FRE 272Y5
The Structure of Modern French: An Introduction

Premier trimestre
Notes de la semaine 5
(1. révision : cf. L&B, ch. 6 // 2. éléments nouveaux : cf. L&B, ch. 7)

1. Révision

Questions du ch. 6 de L&B.
• Q5 (sur les paires minimales). L'exercice à la fin du ch. 6 donne saule, alors que le corrigé à la fin du manuel suppose Paul. Les deux ensembles de paires minimales seraient : a) saule / sol et b) Paul / pôle ou Paul / Paule.
• Q7 (sur la fermeture de la voyelle devant [] en syllabe fermée). Le manuel donne les exemples de ose et (dans le texte du chapitre) rose. À noter que dans le Midi de la France, on prononce une voyelle ouverte dans des mots comme rose [], ce qui est conforme à la règle générale de distribution complémentaire.
• Q8 (sur la syllabation en français, espagnol et anglais). Question de phonétique comparative, ce qui n'est pas le propos du cours FRE 272. On peut cependant ne pas être d'accord avec le découpage syllabique donné dans le corrigé : a) "que chose" => "que/ chose" (il s'agit de deux syllabes) ; b) "be/soin de/ rien" => "be/soin/ de rien" (soit, dans un registre neutre ou familier, le [] de de se prononce avec la première consonne de rien pour ne former qu'une syllabe, soit, dans un registre soigné, on prononce de rien en deux syllabes.)
• Q12. "Donnez des paires minimales avec ces couples de voyelles" (c'est-à-dire avec les voyelles de la Q11). La réponse du corrigé n'a rien à voir avec les voyelles de la Q11. Une bonne réponse serait : a) // - // = fée - feu ; b) // - // = veau - vin ; d) // - // = seau/sot - su. L'opposition de (c) – // - // – n'est pas, en fait, une opposition valable, puisque ces deux sons ne se trouvent jamais dans un entourage syllabique ou syntaxique identique ou comparable. Les paires minimales n'ont de véritable intérêt que quand elles illustrent une confusion syntagmatique possible (j'ai dit vs. je dis, par exemple). De ce point de vue, dans la liste ci-dessus seule l'opposition veau / vin a des chances de se trouver au même endroit syntagmatique ("Voulez-vous du veau? / Voulez-vous du vin?").

2. La phonologie des consonnes françaises (cf. L&B, ch. 7)

Deux différences entre les consonnes et les voyelles :
1. Toutes les consonnes se maintiennent et sont distinctes. Il n'y a pas, comme chez les voyelles, d'archiphonèmes regroupant des phonèmes consonantiques variants (cf. les archiphonèmes vocaliques /E/, /Œ/, /O/).
2. Alors que le français et l'anglais divergent beaucoup sur le plan des voyelles (/y/, /ø/, /œ/ français étrangers à l'anglais ; les nombreuses diphtongues de l'anglais par rapport au français qui n'a que des voyelles simples), les consonnes françaises et les consonnes anglaises sont plus ou moins les mêmes, même si leur articulation diffère un peu.

Les consonnes françaises, regroupées dans un même tableau selon leurs modes et lieux d'articulation dans la figure 19 du manuel (L&B, p. 50), donnent lieu aussi à des oppositions particulières. On appelle ordre les consonnes qui partagent un même lieu d'articulation ; par exemple, l'ordre des consonnes bi-labiales /p/, /b/, /m/, l'ordre des consonnes apico-dentales /t/, /d/, /n/ (L&B, p. 67). Les consonnes qui partagent les mêmes traits de mode articulatoire consitituent une série ; par exemple, la série des consonnes occlusives sourdes (ou non-voisées) /p/, /t/, /k/, ou bien la série des occlusives sonores (voisées) /b/, /d/, /g/ ; etc. L'opposition de deux séries s'appelle une corrélation ; par exemple, il y a une corrélation de voisement (surdité/sonorité) entre la série des occlusives sourdes (non-voisées) /p/, /t/, /k/ et celle des occlusives sonores (voisées) /b/, /d/, /g/. Le // étant un phonème isolé, dit hors corrélation donne lieu à une case vide dans le système des consonnes françaises (cf. L&B, figure 22, p. 67) puisqu'il n'a pas de correspondant oral (ni sourd, ni sonore). C'est là une cause de déstabilisation de prononciation (pensez au vide laissé par une dent manquante, qui déstabilise les dents à côté). C'est la même chose pour les fricatives // et //.

Comme dit le manuel (L&B, p. 68), les oppositions /b/-/p/, /t/-/d/, /k/-/g/, /f/-/v/, /s/-/z/ et //-//, fondées sur le voisement (consonnes sonores vs. consonnes sourdes) ont un très haut rendement et sont très stables. Cela veut dire qu'on peut trouver un grand nombre de paires minimales opposant les sonores et les sourdes. Généralement, on va chercher les paires sans tenir compte des catégories grammaticales (noms, verbes, adjectifs, pronoms, articles, etc.). Du point de vue de la compréhension du son dans la chaîne syntagmatique (celle du discours), il peut pourtant être utile de trouver des paires minimales à l'intérieur de telle ou telle catégorie grammaticale. Par exemple :

Les classements et oppositions faits jusqu'ici relèvent essentiellement d'analyses articulatoires. La phonétique auditive donne un autre type de classement fondé sur la perception des sons. Selon une des différences techniques entre la phonétique articulatoire et la phonétique auditive, la terminologie qui dit consonne voisée et consonne non-voisée du côté de la phonétique articulatoire correspond à celle qui dit consonne sonore et consonne sourde du côté de la perception (phonétique auditive). D'autres termes apparaissent quand on classe les sons d'un point de vue perceptif : le [r] antérieur est dit roulé, le [] et le // sont des consonnes liquides ; /s/ et /z/ sont des consonnes sifflantes, // et // sont des chuintantes, // est une semi-consonne mouillée. Ce qui se résume ainsi :