NEF - Le Livre 010101 de Marie Lebert - Articles
paru dans E-Doc n° 2, 15 juin 2000
Fini l'époque des piles de papier qui s'amoncellent autour de notre ordinateur, quand elles n'envahissent pas toute la pièce? Rien n'est moins sûr. On a beau avoir une foule de documents disponibles en permanence sur le Web, nombreux sont ceux qui éprouvent le besoin de les imprimer. Pourquoi? Le papier nous rassure-t-il parce que c'est un support auquel nous sommes habitués depuis toujours? Ou bien est-il vraiment plus facile de lire sur papier que sur écran? Vivons-nous une période intermédiaire entre l'ère imprimée et l'ère numérique, si bien que nous aurons besoin des deux supports pendant un certain temps? Il semblerait en tout cas que la baisse de production de pâte à papier ne soit pas pour demain.
La seule solution que je vois pour franchir définitivement le cap - et donc ne plus utiliser de papier - est de ne pas avoir d'imprimante, solution que j'ai choisie mais qu'il est difficile de conseiller!
Le fait de ne pas avoir d'imprimante à la maison (je travaille à distance de chez moi) m'oblige à sortir munie d'une disquette pour imprimer, et je me limite donc aux documents absolument indispensables, à savoir mes contrats de travail nécessitant une signature originale (en attendant la signature électronique), et quelques lettres à destination de personnes n'ayant pas encore de courrier électronique (en attendant qu'elles en aient un). Pour ce faire, je vais dans le cyberespace ou le cybercafé le plus proche de mon domicile.
Pour mes traductions et mes travaux documentaires (je suis documentaliste-traductrice, pas par passion, mais pour gagner ma vie), j'ai pris l'habitude de travailler uniquement à l'écran. Pour une traduction par exemple, le texte à traduire est dans la partie supérieure de l'écran, et la traduction en cours dans la partie inférieure. Au début, il n'a pas été facile de ne plus avoir la version papier à côté de l'ordinateur, il m'a fallu créer de nouveaux réflexes conditionnés, mais on y arrive assez rapidement.
Quant aux dictionnaires, il existe maintenant de bons dictionnaires sur CD-Rom, au moins pour l'anglais-français et l'allemand-français. Pour l'espagnol-français, j'en cherche désespérément un digne de ce nom. De plus, depuis fin 1999, des encyclopédies et dictionnaires de renom sont en ligne, en consultation gratuite (Webencyclo, Dictionnaire universel francophone, Encyclopaedia Britannica, Merriam-Webster Collegiate Dictionary, etc.) ou payante (Encyclopaedia Universalis, Oxford English Dictionary, etc.)
Ceci dit, il ne s'agit que de ma petite expérience, et loin de moi la pensée de la proposer comme modèle. Nombreux sont les métiers où le papier reste indispensable. De plus, nous avons tous nos habitudes de travail, et nos goûts. Un tirage papier s'avère souvent nécessaire pour une dernière relecture. Par contre, il n'est forcément nécessaire d'imprimer tous ses e-mails pour les archiver je ne sais où, surtout ceux du genre : "Tu veux prendre un café avec moi pendant la pause?"
Imprimer ou pas? Entasser ou pas? Le tout est de se connaître, d'adopter une méthode qui convient, et de ne pas hésiter à en changer si elle ne convient plus. Certains aiment être entourés d'un fouillis indescriptible, avec des piles dignes de la Tour de Pise, jusqu'à la chute fatidique au moment le moins opportun, entraînant le plus souvent sur le sol la tasse de café bien chaud, le tout suivi d'un brusque remplissage de la poubelle destinée au recyclage du papier. D'autres ont désormais un bureau nickel, tout est dans la machine, pourquoi iraient-ils stocker du papier et se heurter à tous ces problèmes de classement alors que, pour un fichier informatique, la fonction "recherche" leur permet de retrouver aisément la brebis égarée?
Pour ma part, moins de choses m'entourent, mieux je me porte, parce qu'elles m'encombrent l'esprit. Alors j'ai béni l'apparition de l'ordinateur portable, puis des CD-Rom, puis d'Internet, puis des bases de données sur le web, puis des dictionnaires et encyclopédies en ligne, et j'attends impatiemment la suite, à savoir un ordinateur portable aussi léger que possible (et d'un prix abordable), la sauvegarde de mes fichiers sur Internet (au lieu de ces bonnes vieilles disquettes) et des dictionnaires bilingues à usage professionnel sur le Web (au lieu de CD-ROM).
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