Effets de l'immersion sur le niveau de maîtrise de l'anglais et sur l'apprentissage des matières scolaires (JR, ch. 4)
Il s'agit, bien entendu, de l'immersion française (langue seconde) pour les enfants ayant l'anglais comme langue première. Les conclusions générales du chapitre (cf. JR, p. 127) se résument ainsi :
Aspects particuliers :
1) Maîtrise de l'anglais
Élèves défavorisés, conséquences sociales et psychologiques de l'immersion (JR, ch. 5)
1) Élèves défavorisés : a) ceux ayant un niveau intellectuel au-dessous de la moyenne ; b) ceux souffrant de troubles de langage ou de troubles d'apprentissage ; c) ceux issus de milieux socio-économiques défavorisés ; d) ceux venant de milieux ethniques minoritaires ; e) la question de l'âge.
Trois aspects : attitude des élèves envers l'immersion ; perceptions entre les groupes linguistiques ; emploi de la langue seconde in situ.
L'immersion : problèmes, résistances, révisions (JR, ch. 6)
Question posée par certains observateurs : quelle est la rentabilité pédagogique de l'immersion? Autre question : comment peut-on améliorer les programmes d'immersion?
Une variété de manifestations d'opposition à l'immersion exprimant diverses attitudes socio-politiques envers le bilinguisme : la crainte de voir perdre aux enfants leur identité de Canadiens anglophones et leur culture essentiellement anglophone ; la perception que l'immersion française attire les élèves les plus doués, alors que les programmes traditionnels donnés en anglais, et comprenant l'enseignement du français de base ou français-cadre, doivent se contenter d'accepter les moins doués ; une autre perception que les programmes d'immersion servent à maintenir la domination socio-économique des Canadiens anglophones. [RW: on note les contradictions.]
JR (p. 171) évoque la théorie de la reproduction (on reproduit les mêmes classes sociales) et la théorie du changement (on cherche à changer l'état de choses). [RW: théories venant de la sociologie]. C'est la théorie de la reproduction qui expliquerait la perception de l'immersion comme moyen de maintenir la domination du Canada anglophone. "La théorie du changement permettrait d'analyser les facteurs qui tendent à maintenir les inégalités sociales en immersion mais d'y remédier." (PR p. 172 citant Burns). Recommandations de Burns concernant les programmes d'immersion : accès universel ; satisfaction de besoin divers et de types d'apprentissage différents ; planification permettant de réduire les tensions entre enseignants de programmes traditionnels et enseignants d'immersion ; développement de matériels d'enseignement et de programmes de soutien plus adéquats ; mise en place de programmes de formation et de perfectionnement pour les enseignants.
Pour ce qui est du français en dehors du Québec (et en dehors de la partie francophone du Nouveau Brunswick), en même temps que la reconnaissance du français progresse, la population francophone s'anglicise au contact de la langue de la grande majorité des gens qui l'entourent (cf. commentaire de Mosimann-Barbier cité par JR, p. 180).
Révisions jugées nécessaires :
Pour corriger les problèmes de l'interlangue et de la fossilisation des fautes, on préconise l'élaboration d'un curriculum qui tiendrait compte des difficultés rencontrées par les élèves et qui comprendrait des retours systématiques sur les fautes de langue commises. Certains préconisent une combinaison d'enseignement expérientiel (cf. approche communicative) et d'enseignement analytique (cf. l'enseignement multidimension proposé par Stern, JR p. 192).
Nécessité de tenir compte de la distinction de l'immersion en milieu majoritaire et l'immersion en milieu minoritaire ; c'est-à-dire lorsque l'immersion française a lieu dans un milieu francophone (milieu majoritaire) les élèves ont davantage d'occasions pour se trouver en contact réel avec la langue qu'ils apprennent. De même, si le programme d'immersion touche l'établissement scolaire en entier, les élèves sont davantage en contact avec la langue que lorsque l'immersion y côtoie un programme régulier donné en anglais.
Le niveau de compétence dans la langue seconde de l'enseignant doit être suffisant pour assurer un bon apprentissage de la part des élèves. Ce n'est pas toujours le cas.
De même le matériel didactique a souvent besoin d'être plus approprié.
Nécessité de s'interroger sur les buts de l'immersion ; cherche-t-on simplement à faire acquérir aux élèves un français fonctionnel ou veut-on aller plus loin pour incorporer une vraie dimension socio-culturelle? On observe, par exemple, que la plupart des élèves ne maîtrisent pas le maniement contextuel de tu et vous, ni, plus généralement, les niveaux de discours. (Cf. l'ouverture vers le monde réel offerte par l'approche cybernautique, qui permet de vrais voyages en francophonie bien moins chers que les voyages concrets voir le document "Technology as a tool for enhancing learning: participation, motivation and relevancy. The student as world citizen".)