Nomenclature du
Dictionnaire de l'Académie françoise
1694

Les fausses vedettes, les fausses sous-vedettes
et les fautes de classement alphabétique

Quelques adresses, manifestement ou vraisemblablement sous-vedettes (adresses de micro-articles), ont été imprimées en grandes capitales dans l'original. À l'inverse, d'autres adresses, manifestement ou vraisemblablement vedettes (niveau de la macrostructure alphabétique), ont été imprimées en petites capitales dans l'original. Encore d'autres perturbations du classement des adresses peuvent être le résultat d'hésitations concernant la graphie ou les relations étymologiques.

  • AOUST: n'est pas rattaché à AUGUSTE, alors que FEVRIER est sous-vedette de FIEVRE et que MARS a comme sous-vedette MARTIAL. SEPTEMBRE ("Le mois qui estoit le septiesme de l'année, quand on la commençoit au mois de Mars, & qui est presentement le neuviesme.") et OCTOBRE ("Le mois qui estoit le huitiéme de l'année quand elle commençoit au premier Mars, & qui est le dixiéme apresent.") sont subordonnés, et par le classement et par leur définition, aux vedettes respectives SEPT et HUIT; NOVEMBRE ("L'onziesme mois de l'année.") n'est subordonné à NEUF que par son statut de sous-vedette de ce dernier; decembre enfin jouit de deux entrées dans la nomenclature: DECEMBRE, vedette alphabétique, et DECEMBRE, sous-vedette de DIX (il est défini dans les deux cas simplement comme "Le dernier mois de l'année."). Du côté des jours de la semaine, DIMANCHE, MARDI, JEUDY et SAMEDY sont donnés en vedettes, alors que LUNDY est sous-vedette de LUNE, MERCREDI de MERCURE et VENDREDY de VENUS.
  • AISSIEU faussement donné comme vedette à la suite de AXE (cf. dans la macrostructure alphabétique: "AISSIEU, Voy AXE.")
  • BASSETTE faussement donné comme vedette; il appartient, comme toutes les sous-vedettes qui le suivent jusqu'à et y compris RABAIS, à l'article BAS (cf. dans la macrostructure alphabétique: "BASSETTE. Voy BAS.")
  • BESIGUE est placé entre BESACE (renvoi) et BESCHE: l'explication de cet ordre se trouve dans la remarque "Quelques-uns disent, BESAIGUE.", ce qui signifie que la forme originellement donnée en vedette avait été BESAIGUE, et non BESIGUE que l'on aurait préférée lors d'une révision ultérieure sans faire le changement de classement correspondant.
  • BESOGNE est classé comme vedette après BESOIN (infraction à l'ordre alphabétique): aurait-il été d'abord considéré comme rattaché étymologiquement à BESOIN (donc sous-vedette de celui-ci), pour ensuite acquérir le statut de lexème autonome (soit en synchronie, soit d'un point de vue étymologique)?
  • BILLEVESÉE, BILLET: infraction à l'ordre alphabétique.
  • BOBINE, BOBESCHE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • BOUDER faussement donné comme sous-vedette de BOUCLIER.
  • BOURDE faussement donné comme sous-vedette de BOURBE.
  • BREHAIGNE faussement donné comme sous-vedette de BREF.
  • BRISER faussement donné comme vedette à part. Comme toutes les sous-vedettes qui le suivent, jusqu'à et y compris DEBRIS, il appartient à l'article BRIS.
  • BRODEQUIN, BRODER: rapprochement étymologique suggéré par l'exemple "Des brodequins en broderie" donné s.v. BRODEQUIN.
  • CAILLETTE: d'après la définition ("La partie du chevreau, agneau, veau, &c. qui contient la presure à cailler le lait."), aurait pu être donné comme sous-vedette de CAILLER.
  • CANCRE, CANCER: "CANCRE [...] On dit plus ordinairement, [...] Cancer".
  • CAPE faussement donné comme sous-vedette de CAPABLE; CAPELINE est donc sous-vedette de CAPE.
  • CAVE, CAVERNE, CAVE: CAVERNE aurait antérieurement été considéré comme sous-vedette de CAVE 'creux'.
  • DECHEOIR faussement donné comme vedette. Il appartient, comme toutes les sous-vedettes qui le suivent jusqu'à et y compris RECIDIVER, à l'article CHEOIR.
  • CHOCOLAT faussement donné comme sous-vedette de CHOC. CHOCOLATIERE est donc sous-vedette de CHOCOLAT.
  • CIGNE, CICOGNE: infraction à l'ordre alphabétique: cf. pour le dernier: "Plusieurs escrivent & prononcent Cigogne."
  • CORROSIF: aurait pu mieux être classé comme sous-vedette de CORRODER (cf. définition: "Qui a la force de corroder.").
  • COUPER, COUPE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • DELAYER, DELAY: infraction à l'ordre alphabétique.
  • ESCARBOUILLER, ESCARBOUCLE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • ESPALLE, ESPALIER: les deux étaient d'abord consignés comme sous-vedettes de ESPAULE (cf. renvoi dans la macrostructure alphabétique: "ESPALLE, ESPALIER. Voy sous ESPAULE."); ESPALLE aurait ensuite acquis un statut sémantique autonome (primant le regroupement étymologique) sans être mis à sa bonne place alphabétique; ESPALIER, imprimé en grandes capitales, est une fausse vedette dans les deux cas de figure.
  • ESPREINTE: un exemple (il y en a bien d'autres) d'un mot acquérant le statut d'unité de nomenclature indépendante du mot de base (ici ESPREINDRE) à cause vraisemblablement de son sens spécialisé ("Douleur causée par une matiere acre qui donne souvent de fausses envies d'aller à la selle.").
  • ESTOC, ESTOC, ESTOCADE: c'est le sens spécialisé (cf. supra ESPREINTE) du deuxième ESTOC ("Instrument de Serrurier") qui brise l'unité de la famille étymologique.
  • EXAUCER, EXARQUE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • HUIS, HUISSIER: exemple (il y en bien d'autres) de la non-subordination d'un dérivé au mot de base, que l'on peut comparer au regroupement PORTE, PORTIER (HUISSIER "Officier qui ouvre & ferme la porte du cabinet, de la chambre du Roy"; PORTIER "Celuy qui a soin d'ouvrir, de fermer, & de garder la porte principale d'un logis.").
  • HUIT, HUISTRE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • JACYNTHE, JACTANCE: infraction à l'ordre alphabétique. Le premier mot aurait d'abord été orthographié jacinthe (cf. renvoi dans l'ordre alphabétique: "HYACINTE. Voy JACINTE.").
  • INANITION, INAMISSIBLE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • JURISDICTION: mise en vedette discutable (cf. JURISCONSULTE "Celuy qui fait profession de sçavoir le Droit." s.v. JURER; JURISTE "Autheur qui a escrit sur les matieres de Droit." s.v. JURISDICTION).
  • LACS, LACQUE: infraction à l'ordre alphabétique. Le premier mot aurait d'abord été orthographié lacqs (cf. renvoi dans l'ordre alphabétique: "LAQS. Voy LACQS.").
  • EMMANCHER: fausse vedette, qui appartient à l'article MAIN, comme toutes les sous-vedettes qui la suivent, jusqu'à et y compris MANEGE.
  • MATTER, MATASSINS: infraction à l'ordre alphabétique (cf. pour le premier mot: "las & maté par quelque travail" s.v. OREILLE).
  • OMELETE, faussement donné comme sous-vedette de OMBRE; il devrait être imprimé en grandes capitales comme vedette à part.
  • PAN, PANNEAU, PANAIS: cas difficile. Possibilités: a) PANNEAU est une fausse vedette et devrait être sous-vedette de PAN; b) PANNEAU avait commencé comme sous-vedette de PAN et ensuite a été jugé en être sémantiquement indépendant, sans qu'il soit mis à sa bonne place alphabétique; c) PANNEAU ("Piece de bois") aurait dû être rangé comme sous-vedette s.v. PANNE ("piece de bois") parmi les autres emplois de PANNEAU qui s'y trouvent.
  • PATHOS, PATHOLOGIE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • PESCHER, PESCHE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • PLEIGE, PLEIADES: infraction à l'ordre alphabétique.
  • PLEYON: fausse vedette; appartient à l'article PLIER, comme toutes les sous-vedettes qui suivent jusqu'à et y compris REPLI.
  • POELONNÉE ("autant qu'un poëlon peut tenir") est mal placé; devrait être à la suite de POELON.
  • POLYGAMIE, POLYGONE, POLYPE, POLYGLOTTE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • PREMISSES: serait une fausse vedette.
  • PRIMORDIAL: pourrait être (aurait d'abord été?) sous-vedette de PRIME.
  • QUANQUAN, QUAND: infraction à l'ordre alphabétique. À noter les différentes formes du premier mot: "Terme corrompu du Latin quamquam. On prononce Cancan, & plusieurs l'escrivent ainsi."
  • SATHAN, SATELLITE: infraction à l'ordre alphabétique. Pour le premier mot, on trouve s.v. ARRIERE et NONCE (RENONCER) la graphie satan/Satan, en plus de Sathan s.v. RENONCER.
  • SIMULER, SIMULACRE: infraction à l'ordre alphabétique. Vraisemblablement, SIMULACRE aurait d'abord été considéré comme sous-vedette de SIMULER.
  • TONNER, TONNE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • TORRENT s.v. TORDRE: ce serait une fausse sous-vedette.
  • TRAPPE, TRAPE: infraction à l'ordre alphabétique. Le premier mot a une graphie instable: trape s.v. ESCOUTILLE, trappe s.v. TRAPPE. Il faut tenir compte aussi de la consonne simple dans les sous-vedettes de TRAPPE: ATTRAPER, RATTRAPER. Chausse-trappe est donné comme sous-adresse de TRAPPE; il est traité aussi comme sous-vedette de CHAUSSE, oû il est orthographié chausse-trape.
  • VERRE, VERRAT: infraction à l'ordre alphabétique.
  • VERVE, VERVEUX, VERVELLE, VERVENE: infraction à l'ordre alphabétique.
  • VIRER, VIRELAY: infraction à l'ordre alphabétique. VIRELAY aurait vraisemblablement été d'abord considéré comme sous-vedette de VIRER.

    [Note: Ces remarques ne constituent pas une analyse du classement des unités de la nomenclature (étude en cours); ne sont notées ici que des cas d'irrégularité frappants.]