Préliminaire : Sur le web le texte est partout et sa circonférence nulle part...
"La définition de Zazieweb comme une interface me semble très intéressante. L'intérêt du Web, c'est la prise en compte de la relation à autrui sur un mode différent, plus "accéléré", plus "direct" que dans le réel. Il ne s'agit pas de reproduire des schémas qui existent, mais de construire de nouvelles relations. Ce qui m'intéressait au départ, et qui m'intéresse toujours, c'est la manière dont le média reconstruit, réinvente les relations entre les gens, entre les textes, entre toutes ces articulations possibles qui existent entre les personnes et les livres. ce qui me semble plus intéressant, c'est la numérisation des textes, lesquels commencent à circuler sous forme électronique, de manière fluide dans l'univers du réseau, sans apparaître ensuite obligatoirement sur un support électronique type e-book. La dématérialisation du Net favorise un aspect communautaire, d'échange, quelque chose d'essentiel pour le livre...
Le web ne saurait demeurer une
simple vitrine : la priorité est de donner au réseau un véritable contenu. En
même temps, l'espace virtuel ne doit pas s'opposer à l'espace réel. Ou l’art de
combiner l’efficacité du cyberespace à l’intimité d’un barbecue au fond d’une
cour. L’espace du média et la communauté interactive à l’œuvre sur zazieweb
initient des parcours entre l'univers du web et l'univers du livre - quelle que
soit sa forme.
l'objet-livre demeure néanmoins irremplaçable et contribue à fixer dans une mémoire écrite l'univers fluide et en perpétuelle évolution d'internet. Ainsi la dématérialisation du Net favorise un aspect communautaire, d'échange, quelque chose d'essentiel pour le livre.
-
Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ? dit le petit prince.
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. ça signifie "créer des
liens..."
(Antoine de Saint-Exupéry)
La lecture est déjà un hypertexte en soi : un hypertexte de l’imaginaire
Le web : un contre-pouvoir médiatique
Une nouvelle notion K :
Celle de communauté des lecteurs
Un partage d’aventure sous la forme associative
Différent de l’organisation traditionnellement verticale du milieu littéraire
La notion d’adhérent qui peut donner son avis etc.
Le retour de la revue ou du café littéraire, le cabinet de
lecture.
Contrairement à d'autres médias, comme les revues ou les télévisions, tout le monde peut donner son avis sur le Web, donner accès à son espace personnel... Que ce soit des espaces de lecteurs, d'auteurs, etc. Sur Internet, il est assez facile de créer un support qui peut proposer une information décalée, plus ciblée, différente. Tout à coup on retrouve la force d'un média qui n'est pas forcément reconnu, officiel, et qui déjoue la puissance des médias traditionnels. Il y a une énergie, une vitalité, une liberté aussi là-dedans, et c'est très précieux par rapport au livre.
Le paradoxe du réseau est que tout est publiable et qu'en même temps rien n'est publiable. Il ne s'agit pas tant d'être sur le réseau que de parvenir à faire savoir qu'on y est. La difficulté sur Internet est de trouver l'information. Là, on retrouve les médiateurs traditionnels, grands libraires ou éditeurs, qui possèdent une forte puissance de communication et qui vont d'une certaine manière imposer leur marque et mettre en avant tel ou tel ouvrage, tel ou tel auteur. Pour ce qui est de l'autopublication, à laquelle vous faites allusion, c'est quelque part un leurre, mais aussi une chance pour des textes fragiles ou des tentatives un peu périlleuses. Cela suppose la promotion de son espace personnel d'auteur ou de lecteur, un travail en soi qui nécessite un savoir-faire et toute une réflexion sur la manière dont on peut promouvoir un texte, etc. Finalement, sur tout ce qui est site d'autopublication -on voit naître en ce moment une ribambelle de sites dits d'éditeurs mais qui, quand on regarde de près, fonctionnent en réalité sur l'autopublication-, on trouve des phénomènes du type "pensée universelle". Et là, sans aucun doute, on touche de très près au leurre, à l'arnaque. Mais d'autres sites créent de vrais espaces de découverte et imposent peu à peu leurs marques. On peut dire que Zazieweb se positionne en nouveau "média fureteur", médiateur du Web, s'agissant de l'actualité littéraire du Web ou de textes inédits... Ce qui est intéressant, c'est d'utiliser l'interactivité du réseau pour faire découvrir de jeunes auteurs sous des formes différentes. Avant, pour être publié, il fallait envoyer son manuscrit définitif à un éditeur qui le sélectionnait ou pas. Désormais, on peut éditer son texte et avoir un retour assez concret des lecteurs, puis avancer avec ça. Le Web offre en quelque sorte une possibilité évolutive au texte et ça c'est assez unique. (...)
D'une part, il y a l'imprimeur numérique, qui n'est pas un éditeur et qui va dire : "Voilà, je mets en forme ce texte sous une forme électronique et ensuite éventuellement je rends le service d'une librairie, on va pouvoir acheter ce texte en tel ou tel format." Il se contente en fait d'adapter le format PAO papier au format numérique. Et, s'il met en place l'accès et la vente du texte sur le Web sous tel ou tel fichier, on peut le définir aussi comme libraire numérique ou diffuseur numérique. Alors, qu'est-ce qu'on appelle un éditeur numérique ? Quelqu'un qui joue un rôle de découvreur, qui exerce un choix et qui propose les oeuvres d'abord sous forme numérique. Des gens découvrent des textes sur le Web ou font appel à des auteurs reconnus et leur disent : "Vous pouvez écrire de manière plus libre, en prenant peut-être plus de risques, parce que moi, en tant qu'éditeur, je n'ai pas à imprimer deux mille exemplaires pour que l'affaire soit rentable." Le réseau offre la possibilité de prendre plus de risques que dans le circuit papier. D'ailleurs, la démarche de ces sites découvreurs, de ces éditeurs donc, passe éventuellement de l'édition numérique à l'édition papier des oeuvres ! Il y a une sorte de circulation des formes. C'est un vrai travail éditorial, quitte à proposer ensuite les textes sous un format numérique autre que le HTML, c'est-à-dire destinés aux e-books.
Et l'e-book justement, vous fait-il rêver ?
Il s'agit d'un support matériel électronique, un support
extérieur ou nomade sur lequel on va pouvoir télécharger des fichiers
numériques. L'e-book me semble assez fermé. En ce sens, il ne me fait pas du
tout rêver. D'une part, parce qu'il y a cette question des formats propriétaires
et, d'autre part, en termes d'usage et d'échange. A dire vrai, ce qui me semble
plus intéressant, c'est la numérisation des textes, lesquels commencent à
circuler sous forme électronique, de manière fluide dans l'univers du réseau,
sans apparaître ensuite obligatoirement sur un support électronique type
e-book. La dématérialisation du Net favorise un aspect communautaire,
d'échange, quelque chose d'essentiel pour le livre. Tandis que les fichiers
qu'on télécharge sur les e-books restent la propriété du fabricant des e-books.
Les concepteurs de ces outils ne réfléchissent pas assez aux usages, liés au
livre. (...)
Je suis assez d'accord avec Christian Vandendorpe, qui vient
de publier un livre à la Découverte intitulé Du papyrus à l'hypertexte, les
mutations du texte et de la lecture. Il faudrait pouvoir accéder librement
sur le Net à tous les textes, sans attendre qu'ils tombent dans le domaine
public. Tous les textes existeraient sur le réseau dans un format dégradé, de
type Word ou HTML. Cela constituerait une sorte de bibliothèque universelle
libre de droits. Je suis convaincue que cela favoriserait la promotion des
oeuvres imprimées sur papier ou éditées sur d'autres supports. Chacun sait
qu'il est très difficile de lire un livre sur son écran d'ordinateur. Au-delà
de trois ou quatre pages, on éprouve le besoin d'imprimer. Donc cela
n'épuiserait pas le désir d'achat, tout au contraire ! Mais notre rapport au
livre n'est pas que de l'ordre de l'information ou de la connaissance. L'objet
livre, c'est aussi pour chacun une manière de garder des traces, de baliser son
itinéraire, son existence. Aussi, je ne vois pas du tout de contradiction entre
l'accès libre aux textes sur le réseau et le désir de possession de certains
ouvrages. Il n'y aura pas de disparition du livre papier, mais une
cohabitation. Mon rêve serait de pouvoir consulter ma bibliothèque personnelle
de n'importe quel endroit du Globe. En ce sens, l'e-book, le concept de
bibliothèque nomade, me touche vraiment, dès lors qu'il s'agit d'un e-book
ouvert et non fermé.
Enfin, les éditeurs auraient intérêt à exploiter le média Net pour ce qu'il est
: un formidable moyen de promotion ! Des auteurs l'ont très bien compris,
Stephen King par exemple. Il a raté son expérience de vente sur le réseau, mais
il a réussi son opération marketing. Pendant des mois, on a parlé de lui dans
la presse, de la parution et de l'arrêt de The Plant. De même, on parle
d'un auteur comme François Bon qui a créé son site sur le Net. Pour autant, je
suis convaincue que les textes sous forme dégradée ne remplaceront jamais les
livres. Le support papier demeure le support noble et reste, en termes
d'échange et d'usage, ce qui est encore le plus accessible. C'est donc
l'intérêt de tous, de l'auteur, de l'éditeur comme du lecteur, de rendre
réellement accessible le texte sur le réseau.
Quelques
questions ?
Et références/parcours internet…
chercheurs
biblio.fr
mauvais genres
le projet DMOZ
Le libre et le shareware
la théorie du lyber
Le lyber est un livre shareware, dont le texte est disponible gratuitement et intégralement sur Internet. L’idée motrice du Lyber est qu’il ne remplace pas le livre papier, mais valorise au contraire les spécificités d’un support tel que le papier. Il est une invitation à celui qui le lit, ou le télécharge, à en acheter un exemplaire pour lui ou pour ses amis, si le livre lui a plu.
Livre à gré
Le web ne saurait
demeurer une simple vitrine : la priorité est de donner au réseau un véritable
contenu. En même temps, l'espace virtuel ne doit pas s'opposer à l'espace réel.
Ou l’art de combiner l’efficacité du cyberespace à l’intimité d’un barbecue au
fond d’une cour. L’espace du média et la communauté interactive à l’œuvre sur
zazieweb initient des parcours entre l'univers du web et l'univers du livre -
quelle que soit sa forme.
l'objet-livre demeure néanmoins irremplaçable et contribue à fixer dans une mémoire écrite l'univers fluide et en perpétuelle évolution d'internet. Ainsi la dématérialisation du Net favorise un aspect communautaire, d'échange, quelque chose d'essentiel pour le livre.
« Nous
avons engagé le pari de publier annuellement une sélection des textes du site
sous format papier, espérant créer une dynamique, initier des parcours entre
l'univers du web et l'univers du livre - quelle que soit sa forme.
l'objet-livre demeure irremplaçable et contribue à fixer dans une mémoire
écrite l'univers fluide et en perpétuelle évolution d'internet »
l’e-zine, le contre-pouvoir du web
http://www.citationsdumonde.com
La Q de l’auteur sur
le web :
Auteur et créateur ET
médiateur (d’emblée)
La Q de la
limite : le web pour l’auteur c l’intrusion.
Sur le web : le
site pour l’auteur c’est l’expérimentation, l’équivalent papier du brouillon
mais avec l’interactivité en plus, le retour en direct.
Le texte c’est le work in progress mais temporisé, densifié sur la page.
les « agents »
le journalisme contributif
http://www.cafeduweb.com/nuke/
les consomm’acteurs
les communautés ludiques
http://www.respublica.fr/site/
http://www.multimania.lycos.fr/
(down)
le
« clubbing » conseil
chanel.com
lancome.com
lieu vivendi kfé
Leboucher.com
Icq
Cartes postales virtuelles
Envoi de citations
Extraits
Premier chapitre
Associatif
Produits dérivés
Comm
Ligne tel
Le Net, espace de
gratuité et lieu d’échange, modifie les rapports entre l’auteur et le lecteur.
Des rencontres virtuelles qui bouleversent leurs relations.
La tentation est grande pour l’auteur de se confronter au « grand tout
communiquant » du web… Va t-il y trouver une nouvelle ferveur créatrice ou
se perdre dans l’absolu immédiateté de l’instant et de la nouveauté du
web ? Email, Chat, Forums, Icq, page web, ebook : avec quels outils
et comment va t-il s’approprier ces nouveaux outils ?
Tout publier sur le web en direct ou respecter le contrat tacite qui lie
l’auteur à l’éditeur ?
Que représente l’irréductible tentation du web pour l’auteur ?
Le net lieu de perdition/séduction pour l’auteur
Email, Chat, Forums, ICQ, textos, … : les nouveaux outils de l’auteur sur
le web
Tout publier sur le web ? la théorie du lyber ou du livre à gré
(shareware...)
Quel mode de production : individualiste ou
collaboratif/participatif ?
Le web et l’auteur : pourquoi faire ?
De l’auto-publication, de la promotion, une revue en ligne, une
niouzletter, et pourquoi pas écrire en direct sur le web ?
Bénéfices sur le Net – ed d’organisation
Prêter n’est pas voler – Mille et une nuits
Libres enfants du savoir numérique – L’éclat
Marchands et citoyens, la guerre de l’internet – Mona Cholet - L’Atalante
Conception de sites web, l’art de la simplicité – Jacob Nielsen - CampusPress
Secrets des sites web qui réussissent – David Siegel – MacMillan
Les révolutions médiologiques dans l’histoire – Régis Debray – ENSSIB
De la conception des contenus en ligne, Petit Livre en blanc – La Mine
L’éthique Hacker et l’esprit de l’ère de l’information –
Pekka Himanen - Exils
I. Aveline,
Lyon, 13 mai 2002