Reconstitution du traité de navigation de Jean Nicot
« Traité redigé par ledict seigneur Nicot, De la fabrication de ses navires en l'aduis & subiect de plusieurs pilotes & maistres de nauires »

Abri est en la terre ce que cale en mer, et partant ne peut estre de ce mot Latin apricus, jaçoit que Nebrissense rend en Espagnol abrigado lugar pour locus apricus. (Nicot 1606 s.v. ABRI)

Aclamper, ou Acclamper, c'est en terme de marine, affuster et joindre turpot, serre ou autre piece de bois a une autre avec clous ou chevilles. Voyez Turpot. (Dupuys 1573 s.v. ACLAMPER)

{2 Admiral} m. acut. Est l'officier de France qui a regard et surintendance sur la mer, sur les embarquements d'equippage en guerre qui se font és ports et havres du Royaume, et sur les prinses faictes sur les ennemis par mer, et a plusieurs autres droicts et jurisdiction qui sont exploitez és sieges de l'Admirauté, comme plus à plein le contiennent les Ordonnances des Rois sur ce faictes. Il {2 semble qu'on doyve escrire, Almiral, } {4 ainsi que l'Espagnol, qui dit Almirante, } {2 ab almuris, id est, a salsugine, vel re maritima. Praefectus rei maritimae, } {3 Thalassiarchus, Maris praefectus, } {2 Rei classicae et naualis summam regens. Emir en langue Moresque signifie ce que nous disons Admiral: et peut estre que nous devrions escrire Amiral, à cause de Emir, } approchant de ce vocable Punique Amiras, selon lequel est dit Amiralle, et Almiralle en langage Arabesque. Mais lesdits mots Punique et Arabesque signifient autant que Roy en François. En aucuns Romans anciens, et histoires des guerres d'outre mer, on trouve le pluriel Admiraux, usurpé pour chefs et colonnels en une armée, quand ils font mention des chefs et principaux conducteurs de l'armée Payenne. {3 Aucuns escrivent Halmyrach, de Halmirachus, apo tou almurou, id est, a mari, quod salsum est, et arkhou, principe vel praefecto, quod scilicet ille mari praeficiatur, } mais ils se trompent. (Nicot 1606 s.v. ADMIRAL)

{3 l'Admirauté } l'estat et office d'Admiral: {3 Maris praefectura, Thalassiarchia, } se prent pour la court et siege des officiers d'iceluy, Forum maritimarum controuersiarum. (Dupuys 1573 s.v. ADMIRAUTÉ)

Aggraver aussi se prend pour assabler, se mettre dans la greve et dans le sable, Selon ce on dit, Le navire est aggravé, Carina infixa est vadis, Liu. lib. 23. Et en ceste signification vient de greve ou gravier, mots François. (Nicot 1606 s.v. AGGRAVER)
    cf. Thierry: {2 Nostre basteau est aggravé, Nauigium haeret in vado, } voiez Assabler.

Aileures en faict de navires, sont deux gros soliveaux de vingts pieds de long portez du long du pont sur les traversins faisans un quarre avec iceux traversins, qui est la fenestre ou trou par lequel on accueille le bateau dedans le navire, voyez Traversins. (Dupuys 1573 s.v. AILEURES)

Et en faict de navigation Aire de vent, est un lis et Rim de vent, que l'Espagnol appelle Rumo, Comme le vent de Nort à Sul, le vent de Suest à Norouest, le vent de Nordest à Suduest, et semblables, et au contraire. Car les Aires de vent se prennent et nomment d'un vent à son opposite, Nort sul, Suest norouest, Nordest suduest. (Dupuys 1573 s.v. AIRE)
    1606: "Aire du vent"

Amarres, sont ces gros chables, par lesquels le navire est tenu à l'enchre. (Dupuys 1573 s.v. AMARRES)

Amarrage, Le gros cordage d'une navire. (Dupuys 1573 s.v. AMARRAGE)

Amarrer, Est un terme de marine qui signifie lyer et garroter une chose à l'autre avec des cordes, comme, La polie est amarree au mast, c'est à dire lyee et garrotee. (Dupuys 1573 s.v. AMARRER)

{2 Amont, } adverb. local. acut. [...] L'opposite est, à val. Et partant dit-on Aller amont ou à val l'eau. Aduerso aut secundo flumine nauigare. Et le païs d'amont entre gens de riviere, est celuy dont la riviere descend, et où elle a sa source. Ainsi la Bourgongne est le païs d'amont aux riverots de Seine qui habitent à val ladite riviere loing de la source d'icelle. La raison de cecy est parce que les sources sont reputées plus hautes que les courans. [...] Aussi appelle-on Montans les bateaux qui contremontent la riviere, comme Avallans ceux qui vont à val icelle. (Nicot 1606 s.v. AMONT)

Arcasse, en faict de navires, est le derriere du gaillard, autrement appelee Culasse du navire. Voyez Gaillard. (Dupuys 1573 s.v. ARCASSE)

{2 Arche } [...] Et en matiere de navires, Arche, est certaine closture ou boite faicte entour les escoutilles de la pompe, pour empescher que aucune chose ne chocque ou heurte contre ladicte pompe, pour laquelle chose plus au clair entendre, Voyez Pompe. (Dupuys 1573 s.v. ARCHE)

{2 Ardans} en pluriel. m. acut. Qu'on appelle autrement feuroles, et {2 flambars, } et {2 flammeroles, } sont certains feux et flammetes erratiques et sautelans (pour laquelle cause on les appelle aussi {2 follets }) entour et joignant les eauës, de dangereuse poursuite, car ils meinent droit aux Rivieres, lacs, estangs et Marets ceux qui les poursuivent, {2 Ignes fatui } et erratici, Il en apparoit quelquesfois aux hunes des galleres et navires singlans en mer; et les appelle-on és mers de levant le feu Sainct Elme, et se monstrent jumeaux sautelans et tremblotans, qui est la raison qu'on les nomme Castor et Pollux, voyez Furoles. (Nicot 1606 s.v. ARDANS)
    Estienne 1549 "Fuirolles" > Nicot "feuroles"

Armer une navire de guerre, est le pourvoir d'artillerie, poudres, boulets, affusts, lances à feu, pignates, picques, et autres choses necessaires pour le mener en cours, et à la guerre maritime. (Nicot 1606 s.v. ARMER)

{2 Arriver, quasi Ad ripam peruenire vel appellere. } Toutesfois les mariniers en usent pour prendre à la largue. Venir et arriver, Aduenire, Adesse. (Dupuys 1573 s.v. ARRIVER)

Arrumer, actif. acut. Est merquer les Rums des vents en une carte de navigation. L'Espagnol dit Arrumar, voyez Rum.
\ Carte arrumée, pen. Est celle où les Rums de vent sont marquez. L'Espagnol, carta Arrumada, voyez Rum. (Nicot 1606 s.v. ARRUMER)

Artemon, c'est la voile de derriere, depuis la grande tirant à la poupe. Il y a en de tels navires deux Artemons separez au deux masts, l'un plus grand que l'autre. La voile d'Artemon est en poincte comme les voiles latines des caravelles: Là ou toutes les aultres du navire sont quarrees. (Dupuys 1573 s.v. ARTEMON)

{2 Artillerie } cardinale entre gens de mer, est une piece de fonte de gros qualibre, {2 Tormenta igniuoma, Res machinaria. B. } {3 AEnea tormenta. } (Dupuys 1573 s.v. ARTILLERIE)

Et asseurer un navire, qui est sous certain interest de tant pour cent, de la somme à laquelle toute la cargaison est avaluée, promettre à son risc, peril et fortune, qu'il ira sauvement de tel port jusques à tel, ce qui est l'hétéroplous des Grecs, ou aussi qu'il en reviendra à sauveté avec toute sa recargaison, qui est l'amsotéroplous, d'iceux Grecs. Lesquels contrats nautiques aux ordonnances maritimes des Conseilliers de Barcelone, sont appelez Seguretats maritimos y mercantivols feites sobre rischs y perills de navilis, robes, cambis, mercaderies y havers. Et ceux qui promettent Asseguradors, et les autres Assegurats. L'Italien dit Assicuraments, Assicuratori et Assicurati. Et nous par cette analogie pouvons dire, Asseuremens, Asseureurs, Asseurez. (Nicot 1606 s.v. ASSEURER)

Aubans en faict de navires sont des cordes grosses servants des deux bords à tenir le mast droict et ferme en nef, et passent par la teste de more du mast, et tombent sur les barreaux d'iceluy, et de la se viennent rider aux chaines d'aubans avec deux caps de mouton, l'un attaché à la chaine, l'autre à chasque bout d'auban. (Dupuys 1573 s.v. AUBANS)

{1 Bac} m. acut. est un grand bateau à passer charrettes, chevaux, et gens de pied d'un bord de riviere à autre. {1 Ponto, } en Latin. Lequel mot retenants en maints lieux, celuy qui passe l'eau aux allans et venans, est appelé Pontonier, qu'on dit en autres endroits Passagier, et Barquerol pour le mesme.
\ Bac, pour vaisseau à naviger. Selon ce on dit Bachot estre la nacelle de peu de port à passer outre la riviere, et pour gens de pied. (Nicot 1606 s.v. BAC)

Bacqueter, act. acut. Est vuider l'eau, soit d'une riviere, soit d'autre lieu, par bacquets, ou grandes auges, pour rendre à sec l'endroit de laditte riviere où l'on veut piloter et bastir. Ce qui se fait avec des grands pieux, drus et serrez, emmantelez et revestus d'ais renforcez par le dedans à force de sable, qui excluent le courant de l'eau, du lieu qu'il convient baqueter, et mettre à sec de l'eau, ainsi qu'on fait quand on veut eslever un pont de pierre sur le courant d'une riviere: Car à chasque pile, ou piliers des arcades dudit pont, il faut baqueter l'eau. (Nicot 1606 s.v. BACQUETER)

Balancines en faict de navires, Sont deux petites cordes passans par les deux poulies amarrees aux deux costez de la poulie guinderesse tenans chascune à ung bout de la vergue du beaupré afin de soustenir balancer et tenir droicte ladicte vergue: duquel effect elles tiennent leur dict nom. (Dupuys 1573 s.v. BALANCINES)

Bancs en faict de marine sont ces longs dossiers de sable emmoncelez dans la mer, qui font briser le flot contre. Ils sont ainsi appellez, parce que tels dos longs sont eslevez comme heurt parsus l'autre sable, comme les bancs pardessus le plain. (Dupuys 1573 s.v. BANC)

duquel le diminutif Banderole est encores usité entre les chevaulx legiers et és ornemens des galeres, galions et navires. (Dupuys 1573 s.v. BANNIERE)

Barre de temon, est une piece de bois ronde de cinq pieds de long applicquee de bout sur ledit temon par une piece de bois percee en laquelle iceluy temon entre et s'enferme, laquelle barre perce le gaillart et sault par dessus la haulteur de cinq pieds, par ou le gouvernail est regy, et manié. (Dupuys 1573 s.v. BARRE)

{2 Barreaux ou treillis de quelque chose que ce soit, Clathrum, Cancelli,  } Ainsi sont appellez les barreaux de pont de corde en faict de navires les petits bastons traversans de chasque bord du chasteau de devant appuyez sur la serre et le traversin qui croise accollant le mast de misaine, couvrans tout ledict chasteau comme d'une claye sur lesquels est porté ledict pont de corde. (Dupuys 1573 s.v. BARREAUX)

{3 Basque, ou Basquain, } Cantaber, Mais on escrit et prononce Bisquain, ou Bizcain, et le pays Biscaye, comme aussi l'Espagnol l'escrit et prononce Vizcayno, et Vizcaya, C'est ce peuple meslé qui habite la ville et environs de Bayone jusques au col S. Adrian. Car par delà le mediterranée est Alava, et le maritime est Guipuzcua. (Nicot 1606 s.v. BASQUE)

Bateau de pescheur, Nauis piscatoria, Liu. lib. 23. (Nicot 1606 s.v. BATEAU)

{2 Petit bateau, } ou batelet, {2 Nauigiolum. } (Dupuys 1573 s.v. BATEAU)

Selon laquelle acceptation on pourroit aussi dire Batre les eaux, quand les pirates et escumeurs de mer, ou une juste flotte et armée de mer, avecques vaisseaux de rame (car des vaisseaux ronds ne peut-on dire proprement qu'ils aillent batans les eaux) vont faire courses çà et là par mer et eauë douce pour pareilles occasions, (Nicot 1606 s.v. BATRE)

Bau. On dict entre mariniers parlant de la grandeur d'un navire, qu'il a tant de pieds de quille, c'est à dire de long, et tant de pieds de bau, c'est à dire, de large et ouverture, et tant de pieds de chete, c'est à dire, depuis le pont jusques à la quille, et tant de pieds de Loo, c'est à dire, depuis le mast jusques aux bords du navire comme il va à la bouline d'un bord ou d'aultre, selon que les escoutes de la bouline sont amarrees.
\ Baus, En faict de navires sont certains soliveaux, six ou sept en nombre couchez par travers de proe à poupe, et eslevez sept ou huict pieds par dessus le fonds du navire, pour vaisseau de charge, ou six pieds pour vaisseau de guerre, et servent pour tenir la rondeur et courbeure du navire en son entier et empescher que les bords ne viennent dedans, et que le vaisseau ne s'escache, et pour porter le tillac.
\ Bau de bite, voyez Bite. (Dupuys 1573 s.v. BAU)

Beaupre. c'est une petite voile autrement appellée par imitation des Espagnols Cevadere, sortant hors la proue du navire en esclat de mer qui fait haulser le nez au navire flotant. (Dupuys 1573 s.v. BEAUPRÉ)
    Dupuys 1573 "Beaupre" > Nicot 1606 "Beaupré"

Berche, c'est une espece de piece d'artillerie, dont les anciens usoient pour la deffence des chasteaulx et forteresses, mais ayant succedé meilleures pieces pour cest effect, les seuls vaisseaulx de mer les ont retenues, et les portent sur le chasteau devant, ou sur le gaillart, les Espagnols les appellent Berços, et ne s'en servent plus communement, si n'est pour saluer les navires et rendre les saluts. Ces pieces sont plus petites que faulconneaulx, et tirent de balle de plomb. (Dupuys 1573 s.v. BERCHE)

Bercherie: C'est la quantité et compaignie de berches estans dans un navire, comme qui diroit la harquebouserie, ou la hallebarderie, pour la quantité et amas de hallebardes et harquebuses y estans, de laquelle bercherie le lieu propre à la loger en ung navire, est le chasteau devant et le Gaillart. (Dupuys 1573 s.v. BERCHERIE)

Bernie, f. penac. disyll. est une sorte de drap, velu, grossier et rude, dont les Irlandois s'emmantellent, Pilosve stragulae genus, sagum. Sueto. In Othone, cap. 2. De telles en portent les mariniers en temps de froidure, qui leur servent de couverture et de materas tout ensemble au dormir: le mot vient de Ibernia qui est l'Isle d'Irlande où l'usage en est tout commun, si est-il en aucuns endroits d'Angleterre: mais c'est de celles qui sont rases et de poil bas, ainsi que rapporte Olivarius Scholiaste de Pomponius Mela livr. 3. chap. 6. qui les appelle Bernias, et les autres dessusdits Ibernias. (Nicot 1606 s.v. BERNIE)
    Nota: référent maritime

{3 Birrasque, Palladieu: Vents contraires se leverent, meslez de vapeurs, de pluye, et de gresle, dont se font les birrasques et cyons, que les pilottes craignoient le plus: Car leurs navires estoient par tels tourbillons agitées, tourmentées de toutes parts. } On dit aussi Borrasque, mot usité en mer de levant, et signifie une esmotion de vague et flots, causée de tourbillon de vent impetueux chargé de pluye vehemente. Dont le contraire est bonace, qui signifie tranquillité de mer. (Nicot 1606 s.v. BIRRASQUE)

Bites, en cas de navires, sont deux chevilles de bois de la grosseur du faulx du corps d'un homme, fichees dans le bau de bite, qui est environ trois pieds derriere le masterel, ausquelles est tourné et attaché l'amarrage apres que l'ancre est fichée, pour le tenir fort. (Dupuys 1573 s.v. BITES)

Boiste de gouvernail, en cas de navires, est une piece de bois de la grosseur d'un homme ouverte à l'equipollant dudict gouvernail, et fendue bien trois empalins par le bout qui sort dehors en forme de tenaille pour empoigner ledict gouvernail, et percée par l'autre bout en quarre ouverture d'un demi pied, et bien reliée de fer, par ce que le tymon, qui est une piece de bois de cinq à six pieds de long, servant à faire jouer et tourner ledict gouvernail ça et la, passé par ledict trou, lequel sans la dicte relieure de fer se pourroit entreouvrir. (Dupuys 1573 s.v. BOISTE)

Boline, voyez vent à la Boline. (Dupuys 1573 s.v. BOLINE)

Bonnete, est un surcroy de voile qui s'attache au papafif, comme unes chausses à un pourpoinct.
\ Bonnete trayneresse, est une tierce bonnete qui s'adjouste au papafif du grand mast, lequel en ha ordinairement. Et par fois on y en met une troisieme selon la hauteur roideur et commodité dudict mast, laquelle pour estre la plus basse et comme traynant sur les ponts, est ainsi appellée. (Dupuys 1573 s.v. BONNETE)

Bords en faicts de vaisseaux de mer, sont des tables espesses appliquees par travers, et par dehors sur les varangues de fonds pour retenir et serrer icelles varangues, et celles qui sont appliquées par dedans, pour mesme effect, s'appellent Serres, voyez Serres. (Dupuys 1573 s.v. BORD)

Bord plat, qu'on dict Plat bord, en faict de navires est le bord du pont, qui est depuis le grand mast jusques au chasteau devant auquel on met la grosse artillerie, ainsi appellé, par ce que deux pieds au dessus ledict pont et sur le bout des varangues, à chascun des bords d'iceluy y a une piece de bois d'un pied de largeur et de demi pied despaisseur bien chevillée, sur laquelle on assiet l'artillerie.
\ Bord bas, qu'on dict Bas bord, c'est le bord du navire qui est à gauche. L'opposite est Estribord, comme si vous disiez dextre bord. (Dupuys 1573 s.v. BORD)

Bouline, f. penac. Velum nauis obliquatum. Aller à la bouline, entre nautonniers est lors que venant un vent par flanc de la droite route, on met comme en escharpe les voiles pour obeïr au vent et ne perdre chemin. Virgil. lib. 5. AEneid. Obliquatque sinus in ventum. Et peu apres. Mutati transuersa fremunt, et vespere ab atro Consurgunt venti. (Nicot 1606 s.v. BOULINE)

{2 Boulingue, } {3 ou Bouringue} f. penac. Est la voile, {3 la plus haute et la plus prochaine de la hune. } Aussi l'appelle-on Bourset de hune, {3 Supremum velum carchesio proximum. } (Nicot 1606 s.v. BOULINGUE)

Bourset de hune, c'est la voile du masterel de hune. (Dupuys 1573 s.v. BOURSET)

Boursin, voyez Chicambault. (Dupuys 1573 s.v. BOURSIN)

Bouter à la vie, voyez Vie.
\ Bouter cap à la mer, voyez Cap.
\ Bouter de Loo, voyez Loo.
\ Bouter au vent, c'est mettre bien le vent dont on single, en la voile.
\ Bouter vent devant, c'est trop approcher le vent, dont on single, car qui trop l'approche, il faict donner tour au navire.
\ Bouter vent en penne, c'est quand le navire allant à la boline, il prent trop aval le vent, de sorte que le vent porte et boute la voile contre le mast, et la serre si fort contre iceluy que la voulant amener on ne peult, laquelle faulte vient par la negligence et inadvertance de celuy qui gouverne le tymon, prenant trop aval le vent. (Dupuys 1573 s.v. BOUTER)

Et quand Antoine de Lebrixa, rend en Espagnol par bragas marineras, ledit mot Latin Brachae, Il entend de ces chausses à la marine, qui sont fronsées par haut et par bas, et ne passent le dessus du genoul, Perizonia, Succinctorium, Foeminalia. (Nicot 1606 s.v. BRAGUES)

{1 Bras, Brachium. } {4 Et en matiere de navires, Bras en pluriel, sont deux cordes deliées, qui passent chascune par un bout de la verge du beaupre, et vont le long du navire, et servent pour tirer et serrer ledict beaupre dedans le navire quand mestier est. } Cheruchus, braco d'antena Esp. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. BRAS)
    Dupuys 1573 "beaupre" > Nicot 1606 "beaupré"

{1 Bras de mer, } est une course où excurssion d'eauë que la mer fait ou devers la terre, ou entre deux terres fermes ou Isles, comme s'eslanceant, et partant de la haute mer, {1 Brachium maris, aestuarium. } On dit {2 le bras sainct George, Hellespontus, Le d'estroit ou estroit de Gallipoli, } on dit aussi le bras d'une riviere quand elle se fend en deux ou plusieurs courants, Brachium fluminis, Liu. lib. 22. (Nicot 1606 s.v. BRAS)

Brayer un navire, c'est le poisser, l'enduire de poix. (Dupuys 1573 s.v. BRAYER)

Bresin, en cas de navires, est un crochet de fer attaché à l'un des bouts des garents de palenc servant à guinder ce qu'on veult mettre dedans le navire ou hors d'iceluy. (Dupuys 1573 s.v. BRESIN)

Brigandin, m. acut. Est la tierce espece des {4 vaisseaux } de bas bord à bancs et avirons, plus grand que la fregate (car il est de douze à treze bancs de chaque bande ou costé, à un aviron ou vogueur pour chacun banc et moindre que la fuste. On l'escrit aussi {4 Brigantin, } et est vaisseau de cours de pillage, {4 propre à passager avec celerité d'une coste à aultre, et est de plus d'armaison et de resistance que la fregate, et moins que la galiote, } Longa praedatoria nauis, tiré de ce mot Brigand, parce que les brigands de mer, pillards, corsaires et escumeurs usent de telle espece de vaisseau de mer allans en cours; si toutefois on n'aime mieux extraire ledit mot Brigand de cest Allemand Berggang, qui signifie montinagum, qui erre emmi les montagnes, Bandolier. Arrugia, Plin. lib. 33. c. 4. Subterraneus cuniculus, Parce que les brigands se tiennent mussez, dans des cavernes pour surprendre à l'impourveu les passans, aussi le Portugois dit Bergante pour ce que nous disons brigand. Ammian Marcellin. livr. 16. semble parler d'une telle façon d'armure, en ces mots, Sparsique cataphracti equites quos clibanarios dictitant Persae, thoracum muniti tegminibus, et limbis ferreis cincti, vt Praxitelis manu polita crederes esse simulacra, non viros, quos laminarum circuli tenues, apti corporis flexibus ambiebant, per omnia membra deducti, vt quocumque artus necessitas commouisset, vestitus congrueret, iunctura cohaerenter aptata, {4 aulcuns rendent } le Brigandin {4 par Aphractum, phaselus, } voyez Brigandine, et Falouque, l'Italien dit Bergantino. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. BRIGANTIN/BRIGANDIN)

Brisans en faict de marine, sont les escueils ou bancs de sable où le flot de la mer chocque et se brise et rompt, ou et plus proprement, brisans de mer sont les chocs et froisseures des vagues de la mer escumans au hurter contre lesdict bancs ou escueils: et sont lesdicts brisans signe d'ung passage dangereux. (Dupuys 1573 s.v. BRISANS)

Cabestan, voyez Touage. (Dupuys 1573 s.v. CABESTAN)

Cacher en la mer, est une façon de parler de mariniers, pour bouter et enfoncer en la mer, disans: le beaupre et la misaine relevent et haulsent le nez au navire, et les aultres voiles d'iceluy cachent en la mer, c'est à dire le beaupre et misaine le remontent sur le flot, et les aultres voiles l'appesantissent et l'enfoncent en iceluy. (Dupuys 1573 s.v. CACHER)
    Dupuys 1573 "beaupre" > Nicot 1606 "beaupré"

Cale, f. penac. Est un terme de marine usité és mers de Levant, et signifie ce reduit et entrée à requoy que la mer fait au rivage entre deux poinctes de la terre, ou rochers issans d'icelle en cornieres, lesquelles rabbattent le vent, et y font la mer calme. Esquelles les fustes des pyrates se mussent et recelent à couvert, pour surprendre et sursaillir les vaisseaux qui navigent raiz à raiz des costes, et où tels petits vaisseaux de rame se rengent pendant l'esmotion de la mer, pour y estre à garand du vent, et des flots de la mer. Virgile au I. de l'Eneide, descrit la Cale en ces vers, Est in secessu longo, etc. Et vient du verbe Grec, khalaô. (Nicot 1606 s.v. CALE)

{1 Caler, } C'est {1 abbaisser, } destendre, desrider ce qui est tendu, ainsi dit-on caler la voile, {1 Vela contrahere, } dimittere, Laxare, Terme usité entre mariniers, et vient de {2 khalaô } ou khaladzô verbes Grecs. voyez Calme. (Nicot 1606 s.v. CALER)
    Estienne 1539 "caller"; "les voiles" > Nicot "la voile"

{1 Calme} penacut. adiectiu. com. gen. Est autant que tranquille, posé, Quietus quieta, tranquillus tranquilla. Selon ce on dit, {1 la mer } est {1 calme, Mare tranquillum } est, Quand elle est {1 sans tourmente, } on peut dire qu'il vient de ce mot Grec galunê, qui signifie telle quietude et tranquillité, par syncope et mutation de la moyenne en sa tenuë, et de la lettre n, en m. Galne, Calne, calme. Mais il peut aussi estre prins de khalaô, ou bien de khaladzô, verbes Grecs qui signifient, destendre, relascher, et tranquiller ce qui est esmeu, et ce qui est yssé et roidy. Ainsi dit-on caler la voile, quand on la met bas. (Nicot 1606 s.v. CALME)

{2 Cap} m. N'est pas naif Francois, Car le Francois dit chef, ce que le Gascon dit Cap, Et l'Espagnol Cabo, et l'Italien Capo, tous quatre issans du Latin Caput. Et combien qu'envers le Gascon ce mot signifie aussi teste, ce neantmoins le Francois n'en use qu'en la signification d'un heurt haut eslevé sur la coste de la mer, et quelquefois lancé bien avant en icelle, servant de marque à ceux qui navigent. Promontorium, Cap de bonne esperance. Cabo de buena Esperança, l'Espagnol, Et l'Italien, Capo di buona esperanza. Car ils en usent aussi en cette signification. La raison d'icelle est parce que et képhalê en Grec, et Caput en Latin, signifient aussi Vertex, ceruix, summa pars, Et tel caps affrontans à la mer, sont comme sommets, espaules et eschinons de la coste. (Nicot 1606 s.v. CAP)

Bouter ou faire cap à la mer, est une facon de parler de mariniers pour tourner la proue du navire devers le profond de la mer, ce qu'ils font quand ils sont en doubte de venir à la coste et eschouer, tournans à force la proue du navire avec la misaine ou le beaupre devers le hault de la mer pour le rengouffrer. Il est ainsi dict, par ce que le cap et front du navire flotant de son long est la proue qui va la premiere en route. (Dupuys 1573 s.v. CAP)
    Dupuys 1573 "beaupre" > Nicot 1606 "beaupré"

Cap de mouton en fait de navires est une piece de bois plate, percée de douze ou quinze trous qui sert pour rider l'estay du grand mast. voyez Estay. (Dupuys 1573 s.v. CAP)
    L'item est caché à la suite de CAPACITÉ; il est mis à sa place alphabétique dans Nicot 1606

Cappeer ou singler à la Cappe en termes de marine, c'est quand en trop excessive tourmente, où pour ronder en mer, attendant l'advanture et sans faire grand chemin, on bourse et fresle l'une des voiles par le bas et justement la moitié d'icelle jusques aux amarres, en maniere que ladicte voile demeure boursée comme une poche ou le vent entonne, et les deux poinctes d'icelle guyndées l'une en haut l'autre en bas en voile latine, estant celle d'enhaut du costé du vent, demeurant le gouvernal lié à l'un des turpots de l'un ou l'autre bord. Et les mariniers sans faire aucune oeuvre pour le marrage allant le navire au son de la mer et à la seule conduicte du vent et des vagues, lequel ne laisse pourtant d'aller droicte route, mais ne faict que bien peu de chemin, et ne cappee lon que de la grand' voile, ou de l'Artemon, à qui veult bien Cappeer, Car le Beaupre et la Misaine servent pour relever et remonter le nez au navire. (Dupuys 1573 s.v. CAPEER)
    Dupuys 1573 et Nicot 1606 mettent l'item à sa place alphabétique, 1573 à CAPPE-, 1606 à CAPE-; Dupuys "Cappeer ... Cappe ... cappee ... Cappeer" > Nicot "Capeer ... Cape ... cappée ... Cappeer"
    Dupuys 1573 "Beaupre" > Nicot 1606 "Beaupré"

{3 Caravelle, espece de vaisseau } rond {3 de mer, } portant voiles latines, aultrement appellées oreilles de lievre, de laquelle sorte de navire, les Espagnols, notamment les Portugois usent le plus. (Dupuys 1573 s.v. CARAVELLE)
    Thierry 1564 - Dupuys 1573 "Caravelle" > Nicot 1606 "Carravelle"; l'item n'est plus à sa place alphabétique en 1606

Carlingue, en matiere de navires, est une grosse table de bois d'un pied et demy d'espaisseur, et de largeur pareille à la quille du navire, et de seize pieds de longueur, clouée et chevillée sur le mitan de ladicte quille, ayant au milieu un trou quarré pour y enchasser le pied du grand mast. (Dupuys 1573 s.v. CARLINGUE)

{3 Carraque, } C'est une espece de {3 vaisseau de mer } rond, de grand port et capacité, de ce nom s'appelle le grand et fameux vaisseau des chevaliers de Rhodes. (Dupuys 1573 s.v. CARRAQUE)
    1573 et 1606 le placent mal à CARA-; cf. Thierry "Caraque, grand vaisseau de mer."

{3 Carracon, ou Carraquon, } c'est une petite carraque bien emmoncelee et renforcée. (Dupuys 1573 s.v. CARRACON)
    1573 et 1606 le placent mal à CARA-; cf. Thierry "Caracon, ou Caraquon"

Catepleure, voyez Voile latine. (Dupuys 1573 s.v. CATEPLEURE)

Ceincte, en faict de navires est une ceinture de bois large et espaisse d'ung demy pied, boutant hors le navire avec ung demy pied, qui enceinct le navire de chascun bord. (Dupuys 1573 s.v. CEINCTE)

{4 Cevadere, f. } penac. Est un mot Espagnol, qu'aucuns mariniers françois usurpent ores qu'ils en ayent un de leur nation, qui est Beaupré, {4 voyez Beaupre} (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. CEVADERE)

{1 Chable} m. penac. Est une espece de cordage, gros, dont les gros et pesans fardeaux, soient pierres, ancres, ou autres telles choses sont tirez à mont, ou en plain, ou amarrez et arrestez, et partant ce mot est commun à plusieurs mestiers, usans communement de telle grosse corde, comme aux mariniers, massons charpentiers, {1 Funis nauticus } {2 Rudens, } Il peut estre derivé de ce mot Hebrieu Hebel, escrit par Cheth et six poincts, (que nous prononcons Chebel, pour representer la prononciation dudit Cheth lettre gutturale) qui signifie une corde de toutes sortes, et par corruption de prononciation et transposition de la lettre L, semble ce mot Francois Chable en estre descendu, ou bien de ce mot Grec kalôs, usité pour tout cordage et amarrage de navires et autres vaisseaux de navigation, Funis, Rudens. (Nicot 1606 s.v. CHABLE)
    Nicot modifie l'éty. hébr. d'Estienne 1549: "Heuel en Hebrieu, que nous prononcons Cheuel, a cause de la forte aspiration, [...] Et pour ce que aucuns prononcent Chebel, & au plurier Chebalim, il semble que de la soit deriué ce mot Chable."

Chartre partie, ou charte partie, est un terme nautique, pour la declaration de cargaison du navire, mise en une fueille, dont la moitié se baille au maistre du navire, l'autre moitié est envoyée à celuy auquel ladite cargaison doit estre livrée. (Nicot 1606 s.v. CHARTRE)

Chasteau devant, en faict de navires, est cet oeuvre haulte, qui prend depuis l'estrave, jusques au plat bord, et enferme le mast de misaine, ayant en quarre deux brasses et demye, et va se serrant par en hault, sur lequel quand il se vient au combat on ride et tend le pont de corde, et sur le plat bord d'iceluy chasteau sont mises quelques pieces legieres d'artillerie au mesme effect. (Dupuys 1573 s.v. CHASTEAU)

{2 CHEREBOURG, } et par syncope Cherbourg, m. acut. Est une ville maritime au païs de {2 Normandie, } à l'abbord et arrivage des païs de Nort. Nicole Gilles és Annales de France, en la vie de Loys III. du nom, escrit Cherebourg, avoir anciennement esté nommé Cesarbourg, ou le bourg de Cesar, pource que Jules Cesar le feit construire. (Nicot 1606 s.v. CHEREBOURG)
    Thierry: "quasi Caesaris burgus, dicunt enim fuisse a Caesare conditum."

{4 Chete} f. penac. Est la hauteur ou profondeur d'un navire, despuis les ponts jusques à la quille, et est un terme de marine, à tout le moins de fabricateurs de navires. Ainsi disent ils un navire avoir tant de pieds de chete, c'est à dire, tant de pieds de haut à prendre despuis la quille jusques aux ponts. Le mot vient du verbe cheoir, qui est aller de haut en bas, comme si vous disiez à plomb, et comme les maçons mesurent souvent la hauteur d'un mur avec la cordelette, et le plomb qu'ils laissent devaller de haut en bas du mur. Ainsi les mariniers appellent Chete la hauteur dessusdite du navire, {4 voyez Bau} (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. CHETE)

Chicambault, en faict de navires, est une espece de bois de quinze pieds de long, ronde, et de la grosseur du faulx du corps d'un homme, attachée d'un bout, et par le dedans du navire avec des amarres au masterel, yssant par la piece hors le navire entre la fleche et la lice, et courbeyant presques à un pied et demi de fleur d'eau, et servant d'amurer la misaine et le beaupre, quand ledict navire va à orse ou à la bouline, qui est tout un. Car au bout d'iceluy qui affleure l'eaue, y a un crochet de fer, et une petite corde appellée boursin, pour amurer ledict beaupre ou cevadere, et un peu plus au dedans y a un tacquet de bois bien cloué, auquel y a deux trous, par où passent deux cordes qu'on appelle, couets servants à amurer ladicte misaine, tenant ledict boursin à la corniere dudict beaupre d'un bout, et lesdicts couets aussi tenans d'un bout à la corniere de ladicte misaine, ce qui sert pour les deux bords de boulinage, et tant ledict boursin que les couets tenans de l'autre bout au chasteau devant pour amurer lesdicts deux voiles comme l'on veult. (Dupuys 1573 s.v. CHICAMBAULT)
    Dupuys 1573 "Beaupre" > Nicot 1606 "Beaupré"

Clou de caravelle, en cas de navires, sont de gros clouz d'un pied de long, dont on use en la fabrication des vaisseaux de mer.
\ Clou d'estouppe, en faict de navires est une maniere de clou qui ha la teste large, et est long de poincte.
\ Clou de mamguiere, en faict de navires, est une sorte de clou, qui est semblable au clou d'estouppe quant à la teste, mais est plus court de poincte. (Dupuys 1573 s.v. CLOU)

Colliers en faict de navires, sont les lacets de corde, qui sont aux deux bas des papefifs et des bouetes, ausquels se mettent les Coyts et les escoutes, tout amarré ensemble. voyez les Coyts et Escoutes. (Dupuys 1573 s.v. COLLIER)

Conserve, f. penac. Est mutuelle protection, Mutua tuitio, Selon ce on dit Navires allans de conserve quand plusieurs navires font un corps en un voyage, avec promesse jurée de se conserver, garder et defendre l'un l'autre, Nautica confoederatio, (Nicot 1606 s.v. CONSERVE)

{1 Contremont} {4 C'est proprement devers amont, } {1 Sursum } {4 versus, } Dont l'opposite est Contre val, ou {4 Contre bas, Deorsum versus, mais il se prent aussi pour amont simplement, comme, Aller contremont la riviere, Aduerso flumine nauigare, } Laquelle façon de parler semble estre imitée des Grecs, qui disent pour ce mesmes anô potamôn, comme Euripide en ce vers allegué par Ciceron és Epistres ad Atticum livre XV. anô potamôn hiérôn khôrousi pagai, Sursum versus sacrorum fluminum feruntur fontes, {4 Aller contreval l'eau, Secundo flumine nauigare, ce qu'on dict amont et aval l'eau. } (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. CONTREMONT)

{3 Contreval} adverb. acut. Deorsum versus, Ce qu'on dit aussi, aval, comme, aval l'eauë ou contreval l'eauë, Secundo aut recte flumine, Dont l'opposite est amont l'eauë, ou contremont l'eauë, Aduerso flumine. (Nicot 1606 s.v. CONTREVAL)

Coste aussi se prent pour le rivage de la mer, Ora, Littus, d'autant que ledict rivage est pour le plus en coste ou costau. Selon ce on dict naviger le long de la coste de Bretaigne, ou en un mot Costoier. Et la coste de Biscaye. Et en toutes ces significations la lettre s, n'est point prononcée, ains est efferé le mot comme s'il estoit escript Coote: mais quand Coste se prend pour l'estouppe de la soye fine, ladicte lettre s, est intelligiblement prononcée. (Dupuys 1573 s.v. COSTE)
    1606 ajoute "Ora Britannica. Liu. lib. 22." après "Bretaigne,"

Aller à la coste par orage et force de temporal, est aller eschouër, Littori illisum ire.
\ Il est allé à la coste par force d'orage, Venti impetu nauim littori illisit, Nauem ad littus impegit, Fregit, Naufragium littori adlisa naue passus est. (Nicot 1606 s.v. COSTE)

Costoyer aussi est naviger jouxte la coste et rivage, Oram adnauigare. L'armée de mer costoyoit la Bretagne, Classis legebat, radebat oram Britannicam. (Nicot 1606 s.v. COSTOYER)
    Thierry "Costoier quelcun ou quelque rivage de mer. \ Costoier la coste de Normandie."

Couets, voyez Chicambault. (Dupuys 1573 s.v. COUETS)

Courbaston, ou Courtbaston, se declare assez par sa composition de court et baston. Mais en matiere de navires courbaston est une courbe qui est applicquee à chasque bout de bau pour renforcer le vaisseau. Et sont les courbastons en grand nombre selon qu'on veult rendre fort le navire. (Dupuys 1573 s.v. COURBASTON)

et en faict de vaisseaulx de mer Courbes sont certaines pieces de bois quatre ou cinq de chasque bord entées en l'encoigneure ou joincture de la poupe longues chascune de xii. ou xv. de la longueur dudict navire le renforceants par le derriere. voyez Four. (Dupuys 1573 s.v. COURBE)
    1573 "xv. de la longueur" > 1606 "xv. pieds, selon la longueur"

{3 Courir fortune, est quand la tourmente } et fortunal {3 est sur la mer, et le navire va } à grand peril et hazard {3 où il plaist au vent et à la fortune, } Iactari tempestate. Virgil. lib. I. AEneid. Tempestatem marinam obire, Vlpian. l. 2. §. si non. ff. Siquis cautionib. Maris procellosi periculum obire. Liu. lib. I. ab vrb. cond. Plin. lib. 18. c. 28. Car fortune et fortunal en mer, c'est tempeste de mer. La raison de cette maniere de parler est, parce qu'en tels fortunaulx le navire est contraint courir à outrance et de singlée de vent et de heurtis de oules, ainsi que Virgile au I. de l'Eneide descrit, la fortune que courut l'armée navale d'Enée; Estant icy le mot de fortune prins pour peril et danger abusement, à cause de l'incertitude de l'issuë que le navire aura de telle tourmente. Aussi le mot de fortune est à deux envers, et en fait de tourmente de mer se prend mal. Virgil. I. AEneid. Nunc eadem fortuna viros tot casibus actos insequitur. Et peu apres, Diuersa per aequora vectos, Forte sua Lybici tempestas appulit oris, Servius expose, Forte sua, par Casu suo, conformément à ce que Virgile dit peu apres: Quis te, nate Dea, per tanta pericula casus insequitur?
\ Courir danger par tourmente de mer. Aussi dit-on, courir danger, en tout essay et emprinse de hazard, pour estre en bransle et le bon et le mauvais succez, Adire discrimen. Plin. in epist. Periculum. Cic. li. I. de fin. et crebro alibi. Terent. Andr. Fortunam. Liu. lib. 5. belli Pun. Et courir la fortune d'aucun, ou Courir fortune avec luy, pour se livrer à participer au bien et au mal qui luy peut arriver de quelque entre-prinse, Omnem fortunam adire. Liu. ibid. L'Italien dit Fortuna de mare, ainsi que Ulpian en la susdite Loy 2. Tempestas marina. Et Plin. Epist. 2. lib. 5. Turbida maris tempestas. (Nicot 1606 s.v. COURIR)
    Thierry "la navire ... à fortune" > Nicot "le navire ... à la fortune"

Il se prend en apres pour l'expedition de particuliers ou plus generale, qui se fait par mer avec vaisseaux de guerre, pour courre et faire butin sur les infideles et autres ennemis. Selon ce on dit, Il est allé en cours avec trois ou quatre galeres, ou fustes, ou galeotes, ou brigantins, fregates ou roberges armées. Car les vaisseaux de rame sont proprement dits Courir, d'autant que sans mercy de vent ils ne laissent pas d'aller, ce que ceux qui ne sont que voiliers sans plus, ne font pas, et si bien on dit aussi, des vaisseaux ronds, qu'ils ont couru fortune, cette signification ne tend pas à la dessusdite, comme aussi ne prejudicie pas à ladite proprieté du mot, ce que les pillards et escumeurs de mer en ces mers de Ponant, vont en cours (dont ils ont le nom de Coursaires) avec vaisseaux seulement voiliers. Selon cette signification doibt estre entendu le tiltre du livre de Consolat, quand il dit, De tots los cas que avenghem en cosa de mar, Sean obligacions maritimes de vexels de mar, Asseguraments, Naufragis, De git, o altres qualquers fets maritins, mercantivols, o fets de armada per anar en cors. Et de toda armada que s'faça par mar, etc. Cours en cette signification peut estre dit de ce, que comme ceux qui veulent courir s'allegissent du plus qu'ils peuvent, pour plus isnellement courir: ainsi les Coursaires allans en cours, ne chargent que de vitailles et artillerie leurs navires, pour estre plus lestes. Dequoy est yssu le Proverbe, De Corsaire à Corsaire n'y pend que barriques rompuës, ou bien de ce qu'en vogant à outrance d'avirons, et ainsi courans sur l'eau ils sursaillent ceux qu'ils veulent destrousser, voyez Assault. (Nicot 1606 s.v. COURS)

Cours en-outre est piratage et escumerie sur mer, c. Volerie et larcin, dont procede le mot si odieux de Corsaire, Piratica, comme, Les Fustes ont desanchré et desmaré pour aller en cours, Biremes ad piraticam soluerunt. (Nicot 1606 s.v. COURS)

{2 Coursaire} m. penac. Est celuy qui exerce la depredation sur la mer, {2 Pirata, } qui vient de ce mot Grec péiratês. On l'appelle aussi Escumeur de mer. Il se fait du mot Cours prins pour expedition piratique, et se prend tousjours en mauvaise part, pour un larron de mer. L'Espagnol et l'Italien disants l'un Cossario, l'autre Corsario, et en usent ainsi. (Nicot 1606 s.v. COURSAIRE)

Coursie, f. penac. Est l'allée du large de deux ou trois ais, en une galere qui va de prouë à pouppe entre deux les rengs des bancs des forçaires, tant pour le promener du Comite quand ils voguent, et foueter à coups de nerf de boeuf, ceux qui ne tirent à l'aviron comme ils doivent, que pour faire le guet par nuit sur iceux forçaires, qu'ils ne se desenchainent ou facent quelque conspiration, que pour l'aller ordinaire de tous ceux qui sont en la galere, passans d'un bout d'icelle à l'autre. (Nicot 1606 s.v. COURSIE)

Coursiere, ou pont de Coursiere en faict de navires, s'entend ainsi, Depuis le gaillart jusques au grand mast y a ung pont de bois au milieu duquel est le Cabestan, ung pied et demi au dessus de ce pont y a ung aultre pont de barreaulx assis au long des Turpots sur deux serres, et devant ledict mast y a ung traversin qui porte deux aileures allans le long du navire jusques au chasteau devant entre lesquelles la largeur de trois pieds et demy y a une couverture à panneaulx chascun diceulx ayant trois barreaulx: Tout cecy ainsi clos couvert et equippé est appellé Coursiere ou pont de coursiere: et ce pont est levis, et pont de guerre qu'on peult lever quand on veult. (Dupuys 1573 s.v. COURSIERE)

Coyts, en faict de navires, sont certaines cordes simples et grossellettes servans pour amarrer la grand voile pardevant, là où les escoutes qui servent pour l'amarrer par derriere sont doubles. (Dupuys 1573 s.v. COYTS)

Culasse, C'est un terme de marine, voyez Arcasse. (Dupuys 1573 s.v. CULASSE)

{3 Cyon} m. acut. Une maniere de temporal et tourmente sur la mer, par impetuosité de vent eslevé à l'imporveu. {3 voyez } Borrasque. (Nicot 1606 s.v. CYON)
    Thierry "Birrasque" > Nicot "Borrasque"

Et en est la metaphore tirée des navires, au fait desquelles on dit abborder, venir à bord, et deux navires estre abbordez l'un à l'autre, quand ils se joignent, parce que les tables appliquées par travers, et par dehors sur les varengues de fonds, pour les retenir et serrer, sont appelées Bords, qui est la partie de l'endroit du navire par où l'on saulte pour y entrer, soit s'embarquant, soit quand on l'investit par combat, et qui touche le premier le quay d'un havre ou port, et par lequel deux navires se joignent l'un l'autre, soit pour vuider de l'un dans l'autre, soit pour parlementer. Si que d'abbordée signifie ou en surgissant au port, Ainsi qu'on eut surgi au port, ou à l'entretoucher des navires, In ipso appulsu in portum, in ipso nauium contactu, collisu. Cette maniere de parler est propre en fait de marine, et differente de cette autre, D'arrivée, qui est en fait d'eau douce, tout ainsi que Littus, de ripa, mis à part l'un de l'autre par les Jurisconsultes, et est usurpé és deux sortes qui sont deduittes cy dessus. voyez De prime face. (Nicot 1606 s.v. D'ABBORDÉE)

La metaphore en est tirée de ceux qui viennent à la rive d'une riviere, ce qui est dit Arriver, c'est à dire du milieu du cours de la riviere par où l'on navige plus commodément, venir à une ou à l'autre rive, Ripam petere, Terram in ripa contingere, Car c'est afin de descendre à terre, Ceste maniere de parler est aussi usitée és deux sortes deduites cy devant, voyez De prime face, Et est ceste phrase autant differente de la susdite d'abordée, comme Ripa de Littus. (Nicot 1606 s.v. D'ARRIVÉE)

{2 Desbarder} c'est desentasser. on use de ce mot ordinairement és deschargemens des bateaulx, par ce que chargeant en iceulx on entasse la marchandise l'une sur l'autre. {2 Nauigium exonerare. } (Dupuys 1573 s.v. DESBARDER)
    1606 restreint le sens au déchargement du bois.

{2 Desbardeur, } m. acut. Est nom d'office, et est celuy qui desbarde le bois amené par eau à Paris, Lignorum nauigio vectorum expositor. (Nicot 1606 s.v. DESBARDEUR)
    1549 lat. = "Nauigiorum exoneratores"

Descendre et marer en un port, Ex alto summoque mari in portum venire et stationem habere. Ainsi on dit, les batteaux ou navires descendans et marans à port parce que la mer esloignée de la coste est appelée haute mer, et que qui surgist en un port ou coste, vient de haute mer en basse mer, c'est à dire de mer de plusieurs brasses, en mer de peu de brasses. (Nicot 1606 s.v. DESCENDRE)

{3 Desmarer} acut. Composé de la preposition Des, et Marer, qui signifie aborder et estre à chable lié, ou anchre addentée {4 en un port, hable, plage, ou cale, } et se prend pour despartir et desloger d'un port pour faire vie en mer. Aucuns veulent dire qu'il le faut escrire et prononcer par deux rr, {4 Desmarrer, } et qu'il est composé de ladite prepos. Des, et Amarres (qui sont gros cordages de navires) et qu'il signifie les amarres par lesquelles le navire est lié et tenu à l'anchre en aucun port, pour faire voile et singler en mer. Mais le vray verbe simple, dont il est composé, est Marer. Autrement il conviendroit escrire et prononcer le simple Marrer pour Amarrer: et le composé Desmarrer, pour {4 Desamarrer. } Quoy qu'il en soit, il est prins {4 pour } {3 partir d'un port, } ou havre, cale, ou plage {3 où on s'est mis à l'anchre, } Ora soluere. voyez Amarres. } (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. DESMARER)
    Thierry "partir du port de mer ... ou l'on a esté encré" > Nicot supra
    1573 = "Desmarer, ou pour mieulx dire desmarrer. c'est deslier les amarres (par lesquelles le nauire est tenu à l'enchre en aulcun port, cale ou plage) pour faire voile & singler en mer. Le mot entier est desamarrer, dont est faict desmarrer qu'on prononce desmarer. A ceste cause Il se prent pour partir d'ung port ou haure, cale ou plage où on s'est mis à l'enchre, Ora soluere. voyez Amarres."

Mais desrider les voiles, les cordes, en fait de marine, se prend autrement, voyez Rider. (Nicot 1606 s.v. DESRIDER)

{2 Destroict} {4 m. } acut. {4 c'est un passage } soit par mer, soit par terre, estranglé, serré, {2 estroit } et courté. Le mot vient de Districtus, qui signifie contraint, comme, {4 le destroict de Gibraltar, pour } l'estroisseur {4 de la mer mediterranée, } entre la poincte d'Afrique et celle d'Europe, en l'endroit appelé les Colomnes d'Hercules, entre les monts Calpé et Abyla, Fretum Gaditanum, {4 Fretum herculeum. l'Espagnol l'appelle aussi, Estrego de Gibraltar. Et } {2 le destroict des chemins } {4 ou des montaignes, pour les estroictes entrées et accez, } yssues et retours des montaignes, {2 Angustiae } {4 ac fauces } {2 viarum } {4 ac montium. } Au second livre d'Amadis, chap. 2. Et cheminerent si longuement qu'ils vindrent à un lieu, qui n'avoit de largeur en terre ferme, qu'environ la portée d'un traict d'Arc, et tout le reste estoit mer. Et continuerent ce destroict jusques à l'entrée de l'Isle. On dit aussi l'estroict de Fernand de Magaillans, c'est estroict passage de mer, par lequel sa flote passa aux Isles des Moluques, Fretum Austrinum, aut Magalianicum. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. DESTROICT)
    E 1539 Ø sens; 1573 "coarcté" > 1606 "courté"; 1573 "le destroict de Gibraltar, pour cest estroict passage de la mer mediterranée à la grand mer qui est en l'extremité d'Espaigne & d'Affrique" > 1606 supra

Dique, ou Diques, En plur. f. penac. Est ce que nous disons une levée, chaussée, turcie, Agger fluminis ac maris, ou Vallum fluminis, comme les Empereurs l'appellent in l. vnica Cod. de Nili agger. non rump. Qui sert de rempar contre l'eau d'une grosse riviere, ou contre l'eau du flot et oules de la mer, qu'elle ne desborde et noye la contrée qui luy est voisine. Le mot est fort usité en Flandres, et non moins que la necessité leur est grande d'avoir foison de levées pour garantir le païs de l'inondation de la mer. Ce mot semble venir de ce Grec téikhos, qui signifie mur, rempar, et par consequent chaulsée ou levée, par mutation de la consonante t, en d, qui est sa moyenne (selon la regle touchée ailleurs en ces Commentaires.) Car aussi les Diques sont eslevées és costes de la mer au païs de Flandres, comme murailles et rempars, pour faire teste aux flots, et inondations d'icelle. Et en plusieurs endroits est usité de revestir les chaulsées devers l'eau, de muraille bastie de grands quartiers de pierre, pour plus grande seureté et durée. (Nicot 1606 s.v. DIQUE)

{3 Dromant} m. acut. {3 C'est une sorte de vaisseau de mer, qu'aucuns Romans nomment Dromon, } qui signifie coureur: Car il vient du Grec, dromos, qui veut dire Cours: ce qui donne à entendre que c'est un vaisseau piratique et de proye. Aussi dit-on aller en cours, et Coursaire, pour aller piller et escumer sur la mer, et Escumeur de mer. Le mot est tel de ce que les pirates singlent sans arrest, querans leur proye et adventure. (Nicot 1606 s.v. DROMANT)

{3 Dune} ou Dunne, f. penac. Est ce qu'on appelle unde de mer, que les mariniers nomment Oule, quand elle est grande et impetueuse, usurpans en cela le mot Espagnol, Ola, laquelle navigeans en la mer mediterranée ils appellent Vague, Quia suo impetu suaque mole assultans in mari huc illuc longe lateque peruagatur. Vnda fluctus. Vnda aestu percita. Vnda furens. Le mot vient du vieil terme des Gaullois Grecs, Dunne, qui signifie unde, lequel (comme dit Wolfgangus Lazius, au premier livre De Migrationib. gent.) Lesdits Gaulo-Grecs (qui estoient Allemans comme il pretend) prindrent des Grecs, lors qu'ils y furent sous la conduite de Brennon, Acichorion Belgien, Cerethrion et Bathavaceleurs capitaines, par meslange et corruption de leur langue naturale, avec celle du païs de leur conqueste, où le mot dunê estoit usité pour unde, qui semble estre la cause pourquoy les Flamans ont donné le nom de {3 Dunnes, } aux falaises costoyans le bord de leur mer, qui sont hurts de sable haut eslevez en la coste ou costaus de sable, d'autant qu'ils font teste à la Dunne, c'est à dire au flot impetueux de la mer, et empeschent qu'il ne submerge le païs. Or parce que je n'ay souvenance avoir leu en aucun autheur Grec ledit mot dunê, en signification d'eauë, mais trop bien dunô, pour Ingredior mergo, Subeo. Dont conforméement à ce propos Homere au vii. de l'Iliade a dit khthona, duménai, on pourroit dire que ce mot Dune par un simple vient dudit verbe dunô, (duquel les Grecs vulgaires ont fait paraventure ce mot dunê, inusité aux anciens, et s'en sont servis en leur langue moderne, qu'on dit vulgaire (a contrario effectu: Car d'autant que dunô signifie entrer, penetrer, submerger, et noyer (ce que les vagues, grands flots, et oules font souvent és païs bas, entrans dans la terre et allagants le païs prochain des costes de la mer bien avant) ces Dunes cy arrestent la furie d'iceux, et empeschent qu'ils ne penetrent dans le païs, et le submergent. Et seroit cela ainsi prins per Antiphrasin, tout ainsi que les Latins appellent Parcas. Ces trois Fées, Clotho, Lachesis, et Atropos, lesquelles neantmoins ne pardonnent à nul, et Bellum, Quoy qu'en la guerre il n'y ait rien de beau, et Manes, Ces Dieux infernaux, qui neantmoins n'avoient rien de Manum, c'est à dire de clarté, ne de bon. Les Dunes different des Diques, qui sont grandes et espaisses levées, parce que celles-là sont rempars de nature, et celles-cy d'artifice, et de main d'homme: et le dit-on volontiers en pluriel, Dunes. (Nicot 1606 s.v. DUNE)
    cf. Thierry "Une Dune. Liber de morte Thomas mori, Apud Flandros loca mari vicina Dunen appellant."

{3 Dunete} f. penacut. Est le diminutif de Dune: c'est une {3 petite Dune. } La signification duquel diminutif n'est contrainctement en la diminution de tout le corps de la Dune, c'est à dire que la Dunete pour estre telle, et porter ce nom, doibve estre moins longue, moins haute, et moins espesse que la Dune: Car il suffit qu'elle soit plus courte sans nulle des autres deux qualitez, ou avec l'une d'icelles sans plus. (Nicot 1606 s.v. DUNETE)

Basse eaue est appelé le reflot de la mer, Refluxus maris. Parce que le flot haulse et grossit l'eau de la mer. On dit aussi Basse eaue, au descroist de la Lune, parce que lors le flot est moindre, car on dit aussi haulte mer et basse mer.
\ {3 Eaue vifve, } qui sourd à bouillons, et court, {3 Aqua saliens } ac procurrens. Dont l'opposite est Eaue morte, qui est la cause du nom de la ville maritime en Languedoc appelée Ayguesmortes. On dit aussi en fait de marine, les eaux estre vifves, despuis le croissant jusques au plein de la Lune, parce qu'à lors le flot de la mer vient, et monte en sa vigueur, Vis fluxus ac magnitudo. (Nicot 1606 s.v. EAUE)

{1 Contremont l'eaue, } qu'on dit aussi à flot reboursé, et amont l'eaue, c'est contre le cours et descente de l'eaue, {1 Aduersa aqua, } aduerso flumine.
\ La source est l'amont de l'eaue, et l'embouchure en mer ou en riviere, est l'aval. Aussi pour l'opposite on dit Aval l'eaue. Secundo flumine. (Nicot 1606 s.v. EAUE)

Embarquer, act. acut. Vient de Barque, et neantmoins s'estend à toute sorte de vaisseau grand ou petit, et signifie mettre dans la barque et dans tout vaisseau navigable, soit rond soit long. Imponere in nauem, Liu. lib. 23.
\ Il a embarqué toute l'Infanterie, In nauem pedites imposuit.
\ Il a embarqué ses victuailles, sa marchandise, et autres choses de charge. Mais quand on dit d'une personne, Il {1 s'est embarqué, } c'est, {1 Nauem conscendit. }
\ Les gens de cheval ont esté embarquez, Equites in naues sunt impositi. (Nicot 1606 s.v. EMBARQUER)

Encornal, en cas de navires, c'est l'endroict du grand mast, où sont deux grands rouets de cuyvre tenans à une teste de more estant au sommet dudict mast, par lesquels passent les estagues qui guindent la vergue de la grand voile hault. (Dupuys 1573 s.v. ENCORNAL)

Enflecheures, en cas de navires, sont ces traversans, de menues cordes, lesquels croisent en forme d'eschellons les Aubans depuis la hune jusques à une brasse et demie des portaubans, servans lesdicts enflecheures à monter et escheler la hune et à en devaller. (Dupuys 1573 s.v. ENFLECHEURES)

Car ces mots Courir, Coureurs, Course, et Cours, qui sont mots militaires et pyratiques, importent grevance faite à celuy sur lequel il est couru: [...] Les galeres sont allées en cours, Triremes excursum aut praedatum deductae sunt. Car ce mot Cours est en cette signification aussi usité entre pyrates et factions sur mer, duquel vient cet autre, Coursaire, qui signifie un pyrate, escumeur de mer: (Nicot 1606 s.v. ENTRECOURIR)

Equibiens, En cas de navires, sont ces deux trous par lesquels passent les amarres, qui tiennent le navire à l'anchre. (Dupuys 1573 s.v. EQUIBIENS)

Equippage de navire, Armamenta nautica. Liu. lib. 23. (Nicot 1606 s.v. EQUIPPAGE)

Erre de la mer, c'est le flot et comme alleure de la mer. Ainsi dient les mariniers, que le Revers du gouvernail bien espais, espart le liement de l'eau et erre de la mer. (Dupuys 1573 s.v. ERRE)

Mais si dit-on bien aussi Errer, ou du passer ou du marcher de ce qui va dont il ne peut demeurer nul trac ne vestige. Ainsi dit-on, Et tant erra la flotte des navires, qu'elle vint surgir en Alexandrie. (Nicot 1606 s.v. ERRER)

{1 Eschauguette} f. penac. C'est la tourelle où est assise la guette. {1 Specula. } Liu. 23. De telles tours void on assez sur les costes de la mer, et en Espagne, et en Sicile, et ailleurs sur les costes de mer exposées aux depredations des Turcs et Mores. On en use aussi au mediterranée, et en icelles tours sont establis ceux qui guettent ce qui se presente de danger soit par mer, soit par terre, et ou par fumée de jour, ou par flambe de nuict, ou par cor et cri ou son de cloche, en donnent signal et advertissement. Qui le voudroit expliquer par ce mot Sentinelle, il exposeroit un mot naïf François par un Italien naturalisé. L'espagnol l'appelle Atalaya. (Nicot 1606 s.v. ESCHAUGUETTE)

{4 Eschouer, Est un terme de marine, qui signifie aller à la coste et y briser et faire naufrage, } Ad litus maris impingere nauem atque adigi. Corn. Tac. lib. 14. Quodque litus iuxta non ventis acta, non saxis impulsa nauis, summa sui parte, veluti terrestre machinamentum concidisset. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. ESCHOUER)

Le nom est communément attribué aux forçaires des galeres faicts serfs de peine. (Nicot 1606 s.v. ESCLAVE)

{3 Esclavine} f. penac. Est une maniere de robe longue jusques à demi jambe, à collet haut et quarré et manches courtes, d'estoffe grossiere, dont les mariniers, mattelots et barquerots usent l'hyver allans sur mer. Le mot vient du pays et peuple d'Esclavonie, et l'usage de tel vestement aussi, l'Italien dit Schiavina, et Ischiavina, Toutefois ce n'est l'estoffe grossiere qui fait le nom de Esclavine, comme de Gausape Latin: ains la façon de la robe. Car les Capitaines et autres chefs des vaisseaux de mer en portent de si riche estoffe qu'ils veulent. (Nicot 1606 s.v. ESCLAVINE)
    Thierry = "Esclavine, voyez Esclamme"; esclamme sub voce Ø référent maritime

Escore, f. penac. C'est ce que le Languedoc dit Ribe taillade, et le Normand la coste en pic ou à pic, Ripa caesa ad perpendiculum, Dont le contraire est, Ripa decliuis, Qui va en talu, Selon ce on dit en termes de marine, La mer est escore en telle coste. c. la coste est taillée à plomb, et partant la mer ou abbord de l'eauë y est haut, creux et profond, comme sont les ports et havres de mer esquels du navire on descend et descharge-on en terre par une planche portée sur les bords du vaisseau et de la terre. (Nicot 1606 s.v. ESCORE)

Escores, sont les estays et soustenemens de marrain sur lesquels le navire est porté pendant qu'on le fabricque. ainsi dict-on qu'il fault bien calfeultrer le navire avant qu'il sorte hors de dessus les escores et se mettre à flot. (Dupuys 1573 s.v. ESCORES)
    Item classé entre ESCOPETTE et ESCORCE

Et en faict de navires, Escoutes, sont ces cordes doubles qui servent à amarrer la grand voile parderriere, tout ainsi que les Coyts par devant, Primae excubiae. (Dupuys 1573 s.v. ESCOUTES)

Escoutilles en faict de navires, sont les ouvertures ou avalloires faictes au tillac en maniere de trappes, par lesquelles on devalle la marchandise, et les vitailles, pour les loger soubs ledict tillac. (Dupuys 1573 s.v. ESCOUTILLES)

Il se prend aussi par abusion, pour piller sur la mer, ce qu'on dit aussi, Aller, ou estre en cours, Piraticam agere, voyez Escumeur. (Nicot 1606 s.v. ESCUMER)

Mais par abusion dudit mot, c'est un larron de mer, {1 Pirata, } ainsi dit, parce que les navires courans sur autres pour les prendre, singlent de grand vent et roideur, et esmeuvent un grand tas d'escume au fendre de l'eauë salée, ce que Virgile dit, Et spumas salis aere ruunt. Et tant plus de vistesse vont à voiles et boursets de hunes desployez, ce que les pirates font, courans apres quelque vaisseau flotant sur mer pour le prendre, et tant plus d'escume ils excitent. Ils sont aussi appelez Corsaires, parce qu'ils courent à toutes voiles apres les vaisseaux qu'ils veulent piller. Et combien que les navires fuyans devant eux facent mesmes effect, quant au courir et escumer, toutefois Escumeur et Corsaire sont prins en mauvaise part pour un larron de mer. En laquelle signification on y adjouste souvent ces mots, de mer, disant, {1 Escumeur de mer, } combien que le mot seul en termes de marine, signifie le mesmes, tout ainsi que cet autre, Corsaire, qui ne reçoit aucune addition, pour raison duquel on dit, és mers de Levant, aller en cours, pour aller escumer et piller sur la mer. (Nicot 1606 s.v. ESCUMEUR)

{2 Esquif} m. acut. Est ce petit {2 bachot } que les galeres remoquent ou portent ordinairement pour mettre les personnes à terre quand elles ont surgi quelque part, {2 Scapha, } Duquel mot il est fait, Plaut. Rudent. E naui timidae ambae in scapham insiluimus. (Nicot 1606 s.v. ESQUIF)

Estagues, en faict de navires, sont deux cordes qui passent par l'encornal servans pour guynder hault la grande voile, dont les deux bouts sont attachez au mitan de la vergue, et les autres deux amarrez à deux crochets d'une polie lyez de fer. (Dupuys 1573 s.v. ESTAGUES)

pour laquelle raison mesmes les mariniers appellent masles les chevilles de fer fichées le long du gouvernail, qui entrent dans les anneaux de fer fichez à l'eschine de la poupe du navire, appelés par eux femelles. (Nicot 1606 s.v. ESTALON)

Estambor, est une piece de bois du costé de poupe tendant de la quille du navire amont ladicte poupe en courbant, comme icelle poupe, dont le pareil estant du costé de proë, s'appelle Estrave, voyez Estrave. (Dupuys 1573 s.v. ESTAMBOR)

Estambres, en faict de navires, sont deux grosses pieces de bois d'un pied et demy de large, et d'autant d'espais, qui accollent le trou du tillac par où passe le mast, lesquels tiennent ferme et arresté, et fortifient de ce costé ledict mast, lequel autrement s'esbaseroit de la carlingue. et pour pleine intelligence de ce, voyez Carlingue. (Dupuys 1573 s.v. ESTAMBRES)

Estay, en cas de navires est une corde qui est liée au bout du grand mast soubs la hune, ridée par le cap de mouton et retenant ledict mast qu'il ne tombe en derriere sur la poupe quand on ysse la grand voile. (Dupuys 1573 s.v. ESTAY)

L'estour des vents, Ventorum concursus, conflictus. Nicot en ses Cantiques, / La mer horrible, où plus elle brisoit, / Plus en seurté ta main ma nef guydoit, / Et des grands vents au plus fort de l'estour / Voiles et masts maintenoit nuict et jour. (Dupuys 1573 s.v. ESTOUR)

Estrave, est une piece de bois du costé de la proë de navire, qui va de la quille à mont en courbant, comme ladicte proë, dont le pareil qui est du costé de la pouppe s'appelle Estambor, voyez Estambor. (Dupuys 1573 s.v. ESTRAVE)

Estribord. voyez Bord bas. (Dupuys 1573 s.v. ESTRIBORD)

Eustague, En cas de navires est une corde qui passe par la polie qui est attachée au bout du Penteur, et sert pour guynder dedens le navire le bateau d'iceluy, et la marchandise avec l'aide du palenc, voyez Penteur, Palenc, et Bresin. (Dupuys 1573 s.v. EUSTAGUE)

Faire voile, aller à voiles desployées quelque part, Facere vela, Velis expansis nauigare. Cic. 7. in Verr. Virgil. lib. 5. AEneid. Dare vela ventis. Quintil. lib. 10. c. 3. Virgil. lib. 4. et 12. AEneid. Permittere vela ventis. Quintil. ad Tryphon. Velificare. Plin. lib. 9. c. 23. Et l'Italien pour ce mesme dit, Far vela, et l'Espagnol, Hazer vela. (Nicot 1606 s.v. FAIRE)
    cf. "faire voile" s.v. Voile dp Estienne 1539

Falouque, f. penac. Est une maniere de vaisseau de bas bord à bancs et avirons, le plus petit de tous ceux qui sont à rame: Car du moindre allant au plus grand on les compte ainsi, Falouque, fregate, brigantin, fuste, galiote, galere, galeace, et à la falouque de cinq à six bancs de chasque bande, ou costé à un aviron ou vogueur pour banc, voyez les autres chascun en son lieu, Phaselus, duquel mot il peut estre fait, Cicero lib. 14. Epistol. ad Attit. (Nicot 1606 s.v. FALOUQUE)

{3 Fanal} m. acut. Est une grande {3 lanterne } ayant une poincte ou lampe allumée, laquelle la {3 galere } capitainesse porte au haut de la pouppe, non ja pour esclairer de nuit aux autres galeres allants de conserve, mais à ce que toutes suyvent la route qu'elle tient. Fanal aussi se prend pour une trop plus grosse lanterne, laquelle est assise au haut d'une tour d'un port, dont la clarté sert de nuict de guide aux vaisseaux flottans sur la mer, pour arriver à bon port, lesquelles tours les Grecs ont finablement appelé pharous, pour estre la grande tour eslevée à cet effet au port d'Alexandrie, appelée pharos. Ainsi il conviendroit escrire Fanal par ph, Phanal, ou pour cette raison, ou parce que notoirement il vient de ce verbe Grec {3 phainô, } dont depend ce nom phanos, qui signifie aussi lampe, torche, comme au 17. chap. de S. Jean. Mais le François non plus que l'Espagnol ny l'Italien, n'a la prononciation du ph, des Grecs, laquelle comme abbastardie envers luy, il la supplée improprement par la lettre f. A l'imitation duquel mot on dit aussi en François {3 fanon, } ou phanon, pour ladite mesme lanterne esclairant. Et Falot, ou bien Phalot, (que les Languedocs dient Pharot, et Pharasse) parce que la lettre n, est aisée à estre changée en l, comme de Bononia, Bologne, {3 Laterna } Ducalis, Imperatoria, Laterna portuensis, s'il se peut ainsi dire. L'Espagnol dit Faron. (Nicot 1606 s.v. FANAL)

Farot, ou Pharot, voyez Falot et Fanal. (Nicot 1606 s.v. FAROT)

Et en faict de navires, femelles sont les anneaux qui portent le gouvernail, voyez Vits de gouvernail. (Dupuys 1573 s.v. FEMELLE)

et en terme de marinier, Filer est derrider, plier et serrer comme le pont levant se ride et tend par six polies, et se file par les mesmes polies. Ils appellent cela aussi Fresler. (Dupuys 1573 s.v. FILER)

Finage, en termes de mariniers, c'est le cordage menu d'un navire. (Dupuys 1573 s.v. FINAGE)
    Item classé dans le macro-article FIN, entre FIN et FINER

Flambars, m. acut. Voyez Ardants, et Furole. (Nicot 1606 s.v. FLAMBARS)

{2 Flammerolles} f. penac. {2 Flambars, ou Furolles, ou Ardants, Ignes fatui. } voyez Furolle, et Ardants. (Nicot 1606 s.v. FLAMMEROLLES)
    1549 "Fuirolles" > Nicot "Furolles"

Fleche de navire. voyez Polaine. (Dupuys 1573 s.v. FLECHE)

{1 Flot} ha une signification generale, à tout flux undoyant, soit en mer, soit en rivieres, {1 Fluctus, Vnda, } et une particuliere pour le flux qui esleve la mer, six heures en montant, et six en baissant, lequel sert aussi pour mettre les navires dedans les havres, où demeurent à sec quand la mer reflotte: on appelle ce flot par adjonction, Flot de mer, par ce que les rivieres n'en tiennent aucunement, et flux et reflux, comme si vous disiez, Flot et Reflot, tout ainsi que Floter et Refloter, Accessus et recessus maris, AEstus maris. (Dupuys 1573 s.v. FLOT)

Flot de Mars, c'est la grande advenuë que le flux de la mer fait entour l'equinocce de Mars, dont le pareil est entour l'equinocce de Septembre, Fluctus maximus. Qui semble estre celuy dont les Jurisconsultes parlent en la definition de ce mot, Litus. (Nicot 1606 s.v. FLOT)

Flotte, f. penacut. Est une grande assemblée et compagnie de navires flottans sur mer, Classis. L'Espagnol dit aussi Flota. Pour ce mesme, et est mot de marine. Par translation on dit une {2 flotte de gents, } pour une grande et nombreuse compagnie de gents, {2 Agmen, Turba. } (Nicot 1606 s.v. FLOTTE)

Flouin, m. Est une maniere de vaisseau de mer, approchant la Rauberge, peu plus petit, lequel va à la voile et à rame comme la galere: mais il n'a point de bancs, ains les rameurs voguent de dessus le pont à debout. Il est de trop plus haut bord que la galere, et de plus bas que le navire, et depuis la quille, qui est d'estroicte et longue arreste, il vient peu à peu en eslargissant en haut. Le commun port de telle maniere de vaisseau est de quarante ou cinquante tonneaux, peu plus, peu moins, et est vaisseau de port, et de guerre, portant ponts de corde maillée à rider, quand il faut combattre. La façon en est venuë de la Rie en Angleterre, où ils sont fort frequents. Et est meilleur voilier de vent de boline, parce que pour estre estroict, toutes ses voiles luy servent, que de vent de quartier, parce que pour la mesme occasion, une voile boit tout le vent, si que les autres ne peuvent servir. (Nicot 1606 s.v. FLOUIN)

Et mettre à fond un navire. Nauem supprimere. Liu. lib. 23. C'est mettre et jetter au fond de l'eauë. et faire noyer un navire. In altum profundumque demergere. (Nicot 1606 s.v. FOND)

Par laquelle interpretation dudit du Tillet, forest seroit droit de prohiber autruy de pescher ou buschoier, és pescheries et bois, que en aucuns pays de ce Royaume, on appelle Deves a Vetando. comme si forest descendoit par composition de Foris et Sta, qui est forme d'interdire l'accés et entrée de quelque lieu à autruy, et comme en usent les mariniers et autres gens d'eauë quand ils advertissent les abordans avec vaisseaux, qu'ils se tirent au loin d'un mauvais escueil, rocher ou autre passage. (Nicot 1606 s.v. FOREST)

Forestiers de Flandres, comme dit iceluy du Tillet, estoyent gouverneurs et gardiens du pays de Flandres officiers muables au bon plaisir du Roy de France, desquels la charge estoit non seulement sur la terre, lors pleine de la forest charbonniere, ains sur la mer aussi. (Nicot 1606 s.v. FORESTIER)

Fortunal, m. acut. Est un subit et furieux orage sur la mer, dont les vaisseaux nageans et flottans en icelle estans surprins sont en risc et hazard de submersion. A cause dequoy l'on dit que survenans tels fortunaux, les navires courent fortune, Tempestas procellosa, Ventorum acris incubitus, qui mare ab imo subuertunt, Ceste maniere de parler est imitée du Latin, Virgil. lib. 5. AEneid. Mutati transuersa fremunt, et vespere ab atro Consurgunt venti, atque in nubem cogitur aer. Nec nos obniti contra, nec tendere tantum Sufficimus, superat quoniam fortuna, sequamur. Quaque vocat, vertamus iter. Car Fortuna celle part n'est pas prins pour la deesse, ains pour le fortunal du temps, Repentina tempestas. (Nicot 1606 s.v. FORTUNAL)

Mais en faict de vaisseaulx de mer Four est une grande piece de bois qui est entée dans la joincture ou encoigneure de la proë venant de poincte en eslargissant sur les deux flancs du navire, bien environ le huictiesme de la longueur de la dicte navire lequel four renforce le vaisseau par le devant. Et n'en met on que ung és navires moyens, et deux es plus grands. voyez Courbes. (Dupuys 1573 s.v. FOUR)

{3 Fregate} {4 c'est une espece de vaisseau de mer long et arme, moindre que le brigantin qu'on meine ordinairement à la suite des galeres pour envoyer d'escouvrir et porter nouvelles en diligence çà et là, dont aulcuns le rendent par } {3 Celox, } f. penac. Est la seconde espece de vaisseau de bas bord à bancs et avirons, plus grand que la Falouque: Car elle est de huit à neuf bancs de chasque bande ou costé, à un aviron et rameur pour banc, et moindre que le Brigantin, Aphractum. Duquel mot il semble estre tiré, dont l'usage estoit familier aux Rhodiens. Cicer. lib. 5. ad Attic. Epist. 11. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. FREGATE)
    cf. Thierry "une Fregate, Nauigij minoris species, Celox"; voir d'autres exemples de général/imprécis (Estienne-Thierry ou Estienne-Dupuys) > précis (Dupuys ou Nicot) dans le reste du corpus

Fresler, entre mariniers, est derider et plier, comme fresler le pont de corde, c'est passé le combat le plier et serrer. Ils disent filer, pour le mesme. (Dupuys 1573 s.v. FRESLER)

{1 Freter} act. acut. Est un terme de marine, et signifie loüer {1 un navire } pour voiturer et porter marchandises, ou passagers par mer d'un lieu à autre, Nauim exportandis mercibus aut hominibus conducere. L'Espagnol dit Fletar pour le mesme, et Flete, pour le prix convenu avec le maistre du navire pour tel transport. (Nicot 1606 s.v. FRETER)
    Estienne 1539 "une navire" > Nicot "un navire"

Freter, est equipper de toutes choses pour voguer. (Dupuys 1573 s.v. FRETER)

Fret, m. Signifie la conduction d'un vaisseau de mer, ou plustost le pris pour lequel il est loué pour transporter d'un port à autre, soit marchandises, soit passagiers, Naulum. Selon ce on dit, accorder du fret, payer pour le fret, De naulo pacisci, naulum pendere. Il semble que ce nom, comme aussi le verbe Freter, soient faits de ce vocable Latin, Fretum, qui signifie un estroict de mer, et le vaste de la mer mesmes. (Nicot 1606 s.v. FRET)

{2 Fuiroles, ou Flammeroles, ou Flambars, ou Ardans, Ignes fatui, } voyez Furole. (Dupuys 1573 s.v. FUIROLES)

{4 Furole, C'est ceste flammete qui par nuict apparoist au bout des lances des gensdarmes et des antennes des navires, bruyant comme ung oiseau et sotellant de lieu en aultre, laquelle estant double est estimée à signe de bon heur, et sengle au contraire. aucunes nations l'appellent le feu sainct Elme. le mot vient de phainomai qui signifie apparoir par lueur, tout ainsi qu'en procedent aussi ces autres mots, Pharol, ou Phanal pour la lanterne d'ung port ou d'une galere Capitainesse et Pharot ou Phalot, pour la pharasse de poix resine d'ont l'on use pour esclairer. } Et en pluriel, Furoles, Ignes fatui, Flammeroles, Flambars, Ardans. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. FUROLE)

{1 Fuste, } f. penacut. Est une espece de vaisseau de bas bord à rames, moitoyen entre le brigantin et la galiote, plus grand que celuy là, et moindre que ceste-cy. Car elle est de seize à dixhuict bancs de chaque costé, à {1 deux } avirons et rameurs pour {1 banc, } Biremis, dikroton, Bien que Jul. Pollux descrive le dikroton un peu d'autre sorte, Cic. lib. 5. epist. ad. Atic. ep. 11. et lib. 16. ep. 4. Hirtius de bell. Alexandr. lib. I. Et par ce que c'est un vaisseau de cours, dont les corsaires Mores et Turcs usent ordinairement, on le peut rendre par muoparôn, qui est vaisseau pyratique, comme ont dit Nonius, Sallust. lib. 3. histor. Cic. Verrina 6. et lib. 3. de Republ. l'Italien et l'Espagnol dient Legno maritimo, Pour un vaisseau de mer, de telle façon, et Horace od. I. dit Trabem cypriam, pro nauigio, Car auparavant l'invention de la fabrication des vaisseaux de Navigation, on faisoit des barques de troncs de gros arbres, pour passer de la rive d'un fleuve à l'autre (Nonius Marcellus) comme on en void encore és vallées d'aucuns pays montagneux qui sont couruës ou de torrents ou de petits fleuves, à cause dequoy les Grec appellent telles barques à façon d'auge, monoxulous, et les Latins Lintres, Mais Pline li. 6. chap. 23. accouple les deux ensemble, disant Monoxylae lintres, En aucunes contrées de ce Royaume on les appelle Caravenes, de Carina, Latin. A quoy rapporte ce que Valer. li. I. Argonaut. dit Caua pinus, et Virg. li. I. Georgic. Tunc aluos fluuij primum sensere cauatas. Et peu apres, Cauat arbore lintres. Et cela estoit tellement ainsi, que mesme aucuns Indiens (à la relation de Herodote liv. 3.) faissans leurs demeures és endroits marescageux des rivieres faisoyent au premier leurs petits bateaux du tuyau des gros roseaux qui croissoyent en ce pays là, servant un canon d'entre deux noeuds d'iceux pour une telle barquette. Ce que Pline liv. 16. chap. 36. neantmoins mescroit. Si dit-il toutesfois que le roseau Indique est de la grandeur et grosseur d'un arbre. Les Grecs d'un nom general appellent tous vaisseaux de navigation skaphôs, de ce verbe Grec skaptô, qui vaut autant que le Latin Excauo, creuser. Et la quille de tels vaisseaux, que les Latins appellent Carina, pour avoir esté, ainsi que dit est, la premiere en usage pour flotter sur l'eau, demeure encore (non pas creusée comme elle souloit, ains solide) pour fondement de tous vaisseaux de navigation, servant ce qu'on y fabrique dessus pour le creux (id est alueo) Qu'on faisoit anciennement au tronc d'un gros arbre à nager, sans autre structure sur iceluy. Le mot Alueus des Latins le declaire assez. Propert. lib. 3. Aut quidnam fracta gaudes Neptune carina? Portabat sanctos alueus ille viros. (Nicot 1606 s.v. FUSTE)
    cf. Estienne 1539 "Une fuste legiere, Liburnum, Liburna & liburnica. \ Une fuste de deux rames a chasque banc, Dicrotum."

Et en faict de navires, Gaillart, est le chasteau de derriere qui est faict du cousté de poupe servant à mesme effect, de cest endroict du navire, que faict le chasteau devant du costé de proë, et fabricque de pareilles pieces que ledict chasteau devant, voyez Chasteau devant. (Dupuys 1573 s.v. GAILLARD)

{3 Galeace} f. penac. Est une espece de vaisseau de mer long et de bas bord, plus grand que la galere, et est de trente à trentedeux bancs de chaque costé, à cinq, six et sept rameurs pour banc. T. Liu. lib. 33. Parle d'une galere royale, Inhabilis prope magnitudinis, quam sexdecim remorum versus agebant, Et Virgile au 5. de l'Eneide, d'une autre qu'il nomme Chimere, l'accomparageant poëtiquement à une ville, Triplici pubes quam Dardana versu impellunt, terno consurgunt ordine remi, Où toutefois Servius dit que Omnes erant triremes. (Nicot 1606 s.v. GALEACE)

{1 Galion} c'est une espece de vaisseau de mer rond et de guerre, dont les Princes usent ordinairement pour chef et principale piece en leurs armées de mer, Il est plus renforcé et communement de plus grand port et armaison qu'un navire soit de port soit de guerre, et porte voile quarrée, comme le navire. (Dupuys 1573 s.v. GALION)
    cf. Estienne 1539 "Gallion, ou Galion. Une sorte de navire nommee gallion, ou brigantin, Paro paronis, Myoparo myoparonis, Lembus."; Thierry ajoute s.v. Gali... "Un Galion, voyez Gallion."

{3 Galiote} f. penac. {4 C'est une espece de vaisseau de mer long } et de bas bord, moyen entre la fuste et la galere, plus grand que celle là, moindre que celle cy, car elle est de vingt bancs à chasque costé, {4 à deux } et trois rameurs {4 pour banc propre à faire courses, dont les Turcs et Mores coursaires usent ordinairement, } {3 Biremis. } (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. GALIOTE)
    1573 "de grandeur entre brigantin & gallere, à deux rames pour banc" > 1606 "et de bas bord, moyen entre la fuste et la galere, plus grand que celle là, moindre que celle cy, car elle est de vingt bancs à chasque costé, à deux et trois rameurs pour banc"; 1573 "Aulcuns le rendent par Biremis" > 1606 "Biremis"

Galiot, m. acut. Est le corsaire qui va exerçant le pillage sur la mer. La Princesse fut robée par galiots, c. prinse sur la mer par corsaires. Et combien que ce mot Galiot semble estre particulier à ceux qui vont exerçeants le cours avec galiotes, neantmoins és anciens escrits il est usurpé pour tout corsaire en general, procedant le mot paraventure de ce qu'iceux escumeurs de mer pour la plus part exerçoyent le cours avec telle espece de vaisseau, qui est moyen entre fuste et galere, comme a esté dit en Galiote. Galiot aussi se prend pour celuy qui vogue à la rame en vaisseau conduit par avirons, soit-il forçaire ou de bonne volonté. Il se trouve aussi usurpé pour nom propre d'aucuns hommes, comme, Galiot de la Tour, qui est le nom du seigneur de Lymeul. (Nicot 1606 s.v. GALIOT)

Garants de palenc, en faict de navires, sont deux cordes gresles et menues, attachées au cul de la grosse polie du mast, qui vont passer à la polie d'enhault attachée à l'Eustague, et de là viennent passer par la polie où est le Bersin, et de là retourner à l'autre rouet de ladicte polie. (Dupuys 1573 s.v. GARANT)
    Nota: "Bersin" (sic; = bresin)

{1 Gasche} {4 f. } penacut. {4 Et ores une rame et aviron, } {1 Remus, } {2 Palmula. } Mais il le faudroit escrire par gua, (comme aussi Guascher, Guaschement, Guachis, qui viennent de Guasche) car il est fait de ce mot Alemand Wasser, que le François prononce Guasser, (comme de Willelmus. Guillaume et de Werpir guerpir) qui signifie eauë, Aqua. Si que Guasche par corruption de pronontiation de la lettre s. posterieure, sera dit l'aviron, parce que ceux qui voguent és vaisseaux de rame, battent et froissent l'eauë avec les rames, et Guascher pour broüiller parmi l'eauë, (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. GASCHE)
    1573 "dont viennent ces dictions gascher, gaschemens, gaschis" > 1606 "Mais il le faudroit escrire par gua, (comme aussi Guascher, Guaschement, Guachis, qui viennent de Guasche)"
    Estienne-Nicot gaschement sub voce: "Gaschement, Remigium"
    Thierry-Nicot gaschis sub voce: "Un grand Gaschis d'eaue, Aqua temere effusa"
    Estienne-Nicot gascheur s.v. Compaignie: "Une compaignie de gascheurs et tireurs à l'aviron, Remigium."; Ø nomencl.

{2 Gascher, } c'est battre l'eaue des avirons et ramer. (Dupuys 1573 s.v. GASCHER)
    Estienne 1539 "Remigare" > Dupuys déf. fr.

Et en faict de navires, c'est une piece de bois d'un empalin d'espais, de demi pied de large, et de douze pieds de hault, courbe et crochue revirant enhault, laquelle est mise en l'arcasse au deux costez de l'estambor, servant pour l'espace de la boite du gouvernail, et y en a deux, entre lesquels passe ladicte boite. (Dupuys 1573 s.v. GENOÜIL)

{1 Golfe} m. penac. Est la partie de mer qui est serrée entre les deux d'une coste courbée, {1 Sinus } metaphorice. {2 Aucuns } escrivent et {2 prononcent } Goulphe, ainsi que l'Italien et Espagnol, Golfo. Autres l'escrivent et prononcent Goulfre. Mais ce dernier a aussi une autre signification. Tous viennent du Grec, {2 kolpos, } par mutation de k en g sa moyenne, et de p en ph son aspirée. (Nicot 1606 s.v. GOLFE)
    E 1549: "Aucuns prononcent Goulfe. kolpos a nostris Golphus dicitur. B."

{1 Gouvernal} m. acut. Est la partie de tout vaisseau, qui flotte sur l'eauë doulce et salée, qui est pendante en l'eauë hors la pouppe d'iceluy, par lequel le cours et flottage dudit vaisseau est conduit à route, regi et gouverné. Aussi est elle ainsi nommée de cet effect, du mot Latin {1 Gubernaculum, } Que les mesmes Latins appellent aussi {2 Clauus, } Par ce qu'és gros vaisseaux de mer le gouvernal s'enclave avec des chevilles de fer tenans à iceluy, appelées masles, dans les anneaux de fer fichez en l'areste de la pouppe, appelez femelles, et est ledit gouvernal l'intendence du pilote dans le navire. On escrit aussi et prononce Gouvernail. (Nicot 1606 s.v. GOUVERNAL)

Grip, m. Signifie rapine. Il vit de grip, c'est à dire, de rapine, Viuit ex rapto. Ouid. I. Metamorph. aut rapto, victum quaeritat. Liu. lib. 7. Selon ce les Corsaires et Escumeurs de mer, quand ils arment pour aller piller sur mer, ils disent que c'est pour aller au cap de grip, qui est un langage de mocquerie. Ce mot vient ou de ce mot Grec gripos, qui signifie un filé à prendre poisson, et gripéus, est un preneur de poisson, semblable à gripeur mot François; Ou bien de cet autre Grec grupés, qui signifie et une anchre de navire, et le croc dont on accroche le bord d'un navire ennemy en combatant; Ou bien de grupos, qui est celuy qui a le nez Aquilin, signe de rapacité en l'homme et en la femme. Aussi grupai, sont les aires des voultres oyseaux rapineux et carnagiers à outrance. (Nicot 1606 s.v. GRIP)

{3 Guinder, Sursum tollere. } Tirer en hault comme on faict des grosses pierres avec engins à cela propres. Et les chevaulx et fardeaulx dans les navires et les voiles d'iceulx navires qu'on dict aussi ysser, voyez Ysser. (Dupuys 1573 s.v. GUINDER)

{4 Guinderesse, } f. penac. De ce nom est appelée aux navires une {4 polie qui sert à guinder la voile du mast où elle est amarree. } (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. GUINDERESSE)
    Dupuys "Polie guinderesse est celle qui sert..."

Il se prend aussi en termes de marine, pour filer et allonger le chable auquel l'anchre tient, si long qu'il est besoing pour ancrer. Ainsi crient en tel cas ceux qui tirent d'un bout ledict chable, à ceux qui le destortillent pour le faire courir, Hale, hale, c. fay couler et filer le chable. (Nicot 1606 s.v. HALER)
    cf. Dupuys "Il signifie aussi simplement tirer, ainsi en vsent ordinairement les matelots, car pour tirer contremont, ils n'usent que de ces mots guynder & ysser."

Heaulmiere, en cas de navires est le trou qui est au bordaige de l'arcasse, à l'endroict du gaillart par où passe la barre du temon, lequel trou est tenu couvert d'une toile cirée, ou d'un cuir frais salé, bien cousu sur ledict bordage avec clous d'estouppe. (Dupuys 1573 s.v. HEAULMIERE)

Henouar, m. acut. Est nom d'office au fait de la saulnerie à Paris, et est celuy à qui du droict de son dit estat seul appartient porter le sel des nefs amarrées aux degrez de la saulnerie de Paris au port qui y est, et le descendre et mettre és greniers des saulniers revendeurs en la saulnerie et és greniers des marchans y estans. Et sont tels Henouars au nombre de vingtquatre à Paris. Ce mot est de la forme de cestuy, Gadouar, ou Guedouar. (Nicot 1606 s.v. HENOUAR)

Heù, m. C'est une espece de navire grossier et massif, qui est du port communéement de cent à deux cens tonneaux, et n'est bon qu'à singler de plein vent, ou de quartier: car il est lourd et peu exploitant au vent de bouline. De tels usent les Flamens. Heù aussi par aucuns est appelée cette maniere de gros et ventreux bateaux desquels on se sert pour alleger et descharger les navires arrivées en un port qui ne peuvent contremonter, et en descharge l'on les marchandises dans ces Heùs pour les mener où lesdictes navires ne peuvent arriver. On les nomme autrement Alleges, parce, comme dit est, qu'en eux on allege le navire. (Nicot 1606 s.v. HEÙ)

Housse, f. penac. Est une maniere de couverture de gros drap, de la longueur d'une aulne, ou environ, que les femmes de village en maintes contrées de France portent l'hyver, s'en affublans la teste, et les espaules contre le froid, la neige et la pluye, laquelle n'a aucune façon de tailleur, ne de cousture, ains est toute telle qu'elle vient de la boutique du marchant drappier, si d'adventure on ne luy met un bord, ou fait un ourlet pour la garder que le drap ne s'effile par la trenche, et pour la faire plus durer. La façon et de l'habit, et du port est semblable à un pareil affublement que les matelots et autres gents de marine portent en hyver pour mesme occasion (qu'ils appellent Mante, ou parce qu'ils s'en envelopent comme d'un manteau, ou à cause de l'estoffe dont il est, à sçavoir de couverture veluë de licts, qu'on appelle Manthe) estant fait de grosse catelongne veluë à long toison et (pour proprement le dire en cette maniere d'habillement) houssuë en l'endroit que la teste et les espaules en sont couvertes. (Nicot 1606 s.v. HOUSSE)

{3 Hune} c'est le panier ou caige, qui est au hault du mast, qui sert à porter un paige de navire ou autre matelot pour descouvrir terre et coursaires, {3 Carchesium. } (Dupuys 1573 s.v. HUNE)

Lame, est une grosse oule dormant, laquelle s'esleve apres une grosse pluye, ou un gros brouillas, ou un gros vent, c'est à dire, apres une grosse bourrasque ou tormente, que la mer devient enflée, et roule à grandes traynées de flot. (Dupuys 1573 s.v. LAME)
    Item classé entre LAIZ et LAMBEAU

Lice, en cas de navires, c'est une piece de bois arrondie par le dehors qui est au dessus et sur le bord de la planche des meurtrieres, qui est sur le plat bord du chasteau de devant laquelle lice est de la mesme longueur de ladicte planche, et sert pour renforcer icelle planche. Voyez Polaine. (Dupuys 1573 s.v. LICE)

Liement, c'est ligature, par lien. Il signifie aussi simplement, serrement, union, adherence, Coagmentatio. ainsi disent les mariniers, que le revers du gouvernail estant bien espais espart le liement de l'eaue et erre de la mer, Diffindit coagmentationem maris. (Dupuys 1573 s.v. LIEMENT)

Et en faict de navigation lis de vent, c'est aire et rim de vent. Selon laquelle signification les mariniers disent aller au lis de vent, c'est a dire aller au fil du vent, et costoyant le vent, Ce qui se faict singlant à la boline. (Dupuys 1573 s.v. LIS)

Et en faict de navires, Lisse est une corde servant à guinder et amener la vergue de la grand voile, laquelle passe par l'un des deux rouets estans au cul de la polie des Estagues, et revient tomber au Roc passant par le rouet d'iceluy, et de là retourne à mont à l'autre rouet de ladicte polie, dont redescent à l'autre rouet dudict Roc. (Dupuys 1573 s.v. LISSE)

Lóe. C'est un terme Normand usité au pays du Baissin, et est certaine coustume ou droicture qu'aucuns seigneurs (comme celuy de Moon) ont sur les bateaux de leurs hommes resseants et estagers descendants et manants en leurs hables, houps ou ports, qui est de prendre certaine quantité de poisson és bateaux pesqueurs (comme ils disent) qui viennent descendre, et marer en leurs ports, hables ou houps. (Nicot 1606 s.v. LÓE)

Lof, voyez Loo. (Dupuys 1573 s.v. LOF)

Loo, qu'on dict aussi Lof, est un terme de mariniers, par lequel ils entendent, la traicte et longueur d'un navire depuis le mast jusques à un bord ou autre, comme il va à la boline, car selon le vent duquel on boline, les Escoutes de ladicte boline sont amarrées tantost à l'un bord, tantost à l'autre. De là viennent ces phrases marinesques, Le navire ha tant de pieds de Loo, c'est à dire tant de telle traicte que dict. Bouter de loo, c'est à dire au vent suyvant la boline, à fin que le navire boline et coule mieux. (Dupuys 1573 s.v. LOO)

{4 Macque} f. penacut. En termes de mariniers {4 signifie losenge. comme les cordes sont traversées et ridees en macque c'est à dire elles ont les jours et clairevoyes de leurs croiseures en figure de losenge. } (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. MACQUE)
    Dupuys "c'est ung terme de navire" > Nicot supra

Main se prend par metaphore pour un instrument de fer à croc, avec lequel au combat naval on accroche le navire de l'ennemi pour l'investir, et le happe l'on comme d'une main, Harpago, qui est la cause que les pressuriers donnent nom de main à un instrument à trois crochets de fer, dont ils harpent le marc du raisin quand ils le veulent applanir et esgaler sur la mer apres une taille pour luy donner une serre. (Nicot 1606 s.v. MAIN)

Marér, ou Maréer, acut. C'est arriver, aborder, et estre à ancre adentée, ou chable lyé en un port ou hable. Ainsi dit on, les batteaux, ou navires descendans et marans ou mareans en tel port ou hable. Dont le contraire est, desmarér d'un port, c'est à dire, despartir, desancrer pour faire vie, combien qu'il plaist à aucuns qu'on doibt escrire et prononcer desmarrer, et qu'il soit composé de cette preposition Des, et Amarres, qui sont les cordes d'un navire, voyez Desmarer. (Nicot 1606 s.v. MARÉR)

Mast, c'est l'arbre d'ung vaisseau de mer ou d'eaue douce, qui maintient la voile, Malus. (Dupuys 1573 s.v. MAST)

Masterel, c'est le diminutif de mast, petit mast, les mariniers par ce mot entendent non seulement les petits masts des hunes, ains aussi tous aultres masts du navire excepté le grand disans masterel de beaupré, masterel d'artemon. (Dupuys 1573 s.v. MASTEREL)

Mastelot, que aucuns escripvent matelot, semble venir de mast et estre proprement le marinier qui sert entour le mast, à ysser ou ameiner les voiles rider les couets et aubans. Mais il se prent generalement pour tout marinier faisant service non seulement en cela, mais aussi au touaige à amarrer, guinder et aultres services du navire. (Dupuys 1573 s.v. MASTELOT)
    Remarque: = éty. naïve de Dupuys? - cf. Nicot s.v. Matelot

Master ung navire, c'est luy mettre et planter les masts, apres qu'il est dressé de tout le corps. (Dupuys 1573 s.v. MASTER)

{3 Matelot} m. acut. Qui sert dans un navire à faire ce qu'il convient pour naviguer. Mariniers et matelots, Nautae, socij nauales. Liu. lib. 23. (Nicot 1606 s.v. MATELOT)

Mettre à flot un navire, c'est le tirer hors de dessus les escores et le mettre en l'eaue. (Dupuys 1573 s.v. METTRE)

{4 Misaine} f. penac. {4 est la voile qui est entre le Beaupre et la grande voile } du grand mast d'un navire. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. MISAINE)

Et en faict de navires Molinet est une piece de bois large et longue d'ung empalm applicquee sur le tillac du gaillard par où la barre du temon passe et sault par dessus, laquelle est percee au milieu à lequipollent du trou par où ladicte barre passe et sert pour mieulx faire jouer ladicte barre, car n'estant ce molinet retenu sur ledict tillac que par deux tacquets, il joue et se meut obeissant au mouvement de ladicte barre. (Dupuys 1573 s.v. MOLINET)

Montant, m. acut. [...] Les bateliers appellent Montants les bateaux qui vont contremont la riviere, Nauigia aduerso flumine ducta, comme, Avallans ceux qui vont a-val l'eauë, voyez Amont. (Nicot 1606 s.v. MONTANT)

{1 Navire} penac. Ores est masculin, et signifie un vaisseau de mer qui est rond (qu'on appelle aussi vaisseau rond à la difference des galeres, fustes, brigantins, qui sont vaisseaux longs) soit de port ou de combat, {1 Nauis. } Et ores est feminin, et signifie une armée de mer, c. plusieurs vaisseaux d'une armée de mer ensemble, {1 Classis, } comme, Il singla avec sa navire en haute mer, c'est à dire avec toute la trouppe de vaisseaux de mer dont son armée estoit composée.
\ Navires de conserve, sont plusieurs navires allans de compagnie jurée de se conserver l'un l'autre, Confoederatae naues, voyez Conserve. (Nicot 1606 s.v. NAVIRE)

{1 Navires qui se menent à rames et à voiles, Actuariae naues, } Qu'on appelle Rauberges. (Nicot 1606 s.v. NAVIRE)

{1 Navires de pilleurs et escumeurs de mer, Praedatoriae naues, } {2 Piraticae naues, } Qui sont appelés fustes. (Nicot 1606 s.v. NAVIRE)

{4 Nervins, sont les grosses cordes qui avec des cordes sont attachees tout à l'entour des voiles les bordans comme d'ung bord, pour les tenir fortes, roides et tendues, comme d'ung nerf, dont le mot est prins. } Nervins aussi sont appelées ces cordes menues qu'on passe dans oeillets du papefif quand on luy adjouste la bonnete, voyez Papefif et Bonnete. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. NERVINS)

Noleage, m. penac. Est le loyer d'un navire pour y avoir navigé, ou fait porter des marchandises ou autres choses, Naulum. Iuuenal. Sat. 8. duquel mot il est tiré. L'Italien approche plus le Latin, disant Nolo, et l'Espagnol Nolito. Car noleage est terminaison Françoise, comme chariage, amenage. Le François dit aussi Fret, ainsi que l'Espagnol Frete. m. pen. Et Flete, et Fletar et Fretar una nao. voyez Freter. (Nicot 1606 s.v. NOLEAGE)

Normandie, f. penac. Est une Province de France, qui fait le cul de sac du costé de la mer de Nort, dont elle prent le nom. Ores Duché et l'un des membres signalez de la Couronne, numereuse en grosses villes et bourgs, plantureuse et abondante en tous vivres, peuplée d'hommes grands et esclamez, et assortie de si grande quantité de bons pastis, qu'en grosse et moyenne chair elle est la pourvoyeuse des païs ses circonvoisins. Le mot est derivé de cetuy Nortman, si qu'il le faudroit escrire Nortmannie, c'est à dire païs ou contrée, où ceux qui sont du Nort font leur demeure. Mais le François addoucit le premier dont cedit mot est composé, et au dernier change la lettre N posterieure en D. tout ainsi qu'il fait en Banderole de Bannerole. Anciennement cette province cy estoit partie de Neustrie, et non toute la Neustrie, ainsi que Nicole cuide, et dit en maint endroit de ses Annales; et nullement Westrich, comme sans propos ne raison estime l'auteur de l'histoire de Normandie. Car le mot Westrich est significatif du Ponent qui fait un quadrant du globe du monde distinct de celuy du Nort. Parquoy s'abuse grandement ledit Historien de Normandie. voyez Neustrie. (Nicot 1606 s.v. NORMANDIE)

Ordre, aussi est le nom d'une grosse tour assise sur la coste de lez la ville de Boulongne sur la mer, que Nicoles Gilles en la vie de Charlemagne dit avoir esté par ledit Roy rebastie, sur les fondemens de celle que Jules Cesar y avoit fait élever, et y avoir estably un Phanal, pour l'addresse des navires flottans par nuit sur la mer, qu'on appelle la tour d'Ordre. (Nicot 1606 s.v. ORDRE)

Oreille de lievre, voyez Voile latine. (Dupuys 1573 s.v. OREILLE)

Faber. [...] Les François ont retenu la generalité du mot, en cestuy fabrication, quoy qu'ils en usent plus communéement pour la facture des navires et monnoyes, lequel ils applicquent par metaphore, et en mauvaise part en ces phrases, fabrication d'un contract, testament, tesmoings et semblables actes. (Nicot 1606 s.v. ORFAVRERIE)
    Nota: cf. titre du Traité de Nicot: "Traité de la fabrication de ses navires..."

{1 Orient} m. acut. Est le poinct du quadrant du monde, où le {1 Soleil } se leve, dont l'opposite est le Ponent, {1 Oriens. } (Nicot 1606 s.v. ORIENT)

{4 Oule} f. penac. {4 c'est une onde ou vague de mer. Il est prins de l'Espaignol, qui l'appelle, Ola, } Mais le marinier François navigant en l'Ocean l'usurpe pour l'onde que le marinier aussi François navigant en la mer Mediterranée appelle vague, c'est à dire pour l'onde grosse et enflée, qui roule en colline d'eau, quand l'orage tire, {4 Vnda } furens, {4 Fluctus } tempestate excitus, Tous deux et le François et l'Espagnol viennent du Latin Vnda, par syncope de la consone d et mutation de la consone n en l, comme de Bononia, Bologna, et de la voyele u, en o qui de toute ancienneté a esté ordinaire voire en une mesme langue, Seruus, Seruos, Dauus Dauos, Fluctus maximus, voyez Dune. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. OULE)

Oultre mer, quelquefois sont deux dictions separées, comme, Il est allé oultre mer, Trans mare, aut vltra mare, Et quelquefois ce n'est qu'un seul mot, qui est adverbe local, et tantost nom adjectif acut. Nic. Gilles en la vie de Philippe de Valois: Le Roy envoya au Pape Benedict ses Ambassades pour obtenir quelques requestes sur le faict du voyage d'outremer, Expeditionis vltramarinae aut transmarinae, Oultresene, comme le pays d'oultresene, Regio transsequanana, Le Portugais compose de mesme Alemteio ce que le Latin dit trans Tagum, comme, Trigo d'alentejo, Triticum Transtaganum, comme, Transpadanum, et l'Italien Oltrarno, le Latin Transarnum, Ricordano Malespini au 141. chap. de son histoire, Nel sesto d'oltrarno, Au quartier d'outrarne, In regione Transarniana, et Transtevere à Rome, Transtyberina, Le François dit aussi deçà et delà l'eauë, Cis et vltra flumen. (Nicot 1606 s.v. OULTRE)

Oultrecouler, act. acut. Composé de oultre adverbe, et couler, {3 Transfluere, } comme, {3 La riviere oultrecoule son bord, c. oultrepasse, Ripam transfluit, Que lon dit autrement desborder, } car l'adverbe Oultre en cas de mers et rivieres, s'entend du large, et non du long, comme Oultremer, Oultresene, de l'autre lez de la mer, de l'autre costé ou rive ou bord de Sene. (Nicot 1606 s.v. OULTRECOULER)
    Thierry: "L'eau oultrecoule le bord de la riuiere, id est, passe oultre comme quand elle deborde, Transfluere ripas."

Oultreseine, adverbe local, comme, Il est allé outreseine, mais cela s'explique, Il est allé au pays d'oultreseine, si qu'on ne le peut dire adverbe local tout à faict, non plus que oultre mer, lequel a neantmoins en luy designation de lieu. Il est aussi nom adjectif, comme le pays d'oultreseine, Les gens d'oultreseine, Transequanana regio, gens, Et est composé de oultre et seine, qui neantmoins se trouvent divisez quand on dit, ce champ là est oultre seine, Vltra sequanam situs ager ille est, Mais le François usant de ces mots à divis, y adjouste communéement l'article, comme, Il est assis oultre la seine, qui est expliqué outre la riviere de seine, et le mesme se peut dire de oultremer, voyez Oultremer. (Nicot 1606 s.v. OULTRESEINE)

Palenc, en faict de navires est une corde qui passe par dedans la polie qui est attachee à lung des bouts de l'Estague, et sert avec ladicte Estague pour guinder le bateau et marchandise dedens le Navire. (Dupuys 1573 s.v. PALENC)

Et en faict de navires, les couvercles, ou portes couchées sur le quarre du pont qui est faict par les traversins et aileures, couvrans et bouchans iceluy quarre, lesquelles on ouvre quand on veult mettre la marchandise ou le bateau dedens. (Dupuys 1573 s.v. PANEAULX)

Papefif, est la grande pente de la voile, à laquelle les bouetes sont attachées, comme des chausses à un pourpoinct, estant audict papefif les oeillets, dedens lesquels les nervins des bouetes entrent, quand on les veult attacher à iceluy papefif. (Dupuys 1573 s.v. PAPEFIF)

Et pas d'asne en faict de navires est ung cercle ou anneau de fer avec une queue accollant le plat bord qui est mis en chascun des trous des plats bords du chasteau devant par lesquels entre le vit de la berche ou aultre piece d'artillerie plantée sur ledict chasteau, servant à ce que quand l'adicte artillerie tirera ne face ouvrir et voler en esclatz lesdicts plats bords. (Dupuys 1573 s.v. PAS)

{3 Passager, } m. acut. [...] Il se prend aussi pour celuy qui {3 avec } bac ou {3 nacelle passe } les allans et venans, d'une part de la riviere à autre, Transuector, Transmissor, voyez Passeur. (Nicot 1606 s.v. PASSAGER)

Passechevaulx, m. acut. Composé de deux entiers, comme Passeport, Passedroict, Passetemps, Passe-velours, et semblables, et signifie le bateau avec lequel un passeur passe les chevaulx de là l'eau, Nauigium quo portitor traiicit equos, voyez Passager, et Passeur. (Nicot 1606 s.v. PASSECHEVAULX)

{1 Passeur} m. acut. Est le batellier estably en quelque rive de fleuve, pour avec bac, nacelle ou autre maniere de batteau passer d'une rive à autre, ceux, qui demandent à passer l'eauë, Stationarius {1 portitor. } Car tout battelier qui passe des gens outre quelque riviere, n'est pas dit passeur. (Nicot 1606 s.v. PASSEUR)

Penne aussi se prend [...] pour l'aile de la voile enfilée en bouline. selon ce on dict, Bouter vent en penne, voyez Bouter vent en penne. (Dupuys 1573 s.v. PENNE)

Penteur en cas de navires est une corde, où la premiere polie de l'eustague est attachée, et passe par le fest du mast, c'est par la teste de more d'iceluy, et tombe sur les barreaux dudict mast de chasque bord, et de là vient tomber à la tierce partie dudict mast où il est amarré à la polie par où passe l'adicte eustague. (Dupuys 1573 s.v. PENTEUR)

{1 Pirate} m. p. Est un mot pur Grec, mais nous n'escrivons et ne prononçons la diphtongue Grecque éi, que par i. ce qui monstre l'erreur de ceux qui l'escrivent par y. et signifie celuy qui va flottant sur la mer pour essayer son adventure, ce qui est l'energie du mot: car péiradzô, duquel il vient, signifie J'essaye, Je guette, J'espie mon coup, Aussi le Pirate soit en cale soit en resconce de bord de mer, va espiant la commodité et opportunité de sa surprinse sur le passager. Lequel mot, comme dit Thucydide en son premier livre, n'estoit anciennement mot de laidange et vitupere, estant la piratique exercée par industrie et droict de particuliere guerre du plus puissant sur le plus foible. (Nicot 1606 s.v. PIRATE)

{3 Plage} f. penac. Est le rivage de la mer qui n'a point de fonds où les vaisseaux puissent surgir, {3 Littus } vadosum, {3 planum, humile. } Qui est à l'opposite du Port, Havre, Escore. On le pourroit tirer de plêttô, qui signifie Illido, eschouër: par ce qu'en telle sorte de coste de mer les navires et autres vaisseaux de haut bord aisément eschouënt, et se brisent par faute de fonds. L'Italien dit Piaggia, et Ispiaggia di mare. (Nicot 1606 s.v. PLAGE)

Et en cas de navires, c'est un plancher de bois, eslevé deux pieds ou environ au bout et par sus le pont montant tousjours tant plus il approche l'encoigneure de la proë, porté sur deux baus l'un assis sur les bites, l'autre traversant par dessus les equibiens et de l'endroit des bords sur des serres mortaises et petis soliveaulx. (Dupuys 1573 s.v. PLATEFORME)

Pol, c'est le poinct du bout de l'esseul du ciel tant du costé du Nort, que de celuy du Sud, Axis. Mais celuy du nord est appellé {1 pol arcticque, } et l'opposite, {1 pol antarcticque, Polus arcticus seu septentrionalis, et polus Antarcticus, } seu meridionalis. (Dupuys 1573 s.v. POL)
    1606 ajoute "m."

Polaine, en faict de navires, est l'equippage de la fleche telle que s'ensuit. Par dehors la prouë du navire, environ douze pieds et parsus l'estrave, sort une piece de bois appellée fleche, soustenue hors ladicte proë par une courbe clouée à l'estrave et à la mesme fleche, et par dedens aboutie sur le ban qui est joignant les Equibiens. Sur le bout de ladicte fleche est dressée une piece de bois de trois ou quatre pieds de hault, faicte en forme de S, et aux deux costez d'icelle fleche sont deux soliveaulx forts se venans joindre à la poincte de ladicte fleche d'un bout, et de l'autre s'en vont en eslargissant contre le navire un peu au dessus les Equibiens. Au millieu dudict S, et de chasque costé d'icelluy est attaché un petit soliveau arrondy par le dehors qui de l'aultre bout s'attache contre le navire, et la forme que cela rend s'appelle lice, en estant faict tout autant au bout dudict S. Or ladicte fleche ainsi equippée et assortie se nomme polaine, laquelle sert à serrer le beaupre. (Dupuys 1573 s.v. POLAINE)
    La formule "telle que s'ensuit" serait de Dupuys citant Nicot; 1606 ajoute "f. penacut."

Et pompe en faict de navires est certain instrument à esgouter l'eau que faict le navire qui descend jusques au fond, et sur la quille d'iceluy par une escoutille faicte du costé de la poupe pres le gouvernail, et chuppe ladite eaue par à travers une platine de plomb semée de pertuis clouée sur ladicte quille tout ainsi que faict une siringue. Elle s'appelle aussi Trompe. (Dupuys 1573 s.v. POMPE)

Pont de corde, en faict de navires, est ung treillis de corde, faict à maillettes et oeillets ou clairevoyes de telle ouverture que le fer de la javeline pertuisane ou espée puisse passer à travers, lequel pont quand on vient au combat est jecté et ridé sur le chasteau devant, servant quand ledict chasteau est forcé, à deux choses, l'une à offenser à poincte de javelines pertuisanes et espées par dessoubs et par l'esdictes mailletes les ennemis estant sur ledict pont, l'autre à les bourser et envelopper dedens ledict pont, en le desridant quand il en est bien chargé. (Dupuys 1573 s.v. PONT)

{1 Port} C'est un sein, ou autre endroict de coste de mer, ou de riviere où les vaisseaulx surgissent pour charger ou descharger, {1 Portus. } (Dupuys 1573 s.v. PORT)

Prendre port, c'est arriver surgir au port, Portum capescere, Portui aduehi. (Dupuys 1573 s.v. PORT)

Port'auban, en faict de navires, est une piece de bois d'un grand pied de large, et de quatre doigts d'espais clouée par dehors le navire de chascun bord despuis le grand mast jusques au gaillart soubstenue de cinq ou six courbastons, et sert pour empescher que les chaines où les aubans du grand mast sont amarrez ne serrent contre le bord, car le rongeroyent, et à ce aussi que les aubans ne touchent le bord du navire, à fin que le vent prenne mieulx et face plus de force en la voile. (Dupuys 1573 s.v. PORT'AUBAN)
    1606 ajoute "m. acut. Composé de porter et auban"

{1 Ceste navire porte, } ou est de port, de trois cens tonneaulx, {1 Haec nauis } gestat {1 metretas trecentos. } i. trecentorum metretarum capax est. (Dupuys 1573 s.v. PORTER)

{1 Prouë} f. penac. Est {1 la partie du devant, } ou bien la teste et le museau d'un vaisseau de mer ou d'eauë doulce, Rostrum nauis, {1 Prora, } Duquel dernier il est fait. (Nicot 1606 s.v. PROUË)

Procedant cette maniere de parler, de ce que toutes villes sont parties de premiere partition en quatre quadrants egaux, à la maniere du monde, duquel un quadrant est ce qui est comprins entre Nort et Est. Le second entre Est et Sud. Le troisiesme entre Sud et West. Le quatrieme entre West et Nort, qui est la fondamentale partition de l'Univers, n'estans les autres que souspartitions pour particulieres intelligences. (Nicot 1606 s.v. QUARTIER)

{2 Quay} m. monosyll. Est cette muraille de pierre de taille, qui est eslevée sur le bord d'une riviere dans les villes où elle passe, qui sert tant pour empescher que desbordement d'icelle ne se face dans la ville, que pour arrester les vaisseaux des marchandises et provisions qui y arrivent aux gros anneaux de fer seellez et plombez dans ledit mur, y attachant les chables d'iceux batteaux, que aussi pour la commodité de la descente et deschargement desdictes marchandises. Varron semble l'appeler, Margo lapideus fluminis, au livre 3. chap. 5. De re rustica. Quand il dit, Quum habeam sub oppido Cassino flumen, quod per villam fluat liquidum et altum marginibus lapideis, Lat. p. lvii. (Nicot 1606 s.v. QUAY)

Rabans, en cas de navires, sont ces trenes ou cordes à trois cordons, qui passent à travers les lacets que faict le nervin d'enhault de la voile, et amarrent ladicte voile à sa vergue. (Dupuys 1573 s.v. RABANS)

{2 Rade de mer, } c'est proprement le bord de la mer, a radenda terra, Et ainsi dict Virgile au 7. de l'Eneide, Proxima Circeae raduntur litora terrae, qui est ce que nous disons costoyer la coste, ou plus precisement naviguer et aller terre à terre, Il est vray que toute extremité de mer est bord de mer, et toutesfois toute extremité de mer n'est pas rade: car un port, une cale ayant fonds sont extremitez de mer, qu'on ne les nomme pas pourtant rades: mais on dit estre rade de mer, qui est adjacent à une plage qui n'a fonds aucun, selon ce on dict, un navire estre à la rade. (Dupuys 1573 s.v. RADE)
    Estienne 1549 = in Addenda
    cf. Thierry "semble que c'est..." - v. fichier Thierry; = ex. de imprécis > précis

Remocquer, act. ac. Est un terme de navigation, et signifie tirer à la queuë d'un vaisseau à rames, un navire ou autre vaisseau, Remulcare, Remulco trahere. Dont ledit mot François est venu. Tout ainsi que le Latin de cetuy Grec rhumoulkéô, dont Polybe a usé, qui est composé de rhuma, qui signifie entre autres choses le chable duquel est attaché le navire qu'on tire à la queuë d'un vaisseau à rames, et hélkéô, ou hélkô, qui vaut autant que tirer. Par où l'on peut aiséement entendre l'energie dudit mot François Remocquer, comme, Il estoit en sa galere, et remocquoit une fuste, Triremi nauigans, remulco biremem trahebat. Le Valencien dit Remolcar, au plus pres du Latin. Ainsi est escrit au livre Del consolat. ch. 159. Encara mariner es tengut que vaja à remolcar nau o ley per entrar en port, si lo notyer liu comanda, salvant que no sien lurs enemichs. (Nicot 1606 s.v. REMOCQUER)

Revers de gouvernail en faict de navires, c'est le dos du gouvernail, qui est en dehors du navire. (Dupuys 1573 s.v. REVERS)

Rider en faict de navires, est tendre, roidir, comme Rider l'estay du mast, c'est tendre à force du cap de mouton, la corde qui contretient le mast. (Dupuys 1573 s.v. RIDER)

Roc, en faict de navires est une courbe de la grosseur d'un homme de trois pieds de hault plantée hors le chasteau devant, vis a vis de la porte du mitan d'iceluy qui est bouchée, dedens laquelle courbe y a deux rouets ou polies de cuyvre pour passer la guinderesse de la misaine, à fin de ysser ou amener ainsi que le besoing se offre. Lequel Roc ha quelquesfois au bout d'enhault entaillée un chef de more, pour laquelle cause il est aussi appelé Teste de more. (Dupuys 1573 s.v. ROC)

Routier, proprement prins, c'est un indice et adressement de chemins, soit par terre soit par mer. selon laquelle signification le livre contenant les adresses des navigations, est intitulé, Routier et pilotage de mer (Dupuys 1573 s.v. ROUTIER)

Rum, m. Est le traict en ligne droicte d'un vent à autre, comme Nort, Sud, Est, West, Nordest, SudWest. Ce qui est entendu non seulement d'un vent entier à autre, ains aussi d'un demi vent à autre, et d'une quarte de vent à autre, et de plus grande menuise de vents, s'il s'en faisoit en la navigation. Selon ce on dit Arrumer une carte, c'est à dire tirer en icelle lesdits Rums, de vents entiers, demi vents ou quartes d'iceux, d'un poinct à son opposite en droicte ligne. Ce qui est usité és cartes de navigation ou de mer, parce que les routes et chemins de la mer sont en haut et en l'air, et non en bas comme ceux de la terre, c'est à dire aux vents, Lesquels rums sont marquez de noir, de rouge et de vert, pour distinguer les rums des vents entiers d'avec ceux des demis vents et des quartes, servans trestous pour tenir droicte route, et la reprendre quand la fureur d'un vent traversain a fait desrouter et fourvoyer le navire. Et s'il se trouve des cartes de terre Arrumées, à la façon de celles de mer, comme en l'an mil cinq cens soixante quatre, Il m'en fut monstré une de ce royaume, toute arrumée, faicte par un Cosmographe Portugais, à la requeste de l'Ambassadeur du Roy de Castille, que j'envoyay avec ledit Cosmographe au Roy Charles IX. estant lors à Escouen, à ce qu'il retinst laditte carte comme pernicieuse à son Estat, et le pourtrayeur et Cosmographe à son service ce qu'il feit, sont cartes pour la guerre, servans à un estranger ennemi pour sans guide cognoissant le païs, et à la faveur d'un quadran ou bussole mener une armée à travers tout le païs desseigné en ladicte carte arrumée, et ne tomber point au danger, auquel T. Live escrit en son 22. livre estre tombé Annibal quand il se vit rendu au champ stellates, Le mot peut estre prins de rhumos, diction Grecque, qui signifie le timon d'une charrette, qui la fait aller droit sans balancer: Car le Rum monstre aussi le droit de la route qu'il faut tenir sans varier. Aucuns l'appellent rym, autres lys de vent. L'Espagnol Rumo. conformément au mot Grec rhumos, excepté en l'accent. (Nicot 1606 s.v. RUM)

Rym, m. Voyez Rum. (Nicot 1606 s.v. RYM)

Sabors en cas de navires, sont ces gros trous de chasque bord du gaillart par où passent les grosses pieces d'artillerie, ayant chascun deux chevilles de fer, une de chasque costé à travers du membre, c'est à dire, à travers des turpots voisins pour servir de bride aux pieces d'artilleries, quelles ne reculent, voyez Gaillart. (Dupuys 1573 s.v. SABORS)

Et en cas de navires, Safran est une piece de bois large d'un pied, ou environ, de longueur des deux tiers du gouvernail, bien vuidée qui est endossée et cousue avec des fiches de fer sur le revers du gouvernail, servant à faire gouverner le navire quand le gouvernail ne peult bien regir. (Dupuys 1573 s.v. SAFRAN)

Tirer à sec un navire, c'est le tirer à terre, et le mettre sur le sec, pour le poisser, ou calfutrer, ou refaire, Subducere nauem. Liu. lib. 23. (Nicot 1606 s.v. SEC)

Et en faict de navires, ce sont certaines tables espesses par lesquelles les varangues sont retenues et serrées par dedens: car celles qui serrent lesdictes varangues par dehors, s'appellent bords. Le tout vient du verbe Serrer. Voyez Varangues. (Dupuys 1573 s.v. SERRES)

{2 Singler} neutr. acut. Est dit par onomatopoee, {2 pour naviguer } à plein vent, parce que le voile poulsé de la violence d'iceluy, et les aubans qui le contretiennent, chifflent, ou bien est rendu ce chifflet par le vent mesmes forçant lesdits voile et aubans, Sibilum edere, [...] Il singla en haulte mer, In profundo altoque mari nauigauit,
\ Singler en haulte mer, Virgil. 12. Aeneid. penitusque profundo vela dare. (Nicot 1606 s.v. SINGLER)
    Estienne 1549 "naviger" > Nicot "naviguer"
    cf. Thierry "Singler sur mer, c'est nauiger en mer à voiles & vent propice. Vsez des formules de Nauiger."

{3 Surgir} neutr. acut. Est un mot de marine, et signifie arriver ou {3 prendre terre et ancrer } en un port, havre ou plage, {3 Appellere. } L'Espagnol en use aussi, et selon ce, dit, Un navio surto y anclado en tal puerto. Nauis appulsa. Un navire surgi. et Surgir en un port, Portum ex alto tenere. Liu. lib. 23. (Nicot 1606 s.v. SURGIR)
    Thierry "en navigation" > Nicot "mot de marine"

Talon de gouvernail, en faict de navires, c'est le bas du gouvernail qui donne dans l'eaue. (Dupuys 1573 s.v. TALON)

Tenir au vent, en termes de mariniers, c'est tenir bon et faire teste contre le vent, et nonobstant qu'il soit contraire aller la route entreprinse, ores bolinant, ores d'aultre sorte.
\ Tenir à la mer, est tenir bon et faire teste contre la lame de la mer, venant au contraire de la route qu'on veult faire, et nonobstant ladicte contrarieté de lame et icelle forceant faire vie. (Dupuys 1573 s.v. TENIR)

Naviger et aller terre à terre, Ad oram, Ad littus nauigare.
\ Il menoit l'armée par navires terre à terre, Nauibus prope terram exercitum in littore ducebat. Liu. lib. 23. (Nicot 1606 s.v. TERRE)

On use aussi de ce mot teste de more pour le Roc d'un navire, Dequoy voyez Roc. (Dupuys 1573 s.v. TESTE)

{1 Le Tillac d'une navire, Fori fororum, } c'est le plancher, ou estage qui est assis sur les baus, comme sur des poutres regnant tout du long du navire, ayant deux trous à passer les mats, grand et celuy de misaine, soubs lequel tillac est chargée la marchandise, és navires de port. Pour plus claire intelligence de ce, voyez Baus. (Dupuys 1573 s.v. TILLAC)
    Dupuys laisse tel quel "d'une navire" mais dit "le navire" dans son ajout
    cf. Thierry imprécis "Semble que ce soit le bord large du navire."

Tillaquer, c'est planchéer, et est mot de marine, voyez Planchéer. (Dupuys 1573 s.v. TILLAQUER)

Car tout de mesme que le timon d'un bateau est la piece avec laquelle on gouverne, meut et contourne le bateau, on gouverne aussi et tire on la charrete par les limons. Timon ou Temon se prend en outre pour le gouvernail d'un vaisseau de mer et d'eau doulce, Clauus, Et selon ceste signification, on dit de celuy qui a la surintendance d'une ville: Il tient ou a en sa main le temon, Clauum Reipub. manu tenet. (Nicot 1606 s.v. TIMON)

{3 Timon d'un navire, Gubernaculum, Clauus, } voyez Boiste de gouvernail. (Dupuys 1573 s.v. TIMON)

Il fait grande tormente sur la mer, Saeua saeuit tempestas. Liuius. lib. 23. (Nicot 1606 s.v. TORMENTE)

Touaige, en faict de marine c'est le remuage d'un navire de mauvaise rade ou anchraige en une meilleure, lequel se faict portant l'anchre avec le bateau si loing et en l'endroict qu'il est requis, et apres qu'elle est bien fichee faisant approcher le navire d'ou est l'adicte anchre à force du tour du cabestan. (Dupuys 1573 s.v. TOUAIGE)

Tourner la prouë du navire vers quelque lieu, Nauem illuc aduertere. Gell. lib. 16. cap. 8. (Nicot 1606 s.v. TOURNER)

Et en matiere de navires; Traversins sont certaines poultres de cinq pieds de hault sur le tillac, qui prennent à travers le navire, l'une pres le grand mast, l'autre soubs le chasteau devant, sur lesquelles du long du pont sont portées les aileures, faisans un quarré avec lesdicts ailures, voyez Aileures. L'un et l'autre sont ainsi appelez, par ce qu'ils vont par travers et par le large du lict et du navire. (Dupuys 1573 s.v. TRAVERSIN)

Il se prent aussi pour une espece de {3 voile de navire. A plein tref, id est, à pleine voile. } {4 En Baudouyn, Ils nageoyent en mer sans voile et sans tref. } (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. TREF)

Trompe, la pompe du navire, voyez Pompe. (Dupuys 1573 s.v. TROMPE)

Turpot, en faict de navires c'est ung soliveau de sept pieds de hault. Dont y en a quatre au chasteau devant d'un navire, asçavoir deux du costé de proue, deux du costé de poupe affustez et acclampez à la varengue de cest endroict la. (Dupuys 1573 s.v. TURPOT)

{1 Vague} f. penac. Est un terme plus frequent et usité entre les mariniers navigeans en la mer mediteranée, qu'entre ceux de la grand mer, qui usent du terme oule, (imité de l'Espagnol, qui l'appelle ola) pour ce mesme, que signifie vague, c'est à dire pour un grand flot, de mer eslevé par l'orage, {1 Vnda } tumens, {1 fluctus } vehemens. Et a prins son origine de Vagus terme Latin, qui vient de Vagor, par ce que tel flot furieux, Longe lateque huc atque illuc vagatur, voyez Dune et Oule. (Nicot 1606 s.v. VAGUE)

Et le vaisseau d'un navire, c'est le coffre, ou la coquille d'un navire, auquel sont contenus tant le tillac, ponts et autres reduits d'iceluy, que la marchandise, Equippage, et les mariniers mesme, Alueus nauis. Liu. lib. 23. Si est aussi ce mot usurpé pour tout le navire et son equippage; Et selon ce on dit, Voila un grand vaisseau, pour, Voila un grand navire. Mais on y adjouste ces deux mots, De Mer, pour le plus ordinaire, disant, vaisseau de mer. L'Espagnol a un nom pour ladite premiere signification disant, Caxeo de nao. Qui est plus significatif que ledit nom de vaisseau. (Nicot 1606 s.v. VAISSEAU)

Varangues, sont les traversiers de bois qui sont entez aux flancs de la quille du navire, arrengez comme les costes à l'espine du dos de l'homme, et sont retenus et serrez avec des serres qui sont certaines tables espesses. On les appelle aussi Varengues de fonds. (Dupuys 1573 s.v. VARANGUES)

Vent derriere, c'est vent en poupe, qui est la plus haulte maniere de singler: ainsi dict parce que la proue est le devant du navire au singler, combien qu'au repairer és ports, elle ait le nez à la mer.
\ Vent à quartier, c'est le vent qui au singler n'est ne vent derriere, ne vent de boline, mais entre ces deux.
\ Vent à la boline, c'est le vent qui au singler donne par flans aux voiles, lesquelles sont lors enfilées de droict fil de pouppe à prouë, qui est aussi une bonne maniere de singler, et est differente à celle de vent derriere, par ce qu'elle tient les voiles tendues de poupe à prouë, et vent derriere, les tient tout par travers du navire et d'un bord à autre. (Dupuys 1573 s.v. VENT)

Et en faict de navires, verge ou vergue, est la perche qui est en travers du mast, à laquelle la voile dudict mast est attachée.
\ Verges, ou vergues hautes. on dict d'un navire qu'il a les verges ou vergues haultes, quand il n'attend que le vent, et est prest à desloger, car pour abbatre les voiles au vent il les fault premierement guinder et ysser, ce qui se faict en guindant, et yssant lesdictes vergues. (Dupuys 1573 s.v. VERGE)

et en faict de marine, vie signifie ladresse du port et de la barre, disans les mariniers, Boutez en la vie, c'est à dire, droict la barre et droit le port: (Dupuys 1573 s.v. VIE)

Vins de Bourgongne en nombre pluriel, sont par l'ordonnance, ceux qui sont d'amont le pont de Sens, des païs d'Auxerrois, de Beaune, et autres d'icelles contrées avallants par la riviere d'Ione, et de tel nom sont ils marquez à la difference des vins Francois, voyez Vins François.
\ Vins François en pluriel, sont appelez par l'ordonnance ceux qui croissent aval le pont de Sens, et des creus de Seine, la vieille Marne, de Paris, et au dessoubs en avallant l'eauë, et de la riviere d'Oise, et aux environs desdites contrées, estans marquez de tel nom à la difference des vins de Bourgongne, voyez Vins de Bourgongne. (Nicot 1606 s.v. VIN)

Et en faict de navires, visiere est une petite ouverture faicte en triangle en la planche du plat bord du chasteau devant et entre chasques deux fenestres d'icelle, pour par icelle visiere passer l'emboucheure ou poincte de la haquebute tant seulement pour en tirer par ledict endroict. Laquelle visiere est aussi appelée meurtriere. (Dupuys 1573 s.v. VISIERE)

Vits de gouvernail sont six gros crocs de fer en façon d'agraffes d'un pied et demi de long attachez au gouvernail du navire, avec grosses bandes de fer et clous de caravelle, lesquels entrez dans leurs femelles, qui sont six gros anneaux de fer cousus à l'arcasse, aussi à mesmes bandes et cloux, portent et maintiennent le gouvernail. l'Espaignol les appele Machos, c'est à dire Masles, tout ainsi que lesdicts anneaux Hembras, c'est à dire femelles, dont la cause est assez evidente. (Dupuys 1573 s.v. VIT)

Il se prent aussi pour tout le vaisseau, soit navire, galere, ou autre, comme, Il ha une armée de deux cens voiles, c'est à dire de deux cens vaisseaux.
\ Voile latine, est une espece de voile qui est en poincte, comme sont celles des caravelles et des artemons des navires, on l'appelle aussi, Catepleure, et aureille de lievre, parce qu'elle single une poincte droicte en mast, comme une aureille affilée de lievre qui escoute, Les autres voiles sont quarrées. (Dupuys 1573 s.v. VOILE)

Selon ce és galeres ausquelles les bancs ne sont totalement fournis de forçaires (ou forçats, ains ont des hommes stipendiez pour tirer la rame et voguer parmi iceux forçaires) on fait distinction entre les rameurs de la ciurme, disans qu'il y en a de volontaires (lesquels és mers de levant on nomme de buona voglia) et de forçaires) et és armées de terre, Volontaires sont dits ceux qui ne sont enroolez de levée sous nul Capitaine, ni ne prennent solde, ains y sont sans devoir de serment de levée et de leur gré, lesquels on veult dire estre ceux qu'on appelle Adventuriers, et telle espece de soldats que les Latins appeloyent Volones. (Nicot 1606 s.v. VOLUNTAIRE)

{4 WALON, } m. acut. {4 Au vieil language du pais de Belges, les Belgiens s'appellent Walons, qui vault autant à dire comme Gaulois, } qu'on dit aussi galos, ou gualons {4 à la difference des bas Allemans, et des François naturels estans deçà la riviere de Seine, aussi une partie de Brabant se nomme Walon Brabant, comme une partie de Bretagne, Breton galô à la difference du bretonnant. Voyez Jehan le Maire en ses Illustrations. } Oudegherst au premier chap. de sa chronique de Flandres en parle un peu differemment, disant, que le païs de Flandres est divisé par la riviere du lys en deux, et que ce qui est deçà laditte riviere à la partie du Noort, se nomme Flandre flamengant à cause du langage qui y est usité, et ce qui est delà le lys, tirant au Suut est appelé Flandre Gallicant, par ce que la langue Wallone, c'est à dire Françoise est en usage. (Dupuys 1573/ Nicot 1606 s.v. WALON/WALONS)

Waresq, m. acut. Comme il est escrit en une chartre de Loys Roy de France et de Navarre de l'an mil deux cens quatorze, et en une autre chartre du Roy Charles de l'an mil trois cens quinze, est dit, en Latin Veriscum, et aujourd'huy est dit Warech, mot propre aux Normans, prins des Anglois comme il semble, qui signifie autant comme droict de bris de navire. (Nicot 1606 s.v. WARESQ)

Ysser, est un terme de marine, qui signifie haulser eslever tendre en contremont, comme ysser la voile, c'est à dire la monter en hault du mast: pour la mesme chose est ainsi prins ce mot guynder. (Dupuys 1573 s.v. YSSER)