FRE 480Y Translation: French to English

2003-2004


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    L'échec de Cancun

    (Éditorial du Monde, 16 septembre 2003)

    LA CINQUIÈME conférence de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Cancun a échoué à trouver un compromis sur les deux grands volets qu'elle devait aborder. D'abord l'ouverture de négociations sur l'investissement, la transparence des marchés publics, la concurrence et la facilitation des échanges. Les pays riches se sont heurtés à l'opposition des autres, qui refusaient d'inscrire ces discussions au programme du cycle actuel, qui doit finir en décembre 2004. La proposition de l'Europe de s'en tenir à deux thèmes a été repoussée par les pays les plus mobilisés, l'Inde, la Malaisie et les PMA (pays les moins avancés).

    Sur le second volet, celui de l'agriculture, les riches se sont opposés à la détermination du groupe de 21 pays conduits par le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, qui exigent que les Européens, les Américains et les Japonais mettent fin à leurs immenses subventions (1 milliard de dollars par jour), déstabilisantes pour les agriculteurs du Sud. L'Europe a paru faire preuve d'une volonté de compromis en proposant d'isoler les seules subventions dont il est démontré qu'elles nuisent vraiment aux agricultures des pays pauvres. Mais elle a refusé de s'engager sur une date de suppression desdites subventions. L'Union européenne s'est, dès lors, heurtée à l'intransigeance des délégués du Sud.

    Dans cet échec, on peut trouver une raison de se réjouir : la capacité grandissante des pays du Sud à s'organiser pour faire valoir leurs intérêts. Leur émergence résolue jusqu'à faire échouer l'accord démontre, paradoxalement, que l'OMC, loin d'être unilatéralement au service du Nord et du libéralisme, peut se révèler un lieu de réelle négociation pour la régulation du commerce mondial.

    On a observé, à Cancun, un grand basculement des pays les plus démunis, qui, hier silencieux ou sensibles aux arguments du Nord, se sont maintenant rapprochés des pays en développement "intermédiaires", comme le Brésil. Cette nouvelle union n'est pas sans fragilité : l'Europe n'a pas manqué de souligner que parmi les 21, ou derrière eux, se trouvaient embusqués les pays les plus exportateurs de céréales, dont les produits seront tout autant destructeurs pour les agriculteurs africains... Autrement dit, les "petits" et les "moyens" n'ont pas toujours le même intérêt. Néanmoins, leur alliance contre les grands du Nord est un fait.

    Reste que l'échec est une nouvelle menace contre le multilatéralisme. Sans doute la conférence de Cancun, comme Seattle en 1999, avait été mal préparée. Mais il faut souhaiter que la nouvelle union du Sud fasse vite l'apprentissage du compromis, sous peine de transformer l'OMC en forum politique général et de lui faire perdre sa crédibilité. Si l'OMC devient l'ONU, les Etats-Unis, qui n'ont accepté que du bout des lèvres sa création, la contourneront. L'équipe Bush, qui a négligé Cancun, privilégie des alliances bilatérales avec ses voisins. Personne n'aurait à y gagner, à commencer par les pays du Sud.


    Translation

    The Failure of Cancun (/Cancún)

    (Editorial in Le Monde, 16 September 2003)

    The fifth World Trade Organization (WTO) conference in Cancun failed to find a compromise on the two main issues on its agenda. First the opening of negociations on investment, the transparency of public markets, competition and the facilitation of trade. The rich countries found themselves opposed by the others, who refused to include these discussions in the program (/programme) of the current round, ((which is)) due to end in December 2004. The European proposal to limit talks to two themes was rejected by the most mobilized countries, India, Malasia and the LDC (Least Developed Countries).

    On the second issue, agriculture, the rich countries were opposed by the determination of the group of 21 countries (G21) led by Brazil, India, China and South Africa, who insisted that the Europeans, Americans and Japonese put an end to their huge subsidies (1 billion dollars per day), which were destabilizing for ((the)) farmers of the South. Europe appeared to show willing to find a compromise by proposing to isolate those subsidies that were proved to truly harm (/clearly to harm) the farmers of poor countries. But it refused to fix a deadline (/date) for the abolition of such subsidies. That being the case, the European Union found the Southern delegates to be instransigent.

    In this failure, one can find a reason to rejoice (/for optimism): the increasing capacity of countries from the South (/from the Southern hemisphere) to organize to assert their interests. Their resolute emergence, going as far as to make ((the)) agreement fail, demonstrates, paradoxically, that the WTO, far from being unilaterally geared towards the North and liberalism, can be a forum for real negociation of the regulation of global (/world) trade.

    In Cancun, we witnessed a big turnabout (/swing) of the poorest countries, yesterday silent or sensitive to the arguments of the North, and now aligning themselves with "intermediate" developing countries like (/such as) Brazil. This new union is not without its fragility: Europe didn't fail to point out that among the 21, or behind them, lurked the main cereal-exporting countries, whose products will be just as destructive for African farmers. In other words, the interests of "small" and "intermediate" countries are not always the same. Nevertheless, their alliance against the tenors of the North is a fact.

    It is also a fact however that the failure is a new threat to multilateralism. The Cancun conference, like Seattle in 1999, had doubtless been (/was doubtless) badly organized. But one must (/can only) hope that the new union of the South quickly learns the art of compromise, at the risk of transforming the WTO into a general political forum and making it lose its credibilty. If the WTO becomes the UN (/UNO), the United States, which only paid lip service to its creation, will circumvent (/bypass) it. The Bush team, which ignored Cancun, sets more store by bilateral alliances with its neighbours. No-one would gain from (/by) it, starting with (/especially) the countries of the South.


    English resources (include) :

  • OCDE. "Cancún Trade Talks: What's at Stake." http://www.oecd.org/document/52/0,2340,fr_2649_34157_9060788_1_1_1_1,00.html
  • Scoop. "WTO Cancun Trade Talks Collapse." http://www.scoop.co.nz/mason/stories/HL0309/S00139.htm
  • BBC News. Analysis: "Can the Cancun trade talks deliver?" http://news.bbc.co.uk/1/hi/business/3201785.stm
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