Naissance et première floraison de l'exemple dans la
lexicographie française
Russon Wooldridge
University of Toronto
© 2001 R. Wooldridge
Première parution in Langue française, 106 (1995) "L'exemple dans le dictionnaire de langue: histoire, typologie, problématique" (éd. A. Lehmann): 8-20.
Par « lexicographie française » nous entendons
la tradition qui commença en 1539 avec le premier dictionnaire
à contenir en entrée une nomenclature étendue du
lexique général du français. Il sera donc question
ici d'examiner l'exemplification dans le Dictionaire
françois-latin (DFL) de Robert Estienne et sa
continuation directe, le Thresor de la langue françoyse
(TLF) de Jean Nicot et le Grand Dictionaire
françois-latin (GDFL) édité à
Genève, Lyon, Paris et Rouen jusqu'en 1628. L'articulation de
l'exposé s'inspire en partie de Martin (1989).
1. Le mot
Le mot exemple, au sens de 'passage d'un texte, phrase ou membre de
phrase que l'on cite pour illustrer l'emploi d'un mot', est attesté
par les dictionnaires historiques à partir de 1653 [1]. On le trouve déjà au siècle
précédent:
(1) | « Autres pensent que
Enseigne prins
pour
Estendart vienne de Insignia, [...] par ce que aux
Enseignes, [...] on mettoit anciennement les armes
& blason de la couronne, Republique, ou autre estat,
[...] dont lesdicts enseignes estoient, lesquelles
armes & blason sont aussi signifiées par ledict
mot Insignia, & conforméement à cest
opinion on trouue ces exemples és anciens Romans.
L'enseigne de Charlemaigne estoit deuant toute
desployée, d'azur à fleurs de lis toute
semée, my partie d'Allemaigne. Item, quel blason
portoit-il en la bataille? Le poursuyuant respondit,
qu'il portoit vne Escu de gueules à la nef d'or,
qui est l'enseigne de Fez. Item, Le quart portoit
à son enseigne vn escu d'argent à trois
chasteaulx de synople. » DFL 1573
s.v. ENSEIGNE [2] |
En fait, chez Nicot exemple aurait plutôt la signification plus large
de 'passage d'un texte, phrase ou membre de phrase que l'on cite pour
illustrer l'emploi d'un mot ou d'un sens', de sorte que le mot-vedette ne
figure pas forcément dans le passage illustratif:
(2)
| « Auec la nef y
auoit trois lyons signez emmy le Champ, c'est à dire ses armoiries estoient
vne nef & trois lyons signez d'or emmy, en champ de gueules. De ce dernier
exemple il appert que le blason n'estoit pas seulement porté aux Escus,
ains aussi és bannieres, enseignes & cognoissances. Ce qui appert plus
clairement par cet autre, Il portoit à son Escu vn blason de sable à huit
hermines d'or: L'autre portoit à sa cognoissance vn Escu d'or à trois
testes de lyepard de gueules: le tiers portoit à sa banniere vn Escu d'azur
bis à deux dragonceaux d'or: Le quart portoit à son Enseigne vn Escu
d'argent
à trois chasteaux de Sinople. Aucuns estiment que cet exemple Blason,
Escu, Cognoissance, Banniere, & Enseigne soient Synonymes, mais c'est sans
raison, comme se peut cognoistre par cet autre exemple. L'Enseigne de
Charlemaigne estoit deuant, toute desployée d'azur à fleurs de lys toute
semée, my-partie d'Allemaigne, & la banniere estoit d'or à vn lyon
rampant de gueules, au tressouer double. » DFL 1573
s.v. BLASON [3] |
2. La chose
2.1. Fonctions
2.1.1. Présence/absence du mot-adresse
D'entrée de jeu, Martin (1989: 600) affirme pour l'exemple que
« [l]a seule obligation, impérative, est que l'exemple
présente une occurrence du mot-entrée. » C'est la
règle générale dans le Dictionaire
françois-latin:
(3) | « Pesanteur de
teste, Capitis
grauitas, aut Grauedo. / Qui cause & engendre
pesanteur de teste, ou qui est soubiect d'auoir pesanteur
de teste, Grauedinosus. » DFL 1539
s.v. PESANTEUR (classé à
POIX) |
Pourtant, à cause de la provenance du DFL inversion
du Dictionarium latinogallicum (DLG) de 1538 et de
son but, qui était d'aider les jeunes latinistes
français [4], la règle
connaît quelques exceptions:
(4) | « Cagasangue,
Tormina, torminum.
/
Soubiect a telle maladie, Torminosus. / Qui
engendre telle maladie, Torminale. »
DFL 1539 s.v. CAGASANGUE [5] |
2.1.2. Linguistique
Dans le dictionnaire de langue, l'exemple sert essentiellement à
mettre le mot-adresse en contexte et à en illustrer
différentes propriétés syntagmatiques et
paradigmatiques. Dans les premiers bilingues, cette fonction était
subordonnée à la distinction thème/version.
2.1.2.1. Fonction intentionnelle / fonction effective
Les exemples de DFL 1539 viennent tous de DLG 1538,
où ils fonctionnaient comme équivalents de séquences
phraséologiques latines. En principe voie d'accès au latin
dans DFL 1539, ils se sont en fait avérés utiles pour
l'apprentissage du français [6]. Par la
suite, Nicot en a encadré un certain nombre dans un discours
articulateur qui explicite le rôle d'exemplification du mot-adresse:
(5a) | « Collocare se palam in
meretricia vita,
S'abbandonner & s'addonner publiquement a
paillardise. » DLG 1538 s.v.
COLLOCO; « Proiicere se in
muliebres
fletus, S'abandonner a pleurs comme une
femme. » DLG 1538 s.v.
PROIICIO |
(5b) | « S'abandonner &
s'addonner
publiquement a
paillardise, Collocare se palam in meretricia vita. /
S'abandonner a pleurs comme une femme, Proiicere se
in muliebres fletus. » DFL 1539 s.v.
ABANDONNER |
(5c) | « Et par
reciprocation dudit verbe
actif, qui se fait par le pronom soy, ou se,
signifie se rendre captif & esclaue à quelque
chose vitieuse, comme [...] S'abbandonner à
paillardise, Veneri sese dedere, eiusque s‘u‘ domin‘
mancipium fieri. [...] Ou non vitieuse, comme,
S'abbandonner à pleurs, à dueil, Totum
sese lacrymis dolorique permittere, Nullatenus non
gemitibus ac lamentationi inseruire. »
TLF 1606 s.v. ABBANDONNER |
2.1.2.2. Syntagmatique
Le discours lexicographique élaboré par Nicot dans
DFL 1573 et TLF 1606, et dont on trouve un écho
fragmentaire dans certaines éditions du GDFL, renferme un
métalangage embryonnaire de la description syntagmatique et
syntaxique. Ainsi, par exemple, absolument, terme
indéfini et avec adjonction (6), adjoinct/adjoint (7, 8), en
parlant du nom:
(6) | « de mesme
façon on dict
absolument tel est mon compagnon en terme indefini, de
celuy qui nous faict toute compagnie. & auec adionction,
tel est mon compagnon d'estude, d'armes, de guerre,
d'apprentissage, en terme coarcté à
certaine maniere de compaignie. »
DFL 1573 s.v. COMPAIGNON |
(7) | « Il se prononce auec
adioinct
quand on veut designer ce qu'il contient, autrement non, comme, Vn sac de
froment,
d'auoine, de seigle, de pois, de plastre, de febues, & ainsi d'autres
choses. »
TLF 1606 s.v. SAC |
(8) | « Le mot de Cens,
Censif, Censiue,
auec
ses adioincts se dit diuersement en françois,
comme [...] Seigneur Censier, ou Censuel [...]
Chef-sens. premier cens [...] menu cens
[...] Cens requerable [...] Double Cens,
à la difference du simple [...] Cher
cens [...] Cens truant, ou Cens mort [...]
Cens heredital, ou à vie [...]
Censier » Stoer GDFL 1606 s.v.
CENS |
avec adjection, au sujet de l'adjectif:
(9) | « Est adiectif, dont
on vse auec
adiection de son substantif, ores proprement, comme, Les
nations estranges, Gentes exter‘. Et ores par
metaphore, ou en vitupere, comme, C'est vn homme, vne
femme estrange. c. de fascheuses moeurs, &
complexions, Cuius vita ac mores abhorrent a c‘teris.
Ou en admiration, comme, C'est vn fait ou cas
estrange, o facinus insuetum. » TLF
1606 s.v. ESTRANGE |
pronom relatif:
(10) | « Ores relatif, de
tout genre, comme,
Le
liure que tu escrits, Liber quem scribis. La femme
que tu as espousé, Vxor, quam
duxisti. » TLF 1606 s.v.
QUE |
article preposé:
(11) | « Le. est
l'article
masculin, & denote
les dictions ausquelles il est preposé estre
masculines, comme le cheual. » DFL
1573 s.v. LE |
celuy qui agit, en parlant du sujet du verbe:
(12) | « On en vse en action
retournant à
celuy, qui agit comme estant actif & passif, comme, Ie
m'esmerueille, tu t'esmerueilles, il s'esmerueille,
Admirationem mihi indo, tibi adfers, sibi creat. Et
aucunefois sans cette retrogradation & rentrée
d'action, comme, Cela m'esmerueille, Illud admirationem
mihi adfert. » TLF 1606 s.v.
ESMERVEILLER |
verbe neutre qui se construit avec la proposition de, ou
sans, verbe actif:
(13) | « Descendre,
est
quelquesfois neutre &
se
construit ores auec la preposition De, comme descendre de
cheual, & ores sans icelle. au 3. liu. d'Amad. chap. 6. Lors
descendirent la coste, & comme ils approchoyent pres, Amadis
veit Galaor desia hors du nauire. & quelquesfois actif,
comme, Descendre la chasse saincte
Geneuiefue. » DFL 1573 s.v.
DESCENDRE |
adverbe precedé d'une particule negative:
(14) | « Est aduerbe lequel
veut tousiours estre
precedé d'vne particule negatiue, [...] comme,
Il n'est gueres riches, [...] Il n'est gueres que vne
heure, [...] Ie n'ay gueres d'argent »
TLF 1606 s.v. GUERE |
adverbe qui a tousjours une preposition annexée
(15) | « Rebours,
aduerb. acut.
C'est à
reculons, & a tousiours vne preposition annexée,
comme, A rebours, de rebours. » TLF 1606
s.v. REBOURS |
préposition avec un nom propre, prenant article avec un
nom appellatif, avec l'article du nom qu'elle precede;
ellipse et subaudition:
(16) | « A aussi est vne
preposition signifiant
ores stabilité en quelque lieu, comme, Il est à
Paris, Est Luteti‘: & ores mouuement à vn lieu,
comme, Ie men vay à ma metairie, In villam
proficiscor: [...] / A aussi estant auec les noms propres
est vn article du genitif en denotation possessiue pour De,
comme, La maison à Pierre, la femme à Robert,
Edes Petri, vxor Roberti. Ce palais est à
Pompée, Hoc palatium est Pompeii, & estant auec
les noms appellatifs, prent article apparent auec elle, &
denote tousiours possession, comme, Ce champ est à la
ville de Paris, Hic ager ciuitatis Parisiensium est. /
A prenant auec soy larticle du nom qu'elle precede,
signifie semblance, façon, mode & maniere, comme, Il
est vestu à l'Italienne, cest à dire à
la semblance, mode, & façon des Italiens. Si
on n'aime mieux dire que en telles phrases, il y a ellipse
& subaudition de ce mot façon ou maniere, & que A
signifie Alors, Selon: comme, Il porte l'espee à
l'Espagnole, c'est à la façon des Espagnols,
cest à dire selon la mode des
espagnols. » DFL 1573 s.v.
A |
préposition accompagnée de l'article de la diction
où elle est premise:
(17) | « Estant
accompagné de l'article
de
la diction où elle est premise, elle sert aussi enuers
les dictions significatiues d'especes ou genres, comme, Le
chaulme de l'auoine, [...] Le chanure de la corde
[...] » TLF 1606 s.v. DE |
interjection apposée:
(18) | « Dea, est
vne
interiection laquelle
enforce la diction où elle est apposée, comme,
Non deá, ouy deá » DFL 1573 s.v.
DEA |
en composition (19), termination (20), en parlant des
éléments de composition et des affixes:
(19) | « For, est
vne diction,
laquelle en
composition quelques fois signifie hors, comme forclorre,
aucunesfois mal, comme, forconseiller, Forfaire,
Forsenné, voyez Forconseiller, Foriuger, Foriurer,
Fortraire, Formarier. » DFL 1573 s.v.
FOR |
(20) | « estant ceste
termination, able, és
mots françois, le plus souuent signification de
facilité & aisance, comme faisable, muable, tenable,
qui se peult faire, muer, tenir, & en aultres
semblables. » DFL 1573 s.v.
ABORDABLE [7] |
Si les conditions de construction pour les mots sont à peine
esquissées chez Nicot, Estienne peut assez souvent, dans le
DLG et le DFL, les laisser virtuelles au moyen du mot
etc.:
(21) | « Des ce temps la que,
&c. Ex eo
tempore
quo, &c. / Depuis le temps que tu, &c. Ex quo tempore
tu, &c. » DFL 1539 s.v. TEMPS. |
(22) | « Il fault prendre garde
que, &c.
Spectandum ne, &c. » DFL 1539 s.v.
PRENDRE |
Poille a la particularité de relever chez les auteurs
littéraires des tournures non standards:
(23) | « De, abondant, comme
il me semble de
voir,
pour il me semble voir. Bellay. » Poille
GDFL 1609 s.v. DE |
(24) | « Que, superflument
repeté.
Belleau.
Et l'ont feru que sagettes que careaux plus de
quarante. » Poille GDFL 1609 s.v.
QUE |
Dans plusieurs cas, Nicot commente la distribution syntagmatique du
mot, soit sous forme de simple restriction d'emploi (on ne dit
pas):
(25) | « Ce mot est seulement
vsité en
matiere de bestes cheualines, pour lequel on vse aussi de ce
mot composé Bay obscur (si mieux on ne l'aime
diuisé en deux) qu'aucuns appellent Chastain. Car on
ne dit pas d'vn drap, ou d'vn cuir, ou autres choses, qu'il
est Brumbay, ou Bayobscur. » TLF 1606
s.v. BRUMBAY |
(26) | « C'est vne espece de
mesure
vsitée
en l'auoine, tant seulement (car on ne dit pas picotin de
bled, de pois, febues, vece, nauette) »
TLF 1606 s.v. PICOTIN |
(27) | « Est un verbe
approprié aux
pressuriers de marc de raisin, [...] Car on ne dit pas
pressurer, draps, linge, chair, ou telles
choses. » TLF 1606 s.v.
PRESSURER [8] |
soit aussi par opposition paradigmatique (on ne dit/appelle
pas... ains..., appelons... et non...):
(28) | « Deschirer les cheueux,
vn papier, toile,
drap, peau, & telles autres choses, [...] Car on ne
dit pas Deschirer pierre, bois, fer, & telles matieres, ains
briser & rompre » TLF 1606 s.v.
DESCHIRER |
(29) | « Ores est masculin, &
signifie la partie
& endroit de l'outil, par où lon l'empoigne pour en
oeuurer, [...] Ainsi nous disons le manche d'vn
cousteau, (& neantmoins appelons l'empoigneure d'vne
espée, & d'vn poingnard, poingnée, & non
manche) le manche d'vne coignée, d'vn marteau,
[...] Et ores est feminin, & signifie ce qui couure le
bras, [...] Ainsi l'on dit les manches de la chemise,
du pourpoint, du saye, de la robbe, manches de maille, mais
on n'appelle pas manches la couuerture de fer de l'homme
d'armes, ains braçals, » TLF 1606
s.v. MANCHE |
2.1.2.3. Sémantique
L'exemple peut être choisi pour les cooccurrents sémantiques
du mot-adresse synonymes et parasynonymes (30, 31, 32), antonymes
(33, 34):
(30) | « c'est l'entree que
faict la mer auant en
terre. Le peloponnese qui est presque semblable à vne
feuille de platane, ou de vigne à cause d'infinis caps
s'auançans en la mer, & des calles ou entrees qu'il
faut au contraire en dedans, Vig. Im. » Marquis
GDFL 1609 s.v. CALLE |
(31) | « cestuy estoit vn des
accoursiers, &
fauorits de Pericles, Amyot. opusc. » Marquis
GDFL 1609 s.v. ACCOURSIER |
(32) | « Harnois grauez par
feuilletages,
moresques, & d'autre menue antiquaille de relief.
Amiot. » Poille GDFL 1609 s.v.
ANTIQUAILLE |
(33) | « selon les rangs
d'approximation, ou
esloignement de la pure & premiere simplicité.
Vig. chal. » Marquis GDFL 1609 s.v.
APPROXIMATION |
(34) | « Poulce suant, est dit
l'auantage de la
largeur d'vn poulce sur aulne en aulnant le drap ou la toile,
comme si lon disoit Poulce sur aulne, dont le contraire est
fust à fust. Ainsi l'explique l'ordonnance du Roy
François I. de l'an 1540. » TLF
1606 s.v. POULCE |
Un type d'exemple fréquent dans le DFL et le TLF
est l'énumération, dans une démarche onomasiologique,
d'espèces; fortuite conséquence de l'inversion du
DLG chez Estienne (35, 36), consciente partie d'une
approche analogique plus large chez Nicot (37, 38):
(35) | « Tout fruict qui ha
l'escorce dure,
comme
noix, amendes, & semblables, Nux, nucis. / Petit menu
fruict, comme senelles, prenelles, groseilles, &
semblables, Baccula. » DFL 1539 s.v.
FRUICT |
(36) | « Toutes sortes de grans
oiseaux, comme
gelines, oys, corneilles, corbeaux, grues, & semblables,
Alites. » DFL 1539 s.v. OISEAU |
(37) | « Est vn terme general
à toutes
bestes qui ont pennes, & au masle & à la femelle,
lesquelles selon leurs especes sortissent noms particuliers,
comme perdrix, faisants, poulles, canards, oyes, grues &
autres » TLF 1606 s.v.
OISEAU |
(38) | « Et pour vne
particuliere sorte de ieu qui
se iouë à dez & tables sur ledit damier. Car il
y en a plusieurs sortes, comme, Toutes tables, le Pair, la
Reinete, le Lourche, qui tous se iouënt à sort
& aduenture de dez & remuement de tables selon l'escheute des
points marquez és six faces d'iceux
dez. » TLF 1606 s.v.
TRICTRAC |
2.1.3. Philologique
Thierry, Nicot, Marquis et Poille citent souvent des auteurs comme
témoins de l'emploi, voire du non-emploi, d'un mot. L'exemple sert
ici autant d'attestation que d'illustration.
(39) | « Ronsard en vse, si
faict Dubellay, disant
ainsi, Vne vierge chasseresse Pleurant delaisser les bois,
Append icy son carquois, Ses traicts, son arc, & sa
lesse. » DFL 1564 s.v.
APPENDRE |
(40) | « Iean le Maire
liur. I. chap.
40. des Illustrations en vse pour Tournoy. Plusieurs
ieunes Princes venus aux ieus & tournoyemens, faisoyent vne
bande d'Assaillans à part. » TLF
1606 s.v. TOURNOYEMENT |
(41) | « Non que, On les tient
non que pour
faciles, ains pour ridicules. Vig. chif. [...] Amyot
n'en a iamais vsé, ouy bien, H. F. si ceux de
la plus haulte estoffe d'entre les anciens ont douté
de la certitude de toutes les choses humaines, non que des
sciences & traditions des hommes. » Marquis
GDFL 1609 s.v. NON [9] |
(42) | « Animant, pour animal,
l'homme est vn
animant noble. Boisteau. » Poille GDFL
1609 s.v. ANIMANT [10] |
2.1.4. Encyclopédique
La nomenclature du TLF renferme quelques termes de linguistique.
Pour ces mots, Nicot situe sa discussion au niveau de la
métamétalangue, traitant une catégorie du
système de la langue et non une unité du lexique. Ainsi, les
exemples donnés s.v. ABLATIF et ACCENT sont des
exemples de l'ablatif et de l'accent.
(43) | « Mais les
François le representent
par la preposition, De, comme, i'ay cela d'vn tel,
[...] Et faut entendre, que les noms & pronoms sont
declinez par six cas, dont le premier est appelé
Nominatif, le second Genitif, Le tiers Datif, Le quatriesme,
Accusatif, Le cinquiesme Vocatif, Le Sixiesme cestuy
Ablatif. [...] mais en la langue Françoise &
autres esquelles tous lesdits cas sont de mesme terminaison,
on les exprime ou par article seul, comme au nominatif, le
baton, la iaueline: ou par preposition coniointe à
l'article: quant aux noms masculins commençans par
voyelle, L'homme, de L'homme, à L'homme; Et à
tous feminins, La femme, De la femme, à la femme, ou
par dictions indeclinables, equipollans à articles,
au regard des mots masculins commençans par
consonante, comme, Le Iardin, Du Iardin, Au
Iardin. » TLF 1606 s.v.
ABLATIF |
(44) | « Accent aigu, selon
lequel la diction est
dite aiguë, est assis sur la derniere syllabe de la
diction, comme il l'est en tous les noms masculins &
infinitifs François, peu s'en faut, comme banny,
baston, foüet, frapper, tuer, & autres. / Accent
aigu, selon lequel la diction est dite penacuta, est
assis sur la penultiesme syllabe de la diction, comme en la
pluspart des noms feminins François, beste, femme,
Dame, foulée, & en certains infinitifs, braire, taire,
frire, duyre, escourre. » TLF 1606 s.v.
ACCENT |
Dans le cas de mots à référent extralinguistique, il
arrive au lexicographe de donner exceptionnellement un exemple ayant trait
à la chose. Sous le mot CALCINER, c'est la
calcination qui
est exemplifiée, très secondairement calciner et
calcination:
(45) | « Calciner est passer
quelque chose
metallique ou minerale par le foeu, & la reduire en pouldre.
Calcination, telle reduction en pouldre par le moien du foeu,
Exemple: Pour calciner alum, faictes bien chauffer vne pale
de fer, puis sur ceste pale mettez de l'alum telle que les
marchands le vendent: soubdain il se fondra & liquefiera,
bouillonnant à gros bouillons: finalement quand il
sera assez cuict, tous ces bouillons cesseront, & l'alum
demeurera plat & plus blanc que auparauant. Ce faict, d'vn
seul doigt vous le mettez en pouldre, qui est l'indice de la
calcination parfaicte. » DFL 1564 s.v.
CALCINER |
Plus caractéristique de procédés modernes dans le
dictionnaire de langue, un exemple d'emploi du mot peut servir aussi
à véhiculer des informations de nature historique ou
culturelle:
(46) | « Le François vse
de ce mot plus
communément, quand vne creuasse & ouuerture se fait
en terre, qui engloutit ce qui luy estoit au dessus, comme
Sodome, & Gomorrhe furent abysmées. Le village de
Frittole aupres de Puzzole a esté
abysmé. » TLF 1606 s.v.
ABYSMÉ |
2.1.5. Idéologique
Le Grand Dictionaire françois-latin débuta à
Genève, ville de Calvin, avant de connaître plusieurs
éditions françaises, notamment à Lyon [11]. Jacob Stoer n'hésite pas à l'occasion
de condamner certains items hérités du DFL [12]:
(47) | « Ce mot est fort
vsité entre les
profanes. On entend par ce mot ce qui auient de
prosperité ou aduersité. / [Qui a toute
esperance en fortune, Qui s'attend à fortune,
[...]] Les Chrestiens esperent en Dieu & s'attendent
à luy. / [C'est à fortune d'en disposer,
Cela gist au vouloir de fortune, [...]] C'est Dieu qui
dispose de toutes choses. » Stoer GDFL
1606 s.v. FORTUNE |
L'édition lyonnaise de Pierre Marquis ajoute au texte plusieurs
items pro-catholiques ou anti-calvinistes empruntés à
Ronsard:
(48) | « Foy, infuse du ciel,
Chrestienne, diuine
celeste, vraye, salutaire, fondement de la Religion
Catholique. » Marquis GDFL 1609 s.v.
FOY |
(49) | « Theologie des
Heretiques toute rance
&
moisie, Rons. » Marquis GDFL 1609 s.v.
MOISI |
Les exemples du dictionnaire sont le résultat d'un certain
nombre de choix et de la sorte ne sont jamais innocents. Pris ensemble ils
trahissent une idéologie systémique, largement inconsciente.
Les articles FEMME, HOMME et MARI
du TLF, en
bonne partie hérités du DFL et, au delà, du
DLG, servent à illustrer ce fait. Les principaux syntagmes
de ces articles peuvent se résumer ainsi:
FEMME 'femina'
femme aigre, aspre, estimée, fort
belle, fardée, vertueuse et qui fait actes
d'homme, agenouillée, grosse d'enfant;
femme de noble lignée, de bonne maison,
d'honneur, de bien; femme qui a son flux de sang,
qui travaille d'enfant, qui n'est point sur les hommes,
qui appete fort compagnie d'homme, qui s'abandonne à
tous venans; hanter femmes, engrossir une femme,
prendre une femme à force, soliciter une femme,
estre addonné aux femmes; en femme; sage
femme
FEMME 'uxor'
femme mariée, laissée, separée
d'avec son mari; femme de Jehan, de mon fils, de
mon frere, de mon nepveu; femme qui escoute soigneusement
son mari, qui apporte beaucoup d'argent à son mari;
bailler à femme, prendre à femme,
rejetter sa femme, coucher avec la femme d'aucun; ma
femme « Vxor mea »
HOMME
homme contrefait, excellent en vertu,
sçavant, triste, severe, inventif,
complet, fascheux, tousjours prest; homme de
bien, de guerre, de bras, de peine, de vie
entiere, de petit coeur, de petite entreprise, de
bon coeur, de gentil coeur, de coeur,
d'esprit; homme en aage de virilité; homme
à part; homme qui ne mange souvent en compagnie,
qui n'a que faire, qui n'a guere veu; homme qu'on ne
sçaurait trop estimer; demi homme, doux homme,
petit homme, vaillant homme; devenir homme, se
monstrer homme, sentir son homme; combatre homme à
homme; mon homme « id est, mon vassal &
subiect »
MARI
mari coquu, marri; mari de ma mere, de ma
niepce; espouser mari, prendre mari, gaigner un
mari, servir de mari; different entre le mari et la
femme; mon mari « Vne maniere de
blandir »
Si la femme, personne du sexe féminin, est déterminée
en grande partie dans ses relations sexuelles avec l'homme et, en tant
qu'épouse, comme soumise à son mari, l'homme n'est
caractérisé que par rapport à lui-même et dans
ses rapports sociaux, bien que marié il puisse être cocu ou
marri.
2.1.6. Littéraire
Bon nombre de citations ajoutées au GDFL par Marquis et
Poille ont un caractère fortement littéraire. Typiques du
premier sont les mini-concordances d'épithètes tirées
de Ronsard; du second, les renvois à Ronsard pour le blason du
corps féminin [13]:
(50) | « Soleil sans barbe,
cheuelu, ieune,
gaillard, tout-voyant, perruqué d'vn feu qui iecte sa
sagette ardentement en bas, ame, vie, oeil de ce grand Tout,
qui tout void & contemple, ardent qui monstre sa teste
blonde, grand flambeau qui luit és Cieux, qui
sçait tout qui void tout de ses yeux pere alme
nourrissier de ceste grand machine, beau de flammes
esclaircy, honneur du Ciel, qui à chef renuersé
plonge son char doré, dans le sein du vieillard,
lequel sort hors de l'eau frais & gaillard ainsi qu'vn
iouuenceau, radieux, pere de ma lyre, qui va bornant aux
Indes son reueil, ains qui d'vn oeil mal appris au sommeil
deça, de là toutes choses remire, &c.
Rons. » Marquis GDFL 1609 s.v.
SOLEIL |
(51) | « Espaules de femme
belle descrites.
Rons. » Poille GDFL 1609 s.v.
ESPAULE |
2.2. Formes
2.2.1. Marques
La règle générale dans le DFL est de commencer
chaque exemple à la ligne, de le faire débuter par une
lettre majuscule, de l'imprimer en italique et de le clore par une virgule
précédant l'équivalent latin:
(52) | « Enqueste,
Inquisitio, Percontatio.
Enqueste & information, Inquisitio.
Enqueste diligente, Examen.
Faire enqueste, Inquisitionem agere, Anquirere.
Les enquestes, Testificationes, vel Testimonia.
B. » DFL 1549 s.v. ENQUESTE |
Dans les articles construits de Nicot, la pratique de délimitation
la plus fréquente est de faire précéder l'exemple
d'une virgule ou d'un point, de le faire commencer par une majuscule et de
le fermer par une virgule ou un point. La plupart des exemples
rédigés par Nicot sont introduits par une copule
comme, selon ce on dit, selon ceste/laquelle
signification/acception on dit, ainsi dit-on / ainsi
on dit:
(53) | « signifie
confusément,
meslément, Promiscue, permiste, aceruatim.
Comme, Il entra en la ville peslemesle auec les
ennemis, Cum hostibus mixtim atque agglomeratus, vt non
internosceres, In vrbem penetrauit. Il dit peslemesle, ce
qui luy vient à la bouche, Quicquid in buccam
venit, Indiscriminatim ac tumultuarie dicit,
effutit. » TLF 1606 s.v.
PESLEMESLE |
La pratique dans les items du GDFL est variable: le plus souvent
virgule et initiale majuscule chez Marquis, virgule seulement chez Poille.
Des séquences sans marque initiale ou finale se rencontrent dans
tous les dictionnaires.
(54) | « comme, Il fit arrouter
ses sommiers
deuers
france en Oolin. » DFL 1573 s.v.
ARROUTER. [Absence de marque finale
après
france.] |
(55) | « Apprehension nous
auons la
cognoissance
& apprehension reseruee en quelques limites, Vig.
Chalc. » Marquis GDFL 1609 s.v.
APPREHENSION. [La citation commence
à
nous.] |
(56) | « Ouurier les trois
seurs ouurieres
à
trancher le cours des ans. Belleau. » Poille
GDFL 1609 s.v. OUVRIER. [Pas de
marque initiale
après ouvrier.] |
2.2.2. Exemples construits, exemples cités
En principe, la distinction entre exemple construit (par le lexicographe,
qui ne se nomme pas, puisqu'il propose un extrait de langue) et exemple
cité (avec indication de la source, l'exemple ayant le statut
d'extrait de discours idéolectal) est absolue. Dans la pratique,
elle est souvent floue; l'exemple forgé par le lexicographe peut
être conditionné par les lectures de celui-ci, l'exemple
observé peut être normalisé par le discours
articulateur. Il n'y a que des degrés de
généralisation et de particularisation. Dans les exemples
suivants, on peut noter: syntagme virtuel (chevalier
d'accollée, 57), syntagme actualisé (la livrée
du marié, 58), phrase virtuelle (le visage d'une femme estre
semé de tasches de rousseur, 59), phrase complète (Il
porte d'azur semé de fleurs de lys d'or, 59); citation syntagme
(arceau de porte, 60), citation phrase (la mer ne bruit toujours
son Ire, 61).
(57) | « Selon cela, on trouue
ces phrases,
cheualier d'accollée, cheualier aux esperons dorez,
cheualier de bataille, de rencontre &
d'assaut » TLF 1606 s.v.
CHEVALIER |
(58) | « liurée se prent
aussi pour la
deuise des couleurs d'aucun, & selon ce on dict la
liurée du marié, la liurée de la
mariée » DFL 1573 s.v.
LIVRÉE |
(59) | « Selon ce on dict en
faict d'armoiries,
Il
porte d'azur semé de fleurs de lys d'or, quand tout
le champ de l'escu est couuert menu de fleurs de lys sans
nombre. & le visage d'vne femme estre semé de tasches
de rousseur, quand il en est couuert. »
DFL 1573 s.v. SEMER |
(60) | « Arceau de porte.
Bellay. »
Poille GDFL 1609 s.v. ARCEAU |
(61) | « la mer ne bruit
touiours son Ire,
Bellay. » Poille GDFL 1609 s.v.
BRUIRE |
Les choses se compliquent davantage quand le lexicographe oublie de
mentionner la source d'une citation:
(62) | « les cerfs se
brunissent leurs testes, les
vns aux charbonnieres, les autres en l'ardille, en terre
rouge, & autres lieux. » Poille GDFL
1609 s.v. ARDILLE [Cf. « ilz
[les Cerfz] se
brunissent leurs testes, les vns aux charbonnieres, les
autres en l'ardille, terre rouge, et autres lieux commodes
a eux pour ce faire. » J. Du Fouilloux, La
Venerie, éd. de 1562 (Poitiers: de Marnesz &
Bouchetz), p. 60.] |
La citation peut se borner à la mention d'un nom d'auteur:
(63) | « Mais auiourd'hui tous
ceux qui parlent
&
escriuent correctement François ne distinguent, ains
confondent ordinairement ces deux particules On &
Lon: comme on peut voir en Amiot, Montagne, Vigenere,
& autres. » Stoer GDFL 1599 s.v.
HOM |
2.2.3. Économie des séries: juxtaposition et
ellipse
Lorsque plusieurs exemples sont donnés à la suite, ils sont
soit autonomes, ce qui ne pose pas de problème de
délimitation (64, 65), soit imbriqués par ellipse, ce qui
exige de la part de l'usager un effort d'analyse (66) [14]:
(64) | « signifie vne partie
separée de
quelque chose entiere, comme vne piece de pain, vne piece de
frommage » DFL 1573 s.v.
PIECE |
(65) | « Car telle maniere
d'instrument qui ne
fait
qu'imprimer quelque marque, ou placquer simplement, est plus
communéement appelé Presse [...] Comme
la presse des Imprimeurs, & la presse de ceux qui estampent
les sarges, draps, fustaines & autres estoffes, & la presse
dont les femmes & drappiers pressent leurs chapperons,
linges, & draps. » TLF 1606 s.v.
PRESSOIR |
(66) | « Il signifie aussi non
vne partie, ains toute la piece entiere, comme quand nous disons vne piece
de toile, de drap, de velours, de taffetas, & semblables tire tant d'aulnes,
& quand nous disons de quelque manufacture, voila vne belle
piece. »
DFL 1573 s.v. PIECE |
Dans le dernier exemple, c'est la compétence de l'utilisateur qui
lui permet de décider que le bon paradigme est une
piece de toile/drap/velours/taffetas/... tire tant d'aulnes.
3. La postérité
Cette typologie de l'exemplification, qu'illustrent, de façon inégale, les dictionnaires d'Estienne
et de Nicot, vaut dans l'ensemble pour la suite de la lexicographie française. Disparaîtront quelques
types dus à la transition d'une lexicographie latinisante vers l'affirmation du français comme
langue d'entrée et langue cible (il s'agit de l'absence dans l'exemple du mot-adresse, de
l'opposition fonction inentionnelle vs fonction effective) ou à une mode passagère (les
épithètes littéraires [15]). Deviendront traditionnelles dans les
dictionnaires généraux la description de la syntagmatique du mot (la terminologie évoluera), la
cooccurrence synonymique ou antonymique, la véhiculation d'informations historiques et
culturelles, ainsi que celle plus ou moins inconsciente de valeurs idéologiques, la prédilection pour
la citation littéraire (avec quelques exceptions notoires, dont surtout celle du Dictionnaire de
l'Académie). Certains types seront caractéristiques de tel ou tel ouvrage: les exemples
onomasiologiques chez Robert, les attestions philologiques chez Ménage (l'usage ancien), Féraud
(il cite auteurs et dictionnaires) ou Littré (l'usage ancien dans la rubrique Historique); les exemples
métamétalinguistiques plus typiques du traité de grammaire que du dictionnaire de langue se
retrouveront, par exemple, dans les articles linguistiques du Grand Larousse de la langue
française; le traitement du référent par opposition à celui du mot (type calcination vs
calcination) se retrouvera dans les dictionnaires encyclopédiques tels Furetière ou Trévoux
il en sera clairement distingué à partir de Larousse; des exemples sciemment
idéologiques seront donnés par Richelet, Furetière et Boiste, entre autres [16].
Bibliographie
1. Corpus
R. Estienne, Dictionarium latinogallicum, Paris, 1538.
Id., Dictionaire francoislatin, Paris, 1539 (1e éd.)
et 1549 (2e éd.)
J. Thierry, Dictionaire francoislatin, Paris, 1564 (3e éd.)
J. Nicot & J. Dupuys, Dictionaire françois-latin, Paris,
1573 (4e éd.)
J. Nicot, Thresor de la langue françoyse, Paris, 1606.
J. Stoer, Grand Dictionaire françois-latin, [Genève],
1599, 1606.
P. Marquis, Grand Dictionaire françois-latin, Lyon, 1609.
G. Poille, Grand Dictionaire françois-latin, Paris, 1609.
2. Études
R. Martin, L'exemple lexicographique dans le dictionnaire monolingue,
Dictionnaires: Encyclopédie internationale de
lexicographie (éd. F.J. Hausmann et al.), Berlin &
New York: De Gruyter, t. 1 (1989), 599-607.
B. Quemada, Les Dictionnaires du français moderne, Paris: Didier, 1967.
T.R. Wooldridge, Les Débuts de la lexicographie
française, Toronto & Buffalo: University of Toronto Press,
1977.
Id., Le Grand Dictionaire françois-latin
(1593-1628): histoire, types et méthodes, Toronto:
Paratexte, 1992.
Notes
1. Par ex., le Grand Larousse de la langue française (1973),
qui le trouve chez Pellisson-Fontanier, ou le Robert historique de la
langue française (1992), qui se contente d'indiquer la date.
2. La mise en relief est de nous.
3. Voir aussi DFL 1573 s.v. REQUINT,
TLF 1606 s.v. DE et FRERE. Sous CALCINER (voir cit. 45),
DFL 1564 emploie exemple pour parler de la chose (la
calcination) plutôt que du mot ou du sens.
4. Voir Wooldridge (1977: 24).
5. Cf. les exemples sémantiques de Nicot (voir cit. 2: BLASON).
6. Voir Wooldridge (1977: 24-5).
7. On trouve plusieurs fois terminaison; par ex.:
« Car ceste terminaison de mots François en Able, a
en soy energie de facilité, comme faisable, manable, battable, qui
est aisé à faire, à habiter, à batre, tenable.
Ie di s'ils viennent immediatement des verbes » TLF
1606 s. v. ESCOULABLE.
8. Voir aussi TLF 1606 s.v. LIGE, NEUFAINE.
9. « Vig. chif. » = Blaise de Vigenere, Traicté des chiffres, ou
secretes manieres d'escrire, Paris: Abel L'Angelier, 1586; « H.F. »
= La Popeliniere, La Vraie et entiere histoire des troubles..., La Rochelle: impr. Pierre
Davantes, 1573.
10. « Boisteau » = Pierre Boaistuau.
11. Voir Wooldridge (1992).
12. Le texte hérité est indiqué ici entre crochets.
13. Cf. Wooldridge (1992: 92, 141-2).
14. Voir aussi cit. 50.
15. Cf. Quemada (1967: 543).
16. Cf. Quemada (1967: 527-32).