[Image de l'original: Dictionnaire de l'Académie française 1932-5, tome I, page 419]

     DOUCHE. n. f. Eau naturelle ou minérale qu'on projette sur tout le corps ou sur une partie du corps pour produire une action hygiénique ou thérapeutique. Donner la douche, une douche. Recevoir la douche. Prendre une douche, des douches. Douche froide. Douche chaude. Douche en jet. Douche en pluie. Douche écossaise, Douche alternativement chaude ou froid. Douche descendante. Douche ascendante. Douche horizontale.
     Figurément et familièrement, il signifie Réprimande ou invective, déception imprévue, violente et pénible. Je lui ai donné la douche qu'il méritait. Il a reçu une bonne douche à laquelle il ne s'attendait pas.

     DOUCHER. v. tr. Arroser au moyen d'une douche. Je me ferai doucher. On m'a douché le genou. Fig. et fam., Il croyait m'en imposer, je l'ai sérieusement douché.

     DOUCHEUR, [DOUCH]EUSE. n. Celui, celle qui donne des douches.

     DOUCI. n. m. T. d'Arts. Opération qui consiste à doucir une glace.

     DOUCINE. n. f. T. d'Architecture. Moulure ondoyante, concave par le haut et convexe par le bas.

     DOUCIR. v. tr. T. d'Arts. Débarrasser de ses rugosités la glace brute telle qu'elle sort du four.

     DOUELLE. n. f. T. d'Architecture. Parement intérieur ou extérieur d'un voussoir.
     Il signifie aussi Courbure d'une voûte.

     DOUER. v. tr. Pourvoir de qualités. Il ne se dit qu'en parlant des Avantages qu'on reçoit du Ciel, de la nature. Dieu l'a doué d'une grande vertu, d'une grande sagesse, d'une grande patience. La nature l'a doué d'heureuses facultés, a doué cette jeune fille d'une grande beauté. C'est un homme heureusement doué, ou absolument, Il est doué, C'est un homme pourvu de dons naturels.

     DOUILLE. n. f. Partie creuse et cylindrique d'une baïonnette, du fer d'une pique, d'une bêche, etc., qui sert à l'adapter au canon du fusil, au bois, au manche. La douille d'une cartouche, L'enveloppe d'une cartouche dans les armes qui se chargent par la culasse.

     DOUILLET, [DOUILL]ETTE. adj. Qui est moelleux. Un oreiller bien douillet.
     Il se dit aussi d'une Personne trop délicate, qu'un rien incommode, qui est sensible à la plus légère douleur. Cet enfant est trop douillet! Ne soyez pas si douillette! Substantivement, Faire le douillet. C'est un douillet, une douillette.
     DOUILLETTE. nom féminin, désigne un Vêtement ordinairement de drap ouaté, porté surtout par les ecclésiastiques, qui le mettent par-dessus les autres, en hiver.

     DOUILLETTEMENT. adv. D'une manière douce, moelleuse. Douillettement couché sur un bon lit.

     DOULEUR. n. f. Impression de souffrance, état pénible produit par un mal physique. Douleur de tête, d'estomac. Les douleurs de l'enfantement. Douleur rhumatismale. Douleur néphrétique. Douleur vive, aiguë, violente, cuisante, déchirante, lancinante. Sentir, éprouver une douleur, de la douleur en quelque partie du corps. Causer de la douleur. Calmer, dissiper, faire passer une douleur. Un cri de douleur.
     Il se dit également quand il s'agit des Peines de l'esprit ou du coeur. La douleur que je ressentis de cette perte. D'amères douleurs. Une douleur mortelle. Je vois avec douleur que rien ne peut le corriger. Être accablé, pénétré de douleur. Être plongé dans la douleur. Apaiser, soulager, modérer la douleur de quelqu'un. Faire éclater sa douleur. L'accent de la douleur.

     DOULOUREUSEMENT. adv. D'une manière douloureuse, au sens figuré. Il se plaignait douloureusement.

     DOULOUREUX, [DOULOUR]EUSE. adj. Qui cause de la douleur, ou Qui marque de la douleur. Une plaie douloureuse. Un mal douloureux. Cris douloureux. Plainte douloureuse.
     Il se dit, par extension, des Parties du corps, lorsqu'elles deviennent tellement sensibles, qu'on n'y saurait toucher sans causer de la douleur. Il a le pied douloureux.
     Il signifie figurément, Qui cause de la peine, du chagrin, de l'affliction. Cette perte m'a été douloureuse. Souvenir douloureux. Spectacle douloureux.