[s.v. Caramanie]
CARAMANIE, Est le païs anciennement
appelé Cilicia, portant le nom de Caraman, ou Caramanbeg
Capitaine Turc, qui s'en feit seigneur par force
d'armes. /./ (E 1549)
[s.v. Carroce]
/./ Carroche
aussi (comme escrit Ricordano Malespini) estoit le char sur quatre
rouës peint en rouge, sur lequel estoient esleuez deux grands masts de
mesme couleur sommez d'vn grand estendart ventilant, aux
armes de la Republ. de Florence, mi-parti de blanc
& de rouge, lequel char estoit tiré à vne paire de grands
boeufs houssez de drap rouge, ne seruants qu'à cela. Le conducteur
desquels estoit franc de deuoirs & subsides. /./ (N 1606)
[s.v. Casaque]
Casaque, f. penacut. Est vne maniere de saye, qui
a l'espauliere de la manche froncée, large & beant, & n'a nul
manchon ou mancheron, qui est l'ancienne facon d'icelle casaque, habillement
vsité és compagnies d'hommes d'armes
& archers & costiliers d'iceux, & est bigarrée par demy losanges, ou
de diuerses estoffes de deux ou plusieurs couleurs, ou d'vne mesme estoffe de
plusieurs couleurs, seruant de sur-vestement à l'homme armé,
pour cognoissance de la compagnie dont il est. Lesquelles couleurs estoient &
sont la liurée, cognoissance, ou enseigne, qu'on disoit anciennement,
des chefs & capitaines de telles compagnies, pour s'entre-discerner les vnes
des autres en vne armée ou bataille, se rallier plus
aiséement, & veoir par le chef & general de l'armée, quels
estoient les bien ou mal-faisans en vne iournée, assignée, ou
forcée, & en vne rencontre. Ces casaques, comme la
proüesse des anciens hommes d'armes de France, a prins
mutation en pis en leurs successeurs, ont changé aussi de facon pour
la pluspart pour le regard des manches, qu'on fait estroites, longues &
pendantes, retroussées par derriere en la ceinture, en cornetes,
manches ou queües de chapperons. Les hocquetons retiennent l'ancienne
facon des casaques. De ce mot Casaque est Casaquin diminutif, qui est, vn
habillement non pas d'ordonnances, mais commun, vil & plebeie. (N 1606)
[s.v. Casser]
[s.v. Chamailler]
[s.v. Chamaillis]
[s.v. Chancelier]
[s.v. Chanfrain]
[s.v. Charge]
[s.v. Chef]
[s.v. Cheval]
[s.v. Chevalier]
[s.v. Chevalerie]
[s.v. Cognoissance]
[s.v. Cognoissance]
[s.v. Combattre]
[s.v. Combattre]
[s.v. Combattant]
[s.v. Commandement]
[s.v. Commandement]
[s.v. Compagnon]
[s.v. Compagnon]
[s.v. Compagnon]
[s.v. Compagnie]
[s.v. Compagnie]
[s.v. Connestable]
[s.v. Conquerir]
[s.v. Consaul]
[s.v. Constantinoble]
[s.v. Contribuer]
[s.v. Corne]
[s.v. Corps]
[s.v. Cotte]
[s.v. Cotte]
[s.v. Courir]
[s.v. Courir]
[s.v. Course]
[s.v. Court]
[s.v. Cri]
[s.v. Cri]
[s.v. Crieur]
[s.v. Crois]
Casser vn gend'arme, Expungere militem, E
numeris militem eximere. B. (E 1549 = "gendarme")
Chamailler, c'est frapper à coups
d'espée, de hache, ou autre chose de fer sur vn harnois ou autre fer
rude. Il semble que le mot soit ainsi dit, parce que anciennement les hommes d'armes estoient armez de
hauberts qui estoient faits de mailles de fer, sur lesquels estoient ruez &
donnez les coups en eux combattant, taschans à les desmailler &
ouurir. au 2. liu. d'Amad. mais Oriante voyant le piteux estat auquel estoit
Amadis, & la faute que luy faisoit son harnois desmaillé cuida
s'esuanouir. Et peu apres, Messieurs, Amadis est bien en grande
necessité par faute de son harnois, voyez son escu dehaché, &
son haubert tant desrompu, qu'il n'a quasi dequoy plus se couurir. Aucuns
dient que ce mot vient de Malleus & Malleare Latins, ce qui n'est pas
du tout hors de propos. (ND 1573)
Chamaillis, est de mesme facon de mot que Cliquetis, & signifie le bruit
& son que font les armes quand on combat
asprement. Il se prent pour le combat mesme, au 2. liur. d'Amad. Et commenca
entre eux deux vn chamaillis si cruel qu'il n'y eut homme present qui ne
s'en esbahist. (ND 1573)
/./ Aucuns dient qu'il a esté aussi appelé Annulaire,
parce qu'au lieu du grand seel d'àpresent, Il seelloit anciennement
de l'anneau du Roy graué aux armes
de France. /./ (N 1606)
Chanfrain de cheual d'armes, c'est la
piece de harnois dont on luy arme le front, Frontale ferreum. (T 1564)
Qui ont charge des gens d'armes, Regij
praefecti. B. ex Liu. (E 1549 = "gensdarmes")
Le chef des armes d'vne maison, est dit celuy qui en porte les armes toutes pleines & sans
brisure. (N 1606; E 1539 a un item "Tous chefz d'armes..." différent)
Cheual d'armes, cheual de guerre,
Bellator equus. (E 1549)
/./ mais plus estroittement il est prins pour celuy qui est armé &
decoré par le Roy (ou autre ayant droit de ce faire) des armes & ornemens de cheualier, en quoy
anciennement estoient Vsitées les cerimonies, de raser tout le poil
au nouueau cheualier, le baigner au baing, le coucher dans vn lict de
parement, le vestir de pourpoint de couleur cramoisie, le chausser de
chausses de brunette, le ceindre de bauldrier & d'espée, ou le luy
pendre en escharpe de l'espaule droite, descendant sur le costé
gauche, luy chausser les esperons dorez, le faire veiller en vne chapelle,
luy donner l'accollée, ou luy frapper de son estoc nud sur l'espaule:
mais à present, presques toutes lesdites ceremonies sont
des-vsitées. /./ (N 1606)
Cheualerie, Equestris militia, Ius annulorum aureorum. B. ex Papin.
& la dignité de celuy qui est fait cheualier, dont est
appelé l'Ordre de cheualerie. Et aussi la
proüesse, hauts faits d'armes & vaillances d'vn cheualier. En Amadis liure 2. chap. 1. Et y demeura long temps & fit
tant d'armes & si grande cheualerie, qu'il acquist
entre les Romains reputation du meilleur cheualier du monde. Et peu apres,
Et se reputant heureux quand fortune luy apprestoit occasion de faire
cognoistre deuant Grimanese combien il pouuoit & auoit en soy de
cheualerie. (ND 1573)
/./ et
ores és anciens Romans se trouue vsurpé pour pannonceau,
pannon, estendard, baniere ou enseigne, où estoit peint le blason
d'aucun seigneur ou cheualier, laquelle il portoit ou faisoit porter
à la guerre, ou pour par icelle estre recogneu en la meslée
& lors qu'il auoit la visiere baissée, ou à ce que sa troupe
& suite fust par icelle recogneuë, tout ainsi qu'en vne armée
ou en vne bataille les compagnies des capitaines sont cogneuës par
leurs enseignes, & ores signifie confession par scedule, ou bien la scedule
mesme, par laquelle celuy qui la signe recognoist estre tenu enuers aucun
en quelque chose, Chirographus, Que l'Espagnol dit pareillement,
Conocimiento, voyez Cognoistre. Gaguin au
traicté des Herauts, Cesar ordonna douze cheualiers anciens
preud'hommes ayans moult veu en batailles & en armes qui fussent
regardans qui seroit hardy ou lasche en combatant, & pour les cognoistre ordonna aux combateurs armes
de couleur & de metail à mettre sur eux pour les mieux cognoistre en
besoignant entre les ennemis, chacun selon sa vaillance. Et peu avant,
Alexandre le grand pour exaucer le nom de vaillance de ses chefs de guerre &
autres ganrds {=grands} seigneurs victorieux combateurs, afin qu'ils eussent
plus grand & noble vouloir, hardiment & courage dessus leurs ennemis,
ordonna leur donner bannieres, pannons & tunicles
appelées à present cottes d'armes. Desquels deux passages
resulte vne des raisons de ceste signification dudit mot Cognoissance. (N 1606)
Auoir la cognoissance & exercer la iurisdiction
criminelle des ports d'armes, meurtres, & battemens,
Exercere quaestionem inter sicarios. (E 1539 = "pord'armes"")
Il vient en armes prest à
combattre, Agmine quadrato venit. B. ex Cic. (E 1549)
Combattre par armes, Armis decertare. (E 1539)
/./ Car ce mot Combattant ne signifie pas
seulemt {=seulement} celuy qui actuellement combat: ains
celuy aussi qui est en appareil d'armes & de guerre, pour
combattre, où, & quand besoin sera. /./ (N 1606)
Faire commandement de venir en armes
à l'aide de iustice, Ad arma senatusconsulto euocare. B. ex Cic. (E 1549)
Faire commandement que chacun ait à prendre
les armes, Vocare ad arma. (E 1539)
/./ De mesme façon on dit
absoluëment, tel est mon compagnon en terme indefini, de celuy qui nous
fait toute compagnie, & auec adionction, tel est mon compagnon d'estude,
d'armes, de guerre, d'apprentissage, en terme
coarcté à certaine maniere de compagnie: on appelle aussi
compagnon, vn artisan qui n'est encores maistre, ains besongne sous les
maistres, qu'on dit autrement Compagnon de mestier. (ND 1573)
/./ & ne peut bonnement le
pieton appeler l'homme d'armes son compagnon
de guerre, & beaucoup moins les chefs & capitaines, /./ (ND 1573)
Compagnon d'armes, Semble qu'il signifie
& importe quelque chose plus eminent, & de plus de grandeur que Compagnon
de guerre, ce qui est à presumer, par ce qui est recité au 6. chap. du 3. liure d'Amad. où Galaor porlant
{=parlant} de Norandel nouuellement fait cheualier fils bastard du Roy Lysuart
fait cette requeste audit Lysuart. Sil vous plaist me faire tant de bien de
me le donner pour compagnon, i'estimeray le service que ie vous desire faire
pour tresbien employé. Comment respondit le Roy. Vous voudriez-vous
charger d'vn garçon, & luy faire du premier coup cet honneur, ne
cognoissant encore le ply qu'il doit prendre, mesmes que ie ne sçache
nul cheualier en la grand Bretaigne qui ne s'estimast bien-heureux d'auoir le
bien que vous luy presentez: & peu apres, Pour autant Sire, dit Galaor, que
ie suis cheualier, & veux prier Norandel de m'ottroyer ce que ie luy
demanderay, qui est que luy & moy soyons vn an entier compagnons, durant
lequel ne nous separerons, si mort ou prison n'en est cause, &c. Et ceux
qui s'estoient ainsi entredonnez compagnie, appeloient de là en auant
l'vn l'autre mon compagnon, & comme les cheualiers demeurent par telle
maniere compagnons d'armes, ainsi les Roys
entre-eux sont freres d'armes, pour laquelle
cause ils s'entrappellent freres. (ND 1573)
La compagnie des hommes d'armes,
Grauis armatura. (E 1539)
La compagnie d'vn nombre d'hommes d'armes
estans sous vn guidon, Vexillatio. (E 1539)
/./ estant le Connestable en ce
Royaume l'officier de la couronne de France auquel le Roy se repose des affaires d'icelle pour l'Estat & les
armes. /./ (N 1606)
/./ Et vn pays de conqueste, vn pays gagné par
armes & victoire, Prouincia, Conquerant, Victoriae
patrator, et celuy qui par armes met plusieurs
terres & pays en son obeissance, /./ (ND 1573)
Consaul, m. acut. Estoit dit anciennement pour
Conseil, R. Gaguin au traicté des Herauts: Et seroit
nommé Roy d'armes & chef des autres Herauts, lequel
seroit à ses consauls pour ouyr & entendre &c. Interesset
secretiori Concilio. (N 1606)
/./ Les armes de Constantinoble sont
vne croix d'or en champ rouge ou de gueules, auec quatre fusils, qui ne sont
fusils, mais quatre B Grecs, signifiant basiléus
basiléôn basileuôn basiléôn, c'est
à dire en nostre langue, Roys des Roys regnant sur les Roys. (E 1549)
Contribuer pour la soulde des gens-darmes,
Impensas in stipendia militum facere. (E 1539 = "gensdarmes")
/./ Et pource que les cornes aux bestes
aumailles sont leurs armes offensives, & leur orgueil, le
François dit metaphoriquement, haulser ou leuer la corne, pour
orgueillir, entrer en superbe & haulserie. Dont la raison est, de ce que
la beste qui se meut pour chocquer de ses cornes, leuant la teste haut, est
dite haulser ou leuer ses cornes. Superbia efferri, Insolescere.
Phrase fort commune és liures de l'ancien Testament. /./ (N 1606)
Excuser aucun par son corps, est combattre en camp clos, ou champ de
bataille à outrance pour l'innocence d'aucun. Nic.
Giles en Charlemagne: Pinabel nepueu de Ganes vouloit excuser Ganes de la
trahison à luy imputée par son corps, & en combattirent en
champ de bataille sous la cité de Laon, luy & Thierry l'Ardenois, mais
il fut vaincu. Luy mesme dit par apres, Excuser par armes, & en champ
de bataille. (N 1606)
Cotte d'armes, Est le
sur-vestement que les Rois, Princes, grands Seigneurs, Cheualiers &
gentils-hommes portent sur le harnois és faits d'armes, en laquelle sont leurs armes & Blasons, & les Herauts quand leur office
d'armes le requiert, qui est autrement
appelée Tunique. Gaguin au couronnement du Roy
d'armes Montioye, portera la Tunique, ou Cotte
d'armes du Roy, en la poictrine de laquelle sera
fichée vne couronne d'or, chargée de fines pierres precieuses.
Ou {=Où} sera seulement esmaillé le Blason du Roy. (N 1606)
Qui est vestu de cotte d'armes,
Paludatus. (E 1539)
Courir aux armes, est par chascun, qui
çà, qui là, aller hastiuement prendre
les armes. Ce qui se fait en vne soudaine alarme ou
tumulte & necessité impourueuë, Aduolare, accurrere,
concurrere ad arma. (N 1606; E 1539 a "Courir aux armes, & prendre chascung son espee, Ire contra aliquem ad arma.")
Nos gens-d'armes, & ceux des ennemis courent les
vns sur les autres, Concurrunt inter se milites aduersis hastis. (E 1539 = "gensdarmes")
Courses que les gens d'armes & cheuaux
legiers font sur les ennemis, Decursiones equitum. (E 1539 = "gensd'armes")
Court planiere est, quand le Roy à son mandement, a
assemblé de lez luy, les Barons & hauts Seigneurs, & Dames de
tiltre de son Royaume, pour hautement les festoyer, par
festins, tournois d'armes, & autres esbanoyemens de Prince. /./ (N 1606)
¶ Faire cri & commandement que chacun ait à
prendre les armes, Vocare ad arma. (E 1539)
Cri de ioustes, tournois, ou batailles, est la proclamation
que vn heraut ou Roy d'armes fait des tiltres, honneurs &
blason de l'assaillant quand il vient sur les rangs pour faire
armes & s'esprouuer contre le tenant. Iean le Maire
au premier des illustrations de Gaule chap. 141. parlant de Helicaon
assaillant au pas tenu par Hector: Apres qu'il se fut acquitté vers
les dames, & que Ideus le souverain Roy des Herauts à tout sa riche
cotte d'armes eut epilogué ses tiltres en
ses blasons, & au chap. 142. parlant de Paris, aussi
assaillant en ce pas. Lors Ideus le Roy d'armes, qui ne sçauoit
autrement son nom, sinon qu'il l'avoit ouy renommer gentilhomme, se print
à escrier en cette maniere. Or est venu l'escuyer incognu, portant
d'argent à vn chef d'or, par artifice de nature, qui veut faire armes pour honneur acquerir. A ce cri le Prince
Hector sortit deuant sa tente. En tels cris on ne donnoit à nul
champion venant sur les rangs le tiltre de preux, ains de fils de preux sans
plus, si de tel pere il estoit venu. Iean Petit en son plaidoié
iustificatif du Duc de Bourgongne, touchant le meurtre par luy
perpetré en la personne de Loys de France Duc d'Orleans,
couché au liure 1. chap. 39. de Monstrelet, Il n'est si bon cheualier
au monde, qui ne puisse bien faire vne faute si grande, que tous les biens
par luy faits auparavant en seront anichilez, & pource on ne crie aux
ioustes, ne aux batailles, Aux preux. Mais on crie bien, Au fils de preux,
apres le decez de son pere: Car nul cheualier ne peut estre iugé
preux, si ce n'est apres son trespassement. /./ (N 1606)
Crieurs de trespassez, Ferales praecones, Funerum indictores, atrati
anteambulones. Bud. Sont ceux lesquels estans vestus de robbes longues
noires, & portans bonnets en dueil, auec chacun sa cloche pendant en la
main, & portans les armes du trespassé
peintes en papier attachées à leurs robbes, deuant &
derriere, vont criant & publiant par les carrefours de la ville le decez
du trespassé, l'heure & lieu de son enterrement, & faisant presque
vne publique semonce, tant de convoy, que de priere pour le
trespassé. /./ (ND 1573)
Crois esquicquetée de traits, en blason
d'armes, est celle dont les branches sont par lignes
trauersans de lez & de long sur le plat d'icelles, entretaillées en
quarreaux differenciez de deux couleurs. Ainsi Feron au catal. des Preuosts
de Paris, dit que Iean Ploibaut Preuost de ladite ville, portoit d'or
à la crois eschicquetée de synope & d'argent de trois traits,
enuironnée de quatre lions leopards d'azur, langpassez & armez
d'argent. (N 1606)