FRE 335H5F
Teaching and Learning French with New Technology

Section LEC0101

2006-2007

Pour une typologie des applications didactiques

David Trott, octobre 2000

Texte revu par R. Wooldridge, octobre 2004 et janvier 2007

Introduction

1. La situation à la fin du XXe siècle:

L'argument de vente:
« Nous assistons actuellement, en Amérique de Nord, à une grande campagne pour l'apprentissage des langues par le biais du micro-ordinateur. Les conseils scolaires, les départements de langues s'y lancent parfois aveuglément sans trop s'interroger sur la valeur pédagogique de cet outil. Les fabriquants de quincaillerie (hardware), quant à eux, ne peuvent que se réjouir du vaste marché à exploiter et semblent formuler aux enseignants, propagateurs éventuels de ce nouvel équipement, cette unique prescription pour leurs étudiants: "branchez-les!" » (Elkabas, 1995, 9 [Note de R.W.: manque de référence bibliographique])

Le défi pour l'enseignement:
Il s'agit donc d'examiner la variété de didacticiels disponibles, et d'esquisser une typologie de ces outils. Il faut en outre considérer que, malgré le grand nombre de logiciels sur le marché, la qualité de ces derniers laisse souvent à désirer: « ... celles et ceux qui utilisent présentement l'ordinateur nous disent que les logiciels éducatifs sont de mauvaise qualité, que leur nombre est insuffisant, que le soutien technique et pédagogique de même que le perfectionnement ne sont pas adéquats. D'ailleurs, les collègues habitués aux logiciels éducatifs ne manqueront pas de reconnaître dans ces griefs leurs propres préoccupations » (Id., ibid., 10).

La nouvelle fonction de l'enseignant-e:
« ...l'enseignant qui fera sans cesse appel à l'ordinateur, devra en bon pédagogue s'initier à l'informatique. Non seulement celui-ci sera en meilleure position de choisir l'équipement nécessaire pour atteindre ses objectifs pédagogiques, mais il saura évaluer adéquatement les logiciels éducatifs qu'on lui soumettra et y apporter des changements si ces derniers s'y prêtent » (Id., ibid., 10).

2. La situation en 2007 (R.W.):

Le marché des didacticiels (CD-ROM et DVD-ROM payants) se voit concurrencer et remplacer de plus en plus par les applications didactiques disponibles, le plus souvent gratuitement, dans le World Wide Web. C'est ce dernier médium qui sera mis de l'avant dans les exemples qui suivent.


Types d'applications

Ce qu'on disait au XXe siècle : « La création de didacticiels fait intervenir des compétences diverses: scientifique (il faut être expert du sujet), didactique (il faut savoir comment organiser le contenu à enseigner), pédagogique (il faut prendre en compte les caractéristiques des apprenants), informatique (il faut dominer l'outil informatique), audiovisuelle (il faut savoir présenter), compétences auxquelles il faut ajouter la capacité d'utiliser au mieux les caractéristiques propres de [l'ordinateur] pour créer des situations interactives motivantes  », O. Adra & P.-J. Lahourcade, "Diffusion de SDM 98", 1999-2000 (document en format PDF)

D'après Parole d'ordinateur (voir le texte "L'informatique et la pédagogie" étudié dans la semaine 2), huit « moyens d'apprentissage » ou modes d'enseignement/apprentissage sont envisageables, chacun ayant sa « réalisation informatique ». Dans la perspective que nous voulons adopter ici – et qui est fortement influencée par la prédominance actuelle du Web – l'analyse est placée immédiatement après l'information au lieu de se trouver dans la dernière position que lui accorde Parole d'ordinateur. Est ajouté ici également, en septième position, un neuvième moyen et type de réalisation correspondant qui semble manquer au tableau : l'interprétation et sa réalisation linguistique dans l'aide à la compréhension.

Moyens d'apprentissage Réalisations
tutorat enseignement programmé
entraînement exercice programmé
conceptualisation programmation pédagogique
expérimentation simulation pédagogique
information base de données
analyse aide au calcul
interprétation aide à la compréhension
production aide à l'expression
organisation aide à la gestion

Voyons maintenant des applications didactiques spécifiques qui exemplifient chaque moyen et type de réalisation. Les liens du tableau ci-dessus permettent d'aller directement à la section traitant de chaque moyen/réalisation.


1. Tutorat --- enseignement programmé

« ...un tutoriel a pour but d'enseigner une partie spécifique d'un programme. Il inclut alors l'enseignement des règles, la présentation des concepts inhérents à la matière visée, l'évaluation de la compréhension de l'élève et la pratique de l'enseignement à l'aide d'exercices spécifiques et appropriés » (H.-Lemonnier, 42 [Note de R.W.: manque de référence bibliographique]).
 
Exemple: Bonjour de France (ressource en ligne.):
« le magazine pour pratiquer le français et dialoguer sur internet : compréhension, grammaire, vocabulaire, pédagogie, expressions idiomatiques, français des affaires, mises en situation, nouvelles du monde, découverte, jeux, forum ». Ce site est compréhensif, offrant des explications de règles et des exercices auto-correctifs : pour la compréhension auditive, environ soixante-dix textes oraux partagés sur quatre niveaux de compétence ; pour la grammaire, neuf leçons avec exercices ; pour le vocabulaire, sept thèmes avec exercices de mise en correspondance images/mots et quelques jeux du pendu.


2. Entraînement --- exercice programmé

« Un exerciseur a pour but de compléter l'enseignement régulier. Il constitue un moyen d'approfondir les concepts présentés et développés en classe. Il vise donc essentiellement à améliorer les habiletés des élèves dans les domaines d'enseignement qui s'y prêtent, tels la grammaire, le vocabulaire, etc. Toutefois, la forme de ses exercices est peu variée (questions-réponses, exercices à trous et choix multiples). [...] Parmi...100 didacticiels répertoriés, plus de la moitié étaient des exerciseurs. [...] ...nous avons dénombré plus d'un jeu, ceux-ci ayant généralement pour buts de vérifier l'acquisition de connaissances, de mesurer des objectifs d'apprentissage spécifiques ou de favoriser l'apprentissage d'éléments nouveaux relatifs à une matière donnée. Il faut souligner toutefois que certains d'entre eux manquent d'originalité, par exemple les mots croisés ou le jeu du bonhomme pendu, mais il semble que la situation de jeu et l'interaction sociale qu'elle implique créent une atmosphère de détente ayant un effet de motivation chez l'apprenant » (H.-Lemonnier, 42)

Exemple 1: Revizor One Light (logiciel gratuit qu'il faut décharger du Web et installer sur un ordinateur local):
« Logiciel destiné à l'enseignement du français. C'est un répétiteur qui permet d'aborder les homophones grammaticaux, l'accord des participes passés, les temps de la conjugaison française. Niveau des élèves auxquels il est destiné: élèves de langue maternelle française (8-13 ans); élèves qui apprennent le français comme seconde langue (tous âges). »

Exemple 2: Logitron: logiciels pour l'apprentissage du français (logiciels payants déchargeables en ligne pour utilisation en local).
Plusieurs modules pour apprendre à lire et à écrire, pour enfants de 4 à 16 ans.

Voir aussi les nombreux sites mentionnés dans les French Language Resources du Département de FGI de UTM offrant des exercices de grammaire.

Nota (RW). Il y a peu de différences entre l'enseignement programmé et l'exercice programmé. Les mots croisés et les jeux du pendu (cf. Lemonnier), tout comme le pêle-mêle, foisonnent dans le Web ; voir, par exemple : <http://www.adomonde.qc.ca/jeux_new/le_pendu/index.php>, <http://hilarion.amo.qc.ca/cgi-bin/jqpf/jeuPM.out>, <http://www.parc-internet.com/cgi-bin/pub/BHF/GESTDH/pass.out?*nnone*pnone*mp*mf>.


3. Conceptualisation --- programmation pédagogique

« Enfin, le système-expert, très peu répandu pour l'enseignement des langues assisté par ordinateur, possède en mémoire les connaissances d'experts dans un domaine particulier (médecine, chimie, mathématiques, grammaires, etc.) et il est programmé pour utiliser ces connaissances d'une manière analogue à celle des spécialistes, à partir de "règles d'inférence". Il permet donc d'effectuer un diagnostic ou de proposer une réponse à une question, en adoptant une démarche heuristique, proche de la démarche humaine. Il utilise, en fonction du cas étudié, la somme des connaissances dont il dispose ainsi que des raisonnements déductifs et/ou inductifs » (H.-Lemonnier, 42).

« Un système expert (SE) est un système informatique de type intelligence artificielle développé dans un domaine délimité et qui intègre les connaissances et les règles qu'utilisent les experts humains pour prendre des décisions dans des champs précis et dégage, à partir des données fournies par l'utilisateur, des conclusions grâce à son moteur d'inférences » (Choul, 97 [Note de R.W.: manque de référence bibliographique]).

L'Atelier de Conception de Systèmes Experts « est un environnement de développement de Systèmes Experts. Il présente une interface graphique très facile à utiliser pour le concepteur et crée automatiquement une interface graphique pour le Système Expert généré. » Dans le document intitulé « Un système expert, qu'est-ce que c'est? » on trouve le graphique suivant :

Exemple des chatterbots en ligne (agents conversationels, robots parleurs...).

Exemple: Entretien avec Dr. Staf (ressource en ligne).
« Vous avez un problème technique? Relationnel? Personnel? Parlez en au Dr Staf... Bonjour, je suis Dr. STAF, votre partenaire de conversation électronique, je suis là pour vous conseiller si vous avez des problèmes avec certains aspects du diplôme... Posez vos questions, essayez d'être concis, j'ai l'esprit vif: »

Nota (RW). Comme la traduction automatique, les systèmes experts de l' "intelligence artificielle" appartiennent à l'époque utopique où on croyait que l'ordinateur était capable de tout, y compris la reproduction par la machine des capacités du cerveau humain en matière de langage et de raisonnement. Aujourd'hui les réalisations dont on dispose sont assez rudimentaires, bien qu'on continue dans nombre de laboratoires à travailler sur des projets ambitieux dont des automatisations de processus sémantiques et syntaxiques.


4. Expérimentation --- simulation pédagogique

« Les simulateurs conçus pour l'enseignement des langues semblent cependant plus rares, puisque sur les cent didacticiels répertoriés, aucun ne rencontrait les caractéristiques de la simulation. Un simulateur vise en effet à faire interagir l'apprenant avec les données du monde réel, et pour lesquelles l'expérience réelle est impraticable. On peut l'utiliser pour illustrer l'application de concepts ou de principes, ou pour vérifier l'acquisition et l'habileté à les utiliser (Ex. Flight Simulator) » (H.-Lemonnier, 42).

« The instructional goal of approximating real-life situations serves to define the first major reason why we choose to use technology in the service of language learning. That is, technology is most usefully deployed when it helps create more realistic language learning environments » (Mitterer, 135 [Note de R.W.: manque de référence bibliographique]).

Les deux premières conditions d'une bonne simulation (selon Robert E. Morgan [Note de R.W.: manque de référence bibliographique]):

Il y a les simulations sur CD-ROM, DVD-ROM ou cassette vidéo. Dans Quel avenir pour les musées? (sept. 1999; document en format PDF), on lit : « Une autre conséquence du développement du musée virtuel est le développement de l’edutainment, c’est-à-dire d’une approche de présentation d’un contenu muséal qui combine la production d’une information à visée éducative avec un environnement ou un mode d’exposition ludique. Un exemple de cette combinaison est fourni par un jeu video qui propose une visite du château de Versailles par le biais d’une enquête policière. »

Dans le domaine de l'apprentissage de la langue, et justement par le biais de l'enquête policière, on peut mentionner deux sites :

Exemple 1: Polar FLE. Apprendre le francais avec l'inspecteur Roger Duflair (ressource en ligne).
« Ce site s'adresse aux personnes qui veulent se perfectionner en français langue seconde. Vous pouvez sélectionner votre niveau à chaque étape de l'enquête (de niveau débutant à avancé). Un meurtre a été commis à Trouville. L’inspecteur Roger Duflair mène l’enquête. Il doit retrouver le coupable, son mobile et les circonstances du crime. Vous êtes son assistant. Pour accomplir votre mission, vous devez choisir votre niveau (débutant, élémentaire, intermédiaire ou avancé) et faire toutes les rubriques dans l’ordre. Dans chacune d’elles, les exercices vous permettent de pratiquer la grammaire et le vocabulaire en contexte et, surtout, d’obtenir toutes les informations nécessaires pour découvrir le(s) coupable(s). »

Exemple 2: Meurtre à Beaugnaloux (ressource en ligne).
« Public visé : étudiants étrangers apprenant la langue française. Objectifs : Découvrir, à travers des textes, photos, sons... la langue française au fil d'une énigme. »

Mentionnons aussi quelques applications de simulations dans d'autres domaines.

Exemple 3: Bourstad (ressource en ligne).
« une simulation d'investissements financiers sur Internet, [Bourstad] a pour objectif de permettre aux participants du grand public et aux étudiants des différents ordres scolaires de s'initier au monde de la Bourse. Ils ont alors l'occasion de faire fructifier un portefeuille virtuel de 100 000 $ pendant huit semaines, en l'investissant dans différents véhicules de placement plus ou moins risqués : actions, obligations, bons du trésor, options d'achat ou de vente, etc. BOURSTAD est une initiative du Collège de Rosemont et du Cégep@distance »

Exemple 4: OASIS (ressource en ligne).
« ... générateur de simulations pédagogiques. OASIS permet de créer le modèle et la présentation d'une simulation puis de lui associer un scénario pédagogique qui contrôle l'activité de l'utilisateur, dans une suite de buts à atteindre. » Les applications concernent les sciences exactes : « Auprès des étudiants de premier cycle et des enseignants du CIES (Centre d'Initiation à l'Enseignement Supérieur), deux types de formation sont proposées : 1) Une formation à la présentation de sujets scientifiques à l'aide d'hypertexte. 2) Une formation à la réalisation de simulations de phénomènes scientifiques. »

Nota (RW). La simulation a explosé avec l'avènement du Web, ce qui contraste avec la situation décrite par Lemonnier, Mitterer et al. (voir ci-dessus). En fait, il devient difficile de distinguer entre simulation et réalité : on peut, par exemple, simuler un voyage en train en regardant en ligne l'horaire des trains de la SNCF (Société nationale des chemins de fer), mais on peut aussi acheter son billet sur le site de cette compagnie française en préparation d'un voyage réel.


5. Information --- base de données

(RW) Depuis l'avènement du World Wide Web, on parle de Révolution informationnelle. C'est que le Web lui-même est la plus grande base de données qui ait jamais existé. Le terme de base de données date du moment où, dans le monde de l'informatique, les données engrangées dans l'ordinateur deviennent accessibles, soit en lecture linéaire (exemple du traitement de texte qui dispose un texte linéairement pour lecture "normale"), soit en lecture (ou consultation) tranversale ou catégorielle (par exemple, selon les champs – auteur, titre, sujet, date, lieu de publication, etc. – d'un tableur ("spreadsheet") représentant un catalogue de bibliothèque). C'est la possibilité de faire une lecture transversale et catégorielle qui transforme le texte ou ensemble de textes en base de données. Par exemple, on demande au moteur de recherche de trouver dans le Web tous les documents qui contiennent l'expression base de données (lecture transversale) en limitant la recherche aux noms de domaines en .ca (restriction catégorielle: il s'agit de sites canadiens).

Le Web contient aussi des bases de données particulières, dont nous allons regarder quelques types. Dans le domaine de la langue vue sous l'angle de l'enseignement ou de l'apprentissage, on trouve dans le Web des dictionnaires, que l'on consulte comme des bases de données.

Exemple 1: Le Trésor de la langue française informatisé (ressource en ligne).
Le TLF est un dictionnaire des XIXe et XXe siècles en 16 volumes et 1 supplément. Le TLFi est la version informatisée du TLF.

Exemple 2: Le Petit Robert (ressource en ligne protégée).
Le PR est un dictionnaire d'usage général en un volume très utilisé par le grand public, dont les étudiants, les professeurs et les professionnels du livre. Le PR sur CD-ROM est une version informatisée du PR. Les bibliothèques de l'Université de Toronto ont mis ce CD-ROM en ligne pour consultation gratuite de la part des membres de l'Université. L'hyperlien donné ci-dessus renvoie à une page explicative.

Notons que les dictionnaires performants, tels que celui de l'Encyclopédie Voila avec Hachette ou le Dictionnaire universel francophone en ligne (ressources autrefois en ligne), tendent à être retirés du Web pour des raisons commerciales (les éditeurs ne savent pas tirer leur profit de ressources en ligne).

Voisines des dictionnaires sont les bases de données littéraires, lexicaux, lexicologiques et textuelles.

Exemple 3: ARTFL (ressource en ligne).
(ARTFL se prononce comme l'anglais artful et signifie "American and French Research on the Treasury of the French Language"). ARTFL donne accès à différentes base de données textuelles dont la base de textes littéraires et techniques qui a servi à la composition du TLF. Certaines bases connaissent la même limitation d'accès que le Petit Robert commenté ci-dessus.

Exemple 4: TLFQ (ressource en ligne).
(= "Trésor de la langue française au Québec").


6. Analyse --- aide au calcul

(RW) Les bases de données, dont il a été question dans la section précédente, livrent automatiquement des calculs. Par exemple, si j'interroge le Web à travers les pages francophones de Google, les résultats d'une interrogation faite le 26 septembre 2004 comprennent l'information que le mot pourriel a été trouvé dans « un total d'environ 14 500 pages en français », alors que le mot spam se trouve dans « un total d'environ 700 000 pages en français ». C'est ensuite à l'interrogateur d'affiner ces résultats en éliminant, par exemple, les occurrences de spam qui se trouvent dans un scénario des Monty Python sans qu'il y ait une indication de cette origine du spam du courriel.

De même, les bases d'ARTFL et du TLFQ indiquent la fréquence d'occurrence de tel ou tel mot ou expression. Nous donnons ci-dessous deux autres exemples de bases de données textuelles accessibles en ligne qui offrent différents types d'analyses statistiques :

Exemple 1: Le Chien jaune, roman policier de Georges Simenon (ressource en ligne).
Cette base, conçue pour l'enseignement-apprentissage du français au niveau du lycée ou de l'université, permet d'interroger le roman – par chapitre, tranche de chapitres ou dans le texte intégral – pour savoir, entre autres, combien de fois tel ou tel mot y est utilisé, dans quel chapitre, dans le récit, dans le dialogue ou dans une citation ; pour connaître aussi la distribution du mot dans les différentes divisions du texte. On apprend, par exemple, que le mot commissaire (le personnage principal du roman est le commissaire Maigret) s'emploie 108 fois, 59 dans les dialogues, 46 dans le récit et 3 fois dans une citation (manchette de journal).

Exemple 2: Théâtres d'Ancien régime (ressource en ligne).
Cette base, conçue pour l'étude des pièces de Corneille, Molière, Racine, Marivaux et Beaumarchais, permet d'interroger les pièces, entre autres, par auteur, par pièce, par personnage ou dans tout le corpus pour savoir combien de fois tel ou tel mot a été utilisé et quelle en est la distribution chez tel auteur, dans telles pièces, dans la bouche de tels personnages ou dans l'ensemble des cinq théâtres.


7. Interprétation --- aide à la compréhension

(RW) Le Web foisonne d'outils d'aide à la compréhension de l'écrit à commencer par le Web lui-même comme corpus d'usages linguistiques (nous y reviendrons plus tard dans le cours). La langue orale est moins bien servie. Commençons par l'écrit.

Lorsqu'on est en train de lire un texte et qu'on rencontre un mot ou une expression que l'on ne comprend pas, ou que l'on ne comprend qu'à moitié ou qui frappe d'une façon ou d'une autre (expression imagée ou qui semble nouvelle, par exemple), le premier réflexe que l'on a aujourd'hui est de vérifier le mot ou l'expression dans le Web, d'y étudier le concept quand il s'agit d'une chose ou d'un processus.

Tous les exemples suivants sont des ressources à accès libre en ligne.

Exemple 1: Google Canada.
On tape le mot ou l'expression et on étudie les résultats pour en savoir plus sur le terme demandé.

Exemple 2: Wikipédia, l'encyclopédie gratuite et libre.
Dans le Web, il y a des encyclopédies dont beaucoup sont payantes ; Wikipédia a l'avantage d'être d'un usage gratuit.

Exemple 3: Le Trésor de la langue française informatisé.
Le TLFI est un dictionnaire d'usage gratuit. (Le TLFI fonctionne comme une base de données et a déjà été mentionné ci-dessus sous la rubrique 5.)

Dans les sections 5 et 6, nous avons vu l'utilité des bases de données textuelles pour la recherche de mots ou expressions. L'exemple d'application suivant offre un certain nombre de textes à la fois en mode de lecture normale et aussi en lecture transversale.

Exemple 4: IntraText Digital Library
« offering texts and corpora as lexical hypertexts ». Prenons le cas de Guy de Maupassant dont l'IntraText Digital Library offre dix oeuvres ; dans Bel ami on lit : « Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant. » Chacun des mots soulignés est un lien qui va à un affichage des occurrences du mot dans tout le texte ; par exemple, pour le mot pièce :

Ces contextes nous montrent que le mot pièce peut concerner l'argent, la pièce d'une maison ou une pièce de théâtre.

Une autre ressource que nous avons déjà vue dans la section 1 propose différents types d'aide à la compréhsion de l'écrit et de l'oral :

Exemple 5: Bonjour de France.
Les textes de compréhension sont accompagnées pour certains d'une version orale. Les aides à la compréhension comprennent : a) la transcription écrite pour les textes oraux ; b) des définitions de mots et des explications grammaticales (on clique pour lire la définition/explication) ; c) des questions de compréhension à choix multiple.

Deux autres exemples d'aide à la compréhension de l'oral par une transcription écrite des paroles :

Exemple 6: French Audio Gazette at CHASS.
« L'écoute s'affiche dans une nouvelle fenêtre; on peut revenir à la présente fenêtre pour lire le texte. Types d'exercices recommandés: compréhension auditive, dictée. » Il s'agit de textes sur divers sujets concernant le monde en général ou différentes régions francophones particulières ; beaucoup de textes proviennent de journaux en ligne.

Exemple 7: Auditorium (accès par nom d'usager et mot de passe).
L'Auditorium est une collection de chansons chantées par des chanteurs et chanteuses québécois ou français.


8. Production --- aide à l'expression

(RW) Le traitement de texte offre quelques outils linguistiques simplistes comme l'incise ("hyphenation") et la vérification de l'orthographe ("speller"). Le Web contient quelques outils de ce genre :

Exemple 1: Orthonet (ressource en ligne).
« Besoin d'un dépannage immédiat en orthographe? Saisissez le mot dont vous recherchez l'orthographe. [...] Le Lexique propose des informations sur les formes difficiles, les accords douteux, les conjugaisons, l'orthographe des nombres... [...] Un texte (court) à contrôler? il vous est rendu, orthographe vérifiée et corrigée. [...] Des jeux dont chacun est un exercice d’orthographe, de syntaxe ou de vocabulaire... »

Exemple 2: Le Conjugueur (ressource en ligne).
« Conjuguer sur le site »

Exemple 3: La prononciation.
Le TLFI, déjà mentionné sous les rubriques 5 et 7, offre la prononciation de la plupart des mots. Il s'agit d'une voix artificielle, bien inférieure à une voix humaine, mais supérieure à certains égards à la transcription phonétique des dictionnaires imprimés.

Comme l'intelligence artificielle (cf. ci-dessus) et la traduction automatique, mais à un degré moindre, l'idée d'une automatisation de l'analyse syntaxique a fait rêver plus d'un. La recherche dans ce domaine a toutefois donné lieu à quelques didacticiels utiles payants comme Hugo ou Correcteur 101. Regardez l'article "Le correcteur grammatical : un auxiliaire efficace pour l'enseignant ? Quelques éléments de réflexion" publié en ligne en 1998 dans la revue ALSIC.

Parmi d'autres outils utilisés pour l'expression langagière, mentionnons aussi les dictionnaires dont il a été question dans la section précédente.

Encore une fois, l'écrit est mieux servi par les nouvelles technologies que l'oral. Pour ce qui est de l'expression orale, rien n'est encore – et vraisemblablement ne le sera jamais – venu remplacer l'essentiel face-à-face humain du vécu quotidien du séjour dans une région où on parle la langue que l'apprenant veut maîtriser.


9. Organisation --- aide à la gestion

(RW) Cette dernière catégorie n'a rien qui intéresse spécifiquement l'enseignement/apprentissage d'une langue, outre le fait que souvent on organise les choses dans des catégories nommées par des mots. On peut organiser son courriel en ligne ou sur son ordinateur personnel ; on peut gérer ses comptes et opérations bancaires en ligne ; on organise les fichiers de son ordinateur à l'aide d'un gestionnaire de fichiers ("file manager") ; on peut se servir d'un tableur ("spreadsheet") pour gérer une liste d'étudiants avec les notes du cours ; on peut organiser le programme d'un cours à partir d'un site web (exemple du cours FRE 335) ; etc.