Mnémosyne

La genèse de l’évaluation lexicale au Canada
à travers le discours
des premiers répertoires lexicaux

Présentation de notre sujet de recherche

© 2001 Gabrielle SAINT-YVES
Stagiaire au CIRAL
Université Laval

Communication faite dans le cadre des séminaires du
Centre interdisciplinaire de recherche en activités langagières,
lundi le 19 novembre 2001, à 16 heures au local 0224, Pavillon de Sève



 

1. Objectifs

Notre recherche se propose de cerner l’évolution de la conception linguistique à travers les critères d’évaluation déclarés ou mis en application dans des ouvrages canadiens-français de type lexicographique. L’étude est une contribution à l’histoire de la genèse de la réflexion normative sur le lexique au XIXe siècle avec une ouverture sur les productions du XXe siècle jusqu’à Louis-Alexandre Bélisle (1957). Elle porte plus spécifiquement sur les affirmations explicites directes en faveur d’une norme endogène ou exogène, sur la terminologie employée pour parler du français de référence, du français canadien et de ses particularismes et, troisièmement, sur les affirmations implicites pertinentes révélatrices d’une position idéologique. La recherche s’appuie sur les méthodes qui caractérisent la métalexicographie, mais elle s’inspire également de celles de l’analyse du discours.

L’étude, qui cherche à cerner les points de vue qui sous-tendent les prises de position des auteurs selon une perspective différentielle, historique et épilinguistique, met en lumière les jugements portés sur les particularismes canadiens et sert de point de départ à la présentation d’un inventaire de critères de légitimation ou de rejet. Elle débouche sur une classification des approches qui remet en cause l’opposition tranchée que l’on a traditionnellement pratiquée entre les puristes et les glossairistes.

Cette étude a été inscrite comme thèse de doctorat à l’Université de Toronto, sous la direction de Russon Wooldridge ayant pour titre:

La conception du français canadien et de ses particularismes lexicaux
vue à travers la recherche de critères d’évaluation
:
Bilan de la réflexion sur la norme du lexique au XIXe siècle
dans la production lexicographique depuis Thomas Maguire (1841)
jusqu’à Joseph Amable Manseau (1881)

Les deux autres membres du comité de thèse sont Brian Merrilees, professeur au département d'Études françaises de l'Université de Toronto, et Yannick Portebois, directrice du Centre d'études du XIXe siècle français Joseph Sablé.

2. Motivations de départ [1]

C’est peu après la parution du Dictionnaire du français Plus à l’usage des francophones d’Amérique (DFP 1988) et la bataille d’opinions qu’elle suscita que nous avons été amenée à réfléchir à la signification de cet ‘affranchissement’ lexicographique par rapport à la France. Nous avons tout de suite vu que c’était la question de la norme linguistique, laquelle se situait au centre de cette crise d’identité culturelle, qui était remise en question dans le cas de ce dictionnaire. C’est cette idée que nous avons voulu rendre par le titre «Lexicographic Revolution in Quebec» que nous avons donné à une communication présentée au congrès de la Modern Language Association à San Diego en 1994.

La fréquentation de divers milieux culturels canadiens et américains nous a inspiré une sensibilité quant aux problèmes des minorités francophones hors Québec et à leurs revendications en matière d’outils lexicographiques; elle nous a donné en outre la stimulation nécessaire pour amorcer notre recherche. C’est dans cette optique que, lors du colloque Les Acadiens et leur(s) langue(s) qui s’est tenu à Moncton en 1995, nous avons soumis une étude sur la prise en compte des minorités francophones hors Québec dans les nouveaux dictionnaires québécois. Nous avons examiné plus particulièrement le cas de l’Acadie dans un article qui s’intitule: «La prise en compte de l’Acadie dans les nouveaux dictionnaires québécois».

À l’occasion d’un stage de recherche au Trésor de la langue française au Québec, nous avons approfondi notre sujet et orienté notre recherche vers l’étude de la genèse des critères de l’évaluation du lexique. Le parcours historique que nous avons par la suite entrepris nous a permis de mieux comprendre l’état de la question sur la norme. Nous avons ainsi nourri une passion pour les premiers répertoires lexicaux puisqu’ils semblaient avoir conditionné toute notre vision sur la qualité de la langue française au Québec:

Au début du XIXe siècle, les Canadiens […] seront surpris d’apprendre que leur langue présente de multiples différences avec l’usage de France; ignorants des origines de ces traits particuliers, ils auront tendance à les attribuer à l’anglais. C’est dans ce contexte que commencera à se développer un discours épilinguistique qui sera dominé par la question de la norme de référence. [2]

3. Les acquis: itinéraire internaute

La question de la norme linguistique est un sujet qui a été abondamment discuté; cependant l’historique des critères de l’évaluation lexicale a été en quelque sorte laissé en plan. La dernière décennie a vu, par ailleurs, paraître de solides travaux sur des questions connexes qui éclairent cette question à la fois sur les plans linguistique et social. Notre étude s’inscrit ainsi de façon naturelle dans le prolongement des travaux de jeunes chercheurs [3] comme Linda Lamontagne (1996), Louis Mercier (1996), Marie-France Caron-Leclerc (1998), Geneviève Prévost (1998), Robert Vézina (1999) et les synthèses remarquables qu’ont livrées Danièle Noël (1990), Marie-Andrée Beaudet (1991) et Chantal Bouchard (1998). Leur contribution à l’étude de l’évolution de la conscience linguistique doit être mise en relation avec celle portant sur l’histoire du français au Québec [4], les travaux de Raymond Mougeon (1994) et les recherches de spécialistes en matière de lexicographie française et québécoise.

Voici un itinéraire que nous proposons aux surfeurs souhaitant se familiariser avec les recherches sur des questions touchant aux domaines de la lexicographie, de la métalexicographie et de la norme linguistique au Québec. Nous souhaitons par le fait même susciter chez les linguistes un plus grand intérêt à diffuser des aperçus de leur recherche en incorporant des articles en ligne à leurs pages d’accueil.

3.1. Les équipes:

3.2. Les chercheurs:

4. Corpus canadien de type lexicographique

Le corpus sur lequel repose notre étude est composé de 17 sources de type lexicographique dont la publication s’échelonne de 1841 (Thomas Maguire) à 1957 (Louis-Alexandre Bélisle). Notre recherche couvre plus particulièrement la période de 1841 à 1881 et consiste dans une analyse de 8 répertoires lexicaux d’auteurs canadiens. Voici la liste des sources analysées et des sources complémentaires avec un lien Internet permettant la consultation ou l’interrogation de l’ouvrage en ligne lorsque la chose est possible:

4.1 Liste des sources lexicographiques analysées

[BOUCHER-BELLEVILLE, Jean-Baptiste dit Jean-Philippe], 1855, Dictionnaire des barbarismes et des solécismes les plus ordinaires en ce pays, avec le mot propre ou leur signification, Montréal, Imprimerie de Pierre Cérat, VI-23 p.

CARON, N[apoléon], 1880, Petit vocabulaire à l’usage des Canadiens-français contenant les mots dont il faut répandre l’usage et signalant les barbarismes qu’il faut éviter pour bien parler notre langue, Trois-Rivières, Journal des Trois-Rivières (impr.), 63 p.

DUNN, Oscar, 1880, Glossaire franco-canadien et vocabulaire de locutions vicieuses usitées au Canada, Québec, Imprimerie A. Côté et Cie, XXVI-199 p. [réimpr.: Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1976, XI + XXV-196 p.; réimpr.: Montréal, Leméac, 1981, 205 p.].

[GINGRAS, Jules-Fabien], 1860, Recueil des expressions vicieuses et des anglicismes les plus fréquents, Québec, E.R. Fréchette (impr.),[III]- 47 p.; GINGRAS, J[ules]-F[abien], 2e éd., Manuel des expressions vicieuses les plus fréquentes, Outaouais, Imprimerie du Canada, 1867, 77 p.; 3e éd., Ottawa, Imprimerie MacLean, Roger et Cie, 1880, VI-61 p.

[MAGUIRE, Thomas], 1841, Manuel des difficultés les plus communes de la langue française, adapté au jeune âge, et suivi d’un Recueil de locutions vicieuses, Québec, Fréchette & Cie (impr.), 185 p.

MANSEAU, J[oseph] A[mable],1881, Dictionnaire des locutions vicieuses du Canada avec leur correction suivi d’un dictionnaire canadien, Québec, J.- A. Langlois libraire-éditeur, XII-119 p.

4.2 Liste des sources lexicographiques complémentaires

BARBEAU, Victor, 1939, Le ramage de mon pays, Montréal, Éditions Bernard Valiquette, 225 p.

BÉLISLE, Louis-Alexandre, 1957, Dictionnaire général de la langue française au Canada, Québec, Bélisle éditeur, [XIV]-1390 p.

BLANCHARD, Étienne, Dictionnaire de bon langage, 1914, Paris, Librairie Vic et Amat, 316 p.; Dictionnaire du bon langage, 4e éd., Les Frères des écoles chrétiennes, 1927, 281 p.

CLAPIN, Sylva,1894, Dictionnaire canadien-français ou Lexique-glossaire des mots, expressions et locutions ne se trouvant pas dans les dictionnaires courants et dont l’usage appartient surtout aux Canadiens-français, Montréal-Boston, C. O. Beauchemin & fils –Sylva Clapin, XLVI-389 p. [réimpr.: Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1974].

CLAPIN, Sylva, 1913, Ne pas dire mais dire. Inventaire de nos fautes les plus usuelles contre le bon langage, Worcester (Massachusetts), Librairie J. A. Jacques, 182 p.; [réimpr.: 2e éd., Montréal, Librairie Beauchemin Limitée, 1918, 182 p.].

DIONNE, N[arcisse]-E[utrope], 1909, Le parler populaire des Canadiens français ou Lexique des canadianismes, acadianismes, anglicismes, américanismes, mots anglais les plus en usage au sein des familles canadiennes et acadiennes françaises, Québec, Laflamme & Proulx imprimeurs, XXIV-671 p.; [réimpr.: Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1974].

RINFRET, Raoul, 1896, Dictionnaire de nos fautes contre la langue française, Montréal, Librairie Cadieux & Derome, VI-306 p.; [2e éd.], Montréal, Librairie Beauchemin, 1897, VI-306 p.

SOCIÉTÉ DU PARLER FRANÇAIS AU CANADA, 1930, Glossaire du parler français au Canada, Québec, L’Action sociale limitée, XIX-709 p.; [réimpr.: Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1968].

5. Épistémologie et norme linguistique

C’est au XIXe siècle, plus de trois-quarts de siècle après la Conquête britannique (1760), que paraît un premier recueil, celui de Thomas Maguire, traduisant un souci normatif au Bas-Canada. De nombreux érudits, motivés par un désir de conserver intacte la langue française au Canada, s’évertueront à sa suite à compiler des listes de fautes spécifiques aux Canadiens de l’époque sous la forme de petits manuels destinés à être utilisés en classe. La publication de ces premiers recueils marque le commencement d’une réflexion sur la notion de norme linguistique. On peut estimer qu’en publiant son Manuel des difficultés les plus communes de la langue française, Maguire a ouvert une boîte de Pandore. D’une part, il a fait surgir une foule de problèmes qui étaient jusque-là demeurés latents; d’autre part, il a, bien malgré lui, contribué à faire naître chez les Canadiens français une volonté d’affirmer leur différence linguistique:

Quoi qu’il en soit, on conviendra qu’une meilleure connaissance des origines et de l’évolution de ce français à travers les générations qui se sont succédé depuis l’arrivée des premiers immigrants de France pourrait aider à la résolution des problèmes de perception qui perdurent. Dans le contexte sociopolitique du 19e siècle, une telle connaissance n’aurait sans doute pas changé grand-chose à la réalité d’une langue menacée de tous côtés, parlée par une communauté de paysans et d’ouvriers mal préparés aux changements que l’avènement de la société industrielle provoquait. Le mythe constituait peut-être, dans le fond, la solution la plus réaliste. [5]

6. La frénésie des années 1880

À la suite de la Rébellion de 1837-1838, les années 1841-1881 seront marquées à la fois par un patriotisme canadien-français fervent et par une allégeance du clergé au drapeau britannique. Le contexte dans lequel naîtront les premiers lexiques est dominé par les luttes sociales et idéologiques: le clergé, ayant tendance à acheter ses livres en France, résistera à la liste de manuels scolaires choisis par le Conseil de l’Instruction publique et la pénurie de livres motivera certains de ses membres à produire, pour leurs propres séminaires, des ouvrages de référence semblables à ceux qui sont produits en France.

La scolarisation grandissante, le développement d’une petite bourgeoisie et la naissance d’un lectorat canadien-français sont de nouvelles circonstances favorables à la stimulation du marché du livre et à la multiplication des librairies. La presse artisanale, remplacée par une presse à vapeur plus sophistiquée, encourage le développement d’un marché du livre canadien qui bénéficie du soutien du Gouvernement et de l’Institut Canadien qui chercheront à incorporer un contenu canadien aux manuels.

Cette époque est caractérisée par un tournant important, puisqu’un faisceau de circonstances favorise la publication de produits lexicographiques de conceptions diverses. Trois ouvrages paraissent cette même année (1880), dans l’ordre: le Petit vocabulaire de Caron, la troisième édition du Manuel de Gingras et le Glossaire franco-canadien de Dunn. L’année suivante, le Dictionnaire des locutions vicieuses de Manseau s’ajoute à la série. Dans le cas de Gingras et de Manseau, on peut affirmer qu’il existe une motivation de faire un répertoire qui deviendrait LE manuel de référence. Gingras a atténué le ton de ses condamnations depuis 1860, il a ajouté un accent canadien à certaines de ses formulations et a profondément remanié la nomenclature de son répertoire. Quant à Manseau, il donne dans le ridicule en publiant un lexique qui ne porte que sur la lettre A tout en annonçant déjà, dans la portion finale de son titre, un «dictionnaire canadien» dont on cherchera en vain la moindre trace.

C’est dans ce contexte de concurrence que paraît le Glossaire franco-canadien d’Oscar Dunn, lequel ouvre un chapitre nouveau dans l’histoire de la lexicographie québécoise en inaugurant la tradition des glossairistes. Dunn fait une entrée remarquée en prenant résolument la défense de la langue populaire qui lui semble correspondre, pour la plus grande part, au «français académique», c’est-à-dire celui qui est décrit dans les dictionnaires parisiens. Son ouvrage ne quitte pas tout à fait le terrain de la correction, mais il donne un aperçu de ce que pourrait être un dictionnaire canadien.


Notes

1. C'est grâce à l'appui et aux encouragements de Russ Wooldridge que nous avons pu mettre en ligne cette version virtuelle de notre communication. Nous aimerions aussi remercier Nathalie Bacon, chercheure au Trésor de la langue française au Québec et fidèle internaute, qui a relu et commenté notre cybertexte.

2. POIRIER, Claude, (2001: 142), «Le français de référence et la lexicographie différentielle au Québec», dans Le français de référence. Constructions et appropriations d'un concept, sous la dir. de M. Francard, G. Geron et R. Wilmet, vol. 1, Cahiers de l'Institut de linguistique de Louvain, vol. 26, n° 1-4, p. 139-155.

3. BEAUDET, Marie-Andrée, 1991, Langue et littérature au Québec 1895-1914: l'impact de la situation linguistique sur la formation du champ littéraire, Montréal, l'Hexagone, 223 p.
BOUCHARD, Chantal, 1988, «De la 'langue du Grand Siècle' à la 'langue humiliée': Les Canadiens français et la langue populaire, 1879-1970», dans Recherches sociographiques, Québec, vol. 29, n° 1, p. 7-21.
BOUCHARD, Chantal, 1990, «Contes et légendes du Canada: le mythe du French Canadian Patois», 1862-1970, dans Bulletin de l'ACLA, Montréal, vol. 12, n° 1, p. 35-49.
BOUCHARD, Chantal, 1998, La langue et le nombril. Histoire d'une obsession québécoise, Boucherville, Fides, Nouvelles études québécoises, 303 p.
CARON-LECLERC, Marie-France, 1998, Les témoignages anciens sur le français du Canada (du XVIIe au XIXe siècle): édition critique et analyse, thèse de doctorat, sous la dir. de Claude Poirier, Université Laval, Sainte-Foy, 3 t., XVI-863 p.
LAMONTAGNE, Linda, 1996, La conception de l'anglicisme dans les sources métalinguistiques de 1800 à 1930, Québec, CIRAL, VII-192 p. [Documents en ligne, voir sous: c.1)].
MERCIER, Louis, 1996, «L'influence de la lexicographie dialectale française sur la lexicographie québécoise de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle», dans Français du Canada - français de France, sous la dir. de Thomas Lavoie, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, Canadiana Romanica, t. 12, p. 239-255.
MOUGEON, Raymond, et BENIAK, Édouard (sous la dir.), 1994, Les origines du français québécois, Sainte-Foy, Les Presses de l'Université Laval, n° 11, 331 p. (une douzaine de contributions sur le sujet).
NOËL, Danièle, 1990, Les questions de langue au Québec 1759-1850, [Québec], Éditeur officiel du Québec, (dossier du Conseil de la langue française, t. 32), XV-397 p.
PRÉVOST, Geneviève, 1996, Le Dictionnaire de bon langage d'Étienne Blanchard: étude métalexicographique. Contribution à l'histoire de la lexicographie québécoise, mémoire de maîtrise, Université Laval, Sainte-Foy, VII-173 p.
PRÉVOST, Geneviève, 1996a, «Les chroniques de langage d'Étienne Blanchard (1883-1952). Aperçu des préoccupations normatives d'une époque au Canada», dans Cahiers de lexicologie, Paris, vol. 68, p. 175-192.
PRÉVOST, Geneviève, 1996b, «La Rectification du vocabulaire (1908) de Henri Roullaud ou Les mésaventures d'un couple canadien en France», dans Actes des 10es Journées de linguistique (1996), Québec, CIRAL, Université Laval, p. 151-155.
VÉZINA, Robert, 1999, «Le français du Québec: visite guidée», dans France-Québec Images et mirages, Québec, Fides, 104-137 p.

4. Voir le collectif publié par le CONSEIL DE LA LANGUE FRANÇAISE, 2000, Le français au Québec: 400 ans d'histoire et de vie, sous la dir. de Michel Plourde, avec la coll. d'Hélène Duval et Pierre Georgeault, Montréal, Fides, XXX-516 p.

5. POIRIER, Claude, et SAINT-YVES, Gabrielle [2001], «La lexicographie du français canadien de 1860 à 1930: les conséquences d'un mythe», dans Cahiers de lexicologie, Paris, numéro sous la dir. de Monique Cormier (sous presse).