Isabelle Aveline

Zazieweb.com - la communauté des e-lecteurs

 

Préliminaire : Sur le web le texte est partout et sa circonférence nulle part...

"La définition de Zazieweb comme une interface me semble très intéressante. L'intérêt du Web, c'est la prise en compte de la relation à autrui sur un mode différent, plus "accéléré", plus "direct" que dans le réel. Il ne s'agit pas de reproduire des schémas qui existent, mais de construire de nouvelles relations. Ce qui m'intéressait au départ, et qui m'intéresse toujours, c'est la manière dont le média reconstruit, réinvente les relations entre les gens, entre les textes, entre toutes ces articulations possibles qui existent entre les personnes et les livres. ce qui me semble plus intéressant, c'est la numérisation des textes, lesquels commencent à circuler sous forme électronique, de manière fluide dans l'univers du réseau, sans apparaître ensuite obligatoirement sur un support électronique type e-book. La dématérialisation du Net favorise un aspect communautaire, d'échange, quelque chose d'essentiel pour le livre...


Le web ne saurait demeurer une simple vitrine : la priorité est de donner au réseau un véritable contenu. En même temps, l'espace virtuel ne doit pas s'opposer à l'espace réel. Ou l’art de combiner l’efficacité du cyberespace à l’intimité d’un barbecue au fond d’une cour. L’espace du média et la communauté interactive à l’œuvre sur zazieweb initient des parcours entre l'univers du web et l'univers du livre - quelle que soit sa forme.

l'objet-livre demeure néanmoins irremplaçable et contribue à fixer dans une mémoire écrite l'univers fluide et en perpétuelle évolution d'internet. Ainsi la dématérialisation du Net favorise un aspect communautaire, d'échange, quelque chose d'essentiel pour le livre.

 

- Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ? dit le petit prince.
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. ça signifie "créer des liens..."
(Antoine de Saint-Exupéry)

 

La lecture est déjà un hypertexte en soi : un hypertexte de l’imaginaire

 

Le web : un contre-pouvoir médiatique

 

Une nouvelle notion K :

Celle de communauté des lecteurs

Un partage d’aventure sous la forme associative

Différent de l’organisation traditionnellement verticale du milieu littéraire

La notion d’adhérent qui peut donner son avis etc.

Le retour de la revue ou du café littéraire, le cabinet de lecture.

 

Le web et les espaces collaboratifs

Contrairement à d'autres médias, comme les revues ou les télévisions, tout le monde peut donner son avis sur le Web, donner accès à son espace personnel... Que ce soit des espaces de lecteurs, d'auteurs, etc. Sur Internet, il est assez facile de créer un support qui peut proposer une information décalée, plus ciblée, différente. Tout à coup on retrouve la force d'un média qui n'est pas forcément reconnu, officiel, et qui déjoue la puissance des médias traditionnels. Il y a une énergie, une vitalité, une liberté aussi là-dedans, et c'est très précieux par rapport au livre.

 

Le paradoxe du réseau est que tout est publiable et qu'en même temps rien n'est publiable. Il ne s'agit pas tant d'être sur le réseau que de parvenir à faire savoir qu'on y est. La difficulté sur Internet est de trouver l'information. Là, on retrouve les médiateurs traditionnels, grands libraires ou éditeurs, qui possèdent une forte puissance de communication et qui vont d'une certaine manière imposer leur marque et mettre en avant tel ou tel ouvrage, tel ou tel auteur. Pour ce qui est de l'autopublication, à laquelle vous faites allusion, c'est quelque part un leurre, mais aussi une chance pour des textes fragiles ou des tentatives un peu périlleuses. Cela suppose la promotion de son espace personnel d'auteur ou de lecteur, un travail en soi qui nécessite un savoir-faire et toute une réflexion sur la manière dont on peut promouvoir un texte, etc. Finalement, sur tout ce qui est site d'autopublication -on voit naître en ce moment une ribambelle de sites dits d'éditeurs mais qui, quand on regarde de près, fonctionnent en réalité sur l'autopublication-, on trouve des phénomènes du type "pensée universelle". Et là, sans aucun doute, on touche de très près au leurre, à l'arnaque. Mais d'autres sites créent de vrais espaces de découverte et imposent peu à peu leurs marques. On peut dire que Zazieweb se positionne en nouveau "média fureteur", médiateur du Web, s'agissant de l'actualité littéraire du Web ou de textes inédits... Ce qui est intéressant, c'est d'utiliser l'interactivité du réseau pour faire découvrir de jeunes auteurs sous des formes différentes. Avant, pour être publié, il fallait envoyer son manuscrit définitif à un éditeur qui le sélectionnait ou pas. Désormais, on peut éditer son texte et avoir un retour assez concret des lecteurs, puis avancer avec ça. Le Web offre en quelque sorte une possibilité évolutive au texte et ça c'est assez unique. (...)

 

Quid de l’édition numérique ?

D'une part, il y a l'imprimeur numérique, qui n'est pas un éditeur et qui va dire : "Voilà, je mets en forme ce texte sous une forme électronique et ensuite éventuellement je rends le service d'une librairie, on va pouvoir acheter ce texte en tel ou tel format." Il se contente en fait d'adapter le format PAO papier au format numérique. Et, s'il met en place l'accès et la vente du texte sur le Web sous tel ou tel fichier, on peut le définir aussi comme libraire numérique ou diffuseur numérique. Alors, qu'est-ce qu'on appelle un éditeur numérique ? Quelqu'un qui joue un rôle de découvreur, qui exerce un choix et qui propose les oeuvres d'abord sous forme numérique. Des gens découvrent des textes sur le Web ou font appel à des auteurs reconnus et leur disent : "Vous pouvez écrire de manière plus libre, en prenant peut-être plus de risques, parce que moi, en tant qu'éditeur, je n'ai pas à imprimer deux mille exemplaires pour que l'affaire soit rentable." Le réseau offre la possibilité de prendre plus de risques que dans le circuit papier. D'ailleurs, la démarche de ces sites découvreurs, de ces éditeurs donc, passe éventuellement de l'édition numérique à l'édition papier des oeuvres ! Il y a une sorte de circulation des formes. C'est un vrai travail éditorial, quitte à proposer ensuite les textes sous un format numérique autre que le HTML, c'est-à-dire destinés aux e-books.

Et l'e-book justement, vous fait-il rêver ?

Il s'agit d'un support matériel électronique, un support extérieur ou nomade sur lequel on va pouvoir télécharger des fichiers numériques. L'e-book me semble assez fermé. En ce sens, il ne me fait pas du tout rêver. D'une part, parce qu'il y a cette question des formats propriétaires et, d'autre part, en termes d'usage et d'échange. A dire vrai, ce qui me semble plus intéressant, c'est la numérisation des textes, lesquels commencent à circuler sous forme électronique, de manière fluide dans l'univers du réseau, sans apparaître ensuite obligatoirement sur un support électronique type e-book. La dématérialisation du Net favorise un aspect communautaire, d'échange, quelque chose d'essentiel pour le livre. Tandis que les fichiers qu'on télécharge sur les e-books restent la propriété du fabricant des e-books. Les concepteurs de ces outils ne réfléchissent pas assez aux usages, liés au livre. (...)

 

Je suis assez d'accord avec Christian Vandendorpe, qui vient de publier un livre à la Découverte intitulé Du papyrus à l'hypertexte, les mutations du texte et de la lecture. Il faudrait pouvoir accéder librement sur le Net à tous les textes, sans attendre qu'ils tombent dans le domaine public. Tous les textes existeraient sur le réseau dans un format dégradé, de type Word ou HTML. Cela constituerait une sorte de bibliothèque universelle libre de droits. Je suis convaincue que cela favoriserait la promotion des oeuvres imprimées sur papier ou éditées sur d'autres supports. Chacun sait qu'il est très difficile de lire un livre sur son écran d'ordinateur. Au-delà de trois ou quatre pages, on éprouve le besoin d'imprimer. Donc cela n'épuiserait pas le désir d'achat, tout au contraire ! Mais notre rapport au livre n'est pas que de l'ordre de l'information ou de la connaissance. L'objet livre, c'est aussi pour chacun une manière de garder des traces, de baliser son itinéraire, son existence. Aussi, je ne vois pas du tout de contradiction entre l'accès libre aux textes sur le réseau et le désir de possession de certains ouvrages. Il n'y aura pas de disparition du livre papier, mais une cohabitation. Mon rêve serait de pouvoir consulter ma bibliothèque personnelle de n'importe quel endroit du Globe. En ce sens, l'e-book, le concept de bibliothèque nomade, me touche vraiment, dès lors qu'il s'agit d'un e-book ouvert et non fermé.
Enfin, les éditeurs auraient intérêt à exploiter le média Net pour ce qu'il est : un formidable moyen de promotion ! Des auteurs l'ont très bien compris, Stephen King par exemple. Il a raté son expérience de vente sur le réseau, mais il a réussi son opération marketing. Pendant des mois, on a parlé de lui dans la presse, de la parution et de l'arrêt de The Plant. De même, on parle d'un auteur comme François Bon qui a créé son site sur le Net. Pour autant, je suis convaincue que les textes sous forme dégradée ne remplaceront jamais les livres. Le support papier demeure le support noble et reste, en termes d'échange et d'usage, ce qui est encore le plus accessible. C'est donc l'intérêt de tous, de l'auteur, de l'éditeur comme du lecteur, de rendre réellement accessible le texte sur le réseau.

 

Quelques questions ?
Et références/parcours internet…

Les communautés historiques

http://www.thewell.com/

 

chercheurs

biblio.fr

mauvais genres

 

le projet DMOZ

http://dmoz.org/

 

Créer sa liste sur msn ou yahoo

 

Le libre et le shareware

L’économie du don

 

http://www.nospoon.org

 

http://slashdot.org/

 

http://www.kitetoa.com

 

la théorie du lyber

Le lyber est un livre shareware, dont le texte est disponible gratuitement et intégralement sur Internet. L’idée motrice du Lyber est qu’il ne remplace pas le livre papier, mais valorise au contraire les spécificités d’un support tel que le papier. Il est une invitation à celui qui le lit, ou le télécharge, à en acheter un exemplaire pour lui ou pour ses amis, si le livre lui a plu.

 

Livre à gré

 

Le web ne saurait demeurer une simple vitrine : la priorité est de donner au réseau un véritable contenu. En même temps, l'espace virtuel ne doit pas s'opposer à l'espace réel. Ou l’art de combiner l’efficacité du cyberespace à l’intimité d’un barbecue au fond d’une cour. L’espace du média et la communauté interactive à l’œuvre sur zazieweb initient des parcours entre l'univers du web et l'univers du livre - quelle que soit sa forme.

l'objet-livre demeure néanmoins irremplaçable et contribue à fixer dans une mémoire écrite l'univers fluide et en perpétuelle évolution d'internet. Ainsi la dématérialisation du Net favorise un aspect communautaire, d'échange, quelque chose d'essentiel pour le livre.

 

« Nous avons engagé le pari de publier annuellement une sélection des textes du site sous format papier, espérant créer une dynamique, initier des parcours entre l'univers du web et l'univers du livre - quelle que soit sa forme. l'objet-livre demeure irremplaçable et contribue à fixer dans une mémoire écrite l'univers fluide et en perpétuelle évolution d'internet »

 

l’e-zine, le contre-pouvoir du web

http://rezo.net/

 

Les auteurs

http://www.manuscrit.com

 

http://www.dtext.com/porte/

 

http://www.citationsdumonde.com

 

http://www.keeboo.com

 

La Q de l’auteur sur le web :

Auteur et créateur ET médiateur (d’emblée)

 

La Q de la limite : le web pour l’auteur c l’intrusion.

 

Sur le web : le site pour l’auteur c’est l’expérimentation, l’équivalent papier du brouillon mais avec l’interactivité en plus, le retour en direct.

 

Le texte c’est le work in progress mais temporisé, densifié sur la page.

 

les « agents »

le journalisme contributif

http://www.largeur.com/

 

http://www.powow.net/

 

http://www.00h00.com

 

http://www.lidealiste.com/

 

http://www.cafeduweb.com/nuke/

 

les consomm’acteurs

http://www.ciao.com

 

les communautés ludiques

http://www.yizen.net/


http://www.respublica.fr/site/

 

http://www.multimania.lycos.fr/

 

 

L’appropriation

www.ebay.com

 

www.ebookcity.com

(down)

 

 

Les « clients »

 

www.amazon.fr

 

www.alapage.com

 

le « clubbing » conseil

chanel.com

lancome.com

 

L’événementiel

www.cyber24.com

 

lieu vivendi kfé

 

Mailing list feuilleton

Leboucher.com

 

Le marketing viral

Icq

Cartes postales virtuelles

Envoi de citations

Extraits

Premier chapitre

 

Le BUZZ ou bzzzz ?

 

Business model

Associatif

Produits dérivés

Comm

Ligne tel

 

Killer site

http://pa.citegay.com/

 

http://www.magicmaman.com

 

http://www.fromages.com/

 

 

Le suspens-e...

 

http://www.davduf.net/

 

http://tanguyv.free.fr/

 

Le Net, espace de gratuité et lieu d’échange, modifie les rapports entre l’auteur et le lecteur. Des rencontres virtuelles qui bouleversent leurs relations.
La tentation est grande pour l’auteur de se confronter au « grand tout communiquant » du web… Va t-il y trouver une nouvelle ferveur créatrice ou se perdre dans l’absolu immédiateté de l’instant et de la nouveauté du web ? Email, Chat, Forums, Icq, page web, ebook : avec quels outils et comment va t-il s’approprier ces nouveaux outils ?
Tout publier sur le web en direct ou respecter le contrat tacite qui lie l’auteur à l’éditeur ?
Que représente l’irréductible tentation du web pour l’auteur ?
Le net lieu de perdition/séduction pour l’auteur
Email, Chat, Forums, ICQ, textos, … : les nouveaux outils de l’auteur sur le web
Tout publier sur le web ? la théorie du lyber ou du livre à gré (shareware...) 
Quel mode de production : individualiste ou collaboratif/participatif ?
Le web et l’auteur : pourquoi faire ?
De l’auto-publication, de la promotion, une revue en ligne, une niouzletter, et pourquoi pas écrire en direct sur le web ?

 

Bibliographie

Bénéfices sur le Net – ed d’organisation

Prêter n’est pas voler – Mille et une nuits

Libres enfants du savoir numérique – L’éclat

Marchands et citoyens, la guerre de l’internet – Mona Cholet - L’Atalante

Conception de sites web, l’art de la simplicité – Jacob Nielsen - CampusPress

Secrets des sites web qui réussissent – David Siegel – MacMillan

Les révolutions médiologiques dans l’histoire – Régis Debray – ENSSIB

De la conception des contenus en ligne, Petit Livre en blanc – La Mine

L’éthique Hacker et l’esprit de l’ère de l’information – Pekka Himanen - Exils

 

I. Aveline,
Lyon, 13 mai 2002


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