NOTE D'EXPERT
L'expression platte peinture (on rencontre aussi peinture plate et plate figure)
est couramment employée au XVIe s. (cf. Havard), dans des traités, des
récits, des oeuvres littéraires (cf. Belleau), pour désigner la
représentation, parfois peinte, sur surface plane (toile, bois, papier),
d'un objet à trois dimensions (scène, personnage, etc.). La plate peinture se
distingue ainsi des représentations faites en bosse, c.-à-d. en relief; l'art et
l'architecture de la Renaissance lui donnent son essor grâce à la
(re)découverte de la perspective (Vitruve-Martin 1547, cf. Li.7, f.100). Les
entrées royales du milieu du XVIe s. étaient l'occasion d'exhiber les
dernières inventions artistiques et techniques, dont les perspectives en plate peinture (cf.
Triomphe de Henry 1551, 1571 Gay, 1572 Havard). La grande fréquence de
l'expression platte peinture est attestée, d'une part par la diversité de ses
constructions syntagmatiques -- la/une -; tableau, ouvrage,
ornement, figure, (etc.) de -; - faite, appliquée;
representer, umbrager de -; representer, umbrager, coucher en
- --, et d'autre part par des emplois figurés relevés au début du XVIIe s.
-- sot en bosse, et platte peincture (Cotgrave), ou en parlant du bas-ventre d'une fille par
opposition au relief de celui d'un garçon (Schelandre). Elle est enregistrée
dans son sens propre par les dictionnaires à partir du début du XVIIe
s. (Marquis, Poille) et continue à être attesté, sans marque d'archaïsme,
jusqu'à la deuxième moitié du XIXe s. (Littré 1868, Académie 1878).