[s.v. Enrooler]
[s.v. Enseigne]
[s.v. Environner]
[s.v. Equipper]
[s.v. Eschapper]
[s.v. Esclater]
[s.v. Escu]
[s.v. Escu]
[s.v. Escuyer]
[s.v. Espaule]
[s.v. Espée]
[s.v. Espée]
[s.v. Espieu]
[s.v. Estat]
[s.v. Estat]
[s.v. Estendart]
[s.v. Estoc]
[s.v. Exoiné]
Enuoyer pour se faire enrooler au nombre des
gendarmes, pour aller à la guerre, Mittere ad nomen. (E 1539 = "gensdarmes")
/./ Autres pensent que Enseigne prins
pour Estendart vienne de Insignia, mot Latin tout semblable, par ce
qu'aux Enseignes, au lieu de la diuise des couleurs qu'on
y met tant seulement, on mettoit anciennement les armes
& blason de la couronne, Republique, au {=ou} outre {=autre} estat, ou des
particuliers princes & seigneurs, dont lesdits enseignes estoient,
lesquelles armes & blason sont aussi
signifiées par ledit mot Insignia, & conforméement
à ceste opinion on trouue ces exemples és anciens Romans.
L'enseigne de Charlemagne estoit deuant toute desployée, d'azur
à fleurs de lis toute semée, my-partie d'Alemaigne. Item, quel
blason portoit-il en la bataille? Le poursuyuant respondit, qu'il portoit
vn Escu de gueules à la nef d'or, qui est l'enseigne de Fez. Item,
Le quart portoit à son enseigne vn escu d'argent à trois
chasteaux de synople. (ND 1573)
S'enuironner & garnir de chiens &
d'armes, Succingere se canibus, & armis. (E 1539)
Equipper, actif. acut. C'est assortir d'instruments
necessaires à quelque chose, Instruere. Ainsi dit-on Equipper vn homme de guerre, c'est l'assortir
& le garnir de toutes armes offensiues & deffensiues, qui luy sont
necessaires. /./ (N 1606)
Les armes luy eschapperent des mains,
Delapsa de manibus arma ceciderunt. (E 1539)
Esclater en armes flamboyantes, id est,
reluire en son harnois bien poli. (T 1564)
Escu, m. acut. C'est la targe que les
cheualiers & hommes d'armes portoyent anciennement combattans
soit à cheual, ou à pied, laquelle estoit toute d'acier, ou
couuerte de lames d'acier, faite de la façon des escussons qu'on voit
aux armoiries, combien qu'en aucunes sepultures on en voye qui sont faites
par bas en queue de lampe. /./ (ND 1573)
Escu de France, C'est l'Escu au Blason & armes de
la Couronne de France, qui estoit anciennement semé de fleurs de Lys
sans nombre, sur fonds d'azur. Mais Charles sixiéme en l'an 1380.
ordonna que de là en auant
il n'y en auroit que trois, comme Nicole Gilles rapporte en sa Chronique.
Par mesme raison on dit, Escu de Bretaigne, d'Angleterre, de Guyenne, &
semblables, L'escu auquel sont les armoiries, des Duchez de Bretaigne &
Guyenne, & de la Couronne d'Angleterre. (N 1606)
Escuyer, m. acut. Est le plus bas & premier degre
de noblesse, & par ce que les Notaires en France donnent ce tiltre
d'Escuyer à tout gentil-homme n'ayant tiltre plus signalé que
d'vn Seigneur Chastelain, on le rend Scutifer, comme
portant Escu ou Blason à armes, estant Escuyer
proprement celuy qui a droit & prerogatiue de porter Blason & Escu
armoirié, lequel droit appartient aux seuls gentils-hommes, Et par ce tout Escuyer est gentil-homme, quoy que à
present le droit de porter armes, escusson & blasons, n'est
entretenu en son integrité de premier, & soit vsurpé par tels
qui n'ont droit de se nommer Escuyers, & est si bien ce mot Escuyer le
premier degré de noblesse, que lesdits Notaires le mettent deuant la
Seigneurie du gentil-homme, tenant fief ou arriere-fief, disans tel, &c.
Escuyer, Seigneur de tel lieu, s'il n'a plus eminent tiltre, que de Seigneur
Chastelain, comme dit est. /./ (ND 1573)
Tenir espaule, & prester l'espaule, est le mesme que faire espaule,
c. seconder aucun & le fortifier d'appuy. La metaphore est de ce qu'au
poulser & heurter en auant, la principale force git aux espaules, pour
laquelle és perfections d'vn bon homme
d'armes, on met les espaules, & és oyseaux
de proye, les maheutres, grosses, larges & eslevées. (N 1606)
Vne sorte de longue espée, Romphaea, Qui en aucuns
contrées de France est appelée Verdun, en autres Estoc. Aussi
plus propre est telle façon d'espée à estoquer
qu'à frapper de taille. Et és lieux ou
elle est appelée Estoc, si elle est plus courte & pour en combatre
à cheual, est appelée par adionction Estoc d'armes.
Telles espées sont forgées roides de pointe & de fort estoc.
Dont estoit vsé mesmes aux guerres, par ce que l'estoc est plus
meurtrier que le coup de taille, comme dit Vegece au liure 1. chap. 12. (N 1606)
Espée de cheualier, est vne façon d'espée bien
acerée, de moyenne longeur, {=longueur} large & trenchant, dont les
cheualiers receuans l'Ordre de cheualerie, estoient ceints par ceux qui la
leur donnoient, & qu'ils portoient de là en auant és combats
à tout vn bauldrier pendu en escharpe, dont la poignée
n'estoit gardée que d'vne croisée sans plus, seruant le
gantelet pour armeure à la main. Gaguin au couronnement de Montioye premier Roy
d'armes du Roy. Apres ces officiers d'armes, si l'esleu n'est
cheualier, suyura vn cheualier tout seul, qui portera vne espée de
cheualier en son fourreau, la croix contremont, de laquelle il sera fait
cheualier. On l'appelle aussi
Espée d'armes, & Estoc d'armes. (N 1606)
Espieu, m. acut. Combien qu'il vienne de ce mot Latin
Spiculum, Qui est descrit par Vegece liure 2. chap. 15. estre vne espece
de iaueline dont la hante est de cinq pieds & demy de long, enferrée
d'vn fer triangle de la longueur de neuf onces, que les anciens Romains
appeloient Pilum, Lequel dardé d'art & d'effort
faulçoit & l'escu du pieton, & le haubert ou
corcelet de l'homme d'armes, toutefois n'en retient la figure quant
au fer, car celuy de l'espieu est plus large, plat à deux arestes au
milieu, s'empoinctant en grain d'orge, & plus long que celuy descrit par
Vegece. Toutefois les Capitaines de gens de pied le portent. Si font aussi
les veneurs pour le sanglier & autres bestes mordans, que Virgile au 4. de
son Eneide dit Lato venabulo ferro, Mais l'espieu du veneur a des
oreilles ou vn anneau de fer, auquel pend vn croissant de fer pour arrester
l'espieu qu'il n'enfonce dans le coffre de la beste, & qu'elle n'approche
de ses defenses le veneur, & le blesse, & peuuent neantmoins estre
appelez Spiculatores. (N 1606)
Se tenir à l'estat des hommes d'armes,
& y demeurer sans monter plus haut, Tenere se in equestri ordine. (E 1539)
/./ Aimoinus /./ au chap. 108. En iceux Estats
auoir esté
conclue la guerre contre Liudewic Duc de la basse Pannonie (auiourd'huy
appelée Hongrie) & par leur iugement armes
faites à outrance par Bera Comte de
Barcelone. Auquel, Estant vaincu en champ de bataille, & par iugement
d'iceux Estats condamné à perdre la teste, sadite
Maiesté commua la peine de mort en exil. Ce qui monstre que
l'autorité du Roy surpasse celle desdits Estats. /./ (N 1606)
Estendart, m. penac. Est vne espece d'enseigne de
gens de cheual, escriuant Gaguin au
10. liure de sa compilation des gestes Romaines, quand quelqu'vn a longuement
suiui les armes & guerres, ayant dequoy pouuoir tenir
gens, il peut par le Roy estre fait capitaine, & leuer estendart, pourueu
qu'il ait cinquante hommes d'armes, & les
Archiers qui y appartiennent, lequel s'il perd dessus les ennemis, n'en peut
porter nul autre tant qu'il l'ait conquis en bataille, assaut, ou rencontre.
Item au traicté des droicts
des Herauts: Quand deux cheualiers ou gentils-hommes entrent és lices
pour faire armes à outrance, le Roy d'armes ou Heraut
deuoit auoir tous leurs vestemens, estendars & paremens d'eux & de leurs
cheuaux. Et Thomas Duc de Closeste {=Glocestre}
Connestable d'Angleterre au traicté du Combat & armes faictes
à outrance dans lices, escrit ainsi: Et s'il aduenoit que l'vn voulsist
faire son glaiue court dedans la mesure de l'estendart, s'il veut se faire,
faut demander le droict de la Court. Mais si leurs glaiues passent ladicte
mesure de l'estendart, l'vn & l'autre seront faictes de cette dicte mesure.
L'Italien dit aussi Stendardo. voyez Glaiue. (N 1606)
/./ Mais quand on dit Estoc d'armes, on entend vne
espée large, au partir de la poignée, courte, & allant en
aguisant iusques à la poincte, forte & acerée par tout,
n'ayant que le pommeau & la croix des branches pour toutes gardes, de laquelle l'homme d'armes combat à cheual:
aussi a-il la main couuerte du gantelet, qu'aucuns appellent
espée d'armes. Ne l'Espagnol ne l'Italien
n'vsent de ladicte adionction, d'armes, & disent
seulement, l'vn Estoque, & l'autre, Stocco, pour ce
mesmes. (N 1606)
/./ Exoniez
aussi sont appelez ceux qui par debilitation de leurs personnes aduenuë
de naureures, ou mutilation de membre ont acquis
Exoine & excusation de porter les armes en expedition
militaire, Qui iure militiam detrectare possunt, Bud. Causarij milites,
Ce qui se peut dire des vassaux & arriereuassaulx sans fin du Roy de
France, qui sont adstraints à porter les
armes par l'obligation des fiefs ou
arrierefiefs par eux tenus en mouuance immediatement ou mediatement de sa
maiesté. (N 1606)