La canne à sucre fut apportée en Martinique vers 1635. Et il ne fallut pas longtemps pour que les premiers rhums fassent de l'ombre aux autres spiritueux. C'est pour cette raison qu'un décret royal, daté du 14 janvier 1713, fut proclamé, interdisant la vente de mélasse et de ses dérivés en métropole, "pour tout sacrifier au commerce des eaux-de-vie de vin", qui était à l'époque essentiel en France. Pendant un demi-siècle, le rhum fut donc condamné à un marché de contrebande.
Puis en 1763, un nouveau décret du roi de France autorisa les colonies à exporter des eaux-de-vie ailleurs qu'en France en échange de denrées que la France métropolitaine ne pouvait leur fournir.
Un peu plus tard, au début du 19ème siècle, une loi autorisa l'importation en France d'eaux-de-vie de cannes à sucre provenant des colonies françaises (contre le versement d'une taxe).
L'expansion du rhum fut à partir de ce moment continue, notamment grâce à un décret abolissant les taxes sur les eaux-de-vie provenant des colonies. D'autres éléments contribuèrent au développement du rhum et notamment l'épidémie qui toucha la vigne française pendant la guerre de Crimée, favorisant la distribution d'une ration journalière de rhum aux soldats de l'Armée française. A cette époque, les Antilles françaises occupaient le premier rang mondial des producteurs de rhum.
Aujourd'hui, l'activité économique de la Martinique repose, bien sûr, sur la fabrication du rhum mais aussi sur le tourisme, et la production de fruits comme la banane ou l'ananas.
L'île aux fleurs est aujourd'hui le seul endroit au monde où le rhum est directement issu du pur jus de la canne à sucre. Appelé rhum agricole, celui-ci s'oppose aux rhums industriels produits dans le reste du monde et provenant de la distillation de la mélasse, c'est à dire des résidus de production du sucre.