Le lexique -- la nomenclature ou les unités de traitement -- est distribué parmi les trois niveaux.
La macrostructure contient les mots de base -- l'Académie les appelle des racines (Préface) -- du lexique rangés par ordre alphabétique. La mésostructure contient les membres d'une famille de mots étymologique rangés selon un ordre dérivationnel hiérarchique. La microstructure contient des informations sur les adresses de la macrostructure et de la mésostructure, dont éventuellement des réalisations sémantiques et syntagmatiques qui sont traitées à leur tour et qui fonctionnent comme sous-adresses.
Les adresses sont appelées vedettes d'article au niveau de la macrostructure, sous-vedettes d'article au niveau de la mésostructure. La vedette ou la sous-vedette peut être complexe comprenant une forme de base et une ou plusieurs variantes: verbe pronominal (à côté du verbe simple), féminin (suivant le masculin), variante (graphique ou syntagmatique). Les formes variantes sont appelées des co-vedettes ou co-sous-vedettes. En l'absence d'une opposition, les vedettes et les sous-vedettes sont des adresses, les co-vedettes et les co-sous-vedettes sont des co-adresses.
Pour une unité de la macrostructure, l'ensemble des adresses -- mot de base et autres membres de la même famille étymologique -- et des informations forme un macro-article. Pour chaque mot -- mot de base ou dérivé --, l'ensemble adresse plus informations forme un micro-article.
Dans le DAF 1694, les vedettes sont imprimées en grandes capitales, les sous-vedettes en petites capitales.
Ce système est exemplifié par le macro-article GELER. Au niveau de la macrostructure, GELER est placé entre GEINDRE et GELINE. Les unités de la mésostructure sont, par ordre textuel: 1) vedette GELER; 2) sous-vedettes GELÉ, [GEL]ÉE; GELÉE; CONGELER; CONGELÉ, [CONGEL]ÉE; CONGELATION; DÉGELER; DÉGELÉ, [DÉGEL]ÉE; DÉGEL; REGELER; REGELÉ, [REGEL]ÉE; ENGELEURE. L'ordre dérivationnel hiérarchique des unités de la mésostructure serait: 1) GELER - GELÉ/GELÉE - GELÉE; 2) CONGELER - CONGELÉ/CONGELÉE - CONGELATION; 3) DÉGELER - DÉGELÉ/DÉGELÉE - DÉGEL; 4) REGELER - REGELÉ/REGELÉE; 5) ENGELEURE. Les micro-articles des deux dernières sous-vedettes sont respectivement
Alors que les micro-articles de REGELÉ/REGELÉE et ENGELEURE n'occupent qu'un alinéa chacun, d'autres comprennent plusieurs alinéas, avec mise en saillie de la première ligne de l'alinéa initial et mise en retrait de la première ligne des autres alinéas. Ainsi pour DÉGEL:
BESIGUE est placé entre BESACE (renvoi) et BESCHE: l'explication de cet ordre se trouverait dans la remarque "Quelques-uns disent, BESAIGUE.", ce qui donne à penser que la forme originellement donnée en vedette avait été BESAIGUE, et non BESIGUE que l'on aurait préférée lors d'une révision ultérieure sans faire le changement de classement correspondant.
BESOGNE est classé comme vedette après BESOIN: aurait-il été d'abord considéré comme rattaché étymologiquement à BESOIN (donc sous-vedette de celui-ci), pour ensuite acquérir le statut de lexème autonome (soit en synchronie, soit d'un point de vue étymologique)?
CAVE, CAVERNE, CAVE: CAVERNE 'lieu creux' aurait antérieurement été considéré comme sous-vedette de CAVE 'creux'.
CIGNE, CICOGNE: le second mot aurait d'abord été écrit CIGOGNE (cf. "Plusieurs escrivent & prononcent Cigogne.").
On relève entre autres les fausses vedettes suivantes: "EMMANCHER", entre MANCHE et EMMANCHÉ s.v. MAIN (cf. dans la macrostructure: "EMMANCHER, EMMANCHEIER. Voy sous MAIN."); "AISSIEU" s.v. AXE (cf. dans la macrostructure: "AISSIEU, Voy AXE."); "BASSETTE" s.v. BAS (cf. "BASSETTE. Voy BAS."); "BRISER" s.v. BRIS; "DECHEOIR" s.v. CHEOIR (cf. "DECHEOIR. Voy CHEOIR."). Comme fausses sous-vedettes, notons entre autres: BOUDER donné typographiquement comme sous-vedette de BOUCLIER; BOURDE donné comme sous-vedette de BOURBE; BREHAIGNE donné comme sous-vedette de BREF; CAPE donné comme sous-vedette de CAPABLE; CHOCOLAT donné comme sous-vedette de CHOC.
Voilà des cas clairs; il y en a d'autres qui le sont moins. "BESOGNE" est classé comme vedette après BESOIN, ce qui constitue une infraction à l'ordre alphabétique de la macrostructure; aurait-il été d'abord considéré comme rattaché étymologiquement à BESOIN (donc sous-vedette de celui-ci), pour ensuite acquérir le statut de lexème autonome (soit en synchronie, soit d'un point de vue étymologique)? Autre cas d'infraction à l'ordre alphabétique, "CAVERNE", dans la suite CAVE (adj.) - CAVERNE - CAVE (subst.), aurait d'abord été considéré comme sous-vedette de CAVE adj. D'après sa définition -- "La partie du chevreau, agneau, veau, &c. qui contient la presure à cailler le lait." --, "CAILLETTE" aurait pu être donné comme sous-vedette de CAILLER. De même, "CORROSIF" ("Qui a la force de corroder.") aurait été mieux classé comme sous-vedette de CORRODER. "ESPAULE - ESPALLE - ESPALIER": les deux derniers avaient d'abord été consignés comme sous-vedettes de ESPAULE (cf. le renvoi dans la macrostructure: "ESPALLE, ESPALIER. Voy sous ESPAULE."); ESPALLE aurait ensuite acquis un statut sémantique autonome (primant le regroupement étymologique) sans être mis à sa bonne place alphabétique; "ESPALIER", imprimé en grandes capitales, est une fausse vedette dans les deux cas de figure.
Petites capitales romaines | Minuscules italiques |
---|---|
A GAUCHE. adv. | A l'Air, adverb. (s.v. AIR) |
PAR INDIVIS. Façon de parler adverbiale. | Par accident, Maniere de parler adverbiale. (s.v. ACCIDENT). |
AISÉ, signifie aussi, Commode. | Accord signifie aussi Union |
VOLER. v. act. Ravir | Desborder. v. act. Oster le bord. (donné à la suite de "DESBORDER. v. n. Sortir hors du bord." s.v. BORD) |
Les adresses syntagmatiques contenant deux mots lexicaux sont sujettes, à la fois à la variation sous-vedette/sous-adresse (type "CORPS DE RESERVE" s.v. RESERVE, "Corps de garde" s.v. GARDE), et au classement variable, tantôt sous le premier mot, tantôt sous le second, tantôt enfin sous les deux. Ainsi, VOL DE CHAPON est donné s.v. CHAPON, Blanc de chapon s.v. BLANC; pour les entrées doubles (cf. infra 9), citons: BEC-DE-CORBIN s.v. BEC, Bec de Corbin s.v. CORBIN; VESSE DE LOUP s.v. VESSE, Vesse de loup s.v. LOUP.
Du point de vue des hésitations de classement des unités syntagmatiques, il est instructif de regarder le sort de quelques cas dans les différentes éditions du DAF (éditions 1 à 8). Si, après la première édition, le DAF pratique l'ordre alphabétique absolu pour les lexèmes simples (mots de base et dérivés) -- abolissant ainsi la mésostructure étymologique pour donner à toutes les vedettes le même statut lexicographique et typographique (grandes capitales) --, il garde pour les unités de traitement syntagmatiques le statut, soit de sous-vedette (petites capitales), soit de sous-adresse (minuscules italiques): la marge de manoeuvre est donc maintenue. ("A1", "A2", etc. = première, deuxième (etc.) édition; "V" = vedette, "SV" = sous-vedette; "SA" = sous-adresse; "UT" = unité de traitement non en (sous-)adresse; "R" = renvoi; "Ex" = exemple d'emploi; "ExE" = élément d'exemple.)
Sous-vedettes à espace (voir liste complète). |
adj. (2); adj. m. (1); espece d'adjectif & de substantif (1) |
adv. (69); adverb. (11); adverbe (3); adverbial (24); adverbialement (2); adv. de comparaison (1); adv. de lieu (3); adv. de temps & de lieu (1); adv. de temps (1); adv. de temps & de nombre (1); façon de parler adv. (22); façon de parler adverb. (5); façon de parler adverbiale (31); façons de parler adv. (4); façons de parler adverbiales (3); façon de parler adv. & abregée (1); maniere de parler adv. (1); maniere de parler adverbiale (3); manieres de parler adverbiales (1) |
conjonction (2); maniere de parler qui sert de conjonction (1); sorte de conjonction (2) |
preposition (2); prepositions (1); prép. de lieu (1); façon de parler qui tient lieu de preposition (1); sorte de preposition (1) |
s. de tout genre (1); s. f. (8); s. f. pluriel (1); s. m. (23); au pluriel (3) |
Sans indication de catégorie grammaticale (128) |
Sous-vedettes à apostrophe (sauf SV à espace; voir liste complète): |
adv. (2); adverbe (1); adv. de temps (1); façon de parler adverb. (1); façons de parler adverbiales (1) |
part. (1) |
pronom (1) |
s. (1); s. f. (2); s. m. (4); sub. m. (1) |
v. act. (1) |
Sans indication de catégorie grammaticale (4) |
Sous-vedettes à trait d'union (sauf SV à espace; voir liste complète): |
adj. (12); adj. de tout genre (3); adj. m. (2) |
adv. (8); adverbial (1); adv. de lieu (2); adv. de temps (1); adv. dubitatif (1); façon de parler adv. (1); façon de parler adverb. (1) |
part. (2) |
pronom demonstratif (3) |
s. (1); subst. (1); s. de tout genre (1); s. f. (42); sub. f. (2); subst. f. (2); s. m. (128); sub. m. (2); subst. m. (3); subst. masc. (4); s. m. indeclinable (1); s. m. pluriel (1); s. m. v. (2) |
surnom (1) |
v. a. (4); v. act. reciproque (1); v. n. (1); v. n. pass. (1) |
Sans indication de catégorie grammaticale (50) |
On voit, d'après ces chiffres que la plupart des sous-vedettes syntagmatiques sont dotées d'une indication de catégorie grammaticale (respectivement 238/366, 17/21 et 235/285 pour les trois types) et que l'adverbe domine chez les sous-vedettes à espace (187/238), le substantif chez les sous-vedettes à trait d'union (190/235).
Voici maintenant l'inventaire des indications de catégorie grammaticale pour les sous-adresses syntagmatiques (voir liste complète).
Sous-adresses à espace | Sous-adresses à apostrophe (sauf SA à espace) | Sous-adresses à trait d'union (sauf SA à espace) |
---|---|---|
tient lieu d'adjectif (1) | ||
adv. (35); adverb. (9); adverbial (5); adv. de lieu (1); adv. d'opposition (1); adv. de comparaison (1); façon de parler adv. (19); façons de parler adv. (3); façon de parler adverb. (1); façons de parler adverb. (1); maniere de parler adverb. (1); manieres de parler adverb. (1) | adverbial (1) | adverb. (1) |
conjonction (6); façon de parler qui sert de conjonction (1) | conjonction (1) | |
prep. (1); prép. (1); préposition (1) | ||
substant. (1); s. f. (1); s. m. (5); subst. m. (1) | s. f. (1) | s. f. (5); sub. fem. (1); subst. fem. (1); s. m. (16); sub. m. (2); subst. m. (3) |
Les mêmes tendances se manifestent au niveau des sous-adresses qu'à celui des sous-vedettes: la majorité des sous-adresses à espace marquées sont des adverbes (79/98), alors que le substantif domine auprès des sous-adresses à trait d'union marquées (28/30). Les séquences suivantes illustrent le traitement inégal (typographie et indication de catégorie grammaticale) des syntagmes mis en sous-vedette ou en sous-adresse: a) COSTE A COSTE. adv. (COSTE, 1:256); Bord à bord. adv. (BORD, 1:113); On dit adv. But à but (BUT, 1:136); Bout à bout. coudre bout à bout, pour dire [...] (BOUT, 1:122); b) DEMI-COLOMNE. s. f. (COLOMNE, 1:211); DEMI-QUART. La moitié d'un quart. (QUATRE, 2:349); Demi-quarteron. sub. m. (QUATRE, 2:349); On appelle, Demi-quinze, au jeu de Paume [...] (QUINT, 2:361).
Après 38 alinéas concernant plus ou moins des emplois sémantiques ou syntagmatiques fondés sur MAIN "partie du corps" et 63 alinéas concernant plus ou moins MAIN "puissance, vertu", on arrive à un alinéa ayant trait à gens de main morte:
Pour se donner une idée des proportions du phénomène des enchâssements, on peut étendre l'examen à l'ensemble des articles d'une section du dictionnaire. Nous prendrons pour cela les deux tranches A et G (macrostructure des mots en A ou G) et nous y relèverons toutes les sous-vedettes correspondant à un syntagme (cf. DE MAIN EN MAIN), un composé (cf. MAIN-POTE) ou une forme fléchie (cf. Mains).
1) Micro-articles discrets ("A / B" = A et B sont discrets): A / AU / AUX (sauf dernier alinéa qui traite à la fois de AU et de AUX) ; AIDE / AIDES ; AIGRE / AIGRE-DOUX (séparés par un renvoi pour AIGRE-DE-CEDRE) ; AIGUE / AIGUE-MARINE ; AMOUR / POUR L'AMOUR ; AMIABLE / A L'AMIABLE ; AINSI / PAR AINSI (séparés par un renvoi pour COMME AINSI SOIT) ; AISE / MAL-AISE / MESAISE ; AISÉ / MALAISÉ ; ALIMENT / ALIMENTS ; ALLER / PIS ALLER / AU PIS ALLER ; AMBRE / AMBRE GRIS ; AN / BOUT-DE-L'AN ; ANTIQUE / A L'ANTIQUE ; AOUST / LA MI-AOUST ; ARMÉ / A MAIN ARMÉE ; ASNE / COQ-A-L'ASNE ; ATTENDANT / EN ATTENDANT ; AVANT / EN-AVANT / AUPARAVANT / DORESNAVANT ; DEVANT / PARDEVANT ; AVANTAGE / DAVANTAGE ; AUDIENCIER / GRAND AUDIENCIER ; AUTRE / D'AUTRE PART (exceptionnellement mis en retrait) / AUTREFOIS ; AYEUL / BISAYEUL / TRISAYEUL ; GAUCHE / A GAUCHE ; GENERAL / EN GENERAL ; GESTE / GESTES ; GOUST / AVANTGOUST ; GOUTTE / GOUTTE A GOUTTE ; GRACE / DE GRACE ; GUET / GUET-À-PENS ; GUISE / EN GUISE.
2) Micro-articles enchâssés ("A > B" = B est enchâssé dans A): AISE > A L'AISE ; ARME > AUX ARMES ; DEVANT > CY-DEVANT ; GERMAIN > ISSU DE GERMAIN ; GESIR > CY-GIST. Cas complexe (comparable à MAIN): GARDE - GARDE - AVANT-GARDE - ARRIERE-GARDE - MESGARDE - SAUVEGARDE - GARDE - GARDEROBE - GARDE-DES-SCEAUX - GARDE-FOU - GARDE-MANGER - GARDENOBLE - GARDE-BOURGEOISE.
Les enchâssements ne concernent pas, bien entendu, que les seuls syntagmes, composés et formes fléchies. Par exemple, l'alinéa consacré à DINDONNEAU (s.v. COQ) est suivi d'un sur Dindonniere et de cinq alinéas traitant de coq; l'alinéa de PRIMICIER (sous-vedette de PRIME) précède un alinéa sur De prime abord.
Il faut donc savoir, à l'occasion, faire la part entre la lecture formelle des sous-vedettes typographiques et la lecture linéaire intreprétative des micro-articles.
Les articles d'Estienne comprennent une série de courts alinéas non explicitement articulés, que Quemada 1968 appelle des items, par opposition aux longs paragraphes construits de Nicot (Nicot prend l'item "Main morte, Manus planè emortua. B." du DFL 1549 et le développe en deux temps, d'abord dans le DFL 1573 ("Main morte. f." plus 10 lignes de traitement linguistique et de commentaire encyclopédique), ensuite en 1606 (paragraphe de 16 lignes)). L'item implique la discontinuïté énumérative, caractéristique et d'Estienne et du DAF. Les alinéas d'Estienne comprennent typiquement mot ou syntagme français suivi d'un ou de plusieurs équivalents latins; ceux du DAF sont typiquement composés d'un mot ou syntagme français plus définition et éventuellement marque d'usage et/ou exemple(s).
Le terme d'item nous semble commode pour parler des segments (courts
articles, sous-articles, fragments) qui interrompent la trame du
système ou qui à certains autres égards brisent
l'économie du texte.
9. Les items doubles
[Voir liste complète]
L'économie textuelle voudrait en principe qu'une unité lexicale ne soit traitée qu'à un endroit du texte et qu'il soit éventuellement donné des renvois ailleurs (dans le cas des unités syntagmatiques à plusieurs éléments lexicaux). Dans le DAF 1694, ce principe est appliqué assez systématiquement au niveau des entrées alphabétiques renvoyant à la mésostructure (type "AISSIEU, Voy AXE."), mais assez peu à celui des unités syntagmatiques (le nombre de ce type de renvois ira en se multipliant dans les révisions des éditions ultérieures). Il est difficile de déterminer le nombre des items qui sont deux fois à deux endroits différents du texte; il y en a plus de 200 au moins (voir liste). Les plus faciles à repérer sont les items correspondant à des micro-articles (adresse en capitales). L'existence des items doubles est due à plusieurs facteurs intrinsèques (nous ne tenons pas compte ici des conditions extrinsèques de la genèse du dictionnaire): les difficultés du regroupement étymologique (cf. infra 10), la variation graphique et la double lexicalité des syntagmes à deux éléments lexicaux. Notre premier exemple concernera ce deuxième type.
Comme nous l'avons vu, l'article MAIN contient les quatre alinéas consécutifs suivants:
Parmi d'autres items syntagmatiques doubles, mentionnons: aigre-doux s.v. AIGRE et DOUX; arc-boutant s.v. ARC et BOUT; aussi-tost s.v. AUSSI et TOST; beaucoup s.v. BEAU et COUP.
Les items doubles de type étymologique (voir aussi infra 10) ont le plus souvent une occurrence dans la macrostructure et une deuxième dans la mésostructure: ainsi, agriculture est donné en vedette à sa place alphabétique (entre AGRESTE et AGRIFFER) et en sous-vedette s.v. CULTIVER; de même, annoncer s.v. ANNONCER et NONCE (plus annonce, annonciade, annonciation); appaster s.v. APPASTER et PASTE. Ils peuvent aussi avoir leurs deux occurrences dans la mésostructure: catimini s.v. CATIR et CHAT; evacuer s.v. VACUITÉ et VUIDE; exorbitant s.v. EXORABLE et ORBE.
La variation graphique peut donner lieu à deux occurrences d'un item
dans la macrostructure alphabétique: CIGNE et CYGNE; ou une dans la
macrostructure et une deuxième dans la mésostructure:
ANSPESADE et LANCE-PESSADE ("On prononce ANSPESSADE") s.v. LANCE. La variation graphique, bien que
fréquente dans les items doubles (cf. terre-plain s.v. PLAIN,
terre-plein s.v. TERRE), est rarement cause en soi de la
répétition d'items.
Les mois de l'année. FEVRIER "Le second
mois de l'année" est sous-vedette de FIEVRE; Mars "Le
troisiéme moir de l'année" est sous-adresse de MARS "Une des
sept Planetes qui prend son nom de Mars, reputé par les
Romains pour le Dieu de la guerre"; AOUST et AUGUSTE ne sont pas
rattachés. Le rattachement étymologique de SEPTEMBRE "Le mois qui estoit le septiesme de l'année,
quand on la commençoit au mois de
Mars, & qui est presentement le neuviesme", sous-vedette de SEPT, et
d'OCTOBRE "Le mois qui estoit le huitiéme de
l'années quand elle commençoit au premier Mars, & qui est le
dixiéme apresent", sous-vedette de HUIT, est rendu explicite par la
définition donnée pour chacun; en revanche, NOVEMBRE "L'onziesme mois de l'année" et DECEMBRE "Le dernier mois de l'année" ne sont
rattachés à NEUF et à DIX respectivement que par le
regroupement de la mésostructure. DECEMBRE est donné une
deuxième fois, avec la même définition, dans la
macrostructure (item double). JANVIER, AVRIL, MAY, JUIN et JUILLET ne sont
pas rattachables.
Les jours de la semaine. MARDI n'est pas rattaché à
MARS, ni JEUDY à JUPITER ou SAMEDI à SABBAT. LUNDY est sous-vedette de LUNE, MERCREDI
de MERCURE, tous deux sans définition étymologisante, alors
que VENDREDY, sous-vedette, de VENUS, est défini
"Jour autrefois consacré à Venus, qui est maintenant selon le
commun usage, le sixiesme jour de la semaine". DIMANCHE et DOMINICAL sont séparés, le premier comme vedette
dans la macrostructure, le second comme sous-vedette de DOMAINE, en
dépit de son traitement sémantique: "Qui appartient au
Seigneur. [...] Lettre Dominicale, est la lettre qui marque le jour
du Seigneur, ou le Dimanche dans le Calendrier. / On dit, d'un
Ecclesiastique qui presche les Dimanches, qu'Il presche les
Dominicales."
Les planètes. MERCURE et VENUS sont sémantiquement
planètes et divinités; MARS et SATURNE sont
sémantiquement planètes et étymologiquement
divinités; JUPITER n'est que planète.
Les conjonctions saugrenues. La tranche CIRCON... de la
macrostructure ne contient que des mots en circon..., sauf CONTREVALLATION, qui doit cette place à la vedette
CIRCONVALLATION (CONTREVALLATION "Pareille maniere de
fossé [...]. on a fait autour de cette ville des lignes de
circonvallation & de contrevallation."). De la même façon,
PERIGÉE doit sa place dans la tranche APO...
à APOGÉE. Il y a un renvoi dans la macrostructure
alphabétique pour perigée mais pas pour
contrevallation. Il n'y a pas non plus de renvois
alphabétiques pour dindon et dindonneau, dont la
présence comme sous-vedettes de COQ est plus justifié (COQ ->
COQ D'INDE -> DINDON "Diminutif de coq-d'Inde" -> DINDONNEAU "Diminutif de Dindon").
Les composés. Syntagmes soudés, les composés
posent le problème de leur classement sous l'un ou l'autre de leurs
constituants. Alors que les composés en sous- et
arriere- sont tous classés sous le deuxième terme, la
place des composés en porte- et passe- varie:
porte-arquebuse, porte-assiette, porte-chappe,
porte-crayon, porte-Dieu, porte-enseigne,
portefeüille, porte-manteau,
porte-mouchettes et porte-verge sous le premier terme,
porte-carreau et porte-vent sous le second,
porte-croix, porte-espée,
portefaix/porte-faix et porte-lettre/portelettre
sous les deux; passe-droit, passe-poil, passe-port,
passe-fleur, passe-volant, passe-caille sous le premier
terme, passe-temps et passevogue sous le second,
passe-pied et passe-velours sous les deux.
Le macro-article BARBE contient l'item suivant: "BARBICHE ou BABICHE. s. f. BARBICHON ou BABICHON. s. m. & par
contraction BICHE & BICHON. Sorte
de petit barbet." On dira que barbichon est peu caché,
babiche et babichon le sont davantage, biche et
bichon le sont beaucoup; aucune des variantes n'est ni traitée
ni signalée en renvoi à sa place alphabétique.
L'existence pour une co-adresse d'un renvoi dans la macrostructure semble
aléatoire, n'étant fondée, du moins dans les faits, ni
sur l'importance typographique de la co-adresse, ni sur le degré de
ressemblance ou de dissemblance formelle avec l'adresse, ni sur l'importance
d'usage de la variante (usage non marqué ou marqué):
On pourrait multiplier les exemples de chaque type.
Dans ce qui précède, nous avons donné des exemples de
variantes co-adresses (mot imprimé en capitales et
séparé de l'adresse par un point, une virguel, ou ou
&) et de variantes non en co-adresse (octante,
porte-chape, singler, cou, etc.).
La copule, ou tour de présentation, introduisant une variante
lexicale est le plus souvent une formule contenant le mot appelle ou
nomme. La liste suivante contient toutes les variantes lexicales, ou
synonymes dénominatifs, et dénominations introduites par "on
l'appelle /qu'on appelle /que l'on appelle /que le peuple appelle /que nous
appellons /que XYZ appellent /XYZ l'appellent /qu'on nomme / que l'on nomme/
qui se nomme / on le/la nomme /que XYZ nomment /l'on nomme /on nomme (aussi,
encore, autrement, ordinairement, communement, communément,
vulgairement, quelquefois)" qui ne sont pas traitées à leur
place dans la nomenclature, laquelle serait ailleurs que là où
elles sont cachées. Sur les plus de 150 termes qui répondent
à ces critères, les suivants constituent des unités
cachées.
D'un point de vue quantitatif, on peut constater plusieurs choses: il y a
5.674 séquences d'unités de traitement imprimées comme
vedettes (séquences simples: "ABEILLE", ou complexes: "ABJECT, ECTE") et 15.273 séquences d'unités de
traitement imprimées comme sous-vedettes; il y a également un
nombre difficilement calculable (opération subjective et longue)
d'unités de traitement présentées comme sous-adresses.
La frontière entre unité de traitement imprimée en
italique consultable (sous-adresse) et unité de traitement
imprimée en italique cachée est floue; il y a des
unités de traitement, ou autonymes, imprimées en minuscules
romaines, tout comme le discours lexicographique: cf. "PASSIF [...] Il est opposé à Actif" s.v. PATIR;
"PETIT [...] Il est opposé à grand"; "PEU [...] Il est
opposé à Beaucoup"; "POSITIF [...]
il est opposé à douteux" s.v. POSER -- variation
révélatrice des hésitations méthodologiques et
de la maîtrise imparfaite des niveaux sémiotiques.
Les paragraphes qui précèdent n'épuisent pas la typologie des items cachés. Voici un exemple de chacun de trois autres types:
La page 318 du premier tome contient quatre courts articles chacun
précédé du symbole d'un doigt qui pointe (non
expliqué dans les pièces liminaires, ni dans les addenda). Il
s'agit de quatre dérivés préfixaux qui avaient
été oubliés dans les articles, déjà
imprimés, de leur mot de base: DESACCORDER, DESALTERER, DESAVANTAGER
et DESBONDONNER.
Le dernier alinéa de SOUS dit: "Tous les noms & tous les verbes
composez de la preposition SOUS, comme, SOUSBAIL, SOUSBARBE, SOUSCOUPPE, SOUSCRIRE, SOUS-ENTENDRE, SOUSFERMER, SOUSLEVER, SOUSMETTRE, SOUSPENTE, SOUSPESER, SOUSRIRE, SOUSTENIR, SOUSTRAIRE, &c. se trouveront chacun aprés leurs
simples, à leur ordre, excepté le mot de Sousbassement, qu'on
a mis cy-dessous, parce qu'il a esté oublié au B."
DECOULANT, ANTE. adj. v. Qui
n'est en usage qu'au feminin, & dans cette phrase de l'Escriture sainte.
La terre de promission estoit une terre decoulante de lait & de
miel.
CRASSE. adj. de tout genre, qui n'a d'usage qu'au feminin. Grossier,
espais. Humeur crasse & visqueuse. matiere crasse & espaisse.
EFFICIENT, ENTE. adj. Qui
produit un effet. Il n'est en usage qu'au feminin, & en cette seule
phrase. Cause efficiente.
GALLICAN, ANE. adj. François, n'a d'usage
qu'au feminin. L'Eglise gallicane. les libertez de l'Eglise
gallicane. la Flandre gallicane.
GLACIAL, ALE. adj.
Glacé, n'est en usage qu'au feminin & en ces phrases, Mer
glaciale. zone glaciale, pour signifier, La mer qui est sous le
pole, la zone qui enferme le Pole Arctique, ou Antarctique.
Le cas contraire peut se produire: l'adresse donne les formes du masculin
et du féminin, alors que seul le masculin s'emploie. La forme
canonique (ou systémique) n'est donc pas le masculin mais le masculin
+ féminin.
IMPERSONNEL, ELLE. adj. Terme
de Grammaire, qui n'a d'usage que dans cette phrase. Verbe
impersonnel
TERRIER. adj. Il n'a d'usage que dans cette phrase.
Papier terrier
DIAGONALE. adj. f. Terme de Mathematique. Il n'a d'usage que dans cette
phrase, Ligne diagonale
FECALE. adj. f. Il ne se dit guere que dans cette
phrase, Matiere fecale
POSSESSIF. adj. masc. Terme de Grammaire. Il n'a
d'usage que dans cette phrase, Pronom possessif
QUOTE. adj. f. Il n'a d'usage que dans cette phrase, Quote part
SUCRIN. adj. m. Qui a le goust de sucre. Il ne se
dit guere que dans cette phrase. Melon sucrin.
ATOUR. s. m. Parure de femme. Il n'est plus en
usage qu'au pluriel, & seulement dans le stile commun. Elle avoit
tous ses beaux atours.
POUILLE. s. f. Injure grossiere. Il ne se dit qu'au
pluriel. Il luy a chanté poüilles. il luy a dit mille
poüilles. il luy a dit toutes les poüilles imaginables.
CIRCONVOISIN, INE. adj. Il n'a
d'usage qu'au pluriel, & ne se dit que des lieux & des choses qui sont
proche [sic], & autour de celles dont on parle. Lieux circonvoisins. les
Provinces circonvoisines. les peuples circonvoisins. les nations
circonvoisines.
ENTREPARLEURS. sub. m. Pluriel. Personnages
introduits dans un dialogue.
AUMAILLES. adj. f. pl. Bestes à cornes. Il a un troupeau de
bestes aumailles.
QUANTES. adj. f. pluriel. Il n'a guere d'usage que
dans ces façons de parler. Toutes & quantes fois. toutes fois
& quantes. [...]
Normalement (EFFICIENT, GEMEAU,
etc.), les deux parties sont discrètes (chacune est continue); dans
CRASSE, les deux parties sont imbriquées
(chacune est discontinue).
Nous terminerons la discussion des mots variables en genre ou en nombre par
un cas où il est précisé à la fois le genre et
le nombre de l'usage réel et où l'adresse présente en
elle-même une anomalie reflétant l'opposition système
vs. usage.
En général, la reconstitution du féminin
intégral se fait sans difficulté; pour ce faire, soit le
lecteur se sert de sa compétence linguistique, soit il regarde les
exemples d'emploi.
Presque tous les féminins en co-adresse d'adjectifs en -el
sont imprimés ELLE (ACCIDENTEL, ELLE; ACTUEL, ELLE; ANNUEL, ELLE; etc.); mais "SOLENNEL, ELE". L'article VISUEL ne contient aucun exemple d'emploi du féminin.
Il y a une occurrence du féminin ailleurs: Les especes
visuelles (s.v. ESPECE).
Les règles d'explicitation ne permettent que la forme
larronesse pour le féminin, alors que les deux occurrences
textuelles donnent larronnesse: "c'est une larronnesse" s.v.
LARRON; "les pies sont larronnesses" s.v. PIE. Adresse
défectueuse donc.
Ce sont là les deux seules occurrences textuelles explicites. Presque
tous les féminins en co-adresse de noms ou adjectifs en -on
sont imprimés ONNE (BROUILLON, ONNE; CHARRON, ONNE; GRISON, ONNE; etc.); mais "PATRON, ONE".
Dans le contexte des co-adresses elliptiques, la déclaration de la
Préface est ironique: "Et si un mesme mot se trouve escrit dans le
Dictionnaire de deux manieres differentes, celle dont il sera escrit en
lettres Capitales au commencement de l'Article est la seule que l'Academie
approuve."
10. Inconséquences du classement étymologique
Nous traiterons ailleurs la question de
l'étymologie en soi: bien-fondé des regroupements
effectués, nature
des regroupements larges fondés souvent sur la notion de famille
étymologique latine plutôt que sur celle de famille
française (regroupements larges), présence dans le texte d'un
certain nombre de notices étymologiques, justification des
regroupements par les définitions étymologisantes (cf.
S'ESBAUDIR, sous-vedette de BAUDET). Ne seront examinées ici
que quelques inconséquences touchant la distinction
microstructure/mésostructure.
11. Unités cachées, mots oubliés
11.1. Unités cachées
En principe, chaque unité de nomenclature est présentée
en début d'alinéa, éventuellement
précédée d'un tour de présentation. Une variante
graphique donnée en co-adresse est pleinement consultable si sa forme
est proche de celle de l'adresse (ex. "RESCHAUT, ou
RESCHAUD."). Plus les deux formes divergent et plus la
variation concerne la morphologie plutôt que la graphie, moins la
co-adresse est consultable.
Il y a différentes façons de réagir devant le nombre
des unités cachées (il y en a sûrement bien d'autres):
il s'agit en grande partie de termes qui ne relèvent pas de l'usage
que les académiciens prétendent consigner dans leur
dictionnaire (cf. la Préface); la nomenclature est bourrée de
termes de ce genre, donc les unités cachées ne devraient pas
l'être.
11.2. Mots oubliés
Nous avons examiné les occurrences de tous les mots-formes textuels
en bou-, cor-, ga- et ve- (1250 formes) à
la recherche de mots employés dans le texte mais oubliés dans
la nomenclature. En voici la moisson:
Par une extrapolation grossière (sans calcul de l'écart type
de l'observation, ni définition précise du statut des quelque
46.000 unités de nos listes de mots-formes), nous dirons qu'il y
aurait entre 600 et 700 mots oubliés dans le texte du DAF
1694.
11.3. Oublis rattrapés
En dehors de la liste d'"ADDITIONS ET CORRECTIONS" imprimée à
la fin de chaque volume, on rencontre dans le texte quelques ajouts de
dernière minute rangés à un endroit qui s'y prête
à défaut de pouvoir être mis à leur place normale
qui est dans une section déjà imprimée.
12. Nomenclature dictionnairique et lexique réel
Le système virtuel de la langue peut générer des
unités de nomenclature non attestées par l'usage
observé. Le dictionnaire présente un mot sous sa forme
canonique, alors que seules des formes marquées seraient
réellement utilisées.
12.1. Genre
L'adresse peut présenter les formes du masculin et du féminin,
alors que seul le féminin serait attesté.
SIGILLÉ, ÉE. Il n'a d'usage que dans
cette phrase. Terre sigillée.
Voir aussi: BEATIFIQUE; GRIESCHE; ESCHEVELÉ, ÉE; OFFENSIF, IVE; PECCANT, ANTE; PRAGMATIQUE; VISIF.
INDÉCROTABLE. adj. de tout genre. Qui ne se
peut descroter. Il n'a d'usage que dans cette phrase Animal
indécrotable, Qui se dit ordinairement d'un Pedant.
Dans quelques cas, seule la forme réellement utilisée est
donnée:
SARRASIN. adj. Il n'a d'usage que dans cette phrase. Blé
sarrasin
Il y a enfin le cas d'adjectifs qui ne s'emploient qu'au masculin ou qu'au
féminin et dont et l'adresse et la catégorisation grammaticale
le précisent. C'est le type de présentation le plus clair.
BENEFICIALE. adj. f. Qui concerne les Benefices. Ce
mot n'a d'usage que dans cette phrase. Matiere beneficiale. il est
sçavant dans les matieres beneficiales.
En gros, le dictionnaire pratique deux méthodes
rédactionnelles pour les adjectifs: adresse (et catégorisation
grammaticale) conforme au système virtuel, plus informations
concernant l'usage réel; adresse (et catégorisation
grammaticale) conforme au lexique réel. Exception curieuse, l'item
suivant donne le masculin et le féminin en adresse (système
virtuel) suivis d'une catégorisation grammaticale qui précise
la forme en usage.
EXPECTATIF, IVE. adj. f. Qui
donne lieu d'attendre, d'esperer. Il n'est guere en usage qu'en cette
phrase. Grace expectative.
12.2. Nombre
L'adresse peut présenter la (ou les) forme(s) du singulier, alors que
seul le pluriel serait en usage.
GEMEAU. s. m. Jumeau. Il n'est en usage qu'au pluriel, & il signifie
l'un des douze signes du Zodiaque. Le signe des Gemeaux. le soleil
entre dans les gemeaux au mois de May.
L'adresse est conforme au lexique réel lorsqu'elle présente
la forme en usage:
GENITOIRES. s. m. Il n'est en usage qu'au pluriel,
ce sont les parties principales qui servent à la generation.
[...] Couper les genitoires. le castor se coupe les genitoires.
On remarquera que la formulation "adj. f. pl. Bestes à cornes." est
davantage codifiée que "s. m. Il n'est en usage qu'au pluriel, ce
sont les parties principales qui servent à la generation."
12.3. Genre et nombre
Les items contradictoires traités dans les deux sections
précédentes se divisent en deux parties: a)
propriétés systémiques virtuelles; b)
propriétés particulières observées. Ainsi:
A B EFFICIENT, ENTE. adj. Qui produit un effet. Il n'est en
usage qu'au feminin, & en cette seule phrase. Cause efficiente. CRASSE. adj. de tout genre, [...] Grossier, espais. qui n'a d'usage qu'au feminin. [...] Humeur crasse &
visqueuse. matiere crasse & espaisse. GEMEAU. s. m. Jumeau. Il n'est en usage
qu'au pluriel, & il signifie l'un des douze signes du Zodiaque. Le signe
des Gemeaux. le soleil entre dans les gemeaux au mois de May.
CANONIALE, ALE. adj. Il n'est
en usage qu'au feminin & au pluriel, quand on dit, Les heures
canoniales
12.4. Graphie
Il s'agit des capitales et des signes diacritiques; dans l'exemple suivant,
le gras a été ajouté par nous.
QUEUE. s. f. Ce mot se dit de [...] Le
"QUEUE" ne doit pas être considéré comme une forme
lexicale; son statut est celui de vedette ou nom d'article. Les 123
occurrences du mot dans l'article portent toutes un tréma: soit
queüe, soit queuë (cf. Wooldridge 1995). La
coïncidence entre vedette d'article et graphie du mot-vedette, quoique
très forte dans le DAF 1694, n'a été
généralisée que dans les dictionnaires modernes qui
dotent systématiquement les lettres majuscules de signes
diacritiques.
bout de la queüe. le tronc de la queüe.
un noeud de la
[...]
queüe.
On dit, d'Un homme qui a paru confus de
ce
qu'une affaire ne luy avoit pas reussi, qu'Il s'en
est retourné honteusement la queuë entre les
jambes.
On dit, qu'On a pris une affaire par
la teste & par
la queuë, pour dire, qu'On l'a tournée &
examinée
de toutes manieres. [...]
12.5. Les féminins elliptiques
Les féminins présentés en co-adresse sont presque
toujours donnés sous une forme elliptique; il y en a ainsi 4309
féminins imprimés en co-vedette ou co-sous-vedette sous cette
forme. La presque totalité des féminins des participes
passés -- ou "participes passifs", selon la terminologie du
DAF 1694 -- des verbes en -er sont imprimés "ÉE"; les autres terminaisons du féminin sont
variables: "GRENU, UE" mais
"SAUGRENU, NUE", "RIVAL, E" mais "CORRIVAL, LE", "BARLONG, ONGUE" mais "OBLONG, UE", "CONVERTI, IE"
mais "DIVERTI, RTIE".
RIVAL, E. [...] elle a une belle rivale, une
dangereuse rivale.
Il est pourtant un petit nombre de cas qui posent problème:
1) VISUEL, LE
2) LARRON, ESSE
3) FRIPPON, NE. adjectif. [...] mine frippone.
FRIPPON, NE. s. [...] C'est une
fripponne.