Dès 1971 Michael Hart crée le Projet Gutenberg, premier site proposant du " contenu " sur le réseau. Son objectif : mettre à la disposition de tous le plus grand nombre possible d'oeuvres littéraires du domaine public, dans un format simple qui puisse être lu par tous les systèmes et sur toutes les machines. Lorsque l'utilisation du web se généralise, le projet trouve un second souffle et un rayonnement international. D'abord anglophones, les collections deviennent peu à peu multilingues. Pendant ce temps, la communauté francophone crée ses premières bibliothèques numériques. Certaines sont de taille modeste comme ABU : la bibliothèque universelle (ABU signifiant Association des bibliophiles universels) ou la Bibliothèque électronique de Lisieux. D'autres se chiffrent par dizaines de milliers de documents comme Gallica, issue de la Bibliothèque nationale de France. Suivent des bases de données textuelles et des oeuvres proposées dans leur intégralité par les éditeurs ou les auteurs. Des professionnels du livre se battent pour une nouvelle législation du droit d'auteur sur l'internet, qui permettrait un large accès à la littérature du 20e siècle, mais la partie est loin d'être gagnée. A quand toute la littérature en accès libre sur le web ? A quand l'accès de cette littérature aux aveugles avec conversion des fichiers numériques en braille et en synthèse vocale ? Par ailleurs certains écrivains explorent les possibilités offertes par le lien hypertexte tandis que d'autres se lancent dans le feuilleton par courrier électronique. De nouvelles formes de création littéraire sont en gestation.
M. Lebert,
Genève, 23 octobre 2001
Curriculum
vitae: voir www.etudes-francaises.net/entretiens/cv.htm