Conclusion

Comme c'est le cas de nombre d'autres aspects de l'orthographe, l'emploi des consonnes aspirées d'origine grecque ou latine est variable. Dans les adresses de son dictionnaire, l'Académie opte tantôt pour une orthographe étymologique (chronologie, phlegmatique, rhume, apothicaire), tantôt pour des graphies phonétiques (caractere, frenetique, hemorroïde, apoticaresse); ailleurs dans le dictionnaire, les deux peuvent s'employer (chronologie et cronologie, caractere et charactere, etc.)

Cette instabilité n'est pas particulière à la fin du XVIIe siècle. Selon les époques, anciennes ou modernes, et les pratiques particulières, la nymphaea des Latins s'est nommée en français tantôt nenuphar (Nicot 1606 [3]), tantôt nenufar (DAF 1694 [3]).

Lorsque l'Académie déclare "Et si un mesme mot se trouve escrit dans le Dictionnaire de deux manieres differentes, celle dont il sera escrit en lettres Capitales au commencement de l'Article est la seule que l'Academie approuve." (Préface), elle érige le "quelques-uns escrivent" d'un usage parmi d'autres en un "on escrit" de la Langue Françoise. Témoin les mots fantastique, fantasque, fantaisie, fantosme donnés en capitales au commencement de leur article vingt ans aprés que Mézeray eut affirmé que "Plusieurs aussi escriuent fantastique, fantasque, fantaisie, fantosme; mais d'autres y veulent vn ph."

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