FRE 272Y5
The Structure of Modern French: An Introduction

Premier trimestre
Notes de la semaine 4
(1. révision : cf. L&B, ch. 4 et 5 // 2. éléments nouveaux : cf. L&B, ch. 6)

1. Révision

Questions du ch. 4 de L&B.
• Q3 (sur la transcription phonétique). Pour le cours FRE 272 il suffit de reconnaître les symboles phonétiques mais il ne sera pas demandé de faire transcription phonétique au test.
• Q5 (sur les voyelles espagnoles). Cette question serait assez avancée puisqu'il traite d'une autre langue romane (l'espagnol) que la majorité des étudiant(e)s du cours FRE 272 ne connaissent peut-être pas. On n'en tiendra pas compte au test.
• Q6 (sur des représentations graphiques de l'articulation des voyelles). Question technique de phonéticien. Comme nous l'avons déjà dit, il n'en sera pas question au test.

Questions du ch. 5 de L&B.
• Q1 (sur les organes phonatoires). Cf. ch. 4, Q6.
• Q3 (sur la transcription phonétique). Cf. ch. 4, Q3.
• Q5 (sur les traits articulatoires des consonnes). Différence entre // et //. Le deuxième se trouve dans le suffixe -ing des emprunts faits à l'anglais, comme parking ou jogging.
• Q7 (sur les consonnes chantées). Rappel de la question du voisement : sonorité (consonnes sonores) vs. surdité (consonnes sourdes).
• Q9 (sur les différentes prononciations du "r"). C'est ce qu'en français courant on appelle le "r" guttural du français standard et le "r" roulé de certaines prononciations méridionales (cf. l'anglais écossais). La réponse du manuel (dorso-uvulaire vs. apico-alvéolaire) utilise la terminologie phonétique.

2. La phonologie des voyelles françaises (cf. L&B, ch. 6)

Phonétique et phonologie : rappels. Q1. a) qu'appelle-t-on la phonétique qui étudie l'articulation ou la production des sons? b) qu'appelle-t-on la phonétique qui étudie la transmission ou la production des sons et leurs propriétés physiques? c) qu'appelle-t-on la phonétique qui étudie l'audition ou la perception des sons? R1. a) = la phonétique articulatoire, b) = la phonétique acoustique, c) = la phonétique auditive. Q2. Quelle est la différence entre la phonétique et la phonologie? R2. La phonétique étudie les propriétés physiques de l'articulation, transmission et perception des sons linguistiques, alors que la phonologie étudie le rôle des sons dans le système linguistique, c'est-à-dire dans le fonctionnement de la langue. Q3. Qu'appelle-t-on les sons considérés comme unités de la langue? R3. On les appelle des phonèmes.

Traits articulatoires distinctifs des phonèmes (cf. L&B, p. 58). Rappel : la labialité (arrondissement ou écartement des lèvres) ; l'antériorité (antériorité ou postériorité selon le positionnement de la langue) ; l'aperture (la mâchoire inférieure ferme ou ouvre la bouche) ; la nasalité (l'air passe soit entièrement par la bouche dans le cas des voyelles orales, soit par la bouche et par le nez dans le cas des voyelles nasales). (On note que dans les cas de l'antériorité et de la nasalité on choisit l'une des espèces pour caractériser le genre, alors que labialité et aperture sont des termes généraux.)

Paires minimales (cf. L&B, pp. 58-59). Les paires minimales, comme je dis vs. j'ai dit, ou vent vs. vin, servent à distinguer et à maintenir des phonèmes discrets. Plus il y a de paires minimales pour deux phonèmes donnés, plus facilement les phonèmes se maintiennent ; plus, pour deux phonèmes donnés, les paires minimales sont peu nombreuses et rares, plus ces phonèmes ont du mal à rester stables. Le manuel parle de l'affaiblissement de certains phonèmes vocaliques (voir plus loin la section sur la variation de la prononciation).

La syllabe et la division syllabique (cf. L&B, p. 59). La forme typique de la syllabe en français est CV, c'est-à-dire consonne + voyelle. La syllabe doit avoir une, et une seule, voyelle, éventuellement précédée et/ou suivie d'une ou de plusieurs consonnes (V, CV, CCV, CVC, CCVC, etc.). C'est pour cela que le mot imiter a trois syllabes car trois voyelles et se prononce de façon typique V + CV + CV (i-mi-ter). Sont dites syllabe ouverte une syllabe qui se termine par une voyelle (par exemple, les trois syllabes d'imiter) et syllabe fermée une syllabe qui se termine par une consonne (par exemple, la deuxième syllabe des mots voyelle et consonne). Dans un mot contenant deux consonnes de suite, on prononce généralement les deux consonnes en début de syllabe si la combinaison est facile à prononcer (par exemple, ta-bleau ou é-cla-ter) ; en termes techniques, la prononciation combinée de deux consonnes est facile dans le cas d'une consonne occlusive suivie d'une consonne liquide.

La règle de la distribution complémentaire (cf. L&B, p. 60). Pour les archiphonèmes (voir ci-après vers la fin de la discussion de la variation de la prononciation) /E/, /Œ/ et /O/, on parle de la distribution des phonèmes particuliers "e" fermé vs. "e" ouvert, "oe" fermé vs. "oe" ouvert et "o" fermé vs. "o" ouvert selon que la syllabe est fermée ou ouverte. Ainsi, la dernière syllabe de premier se prononce avec un "e" fermé puisqu'elle est ouverte et, au contraire, celle de première se prononce avec un "e" ouverte puisqu'elle est fermée. De même, on prononce des yeux, des boeufs (syllabe ouverte) avec un "oe" fermé, un oeil, un boeuf (syllabe fermée) avec un "oe" ouvert ; on dit un os avec un "o" ouvert, des os avec un "o" fermé.

La distribution complémentaire fonctionne surtout dans les syllabes accentuées (syllabes finales de groupes de sens), moins dans les syllabes non accentuées où, chez les voyelles des zones intermédiaires (voir ci-après), on observe une certaine neutralisation de l'opposition fermé/ouvert.

La variation de la prononciation (cf. L&B, pp. 57-58 et 60-63). Pensons à l'inspecteur Jacques Clouseau (joué par Peter Sellers) dans la série de films du Pink Panther. À l'hôtel, voulant réserver
     
il a du mal à se faire comprendre. C'est qu'en anglais le son [] n'existe pas dans le système phonologique et n'est entendu comme variante de [] que par ceux qui comprennent le français (cf. aussi le mot bomb prononcé "beum" par l'inspecteur Clouseau). De même, un francophone qui, au restaurant, demande [ ] avec son repas ne sera pas compris, puisque les séquences [] et [] représentent deux mots différents (respectivement vin et vent). En revanche, il y a des zones d'articulation intermédiaire où la variation de prononciation est fréquente et qui ne causent pas de problèmes de compréhension. Pour le français, ces zones sont représentées par les parties grises de la figure 20 du manuel (L&B, p. 58) et sont quatre : 1) le "e" fermé et le "e" ouvert ; 2) le "oe" fermé, le "oe" ouvert et le "e" caduc ; 3) le "o" fermé et le "o" ouvert ; 4) le "a" antérieur et le "a" postérieur. Autrement dit, le degré d'aperture (cas 1, 2 et 3) et le degré d'antériorité (cas 4) sont relatifs et variables. On doit ajouter l'existence d'une cinquième zone de variabilité concernant le "e" nasal et le "oe" nasal ; cette instabilité serait due à des facteurs de prononciabilité et de fréquence (cf. L&B, p. 62). Les changements diachroniques observés dans la prononciation des voyelles des cinq zones sont commentés dans le manuel (L&B, pp. 61-62). La tendance à la neutralisation des voyelles orales des zones d'aperture intermédiaire (cas 1, 2 et 3 ci-dessus) varie : plus les voyelles intermédiares sont antérieures, plus elles tendent à se neutraliser. Cette neutralisation relative peut être figurée dans une représentation modifiée de la figure 16 du manuel (L&B, p. 41) :

Autrement dit, l'articulation du "e" fermé et celle du "e" ouvert sont très proches l'une de l'autre ; la différence entre les deux est difficile à percevoir. La confusion du "oe" fermé, du "oe" ouvert et du "e" caduc est moindre et celle du "o" fermé et du "o" ouvert moindre encore.

L&B appellent les variantes des cinq zones discutées ci-dessus des allophones (p. 57) ; c'est un terme technique. Il faut noter que dans la langue courante au Canada le mot allophone veut dire "personne dont la langue première n'est ni l'anglais ni le français" (en grec allos signifie "autre"). Un terme employé en phonologie pour le phonème archétype de chaque zone intermédiaire orale est archiphonème : /E/ est l'archiphonème de la zone intermédiaire antérieure écartée ; /Œ/ est l'archiphonème de la zone intermédiaire antérieure arrondie ; /O/ est l'archiphonème de la zone intermédiaire postérieure arrondie ; /A/ est l'archiphonème de la zone intermédiaire très ouverte. Le nombre de phonèmes du français standard est toujours donné comme étant 16 (cf. L&B, p. 57), mais on doit dire que les tendances actuelles en situent le nombre entre 16 et 10.

La variation libre (cf. L&B, pp. 62-63). Sans entrer dans le détail de différences géographiques ou sociales, on peut dire, du point de vue du français standard, que plus le discours oral est formel (soigné et plus lent), plus on garde de mots, de syllabes et de phonèmes, alors que plus il est familier (et plus rapide), plus on laisse tomber mots, syllabes ou phonèmes. Par exemple, je ne sais pas peut se prononcer en quatre syllabes (oral soigné), en trois (je n'sais pas = oral neutre) ou en deux (j'sais pas = oral familier). La variation conditionnée (cf. L&B, p. 63). La variation de la prononciation dépend en partie de la nature des syllabes (fermées ou ouvertes – voir ci-dessus, premier/première, etc) et de celle de la consonne finale d'une syllabe fermée : ainsi les consonnes //, //, // et // allongent involontairement la voyelle qui les précède (comme dans les mots or, bise, rêve ou neige).

Timbre (je ne trouve de définition chez L&B que dans le glossaire donné en annexe). Le timbre d'une voyelle ou d'une consonne est sa qualité définie par ses traits articulatoires. On parle de double timbre dans le cas des voyelles à articulation intermédiaire (voir ci-dessus dans la section sur la variation de la prononciation) comme /E/, /Œ/ et /U/ ; on parle de timbre différent dans le cas de voyelles relevant d'articulations distinctes, comme /i/ et /y/ (par exemple, si vs. su).

Rendement (cf. L&B, p. 61). En matière de phonèmes, on dit qu'une opposition phonologique est productive lorsqu'elle a un bon rendement fonctionnel (et vice versa). (À noter que rendement et productivité ont plus ou moins le même sens.)

Exercice de transcription phonétique. Transcrivez, en la divisant en syllabes, la phrase suivante prononcée de façon familière.