Abstract

A Carthusian monk at a priory near Abbeville, France, laid down his pen on April 30, 1440, ending twenty years' work writing a Latin-French dictionary which is remarkable for its size, organization and comprehensiveness. Compiled by a cleric and based on a long tradition of medieval grammars and lexica, the Dictionarius of Firmin Le Ver would be the last of a line of manuscript bilingual dictionaries written in France.

In 1539, a Parisian editor and printer produced a bilingual dictionary which is equally remarkable - for its organization, and for the fact that it is the first printed dictionary in which French is the language of entry. Based on a humanist tradition which sought to return the Latin language to its classical roots, the Dictionaire Francoislatin of Robert Estienne is intended to assist students in their apprenticeship in Latin. Nonetheless, the French definitions illustrate the adequacy of the vernacular to express the nuances of Latin meaning, and at the same time they provide a synchronic record of early sixteenth-century French. The Dictionaire Francoislatin is, understandably, regarded as the corner-stone of modern French lexicography.

The century which separates Le Ver's Dictionarius from Estienne's Dictionaire Francoislatin is a brief period in the long history of Western lexicography, but it is the bridge between two different cultures: medieval and humanist. Our study follows the transition from the manuscript to the printed tradition through examination of four families of bilingual Latin-French dictionaries printed in France during the late fifteenth and early sixteenth century. We look at their sources, both bilingual Latin-French and monolingual Latin dictionaries, and at their lexicographical methodology. We also identify internal relationships among successive editions of each dictionary, as well as external relationships among the four families.


Résumé

Un moine carthusien posa sa plume le 30 avril 1440 dans une prieuré près d'Abbeville, mettant ainsi fin à vingt années de travail consacré à la rédaction d'un dictionnaire latin-français d'une grande envergure et remarquablement complet et bien organisé. Compilé par un clerc et fondé sur une longue tradition de grammaires et de lexiques médiévaux, le Dictionarius de Firmin Le Ver serait le dernier d'une lignée de dictionnaires bilingues manuscrits écrits en France.

En 1539, un imprimeur-éditeur-libraire parisien produisit un dictionnaire bilingue tout aussi remarquable, pour son organisation et pour le fait que c'est le premier dictionnaire imprimé dans lequel le français est la langue d'entrée. Fondé sur une tradition humaniste cherchant à rendre ses racines classiques au latin, le Dictionaire francoislatin de Robert Estienne est destiné par son auteur à assister les jeunes apprenants du latin. Malgré la primauté donnée au latin, les gloses et équivalents français démontrent la capacité de la langue vernaculaire à exprimer les nuances de sens du latin; en même temps, ils servent de témoignage synchronique du français de cette période du seizième siècle. Le Dictionaire francoislatin est à juste titre considéré comme la pierre angulaire de la lexicographie française moderne.

Bien que le siècle séparant le Dictionarius de Le Ver du Dictionaire Francoislatin d'Estienne soit une courte période dans le contexte de la longue histoire de la lexicographie occidentale, il marque le passage entre deux cultures différentes, médiévale et humaniste. Notre étude suit la transition d'une tradition manscrite à la mise en place d'une tradition du livre imprimé par l'examen de quatre familles de dictionnaires latin-français bilingues imprimés en France dans la deuxième moitié du quinzième siècle et la première du seizième. Nous en examinons les sources, que sont les dictionnaires latin-français bilingues et latins monolingues, et la méthodologie qu'ils emploient. Nous identifions également les relations internes entre les éditions successives de chaque dictionnaire, ainsi que les relations externes entre les quatre familles.