amusant par les habitants du faubourg Saint-Aignan, sur la rive droite de la Risle qui les séparaient des véritables Pontaudemériens. [...] Voici encore quelques Mangeurs, notamment Les Mangeurs d’oreilles de Montivilliers, mais ce sobriquet, paraît-il, n’aurait rien de gastronomique. [...] Plus sérieux est le sobriquet des Mâqueux de salade d’Argentan, rappelant que ces braves paysans bas-normands allaient vendre leur légumes jusqu’à Paris, et parfois, quand ils n’avaient rien débité, se nourrissaient sur leur fond. [...] C’est un peu pour la même cause que les bons paysans d’Avoines, près d’Argentan, avaient été baptisés Les Parisiens d’Avoines, parisiens « à gros bec ». [...] Savez-vous qu’autrefois les Rouennais, appelés surtout normands bouilleux, c’est-à-dire aimant la bouillie de blé ou de sarrasin, étaient aussi dénommés Les Mangeurs de soupe aux porreaux ? [...] A côté des Mangeurs de soupe aux porreaux de Rouen, qui n’existent pas dans la réalité, voici, par contre, les Mangeux de lard d’Honfleur, ou plutôt du faubourg de Saint-Léonard, qui, eux, étaient de véritables amateurs de la bonne viande de l’animal chanté par Monselet[.] [...] Voici, par exemple, dans le Cotentin, les Bartias ou Barettes de Morigny ; ces deux locutions normandes sont synonymes de « mangeurs de beurre ». [...] Connaissez-vous, par exemple, les Crablins d’Harfleur, terme normand qui était digne de figurer dans l’admirable roman L’Ex-voto, de Lucie Delarue-Mardrus, la synthèse merveilleuse et puissante de la vie de l’entrée de l’estuaire. [...] Est-il besoin d’affirmer que d’autres comestibles ou victuailles ont fourni, eux aussi, des sobriquets nombreux et variés aux bonnes populations des villages de Haute et Basse-Normandie, valant mieux parfois qu’on ne le croirait par ces dictons satiriques. On a ainsi les Navets de Carcagny, près de Caen, ainsi dénommés parce que l’on ne les cultivait guère [que] dans cette commune ; les Navets de Fontenay, près d’Argentan, et les fameux Navets de Martot, dans l’Eure. Et nous en passons et des meilleurs ': les Gigots de Beuzeville, près de Pont-Audemer ; les Oies de bures ; [...] les Bourres et les Bourrettes de la Foire Saint-Mathieu, à Bourg-Achard–; les Pimperniaux de l’Eure une sorte de petite anguille, cité dans le Dict de l’Apostoile ; [...] et Les Savates du Gast, un joli endroit, près de Vire, où on fit manger à un gourmand de l’endroit de la savate pour des tripes à la mode de Caen !!!"

2. Sobriquets

Bartias/Barettes de Morigny
Bouilleux [de Rouen]
Bourres/Bourrettes de la Foire Saint-Mathieu
Crablins d’Harfleur
Friands de Caudebec
Gigots de Beuzeville
Gourmands de Montivilliers, Gourmands de Grestain
Lèche-plats de la Ferrière
Mangeurs d’oreilles de Montivilliers
Mangeurs de pois de Pont-Audemer
Mangeurs de soupe aux porreaux de Rouen
Mangeux de lard d’Honfleur
Mangeux de soupe de Louviers
Mâqueux de Gournay
Mâqueux de salade d’Argentan
Navets de Carcagny, Navets de Fontenay, Navets de Martot
Oies de bures
Parisiens d’Avoines
Pimperniaux de l’Eure
Savates du Gast

3. Dictionnaires en ligne

4. Documents du Web

Nettoyer trop bien son assiette dans un repas où l'on assiste comme invité, est une sorte d'impolitesse dans les campagnes ; c'est adresser un reproche indirect à son amphitryon de ne pas savoir assez nourrir ses convives. les habitants de la Ferrière-aux-Etangs (61) épluchaient sans doute avec soin jusqu'au plus petit os, et de là le proverbe les nomme : Les Lèche-plats de la Ferrière.(14)
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