La Crise d'octobre

La Crise d'octobre


James Cross

     La Crise d'octobre a commencé avec l'enlèvement de l'attaché commercial britannique, James Richard Cross, dans sa propre maison par la cellule Libération, le 5 octobre 1970. Trois heures plus tard, le FLQ a lancé leur rançon qui a exigé la publication du Manifeste du FLQ, la libération de 23 prisonniers politiques, un avion qui les amenait à Cuba ou à l'Algérie, et 500 000$ (Aitkin et al., 2000: 375). Trudeau, avec le coopération de Bourassa, a décidé d'obtenir la libération de Cross avec les concessions minimales (Fournier, 1984: 229). Néanmoins, le Manifeste a été lu sur les chaînes de radio et de télévision de Radio Canada. Il décrivait le FLQ:

Le Front de libération du Québec [n'était] pas le messie, ni un Robin des bois de temps moderne. [C'était] un regroupement de travailleurs québécois qui sont décidés à tout mettre en oeuvre pour que le peuple du Québec prenne définitivement en mains son destin (Rioux, 1970).

Après la lecture, le Front a révoqué leur menace d'exécuter Cross, mais a resté leur exige pour la libération des prisonniers politiques, comme la seule condition pour libérer l'otage (Fournier, 1984: 230). Cependant, le gouvernement a refusé cette condition et le lendemain, la cellule Chenier a kidnappé le ministre du travail du Québec, Pierre Laporte. Pendant son épreuve, Laporte a écrit une lettre à Bourrasa, qui disait que Bourassa «[avait] le pouvoir en somme de décider de [sa] vie.» (Laporte, 1970)

Robert Bourassa

Après cet enlèvement, les gouvernements à Ottawa et à Québec s'affolaient à tel point que Bourassa et ses Libéraux se sont réfugiés à l'hôtel Queen Elizabeth à Montréal sous garde armée.

        Ensemble, Bourassa, le maire de Montréal, Jean Drapeau, et le chef de la police de Montréal ont envoyé des lettres à Trudeau en demandant au premier ministre du Canada d'invoquer la Loi des mesures de guerre. Bourassa a écrit:

[W]e are facing a concerted effort to intimidate and overthrow the government and the democratic institutions of this province through planned and systemic illegal action, including insurrection. . . . Not only are two completely innocent men threatened with death, but we are also faced with an attempt by a minority to destroy social order through criminal action; it is for those reasons that we make this request. (Letters, 1970)

Le 13 octobre, avant l'invocation de l'Acte, Trudeau a dit dans sa «Just watch me» entrevue fameuse:

I think it is more important to get rid of those committing violence against the total society and those trying to run the government through a parallel power by establishing their authority through kidnapping and blackmail. . . . there a lot of bleeding hearts around who just don't like to see helmets and guns. All I can say is go on and bleed, but it is more important to keep law and order in the society than to worry about weak-kneed people. ("Just Watch Me" Interview, 1970)

Trois jours plus tard, Trudeau a déclaré la Loi des mesures de guerre et le FLQ était déclaré illégal. Cette loi suspend les droits civils pour «la sécurité, la défense, la paix, l'ordre et le bien-être du Canada.» (War Measures Act, s.d.) Elle a aussi donné à la police des pouvoirs d'appréhender et de chercher les personnes sans justification et de retenir les citoyennes pour 90 jours sans donner une raison (Public Order Regulations, 1970). Trudeau a défendu l'invocation durant son discours au Parlement:

Pour survivre, toute société doit pouvoir se débarrasser du cancer que représente un mouvement révolutionnaire armé voué à la destruction des fondements mêmes de notre liberté. . . . Il ne s'y est résolu que lorsqu'il est devenu évident que la situation ne pouvait plus être maîtrisée autrement. (Le Devoir, 17 octobre 1970)

Pierre Laporte

Un résultat de l'invocation était que la police a arrêté 242 personnes la première journée parce que la police était dirigé à détenir ceux qui avait la littérature, des affiches ou des brochures du FLQ. (Montreal Star, October 17, 1970) En conséquence, beaucoup de gens doutaient la légitimité de la loi. De plus, le 18 octobre, deux jours après la loi était déclaré, le corps de Pierre Laporte était trouvé dans le coffre d'une voiture. Mais malgré toute la négativité, un sondage a montré que 87% de Canadiens approuvaient de l'utilisation de la loi, un nombre sans précédent pour un sondage d'opinion.

Paul Rose

        Le 4 décembre, 59 jours après l'enlèvement, la police a trouvé James Cross dans une maison de la banlieue de Montréal. En échange pour Cross, les ravisseurs ont reçu asile à Cuba. Le 28 décembre, trois membres du FLQ se sont rendus à la police et était accusés du meurtre de Pierre Laporte. Paul Rose et Francis Simard ont été condamné à vie en prison. Le terrorisme n'a pas réalisé l'indépendance du Québec, mais les séparatistes ont appris d'utiliser des moyens modérés.