A l'heure où tout semble offert, quelle méthodologie adopter pour obtenir des réponses pertinentes dans la recherche de documents et de références sur le réseau ?
Comment construire une démarche bibliographique cohérente en ce qui concerne les études littéraires, et comment l'enseigner ?
Quels sont les nouveaux services bibliographiques à construire et avec quels moyens ?
Introduction : le sourire du bibliographe
Commençons par la référence d'un ouvrage qui n'a rien à voir avec le sujet, mais que j'avais beaucoup aimé en son temps, et qui mériterait d'être lu par tous ceux qui ont souci d'un service public de qualité, donc les professeurs et les bibliothécaires.
Philippe BLOCH, Ralph HABABOU, Dominique XARDEL. - Service compris. Les clients heureux font les entreprises gagnantes. - 312 p. - Paris: Marabout, 1989. - (Marabout pratique ; 2102).
ISBN 2-501-01272-0
En exergue de cet ouvrage, un proverbe chinois plein de bon sens :
"Celui qui ne veut pas sourire ne doit pas ouvrir boutique"
L'ouvrage explore toutes les dimensions de ce proverbe : courtoisie bien sûr mais aussi immédiateté et excellence du service : "mais oui, tout de suite, votre attente est-elle satisfaite, merci d'avoir fait appel à nous". Et ceci dès l'accueil car c'est à l'accueil que l'usager a affaire à la ligne de front de l'entreprise ou du service.
Que signifie sourire pour le bibliographe ?
On pense souvent que la bibliographie vient après le reste. En réalité, c'est sur ce terrain qu'il faut être compétitif et que "l'esprit maison" doit être incarné, en particulier sur les sites en ligne des bibliothèques et des centres de recherche. Le service de référence et d'orientation bibliographique est en effet une des lignes de front des études littéraires sur Internet, parce qu'il induit la création de portails d'entrée, avec possibilité d'accès direct aux contenus recherchés. Il doit être sans cesse amélioré, si l'on pense que le combat pour la permanence des études littéraires françaises en France et dans le monde en vaut la peine et mérite d'être transposé sur les nouveaux supports de l'information.
Quelques conséquences en terme de service et de métier
- Rapidité, voire immédiateté de la réponse bibliographique.
- Adaptation à l'usager demandeur, souplesse de la recherche.
- Exigence du bibliographe vis-à-vis de lui-même : aller toujours plus loin dans l'exploration et la récolte des références.
- Familiarité avec les terrains et les conditions de la production savante, par exemple ces fameux modèles économiques et commerciaux qui conditionnent la mise en ligne des résultats de la recherche littéraire en ce qui concerne les revues et les éditions universitaires.
La bibliographie pour les études littéraires n'est donc pas une occupation subsidiaire, mais un vrai métier à construire, derrière lequel sont en cause des enjeux forts de langue et de culture. Ce métier est fondé sur une double compétence, littéraire et documentaire. Il doit faire l'objet d'enseignement et de recherche à part entière, dans un va et vient entre les centres de recherche universitaires et les bibliothèques.
En bibliographie générale, pas de problème, les bibliothécaires sont là. Des manuels existent. Je citerai un titre récent :
Développer un fonds de référence en bibliothèque : imprimés, cédéroms, sites Internet / dir. Annie Béthery ; collab. Yves Alix, Michel Béthery, Françoise Brunaud et al. - Paris : Electre-éditions du Cercle de la Librairie, 2001. - (Bibliothèques) ISBN 2-7654-0821-1
En bibliographie spécialisée, ce n'est plus pareil. Les usagers, étudiants, enseignants et chercheurs, construisent leur savoir-faire par tâtonnements et approches, avec l'aide ponctuelle des personnels des bibliothèques, qui orientent mais ne prescrivent pas. C'est ainsi que, située à l'intersection de ces deux mondes par une double formation, littéraire puis documentaire, je me suis construit un savoir-faire pratique et empirique, que j'essaie à la fois d'enseigner, de mettre en pratique et d'améliorer, sans autre boussole que la satisfaction de l'usager demandeur. Je remercie M. Olivier Bogros de m'avoir invitée à exposer les enseignements de mon expérience à l'occasion de ce colloque consacré à la valorisation des études françaises par les nouvelles technologies.
Je parle ici de recherche bibliographique via le web, i.e. de recherche de textes et de références, non de weblographie (descriptif de sites) même si cette démarche est nécessaire pour trouver des résultats pertinents. On s'aperçoit à l'usage que le gisement de références est au fond du site et le gisement de textes un cran au dessous (le dernier clic après 10 autres). Mais les deux démarches ne se confondent pas : la webliographie tient de l'archivistique. On ouvre la boite et on regarde ce qu'il y a dedans, un ensemble plus ou moins disparate et hiérarchisé de bon et de moins bon. C'est une activité très amusante, dont on a très vite envie de faire son métier, tant elle réserve de surprises. Cela peut constituer un champ de recherche , puisqu'une partie du patrimoine de demain est là. C'est en tous les cas un champ de méditation. Le problème majeur est bien sur celui de la pérennité des sites, mais justement les moyens de les archiver sont étudiés de très près et très sérieusement (http://www.archive.org/). Avant d'évoquer ces questions, si nous en avons le temps, revenons à la recherche bibliographique traditionnelle de textes et de références.
Mon propos est donc d'abord de vous aider à évaluer l'information donnée par un moteur de recherche (pertinence des réponses) et à forger votre propre stratégie de recherche sur Internet en fonction du type de document recherché. On ne cherche pas de la même façon un passage des Essais de Montaigne, une bibliographie sur les Essais, un article universitaire sur les Essais. Il y a des circuits, donc des stratégies de recherche différentes. Autant les connaître d'avance.
Mon point de départ est celui de quelques années de travail bibliographique "en situation", d'abord pour la Revue d'Histoire littéraire de la France d'abord, la difficile succession du travail monumental de Monsieur René Rancœur (50 ans de bibliographie), ensuite pour la Bibliographie du XIXe siècle initiée par Claude Duchet, parue chaque année aux éditions Sedes depuis 1998 et en plein développement.
Dès le début de ce travail, en 1996, j'ai perçu la typologie d'une bibliographie, à partir de l'analyse des structures des bibliographies courantes imprimées les plus connues, celle du "Rancœur" et celle du "Klapp". On s'aperçoit en effet du même ordre logique dans la succession des notices.
Pour commencer donc, parlons de la structuration de la bibliographie de Monsieur René Rancoeur, rubrique par rubrique, dans chacune des rubriques de sa bibliographie :
1 Patrimoine (manuscrits, éditions originales, éditions savantes)
2 Etudes singulières (monographies singulières, thèses publiées)
3 Etudes collectives (monographies collectives, actes de colloques)
4 Articles de revues
5 Bibliographies
J'ai succédé à Monsieur Rancœur en 1996. En 1997 je me suis trouvée confrontée à la déferlante d'Internet, avec obligation morale d'en rendre compte dans mon travail de recensement. La question en effet était de savoir, loin de tout combat d'école, si Internet constituait une source fiable de recherche documentaire pour les études littéraires françaises et si le réseau pouvait jouer un rôle de promotion dans leur diffusion via le réseau des bibliothèques en particulier.
Au bout de quelques mois d'enquête et de référencement, j'ai perçu qu'il était possible de transposer sans aucun inconvénient et avec toute pertinence la structuration des bibliographies imprimées à la démarche webliographique et que cette structuration permettrait de donner logique, ordre et lisibilité au fouillis apparent des résultats des moteurs de recherche.
Mon ambition modeste est que les chercheurs puissent s'approprier cette compréhension de la logique de cette structuration, qui permet de gagner du temps dans la recherche documentaire. Pour cela, analysons ensemble quelques résultats de recherche et quelques exemples.
Prenons tout d'abord l'exemple des dictionnaires en ligne, et en particulier l'Encyclopédie et les Dictionnaires de l'Académie française.
Tous les sites de numérisation n'offrent pas le même service. On s'aperçoit à l'usage qu'il existe une adéquation entre institution et offre de contenu. Je cherche une édition du dictionnaire de l'académie, ou l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Les dictionnaires numérisés présents sur Gallica (http://gallica.bnf.fr, parcours, dictionnaires) n'ont rien à voir avec la numérisation de l'Institut national de la langue française (http://www.inalf.fr)
Gallica :
Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. ([1751-1765]) - 16 volumes (t. 6, 7, 8, 10 et 11 non disponibles)Académie française,
Le Dictionnaire de l'Académie françoise, dédié au Roy [1ère éd.]. (1694) - 2 volumesINALF
Encyclopédie
Mise en ligne par l'INALF et le CNRS. Accès sur abonnement au texte intégral et aux fonctionnalités de recherche. Le site offre l'accès gratuit à des informations générales bien documentées: vue d'ensemble de l'Encyclopédie, les archives de l'Encyclopédie, (documents concernant la publication et la réception de l'Encyclopédie), l'Encyclopédie en chiffres, liens vers le projet ARTFL de l'Université de Chicago.
http://encyclopedie.inalf.frDictionnaires d'autrefois
Depuis le mois de mars 2000 l' INALF (Institut national de la langue française) met à la disposition des chercheurs les Dictionnaires d'autrefois: Estienne, Nicot, P. Bayle et les éditions de 1694, 1798 et 1835 des Dictionnaires de l'Academie. Accès libre. Le site est en français. Il a été réalisé par l' INALF en collaboration avec M.Olsen, du Projet ARTFL. Vous pouvez effectuer vos recherches sur des formulaires en français.
http://dictionnaires.inalf.fr/dictionnaires
Trésor de la Langue française
Le Trésor de la Langue française est en ligne sur le serveur de l'Institut national de la Langue française. Il offre les définitions des mots recherchés accompagnées de leurs occurences dans le corpus des textes de la littérature française. De plus il devient hypertextuel : d'un double-clic, la recherche d'un mot se poursuit dans d'autres bases de données comme le dictionnaire de l'Académie française ou l'index des fréquences de Frantext. Trois niveaux de consultation sont possibles : La consultation simple des articles, qui apporte d'emblée des facilités de lecture très intéressantes. Sa mise en oeuvre ne demande aucune connaissance particulière et ne nécessite la lecture d'aucune documentation. Les recherches assistées, qui fournissent des possibilités étonnantes de consultation du TLF, et dont la mise en oeuvre ne demande que l'examen de quelques exemples types très simples. Les recherches complexes, qui offrent les possibilités maximales d'investigation. Elles demandent la consultation d'une documentation présentant de manière imagée les différents objets rencontrés dans le TLF et les concepts (l'équivalent de 4 à 5 pages dactylographiées) permettant d'exprimer les recherches les plus raffinées.
C'est qu'il y a une véritable typologie des institutions éditrices de sites. La BnF a une approche patrimoniale : ce qu'elle offre, ce sont ses collections sous forme numérisée. Le format image respecte l'original et les graphismes de la mise en page initiale. L'INALF associé au CNRS obéit une logique de recherche et d'usage. La numérisation s'accompagne de fonctionnalités d'interrogation et de navigation à partir des mots eux-mêmes. Cette adéquation entre l'institution et l'offre de contenu numérique se retrouve dans les sites officiels de célébration du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo. Il en existe trois à l'heure actuelle en avril 2002 :
Celui du ministère de l'Education nationale (le premier dans l'ordre chronologique d'ouverture) : http://www.victorhugo.education.fr
Celui du ministère de la Culture : http://www.victorhugo.culture.fr
Celui de la Bibliothèque nationale de France, associé à l'exposition Victor Hugo, l'homme-océan : http://victorhugo.bnf.fr
Dès que l'on porte attention aux institutions desquelles ils sont issus, on comprend la politique éditoriale qui a présidé à leur élaboration. Le site du ministère de l'éducation nationale s'adresse aux publics de l'enseignement primaire et secondaire et met l'accent sur des ressources pédagogiques. Celui de la Bibliothèque nationale de France offre en priorité les textes numérisés tirés de ses collections. Celui de la Culture mettra l'accent sur les commémorations et célébrations liées au bicentenaire, en France et à l'étranger. Par le jeu des liens, tout se retrouve d'un site à l'autre. Mais autant savoir d'emblée où chercher ce que l'on veut trouver, texte, ressources pédagogiques, actualités culturelles.
Chacune des rubriques de la bibliographie traditionnelle peut donc faire l'objet d'une approche méthodique, susceptible d'être présentée dans un enseignement bibliographique.
Quoi ? ce qui a été créé, puis recueilli par dépôt, don, achat, legs. Les archives. Constitution de collections, de fonds propres à l'établissement.
Où ? toutes institutions de conservation (bibliothèques, musées) et leur ministère de tutelle (Ministère de la culture, rubrique "établissements publics" http://www.culture.fr). L'INALF et ses produits. Portails : Digital-Librarian. http://www.digital-librarian.com ou catalogue français des fonds culturels numérisés http://www.culture.fr/culture/mrt/numerisation/fr/f_02.htm
Voir par exemple la réalisation canadienne "Notre mémoire en ligne" http://www.canadiana.org/. Cette réalisation constitue une réussite en matière de bibliothèque numérique pour l'importance du fonds numérisé (qualité et quantité, 250 000 pages à caractère patrimonial) et la qualité de la présentation et l'indexation (recherche plein texte possible sur des pages en mode image, respectueuses de la mise en page des éditions numérisées). Voir également ce que donne une recherche sur l'œuvre de Champlain, et comparer avec l'offre de Gallica.
Pourquoi ? conservation et accès. Prestige (vitrine), identité de l'établissement ou du pays, politique.
Comment ? chaque pièce fait l'objet d'une notice. ergonomie de l'interface utilisateur selon des critères de bon sens. Problème en cours d'étude: la pérennisation de la copie numérique.
Pour quel usage ? en droit : droit de copie privée, droit de consultation, droit de citation à caractère pédagogique (code de la propriété intellectuelle, article L122-5, http://www.legifrance.gouv.fr/html/frame_codes1.htm)
Pour le moment, pas de droit gratuit d'édition universitaire, malgré une revendication légitime du côté des chercheurs (colloque Open Source en janvier 2002 à Paris).
La tâche du bibliographe : fouiller les sites, détecter les trésors les plus enfouis et les signaler avec le chemin d'accès le plus rapide possible.
Tout ce qui concerne l'édition critique, l'établissement des textes.
Le travail du bibliographe : surfer sur les sites d'éditeurs commerciaux et des presses universitaires, recenser et visiter les catalogues d'éditeurs et de bibliothèques. Connaître les limites de la recherche : les éditions savantes numérisées le sont sous haute protection (ex : classiques Garnier et Gallica, éditions Champion électronique), sauf lorsque l'initiative en est prise par les centres de recherche eux-mêmes (éditions génétiques de Flaubert par exemple à Rouen)
La tâche du bibliographe :
- Pour les monographies singulières : suivre les sites des maisons d'édition, le circuit des catalogues des éditeurs, libraires, bibliothèques.
- Pour les monographies collectives : leur production est liée à l'activité des centres de recherche. On ira sur le site de ces centres, pour y trouver annonces et actes de colloques et de journées d'étude avec parfois une mise en ligne directe d'extraits. Ces productions sont mal répertoriées par les catalogues de libraires. Il faut aller sur les sites de production pour les trouver, et fouiller dans les profondeurs (rubriques publications).
Avec le temps s'opère un regroupement de l'information sur la production éditoriale (éditions savantes, monographies singulières) : le bibliographe ira sur les catalogues en ligne et catalogues collectifs de bibliothèques. Ex : Catalogue collectif de France : CCFr http://www.ccfr.bnf.fr/, catalogue universitaire Sudoc : http://www.sudoc.abes.fr, avec localisation. Il lui faut interroger des portails pour accéder à toutes les bibliothèques du monde (LIBWEB : http://sunsite.berkeley.edu/Libweb/ ), ou les grands catalogues nationaux de librairies Ex : Biblionline http://www.biblionline.com, rubrique "Vie des Bibliothèques" avec accès à SiteBib http://www.abf.asso.fr/sitebib/, ou encore le site de l'ABES (Agence bibliographique de l'enseignement supérieur) http://www.abes.fr, avec sa rubrique "Bonnes adresses".
Domaine très important de la recherche bibliographique. L'effort bibliographique d'un particulier peut souvent se résumer à une recherche désespérée d'articles de revues.
Le bibliographe analysera la typologie des revues selon quelques critères :
Lieux de production : sociétés savantes, cercles universitaires.
éditeurs : commerciaux, universitaires, associatifs
Richesse des revues : leur comité scientifique, leur caractère incontournable pour la recherche. Voir intervention de J.C. Guédon, colloque Uranus de juillet 2000 à Grenoble
http://mediat.upmf-grenoble.fr/images/documents/prog_uranus02.doc et dans La Recherche (" Comment garantir l'accès universel à l'information scientifique de base ? Numériser les revues savantes : d'un commerce à un autre ", La Recherche, n° 335, octobre 2000, http://www.larecherche.fr/arch/0/10)qui insiste sur la nécessité de la libre transposition sur le web de leur production.Qu'apporte le web là dessus ? Le bibliographe discernera plusieurs formes de valorisation, parfois concomitantes :
2 mise en ligne groupée, avec variantes
commerciale (Elsevier, Bell and Howell)
associative et universitaire (Project Muse, http://muse.jhu.edu/ Erudit http://www.erudit.org/erudit/revues.html, Revues.org, http://www.revues.org)
à caractère patrimonial : revues numérisées de la BnF http://www.bnf.fr/pages/catalog/perelec/index.html
droits d'exploitation et d'utilisation à vérifier dans chaque cas, sachant que les auteurs n'usent pas souvent de leur droit moral d'auteur pour mettre en ligne directement leur article (le passage par la revue valorise la production)
3 mise en ligne directe, avec leurs variantes et aléas
tout dépend de la politique et des moyens de la revue. Cela n'a souvent rien à voir avec son statut scientifique. sommaires de numéros. fluctuation des moyens et des résultats. La stratégie des maisons d’édition peut même différer de celle des sociétés savantes. Exemples :
Année balzacienne: PUF, revues http://www.puf.com
et site d'Acamedia http://www.acamedia.fr, http://www.acamedia.fr/balzac/index.htm
(bibliographie balzacienne).
Bulletin d'informations proustiennes. http://www.item.ens.fr/
Bulletin Marcel Proust. http://webperso.alma-net.net/proust/bulletin.htm
Cahiers de médiologie : leur site http://www.mediologie.com/menu.htm et la page de Gallimard qui les diffuse http://www.gallimard.fr
Histoires littéraires. http://www.histoires-litteraires.org Stratégie évolutive. Dialectique papier-web.
Revue Montesquieu. http://www.u-grenoble3.fr/montesquieu/revues/
Travaux de Littérature (ADIREL) http://perso.wanadoo.fr/adirel/
Sites personnels ou sites des labos et centres de recherche.
Méthode de recherche : par un moteur de recherche, recherche par titre (mettre le titre entre guillemets)
Modèle : les magazines imprimés et leur stratégie numérique. Les revues sont vraiment destinées à évoluer avec ce medium interactif qu’est Internet : voir à ce propos le travail commandité par le ministère de la recherche (sur le site de l'enssib) : L'expertise de ressources pour l'édition de revues numériques (ENSSIB, 2000-2001) /sous la dir. de Ghislaine CHARTRON
édition, économique, marketing, juridique, usagers, technique, services, étude de cas, synthèse, débatsLe bibliographe suivra avec attention l'évolution de la diffusion en ligne des thèses sous l'impulsion du ministère de l'éducation nationale (catalogue des thèses soutenues http://www.sudoc.abes.fr, études sur la production de thèses sous format électronique http://www.abes.fr/jolly/entete.htm (écriture hypertextuelle et hypermédia) et leur diffusion sous tous formats et supports (y compris impression papier), politique universitaire (Cyberthèses avec Lyon 2 et Montréal), thèses électroniques accessibles à terme à partir du catalogue collectif (SU) via un champ de catalogage qui permet d'intégrer directement l'adresse URL du document. Les consignes de rédaction des thèses insèrent les consignes de rédaction de références à des documents en ligne. (http://www.abes.fr),
BURLAT J.M., PRUDHOMME B. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES - Rédaction et lecture. 5ème éd. [On-line]. Villeurbanne (Fr) : Inst. Nat. Sci. Appl., Doc'INSA, Sep. 1997 [visité le 15/09/1998] Available from internet : <URL:http://csidoc.insa-lyon.fr/docs/refbibli.html>
Dans son effort de référencement, le bibliographe sera sensible aux questions de droit qui s'attachent à la diffusion en ligne des thèses, afin d'en mentionner les limites .
6 Bibliographies, comptes rendus, listes de liens
Ce travail bibliographique se retrouve au sein des services documentaires : bibliothèques,
services de documentation des centres de recherche (par exemple celui de l'ITEM ou encore C18, http://www.c18.org, portail sur le 18ème siècle). On y trouve de très belles bibliographies, très pointues mais très enfouies (Montaigne, Pascal, Racine)
bibliothèques (rôle d'orientation du lecteur) : signets, listes de liens plus ou moins généralistes. Les bibliothèques anglo-saxonnes vont plus facilement que les nôtres jusqu'au service de référence spécialisé dans une discipline. Ex : la bibliothèque de lettres et sciences humaines de l'université de Montréal http://www.bib.umontreal.ca/SS/ressdisc.htm
http://www.bib.umontreal.ca/SS/guides.htmLe bibliographe pensera aussi aux bibliographies personnelles (pages de cv en ligne) pour trouver une référence d'article sous le nom de son auteur, ainsi qu'aux bibliographies présentes au sein des enseignements en ligne (pages personnelles d'enseignants sur les sites universitaires)
II Perspectives : services bibliographiques à construire
Veille à mener sur ce que l'on pourrait appeler le nouveau marché du livre de poche, avec les sociétés éditrices de logiciels de lecture nomade, comme Mobipocket, Microsoft Reader. Ces logiciels de lecture gratuits s'accompagnent de logiciels d'écriture dont la version de base est gratuite, ce qui pourrait créer des communautés de contributeurs. Les universitaires vont-ils bouder ce circuit, laissant la place libre à la mise en ligne sauvage de textes classiques ?. Ou faire leur la prise de position de la maison d'édition Mozambook (http://www.mozambook.net) qui propose sous le nom de manifeste Mozambook une véritable charte pour une édition gratuite et de qualité des textes littéraires classiques (mention de l'édition de référence, choix de mise en page). Les initiatives de ce genre ont un succès qui justifie pleinement la peine initiale. (http://mobipocket.com, et surtout http://etext.lib.virginia.edu, près de 6 millions de téléchargement en moins de 2 ans)
Exemple de contribution universitaire : actes de colloque sur assistants numériques personnels : sur le site de Fabula, revue d'études et de théorie littéraire. Colloque en ligne sur l'effet de fiction, lisible par Microsoft Reader et Mobipocket (donc sur tous assistants numériques personnels) : http://www.fabula.org/effet/ . Pour s'initier à la pratique -somme toute simple- de ces logiciels de lecture et d'écriture (gratuits), voir la mise en ligne de mon intervention du 15 mars 2001 au séminaire de l'Institut des sciences du document numérique (ISDN)
http://membres.tripod.fr/Marianne/ebookISDN0301.htm2 sur l'édition savante hypertextuelle et hypermédia
Etablissement de texte, paratexte, intertexte, illustrations, commentaires et notes, importance des corpus savants de textes, enrichissements possibles : toutes ces questions sont d'actualité. Il faut donc suivre les annonces de colloques (Open Source en janvier 2002, colloque de Rouen en juin 2002 sur l'édition numérique en lettres), se tenir au courant des nouvelles réalisations en ligne (Journal du Chevalier de Corberon sur le site http://egodoc.revues.org/ ), percevoir les enjeux (les revendications d'accès aux sources numérisées, comme http://www.hypernietzsche.org/path/, les initiatives de collaboration avec les bibliothèques détentrices de fonds comme la Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine de Paris 5)
Les sites coûtent cher à entretenir, car ils sont gourmands en temps humain. Le bibliographie voit les sites naître, grandir et mourir. Il s'aperçoit d'un phénomène de concentration. La pérennité d'un site est mieux garantie lorsqu'il est institutionnel. La liberté d'expression sur Internet coûte cher dans la durée, même si son prix paraît négligeable au départ.
Cette structuration progressive et attendue des études littéraires sur Internet est bien évoquée dans un article de Michel Pierssens, le Dix-neuvième siècle sur la toile, http://www.histoires-litteraires.org/pierssens1@1.htm
Le bibliographe, par sa veille et par son activité de signalement, peut participer à la promotion d'initiatives individuelles, associatives et institutionnelles, afin de contribuer à les sauver d'une disparition d'autant plus injuste qu'elle est souvent la conséquence paradoxale de leur succès : toujours plus de moyens pour toujours plus de lecteurs, telle est la spirale vertigineuse et intenable à laquelle sont confrontés les sites qui "fonctionnent" bien.
Quels sont la place et le rôle du bibliographe dans ces nouveaux modèles de production, de diffusion, d'échanges et d'apprentissage autour du fait littéraire ?
L'obligation de recensement et d'évaluation est plus forte que jamais, nous en sommes tous d'accord. La ligne d'horizon (recenser et évaluer toute la production) est inaccessible mais reste stimulante, et permet un regard d'ensemble et de détail qui peut enrichir la recherche :
-en offrant aux chercheurs et aux producteurs des raccourcis, une information juste et déjà évaluée (gain de temps, élargissement d'un champ de références et d'étude) ;
- en proposant une cartographie du terrain et des productions, qui peut participer à une méta-recherche sur l'apport des nouvelles technologies aux études littéraires, ainsi qu'à un élargissement du regard. Yannick Maignien écrit en conclusion de son compte-rendu sur les journées de l'ISDN à La Tourette : "Néanmoins, le numérique ne peut pas se réduire à une simple facilitation, ou accélération de tâches intellectuelles inchangées. C’est cette spécificité qu’il s’agira de cerner dans cette étude de l’émergence de nouvelles formes d’accès à la connaissance, - nouvelles tant dans les formes offertes (nouveaux objets ou pratiques d’édition en ligne), que dans les techniques possibles et les usages savants (annotation, marquage, chemins de lecture, etc.)". Ce programme de recherche m'autorise à préciser ce que je ressens au terme de cinq ans d'exploration souvent émerveillée, toujours attentive du web : le webliographe est d'emblée sensible à la permanence du fait littéraire : surgissement de l'étude littéraire hors-frontières, partout où on ne l'attendait pas. Pas un écrivain, pas un artiste qui ne fasse l'objet de plusieurs présentations et études. A l'intérieur des frontières institutionnelles, nous découvrons des réalisations inouïes, incroyablement riches et prometteuses autour des productions de l'esprit : bases de données, confrontations de manuscrits, textes enrichis d'hypertextuel et de multimédia, (voir déjà par exemple tout ce que Proust a suscité, lui qui semble fait pour Internet : cdroms, productions en ligne de la BnF à la suite de l'exposition http://gallica.bnf.fr/proust/, base de données du centre Kolb-Proust http://gateway.library.uiuc.edu/kolbp/homeF.htm). Je sais que ces superproductions seront généralisées et amplifiées, tant le mouvement de ces dernières années le prouve. La loi qui préside au développement des sites sur un sujet semble en effet organique : multiplication des cellules, diversification et spécialisation de chacune au profit de l'ensemble, rassemblement, interdépendance, inter-relation. Quelque chose tisse sa toile. A quelles fins ? Nous ne le savons pas, mais nous y participons avec entrain.
Par ailleurs une vision d'ensemble claire et structurée des sites n'est pas sans rappeler ce qu'autorise la possession et la bonne connaissance d'un fonds ou d'un catalogue : l'invitation au voyage, à la promenade, aux parcours de lecture, eux-mêmes producteurs de sens. La médiation du bibliographe est bien réelle dans cette production d'itinéraires de recherche et de lecture. Elle a toujours constitué un des aspects du métier de bibliothécaire et ce rôle demeure, peut-être même amplifié par la complexité du labyrinthe à appréhender.
Enfin, au-delà de l'étude littéraire, c'est l'expérience humaine elle-même qui fait l'objet de l'écriture en ligne, ce qui prouve bien que toute surface est destinée à l'écriture de soi, d'une façon ou d'une autre (déjà plus d'un million de pages personnelles en France). Déjà tout l'espace est "tagué". Permettez-moi de citer cette parole plus élégante de Jean Mambrino (La Saison du monde, Corti, 1986)
"Tant de mers et un seul océan ! Quelques phrases
Et puisque c'est toujours l'homme qui est derrière l'écran, avec Internet les études littéraires et toutes les disciplines des sciences humaines ont de beaux jours devant elles.
.
La description organisée et raisonnée des sites, humblement, apportera donc sa note, semblable à une note de voyage de Pausanias ou du guide Michelin, "ici tel tableau, ici telle richesse insoupçonnée qui vaut le détour" aux études les plus brillantes sur les écrivains et les faits de société.
Annexe : Sites portails par siècles, une sélection
Ministère de la culture
Portail de l'Internet culturel
http://www.portail.culture.fr/
Signets francophones de Patrick Rebollar
Carnet de sites et moteur de recherche Aleph de www.fabula.org
Ménestrel
http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/mediev.htm Genèse et objectifs - Charteun réseau de médiévistes
Son répertoire de ressources sur Internet
Ses projets : "Bibliothèques et Moyen Age", Cédéroms...
Webmasters : Claire Panijel et Christine Ducourtieux
adresse de la page <http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/mediev.htm>
Liens de la Bibliothèque Mazarine
http://www.bibliotheque-mazarine.fr/
rubrique "signets"
Université de Tours : Centre d’Etudes supérieures de la Renaissance (CESR)
http://www.cesr.univ-tours.fr/ Site bilingue français-anglais. Recherche, enseignement, publications, documentation, actualités, présentation du centre, liens, associations.
Epistémon
Textes électroniques et études sur la renaissance. Site universitaire (Poitiers) consacré au XVIe siècle. Permet l'accès à des textes ou des actes de colloques.
http://www.mshs.univ-poitiers.fr/Forell/Epistemon/Epistemon.htm
Neoclassical Nirvana
http://globegate.utm.edu/french/lit/neoclassical.html"With its first version programmed by David Gatwood, this site's 260 links lead to the major historic events and literary issues of seventeenth-century France, and lead as well to over 500 literary works by 56 of the Grand Siècle's authors. It is the largest collection of its kind, and it stands as a library-style resource, without a critical appraisal of its links, because the Globe-Gate team feels very strongly that you should be making the choices. You might choose to begin with an examination of the "Splended century's chronology of events and personalities in our page:
Le Grand Siècle: La France des années 1600. http://globegate.utm.edu/french/globegate_mirror/franxvii.html"C18 http://www.c18.org/
DIX-NEUF Ressources sur le dix-neuvième siècle
Dix-Neuf, ressources électroniques sur le dix-neuvième siècle (octobre 2000).
"Ce site est remis à jour tous les mois pendant l'année scolaire.
Merci de signaler à l'éditeur des liens à renouveler ou à inclure, et de faire parvenir vos annonces, avant le 20 du mois précédent."
Editeur : Tim Unwin, Université de Bristol : T.A.Unwin@bristol.ac.uk http://www.liv.ac.uk/www/french/dix-neuf/Université de Bristol
http://www.bristol.ac.uk/dix-neuf/Site miroir à l'université de Toronto http://www.chass.utoronto.ca/french/sable/dix-neuf
19ème siècle : Une liste de plus de 700 liens francophones pour la plupart et ayant un rapport direct avec le 19ème siècle.
http://globegate.utm.edu/french/globegate_mirror/19.html Clicnet de Carole Netter. Beau répertoire de sites et textes consacrés au XIXème siècle littéraire français. http://clicnet.swarthmore.edu/ (puis Recherche par le chiffre XIX) ou encore http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/sujets/XIX.html
GENIN Christine. - Labyrinthe. Littérature française contemporaine : informations biographiques et bibliographiques, index des écrivains contemporains, biographie et bibliographie de Claude Simon, liste de liens concernant les écrivains déjà classiques du XXème siècle, liste des prix littéraires des dernières années. Adresse URL (avril 2000) : http://mapage.noos.fr/labyrinthe/ . - Paris : Cybercable, 1998. - Bibliographie, Index
Dis-moi
http://www.dis-moi.net
Annuaire de Zazieweb, actualité littéraire et communauté des e-lecteurs
http://www.zazieweb.com/, rubrique "annuaire"Hugues Marchal, Chronique de l'@ 6: " Une histoire e-littéraire?" Histoires littéraires n° 6
Sélection commentée de sites novateurs en termes d'écriture littéraire.
http://www.histoires-litteraires.org/les articles/artmarchal6.htm
M. Pernoo,
(http://www.pernoo.com/)
pernoo@enssib.fr
Lyon, 22 avril 2002