2004-2005
But de l'article : Mesurer l'apport des TIC dans différents domaines de l'apprentissage des langues.
Inexactitude du terme "compréhension orale et écrite" : il s'agit en fait de la compréhension de l'oral (autrement dite la compréhension auditive) et de la compréhension de l'écrit (autrement dit la lecture).
Évaluation des intentions et des représentations des auteurs du logiciel vs. l'utilisation réelle effectuée.
Prise en compte des variables individuelles : âge, sexe, nationalité, etc. Prise en compte aussi a) des réactions des usagers en leur demandant de verbaliser ou d'expliquer leurs actions et b) de leurs motivations pour l'apprentissage du français. Cf. le questionnaire initial et les remarques terminales du test de placement d'UTM.
Les trois termes d'une observation : l'observateur, l'observé et l'observation.
Oteur = Observateur Oé = Observé Otion = Observation |
Prise en compte de la fréquence d'utilisation des aides audio (utilitaires) et de la façon de s'en servir.
Constatation du manque de rapport direct entre le comportement de l'apprenant et les résultats obtenus. À l'idée simpliste du "bon apprenant", il faut opposer la réalité de la variété de stratégies d'apprentissage chaque apprenant adopte les techniques qui lui conviennent le mieux. Chacun, en fonction de diverses caractéristiques, utilise ce qui correspond le mieux à sa personnalité, à son style d'apprentissage, voire à sa culture d'apprentissage. Il n'existe pas de bonnes ou mauvaises stratégies. Certains aiment la logique et l'analyse ; d'autres fonctionnent de manière plus intuitive et globale. Des stratégies en tous points opposées peuvent aboutir à des résultats similaires.
Il en va de même de l'autonomie (le travail indépendant) : celle-ci est à construire, pas à préscrire ou imposer. Quelles sont, pour une tâche donnée, les aides qui sont imposées, lesquelles sont simplement mises à disposition? Dans la classe, la solution autoritaire n'est déjà guère acceptée, mais elle l'est encore moins devant un ordinateur que l'apprenant peut impunément quitter à sa guise.
Une aide particulière dans le domaine du lexique : les hypermots et les réseaux lexicaux.
Exemple pris dans T. Chanier et al., "Analyse de Camille, A la recherche d'un emploi", in ALSIC, juin 1999.
(À noter que les deux articles, celui de Pothier et al. et celui de Chanier et al., font leurs évaluations à partir du même logiciel.)
1. Les hypermots sont ce qu'on appelle plus généralement les mots thématiques, ceux qui relèvent sémantiquement du sujet traité. Dans la chanson Le chant du bum de Richard Desjardins, il s'agit de mots comme job, travail, travailler, bien-être social, vagabond, cassé, etc. Dans le Chien jaune de Georges Simenon, roman policier concernant la résolution d'un crime, on peut les observer dans la liste de fréquences produite par l'ordinateur (les mots plus ou moins thématiques sont ici marqués en gras) :
1435 de 1062 le 959 la 836 il 827 à 693 un 625 l 552 et 497 les 496 que 477 est 449 une 444 ! 426 pas 421 d 415 qui 414 ? 393 des 387 qu 386 je 374 a 374 vous 363 en 331 dans 325 n 302 du 293 ce 266 on 264 ne |
243 était 230 s 227 au 215 avait 210 se 208 c 207 sur 199 son 197 maigret 176 j 176 y 173 plus 170 lui 166 ai 159 sa 153 elle 151 par 145 pour 137 mais 135 tout 131 m 115 avec 111 nous 108 commissaire 103 même 98 docteur 94 me 93 michoux 88 emma |
87 être 85 comme 83 où 83 ses 80 ils 78 bien 78 deux 78 sans 76 homme 74 si 72 cette 72 chien 72 maire 71 aux 71 encore 71 quand 65 été 65 fait 65 moi 65 pommeret 60 café 58 ici 58 mon 58 porte 57 leroy 55 dit 55 inspecteur 55 là 55 peut |
55 rien 55 ville 54 suis 53 heure 53 ou 50 étaient 49 faire 48 trois 47 avez 47 tête 46 cela 46 dont 46 servières 46 voix 45 puis 45 temps 44 car 44 ma 44 non 44 tous 42 peu 41 alors 41 après 41 heures 41 hôtel 40 autre 40 moins 38 dire 38 gens |
38 jaune 36 paris 36 quelques 36 sais 36 sont 36 vers 35 aussi 35 salle 34 amiral 34 chez 34 fois 34 maison 34 toujours 33 concarneau 33 eu 33 oui 33 t 33 vu 32 air 31 autres 31 chose 31 coup 31 femme 31 fut 31 main 31 peur 31 regarda 31 très 31 yeux |
2. Les réseaux lexicaux. Dans l'exemple pris dans l'article de Chanier et al., il s'agit des synonymes ou quasi-synonymes (on dit aussi parasynonymes) des mots licencier et renvoyer. On peut interroger gratuitement en ligne le Dictionnaire des synonymes des équipes de l'INaLF (Nancy) et du CRISCO (Caen). Pour le mot licencier, le Dictionnaire des Synonymes donne les résultats suivants :
Faute : "1. Internet comme source d'informations" devrait être soit "0. Introduction", soit rien.
Autre préoccupation : l'intégration de ces nouveaux supports dans les situations d'apprentissage (cf. Barr).
Cite Belisle 1998 : "pour qu'il y ait apprentissage, il ne suffit pas d'ouvrir des fenêtres, de parcourir des hyperespaces, de naviguer dans des cédéroms multimédia, de dialoguer avec un programme intelligent. Encore faut-il que l'ensemble de ces opérations soit piloté par un sujet en quête d'informations afin de réaliser un but d'apprentissage, lequel s'insère dans un projet social."
Le rôle de la tâche : tâche linguistique réellement profitable ; données riches et authentiques ; activités d'un bon niveau cognitif (pertinence, problématique, créativité). Elle doit faciliter l'exploration, permettre la construction d'un sens et l'évaluation de ce qui aura été compris et retenu.
La tâche aura d'autant plus de succès qu'elle comprendra des activités intéressantes car ouvertes et un mélange de linguistique et de non-linguistique (pragmatique), c'est-à-dire interdisciplinaire (cf. le site de la Bibliothèque nationale de France).
Pour être efficaces, les activités réalisées en autonomie doivent être liées aux activités réalisées lors de regroupements d'apprenants avec un enseignant.
La liste des atouts d'Internet établie par Martel (1998) comprend : l'interculturel ; la collaboration ; la multiplicité des média (texte, image, son...) ; l'autonomisation ; l'apprentissage ludique ; la simulation ; la communication authentique.
Pour la recherche de données par les apprenants, la Toile, avec sa richesse et ses puissants moteurs de recherche, offre un atout non négligeable, à la condition bien sûr de savoir se servir de ces outils.
Les activités proposées sur le réseau, par certains sites pédagogiques, présenteront d'autant plus d'intérêt qu'elles demanderont d'aller rechercher des données sur d'autres sites.
La communication. Selon RESCOL (Réseau scolaire canadien) : "Internet, parce qu'il permet une communication à la fois globale et immédiate, redonne aux étudiants l'occasion de redécouvrir le plaisir de l'écriture."
Les salons de bavardage (on dit aussi "les chats"). RW: le texto et le langage texto (ex. mdr). Les forums de discussion. Le courriel.
Projets d'écriture collective, soit en temps réel, soit en différé. La publication : selon Guédon (1997) "la Toile démocratise la possibilité de publier à un degré qui n'aurait jamais pu être envisagé dans le monde de l'imprimé".
Exemple du roman collectif international L'immeuble rue Lamarck, dont on peut lire les objectifs et les résultats sur la page "Un exemple de réalisation pédagogique sur internet : Création d'un roman collectif international". (L'article de Mangenot parle de ce projet et donne un lien vers la même page.)
Intégration des TIC dans l'enseignement. R. Bibeau (1998), du Ministère de l'éducation du Québec : "on ne devrait pas avoir pour projet d'intégrer les technologies de l'information à l'école, mais plutôt de transformer la pratique pédagogique de l'école."
Pour que l'intégration ait lieu, il faut, d'une part que les enseignants acceptent de "remettre en question leurs croyances pédagogiques" (professeur comme unique source de savoirs, pratique de la classe organisée autour de la parole du maître), d'autre part que "les gestionnaires soient disposés à apporter des changements structurels dans le milieu de travail des enseignants qui ont pris la voie du renouveau" (Haymore et al., 1997). Ce dernier point est particulièrement important en ce qui concerne l'utilisation d'Internet dans le système éducatif : il semble en effet difficile d'utiliser ces nouvelles ressources sans envisager le moindre changement des "conditions d'organisation spatiale et temporelle de l'enseignement" (Liautard, 1997).