[s.v. Embastonner]
/./ et signifie ores garnir aucuns de bastons, c. d'armes offensiues, Omni telorum genere instruere, & selon ce on dit, Ils sont venus armez & embastonnez, Instructi armis, /./ (N 1606)

[s.v. Enrooler]
Enuoyer pour se faire enrooler au nombre des gendarmes, pour aller à la guerre, Mittere ad nomen. (E 1539 = "gensdarmes")

[s.v. Enseigne]
/./ Autres pensent que Enseigne prins pour Estendart vienne de Insignia, mot Latin tout semblable, par ce qu'
aux Enseignes, au lieu de la diuise des couleurs qu'on y met tant seulement, on mettoit anciennement les armes & blason de la couronne, Republique, au {=ou} outre {=autre} estat, ou des particuliers princes & seigneurs, dont lesdits enseignes estoient, lesquelles armes & blason sont aussi signifiées par ledit mot Insignia, & conforméement à ceste opinion on trouue ces exemples és anciens Romans. L'enseigne de Charlemagne estoit deuant toute desployée, d'azur à fleurs de lis toute semée, my-partie d'Alemaigne. Item, quel blason portoit-il en la bataille? Le poursuyuant respondit, qu'il portoit vn Escu de gueules à la nef d'or, qui est l'enseigne de Fez. Item, Le quart portoit à son enseigne vn escu d'argent à trois chasteaux de synople. (ND 1573)

[s.v. Environner]
S'enuironner & garnir de chiens & d'armes, Succingere se canibus, & armis. (E 1539)

[s.v. Equipper]
Equipper, actif. acut. C'est assortir d'instruments necessaires à quelque chose, Instruere.
Ainsi dit-on Equipper vn homme de guerre, c'est l'assortir & le garnir de toutes armes offensiues & deffensiues, qui luy sont necessaires. /./ (N 1606)

[s.v. Eschapper]
Les armes luy eschapperent des mains, Delapsa de manibus arma ceciderunt. (E 1539)

[s.v. Esclater]
Esclater en armes flamboyantes, id est, reluire en son harnois bien poli. (T 1564)

[s.v. Escu]
Escu, m. acut.
C'est la targe que les cheualiers & hommes d'armes portoyent anciennement combattans soit à cheual, ou à pied, laquelle estoit toute d'acier, ou couuerte de lames d'acier, faite de la façon des escussons qu'on voit aux armoiries, combien qu'en aucunes sepultures on en voye qui sont faites par bas en queue de lampe. /./ (ND 1573)

[s.v. Escu]
Escu de France, C'est l'Escu au Blason & armes de la Couronne de France, qui estoit anciennement semé de fleurs de Lys sans nombre, sur fonds d'azur. Mais Charles sixiéme en l'an 1380. ordonna que de là en auant il n'y en auroit que trois, comme Nicole Gilles rapporte en sa Chronique. Par mesme raison on dit, Escu de Bretaigne, d'Angleterre, de Guyenne, & semblables, L'escu auquel sont les armoiries, des Duchez de Bretaigne & Guyenne, & de la Couronne d'Angleterre. (N 1606)

[s.v. Escuyer]
Escuyer, m. acut. Est le plus bas & premier degre de noblesse, & par ce que les Notaires en France donnent ce tiltre d'Escuyer à tout gentil-homme n'ayant tiltre plus signalé que d'vn Seigneur Chastelain, on le rend Scutifer,
comme portant Escu ou Blason à armes, estant Escuyer proprement celuy qui a droit & prerogatiue de porter Blason & Escu armoirié, lequel droit appartient aux seuls gentils-hommes, Et par ce tout Escuyer est gentil-homme, quoy que à present le droit de porter armes, escusson & blasons, n'est entretenu en son integrité de premier, & soit vsurpé par tels qui n'ont droit de se nommer Escuyers, & est si bien ce mot Escuyer le premier degré de noblesse, que lesdits Notaires le mettent deuant la Seigneurie du gentil-homme, tenant fief ou arriere-fief, disans tel, &c. Escuyer, Seigneur de tel lieu, s'il n'a plus eminent tiltre, que de Seigneur Chastelain, comme dit est. /./ (ND 1573)

[s.v. Espaule]
Tenir espaule, & prester l'espaule, est le mesme que faire espaule, c. seconder aucun & le fortifier d'appuy. La metaphore est de ce qu'au poulser & heurter en auant, la principale force git aux espaules, pour laquelle
és perfections d'vn bon homme d'armes, on met les espaules, & és oyseaux de proye, les maheutres, grosses, larges & eslevées. (N 1606)

[s.v. Espée]
Vne sorte de longue espée, Romphaea, Qui en aucuns contrées de France est appelée Verdun, en autres Estoc. Aussi plus propre est telle façon d'espée à estoquer qu'à frapper de taille.
Et és lieux ou elle est appelée Estoc, si elle est plus courte & pour en combatre à cheual, est appelée par adionction Estoc d'armes. Telles espées sont forgées roides de pointe & de fort estoc. Dont estoit vsé mesmes aux guerres, par ce que l'estoc est plus meurtrier que le coup de taille, comme dit Vegece au liure 1. chap. 12. (N 1606)

[s.v. Espée]
Espée de cheualier, est vne façon d'espée bien acerée, de moyenne longeur, {=longueur} large & trenchant, dont les cheualiers receuans l'Ordre de cheualerie, estoient ceints par ceux qui la leur donnoient, & qu'ils portoient de là en auant és combats à tout vn bauldrier pendu en escharpe, dont la poignée n'estoit gardée que d'vne croisée sans plus, seruant le gantelet pour armeure à la main.
Gaguin au couronnement de Montioye premier Roy d'armes du Roy. Apres ces officiers d'armes, si l'esleu n'est cheualier, suyura vn cheualier tout seul, qui portera vne espée de cheualier en son fourreau, la croix contremont, de laquelle il sera fait cheualier. On l'appelle aussi Espée d'armes, & Estoc d'armes. (N 1606)

[s.v. Espieu]
Espieu, m. acut. Combien qu'il vienne de ce mot Latin Spiculum, Qui est descrit par Vegece liure 2. chap. 15. estre vne espece de iaueline dont la hante est de cinq pieds & demy de long, enferrée d'vn fer triangle de la longueur de neuf onces, que les anciens Romains appeloient Pilum, Lequel dardé d'art & d'effort faulçoit & l'escu du pieton, &
le haubert ou corcelet de l'homme d'armes, toutefois n'en retient la figure quant au fer, car celuy de l'espieu est plus large, plat à deux arestes au milieu, s'empoinctant en grain d'orge, & plus long que celuy descrit par Vegece. Toutefois les Capitaines de gens de pied le portent. Si font aussi les veneurs pour le sanglier & autres bestes mordans, que Virgile au 4. de son Eneide dit Lato venabulo ferro, Mais l'espieu du veneur a des oreilles ou vn anneau de fer, auquel pend vn croissant de fer pour arrester l'espieu qu'il n'enfonce dans le coffre de la beste, & qu'elle n'approche de ses defenses le veneur, & le blesse, & peuuent neantmoins estre appelez Spiculatores. (N 1606)

[s.v. Estat]
Se tenir à l'estat des hommes d'armes, & y demeurer sans monter plus haut, Tenere se in equestri ordine. (E 1539)

[s.v. Estat]
/./
Aimoinus /./ au chap. 108. En iceux Estats auoir esté conclue la guerre contre Liudewic Duc de la basse Pannonie (auiourd'huy appelée Hongrie) & par leur iugement armes faites à outrance par Bera Comte de Barcelone. Auquel, Estant vaincu en champ de bataille, & par iugement d'iceux Estats condamné à perdre la teste, sadite Maiesté commua la peine de mort en exil. Ce qui monstre que l'autorité du Roy surpasse celle desdits Estats. /./ (N 1606)

[s.v. Estendart]
Estendart, m. penac. Est vne espece d'enseigne de gens de cheual,
escriuant Gaguin au 10. liure de sa compilation des gestes Romaines, quand quelqu'vn a longuement suiui les armes & guerres, ayant dequoy pouuoir tenir gens, il peut par le Roy estre fait capitaine, & leuer estendart, pourueu qu'il ait cinquante hommes d'armes, & les Archiers qui y appartiennent, lequel s'il perd dessus les ennemis, n'en peut porter nul autre tant qu'il l'ait conquis en bataille, assaut, ou rencontre. Item au traicté des droicts des Herauts: Quand deux cheualiers ou gentils-hommes entrent és lices pour faire armes à outrance, le Roy d'armes ou Heraut deuoit auoir tous leurs vestemens, estendars & paremens d'eux & de leurs cheuaux. Et Thomas Duc de Closeste {=Glocestre} Connestable d'Angleterre au traicté du Combat & armes faictes à outrance dans lices, escrit ainsi: Et s'il aduenoit que l'vn voulsist faire son glaiue court dedans la mesure de l'estendart, s'il veut se faire, faut demander le droict de la Court. Mais si leurs glaiues passent ladicte mesure de l'estendart, l'vn & l'autre seront faictes de cette dicte mesure. L'Italien dit aussi Stendardo. voyez Glaiue. (N 1606)

[s.v. Estoc]
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Mais quand on dit Estoc d'armes, on entend vne espée large, au partir de la poignée, courte, & allant en aguisant iusques à la poincte, forte & acerée par tout, n'ayant que le pommeau & la croix des branches pour toutes gardes, de laquelle l'homme d'armes combat à cheual: aussi a-il la main couuerte du gantelet, qu'aucuns appellent espée d'armes. Ne l'Espagnol ne l'Italien n'vsent de ladicte adionction, d'armes, & disent seulement, l'vn Estoque, & l'autre, Stocco, pour ce mesmes. (N 1606)

[s.v. Exoiné]
/./ Exoniez aussi sont appelez ceux qui par debilitation de leurs personnes aduenuë de naureures, ou mutilation de membre
ont acquis Exoine & excusation de porter les armes en expedition militaire, Qui iure militiam detrectare possunt, Bud. Causarij milites, Ce qui se peut dire des vassaux & arriereuassaulx sans fin du Roy de France, qui sont adstraints à porter les armes par l'obligation des fiefs ou arrierefiefs par eux tenus en mouuance immediatement ou mediatement de sa maiesté. (N 1606)