NEF - Le Livre 010101 de Marie Lebert - Articles
paru dans Edition-actu n° 71, 31 janvier 2003
A l'heure du café, un collègue quelque peu dubitatif me demandait très justement l'autre jour: "Pourquoi je m'embêterais avec une machine alors que je peux lire sur papier?" Un autre collègue s'inquiétait de savoir si les ebooks (livres électroniques) et PDA (assistants personnels) sont résistants à l'eau - c'est-à-dire imperméables - pour pouvoir continuer à lire dans son bain, tel Marat en d'autres temps.
De l'avis de moult lecteurs qui ont franchi le pas du numérique, le livre numérique offre plusieurs avantages significatifs. Il permet la navigation hypertexte au sein du livre et vers le web. Quoi d'autre? Il permet de changer la taille et la police des caractères, de surligner certains passages (au lieu de les souligner), de rechercher des mots dans l'ensemble du texte, d'ajouter des signets ou des notes personnelles (tout comme dans un livre papier), de choisir l'affichage en mode paysage ou portrait, d'agrandir les figures et graphiques (sur papier, on prend une loupe), d'afficher en permanence le sommaire (au lieu de devoir se reporter au début ou à la fin du livre), de reformater le livre en fonction de la taille de l'écran (ce que nos collègues anglophones appellent poétiquement le reflowing), etc., etc., etc.
"Quels sont ces etc.?", demandent les collègues, qui, une fois n'est pas coutume, souhaitent prolonger quelque peu la pause quotidienne, et combien méritée. Le prix du livre numérique ne représente en moyenne que 30% de celui du livre imprimé (encore heureux, vu qu'il ne s'agit jamais que d'un fichier électronique). Sa commande et sa livraison sont quasi immédiates via l'internet. Quant à sa taille et à son poids, ils sont nuls.
"Il importe toutefois de ne pas oublier la taille et le poids de la machine nécessaire pour le lire", lance à la cantonnade mon collègue de bureau, très au fait de la chose depuis qu'il a reçu un PDA pour ses étrennes. "200 grammes pour un PDA, pour 20 titres en moyenne, et 1,5 kg pour un ordinateur ultra-portable, pour 5.000 titres en moyenne." Je suis scotchée. Comme vous n'avez pas été sans le constater, mon collègue de bureau a complètement viré sa cuti, preuve s'il en est que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. D'anti-ebook, il est devenu pro-ebook. Il lit même Edition-actu directement à l'écran, c'est vous dire, alors que, il y a six semaines à peine, il planchait sur un brouillon de lettre à en-tête adressée conjointement au directeur de publication et au rédacteur en chef pour suggérer une version sur papier glacé.
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