FRE 389F
Notes: Semaine 10

[Documents: Exempliers 13 et 14]

La microstructure (suite et fin)

2.8. Les équivalents et le dictionnaire bilingue

2.8.1. Les langues A et B du dictionnaire bilingue sont décrites dans un rapport d'identité de signifié.

2.8.2. Pour un mot donné, ses synonymes et équivalents sont avec lui en rapport d'identité de signifié. La synonymie est intralinguistique, l'équivalence interlinguistique. La synonymie est affaire de dictionnaire monolingue, l'équivalence est affaire de dictionnaire bilingue.

2.8.3. Le dictionnaire devrait permettre de choisir l'équivalent selon le sens et le contexte. Cf. ferme dans CR et Harraps New Standard (Harrap, 1972): Remarques :
  • Dans l'ensemble, les équivalents offerts par CR pour le mot ferme sont regroupés selon le nom déterminé (fruit, sol, etc.) ; quand il propose une sélection d'équivalents pour un nom déterminé (ex. "sol firm, solid"), ces équivalents seraient synonymes, donc le choix serait indifféremt. En revanche, pour le mot ferme dans HNSt, le choix serait plus difficile à faire : la série "firm, steady ; hard, solid" indique qu'il y aurait deux types de contextes dans lesquels on choisirait soit firm ou steady, soit hard ou solid, sans que la distinction en deux groupes soit expliquée.
  • Cependant, CR peut être tout aussi ambigu que HNSt :

    2.8.4. (Ir)réversibilité du bilingue. Les lexiques de deux systèmes linguistiques (par ex. l'anglais et le français) ne font pas le même découpage du monde conceptualisé ni ne recouvrent le même vécu. Aussi les équivalents de la langue cible ne sont-ils pas toujours lexicalisés au même degré que les mots-adresses de la langue source.
    Exemple: différents dictionnaires bilingues donnent comme traductions de angl. underpass: fr. passage inférieur, passage en dessous, passage souterrain, souterrain. Le PR ne répertorie que les deux dernières; en fait, les deux premières sont des paraphrases et non des équivalents fonctionnels.

    2.9. Les définisseurs (cf. 2.3.2.5.1. Rappel: définisseur = terme définisseur = terme générique = hyperonyme)

    2.9.1. Hiérarchie des définisseurs: on peut établir la série des hyperonymes en allant d'un mot de départ à son hyperonyme (terme générique de la définition), puis en y ajoutant l'hyperonyme de celui-ci, et ainsi de suite. On va ainsi du particulier (concret) au général (abstrait).

    Exemple: carré, n.m. (en géométrie)

    Nota: redondance vs. économie (cf. l'élégance mathématique): le DFC, dictionnaire scolaire, est le plus prolixe puisqu'il donne "figure géométrique... composé de quatre segments égaux", alors que les autres se contentent de "quadrilatère" qui est le terme mathématique correspondant à la paraphrase du DFC; ensuite, le DQA répète la notion de "quatre" (dans "quadrilatère" et "quatre"), alors que le PR, le TLF et l'EncycloVoilà ne la mentionnent qu'une fois (dans "quadrilatère" ou "quatre"); enfin, le TLF et l'EncycloVoilà sont plus économes que le PR puisqu'ils n'utilisent pas le mot "tous" (sous-entendu, dans le TLF, dans "les"). Cette disparité entre prolixité/redondance et écomonie se justifie dans la mesure où les jeunes apprenants (DQA, DFC) ont besoin de termes simples et de répétition, alors que les lecteurs du TLF, par exemple, sont censés être cultivés et connaître/comprendre les termes exacts.

    Hyperonymes:

    2.9.2. Hyperonymes proches (carré -> quadrilatère), hyperonymes lointains (ex. carré -> figure).

    2.9.3. Définisseurs ou traits définitionnels moins courants que le mot défini (= dérogation à 2.3.2.5; v. notes de la semaine 9)

    Exemple 1: carré "Quadrilatère..."

    Exemple 2: merlan

    2.10. La définition logique (cf. 2.3.2.5.1): Révision et exercice

    Exercice sur les traits définitionnels: coffre "meuble"

    2.11. Texte (mot) et image (chose)

  • Coffre et coffres: voir Exemplier 13.

    Outre les nombreux exemples et longues citations détaillés, l'article du Grand Robert (dictionnaire de langue en 9 vols, 1985) offre d'autres mots appartenant au même champ analogique: huche, layette, malle, pétrin, saloir; boîtier, cassette, coffret, écrin; coffre-fort; buffet, cabinet; arcasse; poitrine, caisse; plus, à la fin, les dérivés coffrage, coffrer, coffret et les composés coffre-fort, encoffrer. En plus d'un article rédigé, le GDEL (Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, 10 vols, 1982-5) offre pour sa part des images de coffres. Langue (mot) et encyclopédie (chose) se complètent.

  • Champignon et champignons: voir Exemplier 14.

    Comme pour coffre dans le GR, le Petit Robert (1993) offre un nombre considérable d'informations sur le mot champignon, comme : exemples d'emploi et syntagmes, noms des parties d'un champignon et noms des principales espèces. On y apprend que l'étude des champignons s'appelle la mycologie. En plus d'un article rédigé, le Dictionnaire encyclopédique Larousse (1979, 1 vol.) donne une planche illustrant et nommant les principales espèces de champignons, signalant explicitement les espèces mortelles ou vénéneuses.

    3. Le traitement du signe sur l'axe syntagmatique

    3.1. Le traitement syntaxique

    Le traitement syntaxique concerne l'utilisation du mot-adresse dans la phrase (axe syntagmatique): les cooccurrents du mot (mots avec lesquels il s'emploie souvent, soit dans des syntagmes lexicalisés, soit dans des associations plus ou moins libres*), les conditions d'emploi dans la construction de la phrase (place, types de sujets, de compléments, d'articles, prépositions, etc.)
    [* Nota: la différence entre 'lexicalisé' et 'libre' est toute relative.]

    3.1.1. Syntagmes lexicalisés

    3.1.2. Syntagmes libres 3.1.3. Conditions d'emploi

    3.1.3.1. Place

    3.1.3.2. Types de cooccurrents, de sujets, de compléments, etc. 3.2. Les exemples et les citations

    Les exemples et les citations ont pour rôle d'illustrer le sens et l'emploi phrastique du mot. Les exemples sont plus ou moins généraux ou typiques, alors que les citations sont plus ou moins spécifiques ou idiosyncratiques.

    Les dictionnaires électroniques I : dictionnaires sur CD-ROM

    En règle générale, le dictionnaire électronique a des fonctions que le dictionnaire imprimé n'a pas.

    Le cas du Petit Robert sur CD-ROM (= PR-CD).

    1. L'écran principal

    L'écran principal permet une utilisation "traditionnelle" du dictionnaire. Les unités de nomenclature sont données verticalement de A à Z dans la colonne de gauche (on peut taper la ou les lettre(s) initiale(s) pour aller directement à une zone donnée de la nomenclature) ; le texte de l'article est affiché linéairement dans la colonne de droite. Dans le cas des renvois ou homophones en gras, on peut cliquer dessus pour aller à l'article du mot en question. On peut aussi cliquer sur le nom de l'auteur d'une citation pour faire afficher une brève notice biographique de l'auteur (ex. "Beauvoir" -> "Simone de Beauvoir, 1908-1986. Écrivain et philosophe, auteur de romans de de mémoires. Prix Goncourt 1954 ("les Mandarins")."). Le même principe vaut pour certains autres types d'informations, comme l'étiquette de provenance étymologique (ex. "anc. provenç." -> "langue : occitan ; groupe de langue : français régional ou dialectal de France").

    2. Recherches particulières

    Le PR-CD permet une variété de recherches particulières à partir du menu Recherche -> Recherche par critères. En voici les principales :

    DEVOIR à remettre la semaine prochaine:

    Exercice sur les traits définitionnels, section 2.10. ci-dessus, questions 1 et 2.