[Image de l'original: Dictionnaire de l'Académie française 1932-5, tome II, page 135]

     LOUP. n. m. Quadrupède du genre Chien, sauvage et carnassier. Loup gris. Peau de loup. La chasse au loup.
     Fam., Il fait un froid de loup, Un froid très rigoureux.
     Fam., Être enrhumé comme un loup. Voyez ENRHUMER.
     Fam., Manger comme un loup, Manger beaucoup.
     Marcher à pas de loup, Marcher sans bruit et dans le dessein de surprendre.
     Fig. et fam., Être connu comme le loup blanc, Être extrêmement connu.
     Prov. et fig., La faim chasse le loup hors du bois, fait sortir le loup du bois. Voyez FAIM.
     Prov., fig. et pop., Quand on parle du loup on en voit la queue, se dit Lorsque quelqu'un survient au moment où l'on parle de lui.
     Prov. et fig., Il faut hurler avec les loups. Voyez HURLER.
     Prov. et fig., Qui se fait brebis, le loup le mange. Voyez BREBIS.
     Prov. et fig., Brebis comptées, le loup les mange, Les precautions ne garantissent pas toujours d'être trompé, l'excès de précaution est dangereux.
     Prov. et fig., Les loups ne se mangent pas entre eux, Les méchants s'épargnent entre eux.
     Fig. et fam., Entre chien et loup. Voyez CHIEN.
     Fig. et fam., Se mettre dans la gueule du loup, S'exposer à un péril évident qu'on pouvait éviter.
     Fig. et fam., Tenir le loup par les oreilles, Être dans une situation difficile, pressante, et ne savoir comment en sortir.
     Fig. et fam., Donner la brebis à garder au loup, Donner à garder quelque chose à une personne dont on devrait se défier.
     Fig. et fam., Enfermer le loup dans la bergerie. Voyez BERGERIE.
     Saut de loup. Voyez SAUT.
     Loup marin. Un des noms vulgaires du phoque. Une peau de loup marin.
     Loup de mer se dit de Plusieurs poissons dont l'un, le Bar, est estimé pour sa chair délicate.
     Fig. et fam., Loup de mer, Vieux marin expérimenté et intrépide, ou Marin qu'un séjour constant sur mer a rendu un peu gauche et farouche.
     En termes d'Arts, Dents de loup, Découpure qui forme une suite d'angles aigus.
     LOUP se dit aussi d'une Sorte de masque de velours noir qu'on portait autrefois pour cacher son visage ou pour le garantir du hâle. On ne le porte plus aujourd'hui que dans les mascarades.
     En termes d'Arts, LOUP se dit d'un Appareil manqué à la fabrication, et en général de toute malfaçon.

     LOUP-CERVIER. n. m. Sorte de lynx. Des loups-cerviers.

     LOUPE. n. f. T. de Médecine. Tumeur enkystée qui vient sous la peau, qui s'élève en rond et augmente quelquefois jusqu'à une extrême grosseur. Il lui est venu une loupe à la tête. Extirper une loupe.
     Il se dit, par analogie, en termes de Botanique, d'une Excroissance ligneuse qui vient aux troncs et aux branches de quelques arbres. Les loupes d'orme servent à faire de jolis ouvrages de tabletterie.
     Il se dit aussi, en termes d'Optique, d'un Verre, convexe des deux côtés, qui grossit les objets à la vue et qu'on appelle autrement Lentille biconvexe. Se servir d'une loupe pour lire de très petits caractères.
     En termes de Joaillerie, il se dit d'une Pierre précieuse d'une transparence imparfaite. Loupe de saphir, de rubis, etc. Il se dit aussi d'une Masse de matière nacrée restée informe dans la coquille d'une huître perlière.
     Il désigne aussi, dans le langage populaire, le Goût de la flânerie ou même de la fainéantise.

     LOUPER. v. intr. et tr. Flâner, paresser, mal exécuter un travail. Il est populaire.

     LOUP-GAROU. n. m. Homme qui, d'après une superstition populaire, séjourne dans les forêts et erre la nuit dans les champs, transformé en loup.
     Il désigne aussi, figurément et familièrement, Celui qui est d'une humeur farouche, qui ne veut avoir de société avec personne. N'allons point chez cet homme- là, c'est un vrai loup-garou. Des loups-garous.

[...]

     LOUVAT ou LOUVART. n. m. Jeune loup.

     LOUVE. n. f. Femelle du loup. Rémus et Romulus furent, dit-on, allaités par une louve.

     LOUVE. n. f. Terme d'Arts. Outil de fer qu'on place dans un trou fait exprès à une pierre et qui sert à l'enlever.

     LOUVER. v. tr. T. d'Arts. Faire un trou dans une pierre pour y mettre la louve. Louver une pierre.

     LOUVET, [LOUV]ETTE. adj. Qui est de la couleur du poil du loup, en parlant d'un Cheval. Cheval louvet. Jument louvette.

     LOUVETEAU. n. m. Petit loup qui est encore sous la mère. Prendre la louve et ses louveteaux.

     LOUVETER. v. intr. Mettre bas, en parlant d'une Louve.

[Image de l'original: Dictionnaire de l'Académie française 1932-5, tome II, page 136]

     LOUVETERIE. n. f. Équipage pour la chasse du loup. Les lieutenants de louveterie sont chargés de la destruction des loups et autres bêtes nuisibles.
     Il se dit aussi du Lieu destiné à loger cet équipage.

     LOUVETIER. n. m. Il ne s'employait guère autrefois que dans cette dénomination, Grand louvetier, Officier de la maison du roi qui commandait l'équipage pour la chasse du loup.
     Il se dit aujourd'hui d'un Propriétaire qui s'est engagé à entretenir un équipage pour chasser le loup et certaines bêtes nuisibles.

     LOUVOIEMENT. n. m. Action de louvoyer.

     LOUVOYER. (Il se conjugue comme BROYER.) v. intr. T. de Marine. Faire plusieurs routes en zigzag au plus près du vent, en lui présentant tantôt un côté du bâtiment, tantôt l'autre. Nous fûmes contraints de louvoyer. Notre vaisseau fut longtemps à louvoyer.
     Il signifie au figuré, dans le langage ordinaire, Prendre des détours pour arriver à son but, éviter de se prononcer. Dans cette affaire, il n'a réussi qu'en louvoyant. Il louvoya entre les différents partis.