Mois de l’histoire des femmesQuand elles se battaient pour leurs droits...Institué en 1992 par le gouvernement du Canada, le mois de l’histoire des femmes est l’occasion d’approfondir nos connaissances sur la contribution des femmes à la société canadienne. On prend souvent pour acquis ces libertés et ces droits pour lesquels nos aïeules se sont si durement battues. Les élections étant d’actualité, une révision de l’histoire du droit de vote trouve toute sa pertinence. Après tout, cela fait moins de 20 ans que le droit de suffrage s’applique à tous les résidents du Canada. Le droit de voteL’Acte constitutionnel de 1791 donnait le droit de vote aux femmes propriétaires. En 1849, ce droit est révoqué, une victoire pour les Patriotes qui avaient plusieurs fois tenté de faire passer ce projet de loi. Une autre attaque aux droits des femmes a été l’adoption, en 1866, du nouveau code civil français de 1804. La femme était alors entièrement soumise à son mari; elle ne pouvait exercer une profession différente de celui-ci, elle devait prendre sa nationalité, etc…Ces changements ont entraîné de la résistance. À partir de 1860, un élan de militantisme résulte de la volonté des femmes à contribuer au bien-être moral et social. Cela marque le début du mouvement en faveur du droit de vote des femmes. La Ligue littéraire des femmes, fondée en 1886 à Toronto, est la première organisation luttant pour les droits des femmes au Canada. Les suffragettes, nom donné aux femmes qui luttaient pour le droit de suffrage, ont mené des campagnes, tenu des conférences, organisé des manifestations et des pétitions sans relâche. Elles ont affronté les politiciens et la violente opposition de l’opinion publique et du clergé. Le système parlementaire canadien exige une reconnaissance des gouvernements provinciaux et fédéraux. Ce sont les Manitobaines qui ont été les premières à obtenir le droit de vote, le 14 mars 1916. Un an plus tard, le 12 avril 1917, le droit de suffrage est accordé aux Ontariennes. Il faudra que les Québécoises attendent 22 ans pour avoir une voix au gouvernement provincial! Lors de la guerre, il y a eu deux législations qui permettaient à certaines femmes de voter au niveau fédéral. En 1917, le Wartime Elections Act, donnait un droit électoral conditionnel aux femmes de plus de 21 ans. Il fallait qu’elles soient la femme, la mère ou la fille d’un homme ou d’une femme au service des forces armées canadiennes. Le 24 mai 1918, les canadiennes obtiennent le droit de vote au niveau fédéral. Le problème de la représentation électorale des femmes n’est pas résolu car beaucoup d’entre elles sont encore exclues des listes. En 1967, la Commission Royale sur la situation de la femme est mise sur pied. Cette enquête est à l’écoute des préoccupations des groupes de femmes, des organismes communautaires et des citoyennes et citoyens du Canada. Le rapport final paraît en 1970, il comprend 167 recommandations pour le gouvernement. Suite à ces conseils, le ministère fédéral de la Condition féminine est créé. Le 17 avril 1985, l’article 15 est intégré à la Charte des droits et libertés de la personne. Cet article indique que tous sont égaux devant la loi, sans distinctions fondées sur le sexe, la race, la religion, les déficiences et l’origine nationale ou ethnique. Le mois de la femme incite à célébrer les réussites du passé, mais c’est aussi l’occasion de prendre conscience du travail qui reste à faire. L’égalité n’est pas une réalité. L’écart salarial entre les hommes et les femmes reste considérable. Selon Statistiques Canada: « Les femmes représentent une fraction disproportionnée de la population à faible revenu du Canada. » En effet, 53% des familles où le revenu est assuré par une femme vivent dans la pauvreté, en dessous du seuil de faible revenu (SFR) fixé par Statistique Canada. Pourtant il n’est pas seulement question d’argent mais aussi des conséquences liées au manque de moyens financiers, tel l’accès aux études supérieures. Sans éducation l’incidence de pauvreté augmente, et le cycle se perpétue. A. Davis, mère de deux enfants, explique « Je ne peux pas trouver un emploi à plus de 13$ par heure, en faisant tout juste 500$ par semaine, j’ai du mal à payer toutes mes factures. J’aimerais que mes filles aillent à l’université, mais je ne pourrai jamais les aider. » La femme, une personne depuis 74 ans !Le 18 octobre marque le 74e anniversaire de l’affaire « personne ». En 1927, cinq suffragettes ont exigé de la Cour Suprême du Canada l’interprétation du sens du mot « personne » de l’article 24 de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867.Les « Célèbres cinq »: Irene Parlby, Emily Murphy, Nellie McClung, Henrietta Muir Edwards et Louise McKinney, faisaient cette démarche afin de savoir si les femmes pouvaient être nommées au Sénat. À la suite du jugement de la Cour établissant que le terme « personne » n’incluait pas les femmes, les requérantes ont demandé que l’on fasse parvenir un appel au Comité judiciaire du Conseil privé d’Angleterre. Le 18 octobre 1929, le Comité judiciaire a renversé la décision de la Cour suprême pour statuer que le terme « personne » de l’article 24 incluait les femmes et qu’elles étaient « admissibles à être appelées par le Sénat canadien et à en devenir membre » (Dominion Law Reports [1930]). -------
Condition Féminine Canada ; www.swc-cfc.gc.ca
TranslationWomen's History MonthWhen they fought for their rights [1]The right to vote The Constitutional Act of 1791 (/1791 Constitutional Act) [4] gave the right to vote to women property owners (/women property owners the right to vote). This right was revoked in 1849 (/In 1849 this right was revoked), a victory for the Patriots who had several times tried to get a bill to this effect passed [4a]. Another attack on women's rights was the adoption in 1866 of the new French Civil Code (/civil code) of 1804. At that time a woman was entirely subject to her husband, she couldn't practice (/practise [5]) a profession different from his [6], she had to take (/adopt) his nationality, etc. [7] These changes led to (/met with) resistance. Starting in 1860 a surge of militancy resulted from the desire (/wish) of women to contribute to moral and social welfare (/to the moral welfare of society [8]). It marked the beginning of the movement for (/in favour of) women's right to vote (/of the suffragette movement). The Toronto Women's Literary League [9], founded in 1866, was the first Canadian organization to fight for the rights of women. The suffragettes, a name given to women fighting for the right to vote, tirelessly led campaigns, held conferences, organized protests (/demonstrations [3]) and petitions. They confronted [10] politicians, and faced the violent opposition of public opinion and the clergy. The Canadian parliamentary system requires recognition from (/the recognition of) both federal and provincial governments. Manitoban women (/Women in Manitoba) were the first to obtain the right to vote, on 14 March 1916. A (/One) year later, on 12 April 1917, women in Ontario (/Ontario women /Ontarian women) were granted this right. Quebec women had to wait 22 years to have a voice in provincial government! During the war, two pieces of legislation [11] were passed that gave a federal vote to certain women. In 1917 the Wartime Elections Act gave a conditional electoral right to women over ((the age of)) 21. They had to be the wife, mother or daughter of a man or a woman serving in the Canadian armed forces. On 24 May 1918 Canadian women in general [12] obtained the right to vote at the federal level. The problem of the electoral representation of women (/women's electoral representation) was ((however [13])) not resolved as many of them were still excluded from the lists. In 1967 the (/a) Royal Commission on the Status of Women was set up. This inquiry [14] addressed (/paid attention to) the concerns of women's groups, of community organizations [15] and of Canadian citizens of both genders. The final report appeared in 1970, comprising 167 recommendations to the Government. Following this advice, a federal department, the Status of Women Canada (SWC), was created. On 17 April 1985 Section (/section) 15 [16] was incorporated into the Canadian Charter of Rights and Freedoms. This section specifies that every individual is equal before the law, without discrimination based on sex, race, religion, mental or physical disability, national or ethnic origin [17]. Women's History Month is a call to celebrate the successes (/victories) of the past, but it is also an opportunity to become aware of the work that remains to be done. Equality is not a reality. The pay diffential between men and women is still considerable. According to Statistics Canada "Women make up a disproportionate share of the population in Canada with low incomes." [18] In effect, 53% of families in which income is earned by (/depends on) a woman live in poverty, beneath the low income cut-offs (LICOs) [19] determined by Statistics Canada.
It is however not just a matter (/question) of money but also of the consequences of [19a] a lack of financial means, such as access to higher (/post-secondary) education. Without education the incidence of poverty increases, and the cycle repeats itself (/perpetuates itself). A. Davis, a mother of two children, explains: "I can't find a job at more than (/over) $13 an hour with barely $500 a week I have a hard time paying all my bills. I'd like my daughters (/girls) to go to university (/I'd like for my daughters to go to university [19b]), but I'll never be able to help them." [19c] Women, "persons" for only 74 years! October 18 marks the 74th anniversary of the "Persons Case" [20]. In 1927 five suffragettes asked the Supreme Court of Canada to give an interpretation of the meaning of the word "person" (/"persons" [21]) in Section 24 of the British North America Act of 1867 (/the 1867 British...). The "Famous Five" Irene Parlby, Emily Murphy, Nellie McClung, Henrietta Muir Edwards and Louise McKinney took this step in order to know if (/whether) women could be appointed to the Senate. When the Supreme Court handed down (/rendered) its ruling (/decision /judgment /judgement) that the term "person" (/"persons") did not include women, the applicants requested that an appeal be lodged with the Judicial Committee of the Privy Council of (/in) England. On 18 October 1929, the Judicial Committee (/Privy Council) reversed the decision of the Supreme Court ruling that the term "person" (/"persons") in Section 24 included women, and that they were "eligible to be summoned to and become members of the Senate of Canada" (Dominion Law Reports [1930]) [22]. [23]
Notes. |