FRE 272Y5
The Structure of Modern French: An Introduction

Premier trimestre
Notes de la semaine 3
(1. révision : cf. L&B, ch. 3 // 2 et 3. éléments nouveaux : cf. L&B, ch. 4 & 5)

1. Révision

Questions du ch. 3 de L&B.
• Q4c. On peut faire une autre analyse que celle de la réponse de la séquence L'homme qui je pense de. On peut proposer la forme correcte L'homme à qui je pense en expliquant que la séquence avec de est mal formée d'une part sur le plan syntaxique (axe syntagmatique) et aussi sur le plan du choix de la préposition (axe paradigmatique).
• Q4h. On expliquerait mieux le manque d'accord en disant que le complément pronominal qui précède le verbe est un complément d'objet indirect.
• Q4i et Q4j. L'asémantisme sera traité dans la partie du cours consacrée à la sémantique. Disons ici qu'un sujet inanimé (plafond) ne peut prendre un verbe (mange) à sujet animé et qu'on ne mêle pas normalement le futur (arriverai) et le passé (hier) – à cet égard, le concept de voyage à travers le temps est bien rendu par le titre C'était demain donné à une adaptation cinématographique d'une oeuvre de H.G. Wells.
• Q7. Le texte (p. 31) et la question indiquent qu'il y a des différences, alors que la réponse ne parle que de ce qui est commun aux deux codes. La parole humaine (code linguistique) est monophonique, alors que la musique est souvent polyphonique : plusieurs voix (par ex. soprane, contralto, ténor, basse) ou instruments (par ex. violon, viole, violoncelle et contrebasse ou bien guitare, contrebasse et piano) ou voix et instruments peuvent se faire entendre en même temps offrant harmonie (axe verticale, synchronique) et mélodie (axe horizontale ou linéaire, diachronique). En musique, la polyphonie peut être soit harmonieuse, soit dissonante ; en langue, la polyphonie est le plus souvent cacophonique. Les doigts du pianiste sont comme les différentes voix d'une chorale. En musique, l'axe paradigmatique donne une liste d'accords en plus des choix du code linguistique, l'axe syntagmatique jouant plus ou moins le même rôle (mélodie ou message) dans les deux codes.
Musique Langue

Extrait de Solace de Scott Joplin

Le syntagme réalisé est en noir, les choix paradigmatiques rejetés sont en gris.

Pour apprécier les différences de codes sur le plan auditif :
1) Musique. Écoutez les différentes polyphonies (solo, unisson, harmonie, voix seules, voix et instruments, etc.) des chansons du groupe breton Tri Yann ou du groupe québécois Beau Dommage dans Auditorium (mot de passe nécessaire).
2) Langue. Écoutez un texte oral de la French Audio Gazette at CHASS.

2. L'articulation des voyelles françaises (cf. L&B, ch. 4)

D'abord, un mot sur la phonétique et la phonologie. La phonétique étudie la production (phonétique articulatoire), la propagation (phonétique acoustique) et la perception (phonétique auditive) des sons de la parole, lesquels sont appelés par les phonéticiens des phones. La phonologie étudie ces sons du point de vue de leur fonctionnement comme unités distinctives appartenant au système de la langue ; ce sont des phonèmes. Dans la langue commune, c'est-à-dire en français ordinaire, on utilise le terme de phonétique pour parler des unités que sont les phonèmes (le mot phonologie serait trop technique) : d'où l'Alphabet phonétique international (site web) utilisé dans la transcription phonétique (en fait, phonématique) que l'on trouve dans les dictionnaires (monolingues ou bilingues) de français. Ajoutons que les phonéticiens utilisent les crochets [] pour les phones et les barres diagonales // pour entourer les phonèmes alors que les dictionnaires utilisent généralement des crochets pour signaler la transcription (phonétique) de ce que sont en fait des phonèmes (phonologie).

L'appareil de production sonore contient des termes qui sont peut-être familiers à ceux ou celles qui ont suivi des cours de diction ou de chant. Le système phonatoire, qui permet de vocaliser et de produire la voix, comprend, entre autres, les poumons, le larynx, les cordes vocales et la glotte. L'air produit par ces organes du corps arrive dans la bouche où on trouve un système articulatoire utilisé pour produire des sons linguistiques. Les différentes parties du système articulatoire comprennent la mâchoire inférieure, les lèvres (adj. labial), les dents (adj. dental), la langue dont l'apex ou pointe de la langue (adj. apical) et le dos de la langue (adj. dorsal), les alvéoles (adj. alvéolaire), le palais dur (adj. palatal) et le palais mou ou le voile (adj. vélaire), l'uvule ou la luette (adj. uvulaire). À noter que, dans ce cours, la terminologie du système articulatoire est à reconnaître (compétence passive) mais pas à maîtriser activement (compétence active).

Plus importants dans ce cours d'introduction sont les termes pour les types de voyelles et de consonnes produites par le système articulatoire. On distingue entre voyelles orales et voyelles nasales (changement de cavité), entre voyelles antérieures et voyelles postérieures (c'est la langue qui bouge), entre voyelles fermées et voyelles ouvertes (c'est la mâchoire qui bouge), entre voyelles arrondies et voyelles non-arrondies (ce sont les lèvres qui bougent). (Cf. L&B, p. 39.)

On a l'habitude de représenter le lieu d'articulation des voyelles comme dans la figure 16 du manuel (L&B, p. 41). Nous la reproduisons ici :

D'une manière générale, ce sont les voyelles qui portent la voix (audibilité) et les consonnes qui la rendent intelligible (intelligibilité du message). Les chanteurs et chanteuses connaissent l'importance des voyelles!

3. L'articulation des consonnes françaises (cf. L&B, ch. 5)

Quand on parle, la voix est sonore, c'est-à-dire qu'il y a vibration des cordes vocales ; quand on chuchote, la voix est sourde (absence de vibration). Parmi les sons de la voix normale, toutes les voyelles sont sonores, mais certaines consonnes sont sonores alors que d'autres sont sourdes.

Il y a trois traits définissant les principaux types, ou modes, d'articulation des consonnes, qui sont en opposition binaire : 1) consonnes sonores (ou voisées) et consonnes sourdes (ou non-voisées) ; 2) consonnes occlusives (avec fermeture totale de l'appareil articulatoire) et consonnes fricatives (avec resserrement mais non fermeture de l'appariel articulatoire) ; 3) consonnes orales (l'air passe par la bouche) et consonnes nasales (une partie de l'air passe par le nez). Ce qui donne les trois premières colonnes et les six dernières lignes de la figure 19 du manuel (L&B, p. 50). Les autres colonnes de la figure 19 donnent un quatrième trait concernant le lieu d'articulation de chaque consonne : consonnes bi-labiales, labio-dentales, apico-dentales, plus plusieurs types de consonnes palatales, vélaires et uvulaires (terminologie passive plutôt qu'active à ce niveau). On doit compléter le tableau des phonèmes du français en ajoutant les trois semi-consonnes : le yod (comme dans hier), le ué (comme dans lui) et le oué (comme dans oui), qui correspondent respectivement aux voyelles /i/, /y/ et /u/.