5e édition, 1798

     LANGUE. subst. fém. Cette partie charnue et mobile qui est dans la bouche de l'animal, et qui est le principal organe du goût pour tous les animaux, et pour les hommes celui de la parole. La langue d'un homme, d'un oiseau, d'un cheval, d'un poisson. Grosse langue. Langue épaisse. Langue mince, déliée, pointue. Avoir la langue sèche, la langue chargée, la langue pâteuse, la langue noire et enflée. Remuer, tirer la langue par dérision. Se brûler, se mordre, s'écorcher la langue. Arracher la langue, percer la langue à quelqu'un. On l'a saigné sous la langue. Les chiens lèchent et guérissent leurs plaies avec la langue. Les serpens dardent leur langue. Des langues de mouton. Des langues de boeuf. Des langues de porc. Un pâté de langues de carpes. Accommoder des langues en ragoût. Un ragoût de langues. Langues fumées. Langues fourrées.
     En parlant d'Un homme dont on n'a nulle compassion, on dit proverbialement, On lui verroit tirer la langue d'un pied de long, qu'on ne lui donneroit pas un verre d'eau.
     On dit familièrement d'Une chose mince et déliée, qu'Elle est mince comme la langue d'un chat.
     Ce mot étant considéré dans la seule signification d'organe de la parole, donne encore lieu à plusieurs façons de parler figurées. Ainsi on dit familièrement, Avoir la langue bien pendue, pour dire, Avoir une grande facilité de parler. Avoir une grande volubilité de langue, pour dire, Parler avec une grande rapidité. Cela lui a dénoué la langue, pour dire, Lui a donné plus de facilité à parler. Avoir la langue bien affilée, pour dire, Parler beaucoup et avec facilité.
     On dit figur. et familièrement de quelqu'un qui parle facilement et élégamment, que C'est une langue dorée.
     On dit familièrement d'Une personne qui parle beaucoup, que La Langue lui va toujours.
     On dit, qu'Un homme a la langue grasse, pour dire, qu'Il a la langue épaisse, et qu'il prononce mal certaines consonnes, et principalement les r.
     On dit, qu'Une personne a bien de la langue, qu'Elle a la langue bien longue, qu'Elle ne sauroit tenir sa langue, pour dire, Que c'est une personne qui découvre tout ce qu'elle sait, et qui ne sauroit garder un secret. Ces façons de parler sont du style familier.
     On dit par opposition d'Un homme secret et qui parle peu, qu'Il n'a point de langue.
     On dit encore dans le même sens, qu'Un homme est maître, ou n'est pas maître de sa langue.
     On dit familièrement d'Une personne qui par mégarde, ou autrement, dit un autre mot que celui qu'elle voudroit ou devroit dire, quand ce mot n'en diffère que de quelques lettres, que La langue lui a fourché.
     On dit familièrement, qu'On a un mot sur le bout de la langue, lorsqu'en le cherchant dans sa mémoire, on croit être près de le trouver, de le dire.
     On dit proverbialement, Beau parler n'écorche point la langue, pour dire, qu'Il est toujours bon de parler honnêtement et civilement.
     On dit figurément d'Une personne qui aime à médire et à déchirer la réputation d'autrui, que C'est une mauvaise langue, une méchante langue, une langue dangereuse, une langue de serpent, une langue de vipère.
     On appelle figurément Coup de langue, Une médisance ou un mauvais rapport que l'on fait. Et on dit proverbialement, qu'Un coup de langue est pire qu'un coup de lance.
     On dit figurément et familièrement, Donner du plat de la langue, pour dire, Flatter et cajoler quelqu'un dans le dessein de le tromper, en lui donnant de fausses espérances.
     On dit encore proverbialement, Qui langue a, à Rome va, pour dire, que Quand on sait parler, on peut aller par-tout.
     On dit, Prendre langue, pour dire, S'informer de ce qui se passe, de l'état d'une affaire, du caractère, des dispositions de ceux avec qui on doit traiter. On envoya quelques gens en avant pour prendre langue. Quand on arrive dans un pays où l'on n'a jamais été, on a besoin de prendre langue. Avant que de s'engager dans cette affaire, il est bon de prendre langue.
     LANGUE, signifie aussi L'idiome, les mots et les façons de parler dont se sert une Nation. La Langue Grecque. La Langue Latine. La Langue Françoise, etc. Les Langues Orientales. Une belle langue. Une langue abondante, riche, féconde. Langue stérile, pauvre, rude, barbare. Une langue énergique, forte, pompeuse. Cette langue est fort étendue. Cette langue a cours dans tout l'Orient. Langue mère. Langue matrice. Langue primitive, originale. La Langue Italienne s'est formée de la Latine. Enrichir, polir, appauvrir une langue. La richesse, la beauté, la politesse d'une langue. La pureté de la langue. Les propriétés de la langue. Il sait bien cette langue. Il parle bien sa langue. Il parle plusieurs langues. La confusion des langues à la tour de Babel. Les Apôtres avoient le don des langues. Professeur en Langue Grecque, en Langue Hébraïque. Enseigner les langues. Connoître le génie d'une langue. Langue corrompue, dégénérée.
     On dit proverbialement, que L'usage est le tyran des langues, pour dire, qu'En matière de Langue, l'usage l'emporte sur les règles.
     On appelle Langue vivante, Une langue que tout un peuple parle. Et Langue morte, grammaticale, Celle qu'un peuple a parlé, mais qui n'est plus que dans les livres. La Langue Françoise, la Langue Espagnole, sont des langues vivantes. La Langue Latine, la Langue Grecque littérale, sont des langues mortes.
     On appelle aussi Langue mère, une langue primitive, qui ne s'est point formée par imitation ou corruption d'une autre.
     On appelle Maître de langue, Celui qui enseigne une langue vivante. Et Enfans de langue, Les jeunes gens que quelques Gouvernemens entretiennent dans les Échelles du Levant, pour y apprendre les Langues Orientales, et devenir capables de servir de Drogmans.
     On appelle la Langue Hébraïque.La Langue Sainte.
     LANGUE, se prend aussi quelquefois pour Nation. Ainsi en parlant des différentes Nations de l'Ordre de Malte, on disoit, La Langue de Provence, la Langue d'Auvergne, la Langue de France, d'Arragon, etc.
     LANGUE DE BOUC. Voyez VIPÉRINE.
     LANGUE-DE-CERF, ou SCOLOPENDRE, s. f. Plante de la famille des capillaires. Elle naît dans les puits, les fontaines, dans les fentes des pierres, sur les rochers et à l'ombre. Cette plante est fort recommandée dans les obstructions du foie, dans celles de la rate, et dans les maladies hypocondriaques.
     LANGUE-DE-CHIEN. s. f. ou CYNOGLOSSE. Plante ainsi nommée, parce que ses feuilles ont la figure de la langue d'un chien. Ses fleurs sont purpurines et ressemblent à celles de la Buglose. Son fruit a quatre capsules hérissées de piquans. Elle est incrassante, rafraîchissante et adoucissante.
     LANGUE-DE-SERPENT. subst. fém. Plante ainsi nommée, parce qu'elle a une double feuille, dont la plus petite a quelque rapport avec la langue d'un serpent. Elle ne s'élève qu'à la hauteur d'une palme. Cette plante est vulnéraire et bonne contre les hernies.
     On appelle aussi Langue de serpent, Des dents de poissons pétrifiées. C'est un synonyme de Glossopètre. On voit que c'est fort improprement qu'on leur donne le nom de Langue de serpent.
     On appelle figurément Langue de terre, Certain espace de terre beaucoup plus long que large, qui ne tient que par un bout aux autres terres, et qui est environné d'eau de tous les autres côtés. Il y a sur la côte de Provence plusieurs langues de terre qui s'avancent dans la mer. Il se dit aussi Des pièces de terre longues et étroites qui sont enclavées dans d'autres terres. Il y a une langue de terre labourable qui traverse la prairie.

6e édition, 1835

     LANGUE. s. f. Cette partie charnue et mobile qui est dans la bouche, et qui est le principal organe du goût et de la parole. La langue d'un homme, d'un oiseau, d'un cheval, d'un poisson. La pointe ou le bout, le dessus, le dessous de la langue. Le filet ou le frein de la langue. Grosse langue. Langue épaisse, mince, déliée, pointue. Avoir la langue sèche, rude, chargée, pâteuse, noire et enflée. Remuer, tirer, montrer la langue. Tirer la langue par dérision. Se brûler, se mordre, s'écorcher la langue. Arracher, percer, couper la langue à quelqu'un. On l'a saigné sous la langue. Les chiens lèchent et guérissent leurs plaies avec la langue. Les serpents dardent leur langue. Des langues de mouton, de boeuf, de porc. Accommoder des langues en ragoût. Un ragoût de langues. Langues fumées, fourrées, farcies.
     En termes de Chasse et de Manége, Donner de la langue, Appeler, exciter le chien, le cheval, par un bruit qui se fait en appuyant fortement la langue contre le palais et en la retirant vivement. On dit dans un sens analogue, mais seulement en termes de Manége, Aides, appel de la langue.
     Prov., Je lui verrais tirer la langue d'un pied de long, que je ne lui donnerais pas un verre d'eau, se dit en parlant D'une personne dont on n'a nulle compassion.
     Fam., Avoir soif à avaler sa langue, Avoir une grande soif.
     Fam., Ennuyeux à avaler sa langue, se dit De ce qu'on ne peut voir, entendre ou lire, sans éprouver un excessif ennui.
     Fam., Mince comme la langue d'un chat, comme une langue de chat, se dit D'une chose mince et déliée.
     Avoir la langue grasse, Avoir la langue épaisse, éprouver quelque embarras dans la prononciation, prononcer mal certaines consonnes, principalement les r. On dit plus ordinairement aujourd'hui, dans le même sens, Parler gras, grasseyer.
     Fam., Avoir la langue bien pendue, Avoir une grande facilité de parler.
     Fig. et fam., Avoir la langue bien affilée, Parler beaucoup et avec facilité, avoir beaucoup de babil.
     Avoir une grande volubilité de langue, Parler avec une grande rapidité.
     Cette opération lui a dénoué la langue, Elle lui a donné plus de facilité pour parler.
     Fig., Dénouer, délier la langue à quelqu'un, Faire rompre le silence à quelqu'un qui voulait le garder. La peur lui avait lié la langue, l'argent la lui a dénouée, la lui a déliée.
     Fam., La langue lui va toujours, Cette personne babille continuellement.
     Fam., Il a bien de la langue, il a la langue bien longue, il ne saurait tenir sa langue, Il parle beaucoup, il dit tout ce qu'il sait, il ne saurait garder un secret.
     Par exclamation, Quelle langue! Quel bavard! quelle bavarde!
     Fig. et fam., Il a la langue dorée, c'est une langue dorée, se dit De quelqu'un qui tient des discours faciles, élégants, propres à séduire.
     Fig. et fam., N'avoir point de langue, se dit D'une personne qui parle très-peu, ou qui, devant parler, garde le silence. Il n'a point de langue. Vous ne dites rien, est-ce que vous n'avez pas de langue?
     Être maître, n'être pas maître de sa langue, Savoir, ne pas savoir se taire. Il est trop peu maître de sa langue, pour que je lui confie mon secret.
     Ne pas savoir conduire sa langue, mal gouverner sa langue, Dire des choses qu'il faudrait taire, commettre des indiscrétions.
     Fam., La langue lui a fourché, se dit en parlant D'une personne qui, par méprise, a prononcé un mot pour un autre à peu pres semblable.
     Fam., Avoir un mot sur la langue, sur le bout de la langue, Croire qu'on est près de trouver, de dire un mot qu'on cherche dans sa mémoire.
     Fig., C'est une mauvaise langue, une méchante langue, une langue dangereuse, une langue de serpent, une langue de vipère, se dit D'une personne qui aime à médire, à déchirer la réputation d'autrui.
     Fig. et fam., Coup de langue, Médisance ou mauvais rapport que l'on fait. Donner un coup de langue, le coup de langue. Prov., Un coup de langue est pire qu'un coup de lance.
     Fig. et fam., Donner du plat de la langue, Faire de belles promesses qu'on n'a pas dessein d'exécuter. Faire merveilles du plat de la langue, Chercher à étonner, à étourdir par de grandes phrases, par des récits extraordinaires. Ces deux phrases sont peu usitées.
     Fig. et fam., Se mordre la langue, S'arrêter au moment de dire ce qu'on ne doit pas ou ce qu'on ne veut pas exprimer. J'allais lui dire quelque chose de mortifiant, mais je me suis mordu la langue.
     Fig. et fam., Se mordre la langue d'avoir parlé, S'en repentir. Je n'ai pas eu plutôt lâché cette parole, que je m'en suis mordu la langue.
     Prov., Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, Il faut, avant de parler, mûrement réfléchir.
     Prov., Beau parler n'écorche point la langue, Il est toujours bon de parler honnêtement.
     Prov. et fig., Jeter sa langue aux chiens, Renoncer à deviner quelque chose. Votre énigme est trop difficile, je jette ma langue aux chiens. Jetez-vous votre langue aux chiens? je vous dirai le mot.
     Prov., Qui langue a, à Rome va, Qui sait parler, s'expliquer, peut aller partout.
     Prendre langue, S'informer de ce qui se passe, de l'état d'une affaire, du caractère, des dispositions de ceux avec qui l'on doit traiter. On envoya quelques gens en avant pour prendre langue. Quand on arrive dans un pays où l'on n'est jamais allé, on a besoin de prendre langue. Avant que de s'engager dans cette affaire, il est bon de prendre langue.
     LANGUE, signifie aussi, L'idiome d'une nation. La langue grecque, la langue latine, la langue française, etc. Les langues orientales. Une belle langue. Une langue abondante, riche, féconde, harmonieuse, douce, sonore. Une langue stérile, pauvre, rude, dure, sifflante, barbare. Une langue énergique, forte, pompeuse. Cette langue est fort répandue. Cette langue a cours dans tout l'Orient. La langue italienne s'est formée de la langue latine. Enrichir, polir, perfectionner, fixer, altérer, appauvrir une langue. La richesse, la beauté, la politesse, d'une langue. Le génie, le caractère, les étymologies, les dialectes, la grammaire, la syntaxe, 1'orthographe, la prosodie d'une langue. La pureté de la langue. Les propriétés de la langue. Étudier, apprendre, oublier une langue. Il sait bien cette langue. Il parle bien, il écrit bien sa langue. Il parle plusieurs langues. L'origine, la formation, la multiplication, la diversité des langues. L'étude des langues. La confusion des langues à la tour de Babel. Les apôtres avaient le don des langues. Professeur en langue grecque, en langue hébraïque. Écrit en langue latine, en langue grecque, en langue arabe. Enseigner les langues. Langue corrompue, dégénérée.
     Prov., L'usage est le tyran des langues, L'usage prévaut sur les règles de la grammaire.
     Prov., On ne s'entend pas, c'est la confusion des langues, se dit D'une conversation où tout le monde parle à la fois.
     Langue primitive, Celle qu'on suppose que les hommes ont parlée la première. Les nombreuses dissertations des érudits n'ont pu nous conduire à savoir quelle était la langue primitive.
     Langue primitive ou originelle, se dit aussi de Celle qu'on suppose ne s'être formée d'aucune autre.
     Langue mère ou matrice, Celle qui, n'étant formée d'aucune autre langue connue, a servi à en former d'autres. Et, par opposition, Langue dérivée, Celle qui est formée d'une autre.
     Langue morte, Celle qu'un peuple a parlée, mais qui n'existe plus que dans les livres. Et, par opposition, Langue vivante, Celle qu'un peuple parle actuellement. On dit dans le même sens, Langue ancienne ou savante, par opposition à Langue moderne ou vulgaire.
     Langue littérale. Voyez LITTÉRAL.
     Langues sémitiques, Langues qu'on regarde comme ayant été parlées par les enfants de Sem et par leurs descendants. Ces langues sont l'hébreu et plusieurs autres sorties de la même source, telles que l'arabe, le syriaque, etc.
     Langue naturelle ou maternelle, Celle du pays où l'on est né, par opposition à Langue étrangère, Celle d'un autre pays.
     Langue nationale, Celle que parle généralement une nation, aussi par opposition à Langue étrangère.
     La langue sainte, La langue hébraïque.
     Langue sacrée, Toute langue dans laquelle sont écrits des livres qu'on croit inspirés par la Divinité.
     Langue transpositive, Celle où les rapports des mots entre eux sont indiqués par leurs terminaisons, et où, par conséquent, on n'est pas obligé de les placer suivant l'ordre analytique de la pensée. Le latin, le grec, sont des langues transpositives.
     Langue philosophique, Langue où l'on suppose que la génération des mots suivrait exactement celle des pensées, où il n'y aurait ni anomalies, ni distinction du propre et du figuré, etc.
     Langue universelle, Langue qui serait commune à tous les peuples. Leibnitz a conçu le projet d'une langue universelle. Le latin, qui est su des gens instruits de tous les pays, est une espèce de langue universelle.
     Maître de langue, Celui qui enseigne une langue vivante. Maître de langue anglaise, de langue italienne.
     Enfants de langue, jeunes de langue, Jeunes gens que quelques gouvernements entretiennent pour apprendre les langues orientales, et devenir capables de servir de drogmans.
     LANGUE, signifie quelquefois, Langage, manière de parler, abstraction faite de l'idiome dont on se sert. La poésie est la langue des dieux. Personne n'a mieux parlé que lui la langue du sentiment, la langue de l'amour.
     LANGUE, s'est dit autrefois Des différentes nations ou divisions de l'ordre de Malte. La langue de Provence, d'Auvergne, de France, d'Aragon, etc.
     LANGUE, se dit, par similitude, de Certaines choses qui ont la forme d'une langue. Le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres en langues de feu.
     Langue de terre, Certain espace de terre beaucoup plus long que large, qui ne tient que par un bout aux autres terres, et qui est environné d'eau de tous les autres côtés. Il y a sur la côte de Provence plusieurs langues de terre qui s'avancent dans la mer. Il se dit aussi Des pièces de terre longues et étroites qui sont enclavées dans d'autres terres. Il y a une langue de terre labourable qui traverse la prairie.
     Langue-de-cerf, ou Scolopendre, Plante de la famille des Capillaires.
     Langue-de-chien. Voyez CYNOGLOSSE.
     Langue-de-serpent, ou Ophioglosse, Plante ainsi nommée parce qu'elle a une double feuille, dont la plus petite a quelque rapport avec la langue d'un serpent. Il se dit aussi Des dents de poisson pétrifiées; et, en ce sens, il est synonyme de Glossopètre.

7e édition, 1878

     LANGUE. s. f. Cette partie charnue et mobile qui est dans la bouche, et qui est le principal organe du goût et de la parole. La langue d'un homme, d'un oiseau, d'un cheval, d'un poisson. La pointe ou le bout, le dessus, le dessous de la langue. Le filet ou le frein de la langue. Grosse langue. Langue épaisse, mince, déliée, pointue. Avoir la langue sèche, rude, chargée, pâteuse, noire et enflée. Remuer, tirer, montrer la langue. Tirer la langue par dérision. Se brûler, se mordre, s'écorcher la langue. Arracher, percer, couper la langue à quelqu'un. On l'a saigné sous la langue. Les chiens lèchent et guérissent leurs plaies avec la langue. Les serpents dardent leur langue. Des langues de mouton, de boeuf, de porc. Accommoder des langues en ragoût. Un ragoût de langues. Langues fumées, fourrées, farcies.
     En termes de Chasse et de Manège, Donner de la langue, Appeler, exciter le chien, le cheval, par un bruit qui se fait en appuyant fortement la langue contre le palais et en la retirant vivement. On dit dans un sens analogue, mais seulement en termes de Manège, Aides, appel de la langue.
     Prov., Je lui verrais tirer la langue d'un pied de long, que je ne lui donnerais pas un verre d'eau, se dit en parlant D'une personne dont on n'a nulle compassion.
     Fam., Avoir soif à avaler sa langue, Avoir une grande soif.
     Fam., Ennuyeux à avaler sa langue, se dit De ce qu'on ne peut voir, entendre ou lire, sans éprouver un excessif ennui.
     Fam., Mince comme la langue d'un chat, comme une langue de chat, se dit D'une chose mince et déliée.
     Prov. et fig., Jeter sa langue aux chiens, Renoncer à deviner quelque chose. Votre énigme est trop difficile, je jette ma langue aux chiens. Jetez-vous votre langue aux chiens? je vous dirai le mot.
     LANGUE, se dit particulièrement de la langue considérée comme organe de la parole. Prenez garde à votre langue, elle vous perdra. Sa langue s'est embarrassée et il a dû s'arrêter dès les premiers mots.
     Avoir la langue grasse, Avoir la langue épaisse, éprouver quelque embarras dans la prononciation, prononcer mal certaines consonnes, principalement les r. On dit plus ordinairement aujourd'hui, dans le même sens, Parler gras, grasseyer.
     Fam., Avoir la langue bien pendue, Avoir une grande facilité à parler.
     Fig. et fam., Avoir la langue bien affilée, Parler beaucoup et avec facilité, avoir beaucoup de babil.
     Avoir une grande volubilité de langue, Parler avec une grande rapidité.
     Cette opération lui a dénoué la langue, Elle lui a donné plus de facilité pour parler.
     Fig., Dénouer, délier la langue à quelqu'un, Faire rompre le silence à quelqu'un qui voulait le garder. La peur lui avait lié la langue, l'argent la lui a dénouée, la lui a déliée.
     Fam., La langue lui va toujours, Cette personne babille continuellement.
     Fam., Il a bien de la langue, il a la langue bien longue, il ne saurait tenir sa langue, il parle beaucoup, il dit tout ce qu'il sait, il ne saurait garder un secret.
     Par exclamation, Quelle langue! quel bavard! quelle bavarde!
     Fig. et fam., Il a la langue dorée, c'est une langue dorée, se dit De quelqu'un qui tient des discours faciles, élégants, propres à séduire.
     Fig. et fam., N'avoir point de langue, se dit D'une personne qui parle très peu, ou qui, devant parler, garde le silence. Il n'a point de langue. Vous ne dites rien, est-ce que vous n'avez pas de langue?
     Être maître, n'être pas maître de sa langue, Savoir, ne pas savoir se taire. Il est trop peu maître de sa langue, pour que je lui confie mon secret.
     Ne pas savoir conduire sa langue, mal gouverner sa langue, Dire des choses qu'il faudrait taire, commettre des indiscrétions.
     Fam., La langue lui a fourché, se dit en parlant D'une personne qui, par méprise, a prononcé un mot pour un autre à peu pres semblable.
     Fam., Avoir un mot sur la langue, sur le bout de la langue, Croire qu'on est près de trouver, de dire un mot qu'on cherche dans sa mémoire.
     Fig., C'est une mauvaise langue, une méchante langue, une langue dangereuse, une langue de serpent, une langue de vipère, se dit D'une personne qui aime à médire, à déchirer la réputation d'autrui.
     Fig. et fam., Coup de langue, Médisance ou mauvais rapport que l'on fait. Donner un coup de langue, le coup de langue. Prov., Un coup de langue est pire qu'un coup de lance.
     Fig. et fam., Donner du plat de la langue, Faire de belles promesses qu'on n'a pas dessein d'exécuter. Faire merveilles du plat de la langue, Chercher à étonner, à étourdir par de grandes phrases, par des récits extraordinaires. Ces deux phrases sont peu usitées.
     Fig. et fam., Se mordre la langue, S'arrêter au moment de dire ce qu'on ne doit pas ou ce qu'on ne veut pas exprimer. J'allais lui dire quelque chose de mortifiant, mais je me suis mordu la langue.
     Fig. et fam., Se mordre la langue d'avoir parlé, S'en repentir. Je n'ai pas eu plutôt lâché cette parole, que je m'en suis mordu la langue.
     Prov., Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, Il faut, avant de parler, mûrement réfléchir.
     Prov., Beau parler n'écorche point la langue, Il est toujours bon de parler honnêtement.
     Prov., Qui langue a, à Rome va, Qui sait parler, s'expliquer, peut aller partout.
     Prendre langue, S'informer de ce qui se passe, de l'état d'une affaire, du caractère, des dispositions de ceux avec qui l'on doit traiter. On envoya quelques gens en avant pour prendre langue. Quand on arrive dans un pays où l'on n'est jamais allé, on a besoin de prendre langue. Avant que de s'engager dans cette affaire, il est bon de prendre langue.
     LANGUE, signifie aussi, L'idiome d'une nation. La langue grecque, la langue latine, la langue française, etc. Les langues orientales. Les langues indo-germaniques ou aryennes. Les langues sémitiques. Les langues néo-latines. Une belle langue. Une langue abondante, riche, féconde, harmonieuse, douce, sonore. Une langue stérile, pauvre, rude, dure, sifflante, barbare. Une langue énergique, forte, pompeuse. Cette langue est fort répandue. Cette langue a cours dans tout l'Orient. La langue italienne s'est formée de la langue latine. Enrichir, polir, perfectionner, fixer, altérer, appauvrir une langue. La richesse, la beauté, la politesse, d'une langue. Le génie, le caractère, les étymologies, les dialectes, la grammaire, la syntaxe, 1'orthographe, la prosodie d'une langue. La pureté de la langue. Les propriétés de la langue. Étudier, apprendre, oublier une langue. Il sait bien cette langue. Il parle bien, il écrit bien sa langue. Il parle plusieurs langues. L'origine, la formation, la multiplication, la diversité des langues. L'étude des langues. La confusion des langues à la tour de Babel. Les apôtres avaient le don des langues. Professeur en langue grecque, en langue hébraïque. Écrit en langue latine, en langue grecque, en langue arabe. Enseigner les langues. Langue corrompue, dégénérée.
     Prov., L'usage est le tyran des langues, L'usage prévaut sur les règles de la grammaire.
     Prov., On ne s'entend pas, c'est la confusion des langues, se dit D'une conversation où tout le monde parle à la fois.
     Langue primitive, Celle qu'on suppose que les hommes ont parlée la première. Les nombreuses dissertations des érudits n'ont pu nous conduire à savoir quelle était la langue primitive.
     Langue primitive ou originelle, se dit aussi de Celle qu'on suppose ne s'être formée d'aucune autre.
     Langue mère ou matrice, Celle qui n'étant formée d'aucune autre langue connue, a servi à en former d'autres. Et, par opposition, Langue dérivée, Celle qui est formée d'une autre.
     Langue morte, Celle qu'un peuple a parlée, mais qui n'existe plus que dans les livres. Et, par opposition, Langue vivante, Celle qu'un peuple parle actuellement. On dit dans le même sens, Langue ancienne, par opposition à Langue moderne.
     Langue vulgaire, Langue moderne, et qui est d'un usage ordinaire. Il se dit par opposition à Langue savante, Langue qui est en usage seulement parmi les personnes instruites.
     Langue littérale. Voyez LITTÉRAL.
     Langue naturelle ou maternelle, Celle du pays où l'on est né, par opposition à Langue étrangère, Celle d'un autre pays.
     Langue nationale, Celle que parle généralement une nation, aussi par opposition à Langue étrangère.
     La langue sainte, La langue hébraïque.
     Langue sacrée, Toute langue dans laquelle sont écrits des livres qu'on croit inspirés par la Divinité.
     Langue transpositive, Celle où les rapports des mots entre eux sont indiqués par leurs terminaisons, et où, par conséquent, on n'est pas obligé de les placer suivant l'ordre analytique de la pensée. Le latin, le grec, sont des langues transpositives.
     Langue philosophique, Langue où l'on suppose que la génération des mots suivrait exactement celle des pensées, où il n'y aurait ni anomalies, ni distinction du propre et du figuré, etc.
     Langue universelle, Langue qui serait commune à tous les peuples. Leibnitz a conçu le projet d'une langue universelle. Le latin, qui est su des gens instruits de tous les pays, est une espèce de langue universelle.
     Maître de langue, Celui qui enseigne une langue vivante. Maître de langue anglaise, de langue italienne.
     Enfants de langue, jeunes de langue, Jeunes gens que quelques gouvernements entretiennent pour apprendre les langues orientales, et devenir capables de servir de drogmans.
     LANGUE, signifie quelquefois, Langage, manière de parler, abstraction faite de l'idiome dont on se sert. La poésie est la langue des dieux. Personne n'a mieux parlé que lui la langue du sentiment, la langue de l'amour.
     La langue d'une science, d'un art, L'ensemble des mots, des locutions dont on se sert plus particulièrement dans une science, dans un art. La langue des mathématiques, des beaux-arts.
     LANGUE, s'est dit autrefois Des différentes nations ou divisions de l'ordre de Malte. La langue de Provence, d'Auvergne, de France, d'Aragon, etc.
     LANGUE, se dit, par similitude, de Certaines choses qui ont la forme d'une langue. Le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres en langues de feu.
     Langue de terre, Certain espace de terre beaucoup plus long que large, qui ne tient que par un bout aux autres terres, et qui est environné d'eau de tous les autres côtés. Il y a sur la côte de Provence plusieurs langues de terre qui s'avancent dans la mer. Il se dit aussi Des pièces de terre longues et étroites qui sont enclavées dans d'autres terres. Il y a une langue de terre labourable qui traverse la prairie.
     Langue-de-cerf, ou Scolopendre, Plante de la famille des Capillaires.
     Langue-de-chien. Voyez CYNOGLOSSE.
     Langue-de-serpent, ou Ophioglosse, Plante ainsi nommée parce qu'elle a une double feuille, dont la plus petite a quelque rapport avec la langue d'un serpent. Il se dit aussi Des dents de poisson pétrifiées; et, en ce sens, il est synonyme de Glossopètre.

8e édition, 1935

     LANGUE. n. f. Organe musculaire charnu et mobile, revêtu d'une membrane muqueuse, placé dans la bouche et qui est le principal instrument de la parole et l'organe du goût. La langue d'un homme, d'un oiseau, d'un cheval, d'un poisson. La pointe ou le bout, le dessus, le dessous de la langue. Le filet ou le frein de la langue. Langue épaisse, mince, déliée, pointue. Avoir la langue sèche, rude, chargée, pâteuse, noire et enflée. Remuer, tirer, montrer la langue. Les chiens lèchent et guérissent leurs plaies avec la langue. Les serpents dardent leur langue. Des langues de mouton, de boeuf, de porc. Accommoder des langues en ragoût. Un ragoût de langues. Langues fumées, fourrées, farcies.
     Tractions de la langue, Tractions faites pour ranimer un blessé, un asphyxié.
     Avoir la langue mauvaise, Avoir une langue blanchâtre, dénotant un mauvais état général.
     En termes de Musique instrumentale, Coup de langue. Voyez COUP.
     En termes de Chasse et de Manège, Donner de la langue, Appeler, exciter le chien, le cheval, par un bruit qui se fait en appuyant fortement la langue contre le palais et en la retirant vivement. On dit dans un sens analogue, mais seulement en termes de Manège, Aides, appel de la langue.
     Fig., Faire tirer la langue à quelqu'un, Lui faire attendre indéfiniment une chose dont il a besoin ou qu'il désire.
     Fam., S'ennuyeux à avaler sa langue, Éprouver un ennui excessif.
     Prov. et fig., Jeter sa langue aux chiens. Voyez CHIEN.
     LANGUE se dit, par analogie, de Certaines choses qui ont la forme d'une langue. Le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres en langues de feu. Langue de terre, Certain espace de terre beaucoup plus long que large, qui ne tient que par un bout aux autres terres et qui est environné d'eau de tous les autres côtés. Il y a sur la côte de Provence plusieurs langues de terre qui s'avancent dans la mer. Il se dit aussi des Pièces de terre longues et étroites qui sont enclavées dans d'autres terres. Il y a une langue de terre labourable qui traverse la prairie.
     Langue-de-serpent, Plante ainsi nommée parce qu'elle a une double feuille, dont la plus petite a quelque rapport avec la langue d'un serpent.
     Langue-de-chat, Petit gâteau mince et long.
     LANGUE, considéré comme le nom de l'organe de la parole, entre dans un grand nombre d'expressions toutes faites et de locutions figurées. Prenez garde à votre langue, elle vous perdra. Sa langue s'est embarrassée et il a dû s'arrêter dès les premiers mots.
     Fam., Avoir la langue bien pendue, Avoir une grande facilité à parler, parler beaucoup, et souvent avec excès.
     Fig. et fam., Avoir la langue bien affilée, Avoir beaucoup de babil et aussi Parler avec esprit, subilité, malice.
     Avoir une grande volubilité de langue, Parler avec une grande rapidité.
     Cette opération lui a dénoué la langue, Elle lui a donné plus de facilité pour parler.
     Fig., Dénouer, délier la langue à quelqu'un, Faire rompre le silence à quelqu'un qui voulait le garder. La peur lui avait lié la langue, l'argent la lui a dénouée, la lui a déliée.
     Fam., Il a la langue longue, il ne sait pas tenir sa langue, Il parle beaucoup, il dit tout ce qu'il sait, il ne sait pas garder un secret.
     Par exclamation, Quelle langue! Quel bavard! Quelle bavarde!
     Fig. et fam., Il a la langue dorée, c'est une langue dorée, se dit de Quelqu'un qui tient des discours faciles, élégants, propres à séduire, mais auxquels on ne peut pas toujours se fier.
     Être maître, n'être pas maître de sa langue, Savoir, ne pas savoir se taire.
     Fam., La langue lui a fourché. Voyez FOURCHÉ.
     Fam., Avoir un mot sur la langue, sur le bout de la langue. Voyez BOUT.
     Fig., C'est une fine langue, C'est une personne spirituelle. Fig., C'est une bonne langue, se dit ironiquement d'une Personne médisante.
     Fig., C'est une mauvaise langue, une méchante langue, une langue dangereuse, une langue de serpent, une langue de vipère, se dit d'une Personne qui aime à médire, à déchirer la réputation d'autrui.
     Fig. et fam., Coup de langue. Voyez COUP.
     Fig. et fam., Se mordre la langue, S'arrêter au moment de dire ce qu'on ne doit pas ou ce qu'on ne veut pas exprimer. J'allais lui dire quelque chose de mortifiant, mais je me suis mordu la langue.
     Fig. et fam., Se mordre la langue d'avoir parlé, S'en repentir. Je n'ai pas eu plutôt lâché cette parole que je m'en suis mordu la langue.
     Prov., Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, Il faut, avant de parler, mûrement réfléchir.
     Prendre langue, S'informer de ce qui se passe, de l'état d'une affaire, du caractère, des dispositions de ceux avec qui l'on doit traiter. On envoya quelques gens en avant pour prendre langue. Avant que de s'engager dans cette affaire, il est bon de prendre langue.
     LANGUE désigne aussi l'Idiome d'une nation, d'une race. La langue grecque, la langue latine, la langue française, etc. Les langues orientales. Les langues indo-germaniques ou aryennes. Une langue abondante, riche, harmonieuse, douce, sonore, pauvre, barbare. Cette langue est fort répandue. Enrichir, polir, perfectionner, fixer, altérer, appauvrir une langue. La richesse, la beauté, la politesse, d'une langue. Le génie, le caractère, les étymologies, les dialectes, la grammaire, la syntaxe, 1'orthographe, la prosodie d'une langue. Étudier, apprendre, oublier une langue. Il parle plusieurs langues. L'origine, la formation, la propagation des langues. Les apôtres reçurent le don des langues. Professeur en langue grecque.
     Prov., L'usage est le tyran des langues, L'usage prévaut sur les règles de la grammaire.
     Prov., On ne s'entend pas, c'est la confusion des langues, se dit d'une Conversation où tout le monde parle à la fois et, par extension, d'une Discussion où l'on ne s'entend pas sur le sens des mots.
     Langue primitive, Celle qu'on suppose que les hommes ont parlée la première. Les nombreuses dissertations des érudits n'ont pu nous conduire à savoir quelle était la langue primitive. Langue primitive ou originelle se dit aussi de Celle qu'on suppose ne s'être formée d'aucune autre.
     Langue mère, Celle qui n'étant formée d'aucune autre langue connue a servi à en former d'autres. Et, par opposition, Langue dérivée, Celle qui est formée d'une autre.
     Langue morte, Celle qu'un peuple a parlée, mais qui n'existe plus que dans les livres. Et, par opposition, Langue vivante, Celle qu'un peuple parle actuellement. On dit dans le même sens, Langue ancienne, par opposition à Langue moderne.
     Langue écrite se dit, chez un peuple qui a des traditions littéraires, d'un Ensemble d'emplois syntaxiques, de tounures, d'acceptions de sens, etc., hérités des bons auteurs. Elle s'oppose à Langue parlée, qui désigne l'Usage familier, plus libre et plus variable.
     Langue littérale. Voyez LITTÉRAL.
     Langue maternelle, Celle du pays où l'on est né. Il se dit par opposition à Langue étrangère, Celle d'un autre pays.
     Langue nationale, Celle que parle généralement une nation. Il se dit aussi par opposition à Langue étrangère.
     Langue sacrée, Toute langue dans laquelle sont écrits des livres qu'on dit inspirés par la Divinité.
     Langue universelle, Langue qui serait commune à tous les peuples. Leibnitz a conçu le projet d'une langue universelle. Le latin, qui est su des gens instruits de tous les pays, est une espèce de langue universelle.
     Jeunes de langue, s'est dit de Jeunes gens que les gouvernements entretenaient pour apprendre les langues orientales en vue de servir de consuls ou d'interprètes. L'École des jeunes de langues. On dit aujourd'hui École des langues orientales.
     LANGUE signifie quelquefois Langage, manière de parler, abstraction faite de l'idiome dont on se sert. La poésie est la langue des dieux. Personne n'a mieux parlé que lui la langue du sentiment, la langue de l'amour.
     La langue d'une science, d'un art, L'ensemble des mots, des locutions dont on se sert plus particulièrement dans une science, dans un art. La langue des mathématiques, des beaux-arts. Langue de la philosophie. La langue philosophique.
     LANGUE se dit spécialement du Vocabulaire et de la syntaxe propres à tel ou tel écrivain. La langue de Rabelais. La langue de Corneille.