DOUBLAGE. s. m. Terme de Marine. Second bordage ou revêtement de planches qu'on met à des vaisseaux destinés à des voyages de long cours.

DOUBLE. adj. de t. g. Qui vaut, qui pèse, qui contient une fois autant. Il est opposé à Simple. Double louis. Double ducat. Double pistole. Double portion. Corps de logis double.
     Il se dit aussi des choses plus fortes, de plus grande vertu que les autres de même nature. Encre double. Double bière. Catholicon double.
     Dans les Rubriques Ecclésiastiques, on appelle Fêtes doubles, Certaines Fêtes dont l'Office est plus solennel que dans les autres. Et on les appelle Doubles, pour les distinguer des simples et des semi-doubles. Double majeur. Double mineur.
     Il se dit encore de deux choses semblables qui sont en même endroit. Double porte. Double châssis. Double semelle.
     On appelle Acte double, Celui dont on fait deux originaux semblables, pour en laisser un entre les mains de chacune des parties intéressées. Bail double. On met à la fin de pareils actes, Fait double entre nous.
     On appelle en termes de Musique, Le double d'un air, Le même air, qu'on figure sur le simple, par l'addition de plusieurs notes qui varient et ornent le chant. Le double des Folies d'Espagne.
     On appelle Double bidet, Un bidet qui est de plus haute taille que les bidets ordinaires.
     On dit, Nouer à double noeud, pour dire, À deux noeuds. Et Fermer une porte, une cassette, etc. à double tour, pour dire, La fermer à deux tours.
     On dit dans le style familier, Double coquin, double fripon, etc. pour dire, Grand coquin, grand fripon.
     En Mathématique, on appelle Raison double, Le rapport de deux quantités, dont l'une est double de l'autre. 16 est à 8 en raison double.
¶ DOUBLE, signifie figurément, Dissimulé, traître. Coeur double. Esprit double. Âme double.
     On appelle Un mot à double entente, Un mot qui a deux sens différens.
¶ DOUBLE, est aussi substantif, et signifie Une fois autant. Payer le double. Payer au double. Condamner au double.
     On dit, Au double, pour dire, Beaucoup plus. Il lui a fait un déplaisir, il le payera au double. Vous m'avez rendu un bon office, je vous le rendrai au double.
     On appelle aussi Double de compte, Un des originaux de compte que le comptable garde entre ses mains.
     On dit, Mettre une chose en double, pour dire, La replier sur elle-même. Mettre une serviette en double.
     On dit aussi, Le double d'un corps de logis. On a mis toutes les garderobes dans le double.
     On dit proverbialement et figurément, Jouer à quitte ou à double, à quitte ou double, pour dire, Hasarder tout pour se tirer d'une affaire.
     On appelle au Trictrac, Gagner partie double, Lorsqu'on prend douze points de suite.
¶ DOUBLE. s. m. Espèce de monnoie qui valoit deux deniers, et dont les six faisoient un sou. Un double. Donner un double. Double tournois.
     On dit, Il y a tant, et pas un double avec, pour dire, Pas davantage. Et par mépris on dit, Cela ne vaut pas un double. Je n'en donnerois pas un double.

DOUBLEAU. s. m. Terme d'Architecture. Arc-doubleau, voûte qui joint un pilier à un autre.

DOUBLE-FEUILLE. s. f. Plante dont la fleur est irrégulière, disposée en épi, et approchante de celle de l'Orchis.

DOUBLEMENT. adv. Pour deux raisons, en deux manières. Doublement blâmable. Il en est doublement puni. Doublement obligé.

DOUBLEMENT. s. m. Terme de Pratique, qui n'a d'usage que dans les affaires de Finances, et dont on se sert dans les enchères, pour dire, Une fois autant. Enchérir par doublement et par tiercement.

DOUBLER. v. a. Mettre le double, mettre une fois autant. Doubler le nombre. Doubler l'ordinaire, la dépense, les gardes. Doubler la somme.
     On dit, Doubler le pas, pour dire, Aller plus vîte.
     On dit en termes de Marine, Doubler le Cap, pour dire, Passer au-delà du Cap.
     Il signifie aussi, Joindre une étoffe contre l'envers d'une autre. Doubler un manteau, un juste-au-corps, une casaque. Doubler de velours, de panne, de ratine.
     On appelle, Doubler un corps de logis, Quand on joint un autre corps de logis à la face de derrière de celui qui est déjà fait.
     On dit en termes de guerre, Doubler les rangs, doubler les files, pour dire, Y mettre le double de ce qui a coutume d'y être.
     On dit aussi au Théâtre, Doubler un rôle, un acteur, pour dire, Jouer un rôle au défaut de l'acteur qui en est chargé en premier.
     On dit encore au jeu du Billard, Doubler une bille, Quand en la faisant toucher contre un des bords du Billard, on la fait revenir plus près du bord opposé.
     On dit au jeu de Paume, que La balle a doublé, Quand elle a touché deux fois la terre. Et alors il est neutre.
¶ DOUBLÉ, [DOUBL]ÉE. participe.
     En Mathématique, on appelle Raison doublée, Une raison de carrés. Ainsi 16 est à 4 en raison doublée de 4 à 2, c'est-à-dire, comme le carré de 4 est au carré de 2.

DOUBLET. s. m. Deux morceaux de cristal mis l'un sur l'autre, avec une feuille colorée entre-deux, pour imiter les émeraudes, les rubis, etc. Doublet du Temple. Ce n'est pas une émeraude, c'est un doublet.
     On appelle aussi Doublet, au jeu de Trictrac, quand les deux dés amènent les mêmes points. Il ne peut gagner que par des doublets. Il n'amène que des doublets. Deux six, deux quatre font un doublet.

DOUBLETTE. s. f. Un des jeux de l'Orgue, qui sonne l'octave au-dessus du prestant.

DOUBLON. s. m. Espèce de monnoie d'Espagne, qui est d'or, et que nous appelons Pistole. Doublon d'Espagne.
¶ DOUBLON, en termes d'Imprimerie, est une faute qui consiste à composer deux fois de suite un ou plusieurs mots.

DOUBLURE. s. f. L'étoffe dont une autre est doublée. La doublure d'un manteau, d'une robe de chambre.
     On dit proverbialement et figurément, Fin contre fin n'est pas bon à faire doublure, pour dire, qu'On ne doit pas entreprendre de tromper aussi fin que soi, ou que l'on n'y réussit pas.