[Image de l'original: Dictionaire critique, tome III, page 815]

    VIN, s. m. VINÉE, s. f. VINEUX, [VIN]EÛSE, adj. [Vein, viné-e, vi-neû, neû-ze: 2e e fer. au 2d, lon. aux 2 autres.] Vin, liqueur propre à boire, qu'on tire du raisin. "Vin blanc, rouge, clairet, rosé, paillet, etc. "On a fait de nouveaux vins, qu'on ne conaissait pas auparavant, tels que ceux de Champagne, auxquels on a su doner la couleur, la sève et la force de ceux de Bourgogne. Volt. "Cette augmentation des vins a produit celle des eaux de vie. Id. Un verre de vin. Prendre un doigt de vin. Faire encaver, percer, tirer du vin, etc. Boire son vin pur, son vin sec, ou, tremper son vin. -- Aimer le vin, être sujèt au vin. == Porter bien le vin, ou son vin: boire beaucoup sans qu'il y paraisse. -- Être en pointe de vin, se dit d'un homme, que le vin comence à mettre en gaité; chaud de vin, de celui, qui comence à être ivre; pris de vin de celui, qui est déjà ivre: entre deux vins de celui, qui aproche de l'ivresse. == Mettre de l'eau dans son vin; se radoucir, changer de ton et de conduite. S'ennivrer de son vin, se faire illusion, s'entêter de ses propres idées. Voy. BOIRE, CUVER, JAMBE, POT. == Vins se prend quelquefois pour la force du vin même. Ainsi l'on dit du vin, qui a peu de force, qu'il a peu de vin; et d'un vin, qui a beaucoup de force, qu'il a beaucoup de vin.
    VINÉE; récolte de vin: nous aurons grande ou pleine vinée: nous n'aurons que demi-vinée.
    VINEUX, qui a beaucoup de force: ce vin est bien vineux. == Qui a un goût de vin; melon vineux, poire vineûse. == Qui est d'une couleur de vin rosé: rouge vineux; couleur vineûse. == Boileau le dit des terroirs, qui produisent beaucoup de vin.
    Des Bourguignons les campagnes vineûses.
Lutrin.
L'Acad. ne le met point en ce sens. Le Rich. Port. le dit des lieux pleins de vignes, ce qui revient à peu prês au même.


Vin: Ce sens n'est introduit par l'Académie qu'en 1878 (cf. A7: "Fertile en vin. Des coteaux vineux. Des campagnes vineuses."). (Cf. A4).